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LA CULTURE DU COTONNIER
I. - RÉGION DE MAJUNGA
En mars 1904, lors de la création de la station d'essais, il existait, dans la
province de Majunga, deux ou trois plantations de cotonniers et çà et là, aux
abords des villages, un certain nombre de pieds, vestiges d'anciennes cultures.
Notre premier soin, en arrivant, fut d'observer soigneusement la végétation
de ces divers sujets afin d'en retirer le plus possible de données utiles à l'éta-
blissement de nos premiers essais.
Ces données, il est vrai, ne pouvaient être précises, les éléments du début
faisaient défaut et nous n'obtenions des indigenes que de très vagues ren-
seignements.
Nous parvenions cependant, vers la fin de l'année, à dégager quelques faits
très caractéristiques qui, pensons-nous, méritent d'être exposés tout d abord.
Au commencement de juin, les cotonniers indigènes (désignons-les ainsi,
bien qu'il paraissent relever de types déjà décrits) s'étaient chargés de capsules
mûres ; certaines espèces cultivees en avaient fait autant.
Nous enregistrons donc à cette date l'époque de la récolte.
Un examen plus attentif des capsules nous laissa quelques doutes. Les unes
de faibles dimensions, plus ou moins mal formées, donnaient une assez forte
proportion de coton taché, les autres étaient tombées avant de s'ouvrir ; enfin,
de nombreuses fleurs avortées et de très jeunes capsules jonchaient le sol.
Les plants eux-mêmes persistaient, mais présentaient un aspect peu vigou-
reux; leurs feuilles avaient revêtu une teinte bronzée particulière annonçant
une chute prochaine ; certaines étaient sèches déjà ; en somme, tout faisait
pressentir chez eux la fin de la végétation,
Il n'en était rien d'ailleurs : deux mois après, les mêmes plantes avaient
repris un feuillage nouveau, de jeunes capsules se formaient en assez grand
nombre, arrivant presque toutes ensemble à maturité dans le courant de
septembre.
La production du coton dépassa de beaucoup en qualité eten quantité celle
précédemment obtenue.
Il y a lieu d'ouvrir une parenthèse afin de noter une observation de grande
importance que nous devons à la culture de M. Billaud, à Marohogo.
Se conformant aux indications fournies par les ouvrages qui traitent de la
culture du coton en Egypte, M. Billaud n'avait pas hésité à monter une impor-
tante installation d'eau lui permettant d'irriguer ses cotonniers en saison sèche ;
aussi, vers la fin de mai, lors de notre passage, commençait-il les arrosages.
Les plantations occupaient un vaste plateau de nature assez aride, elles se
trouvaient, d'autre part, à la période ingrate dont nous avons parlé plus haut ;
il n'était donc pas téméraire de bien augurer des effets de l'irrigation. Cepen-
dant, l'expérience vint bientôt montrer que ce qui était bon en Egypte pouvait
être au moins inutile dans la région de Morovoay.
Les champs irrigués n'avaient pas montré une végétation supérieure à celle
d'autres champs non irrigués placés à côté et l'on cessa les irrigations.
Ces champs arrosés donnèrent une récolte, moindre que celle des autres
parcelles, d'un coton taché par les insectes qui s'y étaient multipliés en grand
nombre.
Ce fait, tout en méritant d'être confirmé par des essais portant sur plu-
sieurs années, démontrait assez bien la résistance toute particulière ici du
cotonnier à la sécheresse.
En continuant l'exposé de nos observations, disons qu'au voisinage de la
station, à Antanimanitra, chez M. Germain, existait une autre plantation d'un
hectare environ située au milieu des satrana (Lataniers).
LA CULTURE DU COTONNIER
I. - RÉGION DE MAJUNGA
En mars 1904, lors de la création de la station d'essais, il existait, dans la
province de Majunga, deux ou trois plantations de cotonniers et çà et là, aux
abords des villages, un certain nombre de pieds, vestiges d'anciennes cultures.
Notre premier soin, en arrivant, fut d'observer soigneusement la végétation
de ces divers sujets afin d'en retirer le plus possible de données utiles à l'éta-
blissement de nos premiers essais.
Ces données, il est vrai, ne pouvaient être précises, les éléments du début
faisaient défaut et nous n'obtenions des indigenes que de très vagues ren-
seignements.
Nous parvenions cependant, vers la fin de l'année, à dégager quelques faits
très caractéristiques qui, pensons-nous, méritent d'être exposés tout d abord.
Au commencement de juin, les cotonniers indigènes (désignons-les ainsi,
bien qu'il paraissent relever de types déjà décrits) s'étaient chargés de capsules
mûres ; certaines espèces cultivees en avaient fait autant.
Nous enregistrons donc à cette date l'époque de la récolte.
Un examen plus attentif des capsules nous laissa quelques doutes. Les unes
de faibles dimensions, plus ou moins mal formées, donnaient une assez forte
proportion de coton taché, les autres étaient tombées avant de s'ouvrir ; enfin,
de nombreuses fleurs avortées et de très jeunes capsules jonchaient le sol.
Les plants eux-mêmes persistaient, mais présentaient un aspect peu vigou-
reux; leurs feuilles avaient revêtu une teinte bronzée particulière annonçant
une chute prochaine ; certaines étaient sèches déjà ; en somme, tout faisait
pressentir chez eux la fin de la végétation,
Il n'en était rien d'ailleurs : deux mois après, les mêmes plantes avaient
repris un feuillage nouveau, de jeunes capsules se formaient en assez grand
nombre, arrivant presque toutes ensemble à maturité dans le courant de
septembre.
La production du coton dépassa de beaucoup en qualité eten quantité celle
précédemment obtenue.
Il y a lieu d'ouvrir une parenthèse afin de noter une observation de grande
importance que nous devons à la culture de M. Billaud, à Marohogo.
Se conformant aux indications fournies par les ouvrages qui traitent de la
culture du coton en Egypte, M. Billaud n'avait pas hésité à monter une impor-
tante installation d'eau lui permettant d'irriguer ses cotonniers en saison sèche ;
aussi, vers la fin de mai, lors de notre passage, commençait-il les arrosages.
Les plantations occupaient un vaste plateau de nature assez aride, elles se
trouvaient, d'autre part, à la période ingrate dont nous avons parlé plus haut ;
il n'était donc pas téméraire de bien augurer des effets de l'irrigation. Cepen-
dant, l'expérience vint bientôt montrer que ce qui était bon en Egypte pouvait
être au moins inutile dans la région de Morovoay.
Les champs irrigués n'avaient pas montré une végétation supérieure à celle
d'autres champs non irrigués placés à côté et l'on cessa les irrigations.
Ces champs arrosés donnèrent une récolte, moindre que celle des autres
parcelles, d'un coton taché par les insectes qui s'y étaient multipliés en grand
nombre.
Ce fait, tout en méritant d'être confirmé par des essais portant sur plu-
sieurs années, démontrait assez bien la résistance toute particulière ici du
cotonnier à la sécheresse.
En continuant l'exposé de nos observations, disons qu'au voisinage de la
station, à Antanimanitra, chez M. Germain, existait une autre plantation d'un
hectare environ située au milieu des satrana (Lataniers).
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