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L'EAU DE BOISSON
A Madagascar, les maladies transmises par l'eau de boisson sont rares ;
le choléra y est inconnu, la fièvre typhoïde et la dysenterie ne s'observent pas
fréquemment. La question de l'eau de boisson n'a donc pas dans ce pays l'impor-
tance capitale qu'elle a dans d'autres colonies. Il n'en est pas moins vrai qu'ici,
comme ailleurs, il importe de boire de l'eau pure.
L'eau de pluie est très bonne, à condition de ruisseler sur un toit en tôle
bien propre, sur lequel il n'y aura aucune végétation parasite et sur lequel aucun
oiseau ne viendra se percher et d'être recueillie, soit dans une caisse à eau en
tôle, soit dans une citerne cimentée.
La bonne eau de source est meilleure encore; car, à l'avantage de contenir
des éléments minéraux qui la rendent sapide et lui donnent une valeur alimen-
taire, elle joint celui de la fraîcheur. Mais au point de vue pureté, il y a sources
et sources. Quand la source provient d'une nappe souterraine séparée de la
surface du sol par une épaisseur assez grande de terrain légèrement perméable
et sans fissures et que la source n'a aucune occasion d'être souillée à son émer-
gence, l'eau peut être d'une pureté qu'on peut considérer comme parfaite. Quand
la couche de terrain filtrant est mince et fissurée et que les eaux de ruisselle-
ment de la surface peuvent se mélanger à l'eau de la nappe souterraine, l'eau
d'une telle source peut être des plus mauvaises. Entre ces deux extrêmes, il y a
tous les intermédiaires.
Les eaux de puits peuvent être assimilées aux eaux de source. Quand le
puits est situé très loin de toute maison habitée, qu'il est profond, bien protégé
par une margelle, l'eau est en général excellente. Dans les villes et les villages,
les puits sont presque tous dangereux.
L'eau des galeries filtrantes est intermédiaire comme pureté à l'eau de source
et à l'eau de rivière.
Les eaux de rivière sont d'autant plus impures que les rivières sont plus
petites et qu'elles traversent des contrées plus habitées.
Les eaux d'étang sont plus mauvaises encore.
Celles des grands lacs sont, par contre, très pures. Il se produit dans les lacs
une décantation naturelle, et, l'action stérilisante du soleil aidant, l'eau de la
surface des lacs est en général remarquablement pure quand le vent ne souffle
pas.
Dans la campagne et dans les petites villes non pourvues d'un service d'eau,
chacun est obligé de se préoccuper de son eau de boisson. Dans la ville même
de Tananarive, le public prend en général son eau à des puits, dans la banlieue,
de sources. Les sources situées au pied des massifs montagneux qui sont à
l'Est de la ville sont très pures. L'eau des autres sources et des puits de la ville
est très médiocre ; elle contient beaucoup de chlorures, beaucoup de microbes,
assez souvent du coli-bacille ; cependant, on n'y a encore jamais décelé le bacille
de la fièvre typhoïde ni aucun autre microbe pathogène. Les personnes de la
ville qui prennent leur eau à des puits ou sources suspects font donc bien de
Prendre quelques précautions.
On a proposé une quantité infinie de procédés pour stériliser l'eau de bois-
son ; réactifs chimiques qui coagulent et précipitent les matières organiques,
tels que l'alun ; — réactifs qui les oxydent, tels que les permanganates de
Potasse ou de chaux ; — antiseptiques, tels que brome, ïode à l'état naissant,
peroxyde de chlore, etc. ; — chaleur ; — filtres de toutes sortes.
d' Les réactifs chimiques ne sont guère recommandables ; leur maniement est
délicat et ne peut être confié au premier venu ; de plus, leur efficacité est
contestée.
Restent la chaleur et les filtres. La chaleur est sûrement le moyen le plus
pratique, car il est le plus simple et le plus efficace. L'eau qui a bouilli cinq
L'EAU DE BOISSON
A Madagascar, les maladies transmises par l'eau de boisson sont rares ;
le choléra y est inconnu, la fièvre typhoïde et la dysenterie ne s'observent pas
fréquemment. La question de l'eau de boisson n'a donc pas dans ce pays l'impor-
tance capitale qu'elle a dans d'autres colonies. Il n'en est pas moins vrai qu'ici,
comme ailleurs, il importe de boire de l'eau pure.
L'eau de pluie est très bonne, à condition de ruisseler sur un toit en tôle
bien propre, sur lequel il n'y aura aucune végétation parasite et sur lequel aucun
oiseau ne viendra se percher et d'être recueillie, soit dans une caisse à eau en
tôle, soit dans une citerne cimentée.
La bonne eau de source est meilleure encore; car, à l'avantage de contenir
des éléments minéraux qui la rendent sapide et lui donnent une valeur alimen-
taire, elle joint celui de la fraîcheur. Mais au point de vue pureté, il y a sources
et sources. Quand la source provient d'une nappe souterraine séparée de la
surface du sol par une épaisseur assez grande de terrain légèrement perméable
et sans fissures et que la source n'a aucune occasion d'être souillée à son émer-
gence, l'eau peut être d'une pureté qu'on peut considérer comme parfaite. Quand
la couche de terrain filtrant est mince et fissurée et que les eaux de ruisselle-
ment de la surface peuvent se mélanger à l'eau de la nappe souterraine, l'eau
d'une telle source peut être des plus mauvaises. Entre ces deux extrêmes, il y a
tous les intermédiaires.
Les eaux de puits peuvent être assimilées aux eaux de source. Quand le
puits est situé très loin de toute maison habitée, qu'il est profond, bien protégé
par une margelle, l'eau est en général excellente. Dans les villes et les villages,
les puits sont presque tous dangereux.
L'eau des galeries filtrantes est intermédiaire comme pureté à l'eau de source
et à l'eau de rivière.
Les eaux de rivière sont d'autant plus impures que les rivières sont plus
petites et qu'elles traversent des contrées plus habitées.
Les eaux d'étang sont plus mauvaises encore.
Celles des grands lacs sont, par contre, très pures. Il se produit dans les lacs
une décantation naturelle, et, l'action stérilisante du soleil aidant, l'eau de la
surface des lacs est en général remarquablement pure quand le vent ne souffle
pas.
Dans la campagne et dans les petites villes non pourvues d'un service d'eau,
chacun est obligé de se préoccuper de son eau de boisson. Dans la ville même
de Tananarive, le public prend en général son eau à des puits, dans la banlieue,
de sources. Les sources situées au pied des massifs montagneux qui sont à
l'Est de la ville sont très pures. L'eau des autres sources et des puits de la ville
est très médiocre ; elle contient beaucoup de chlorures, beaucoup de microbes,
assez souvent du coli-bacille ; cependant, on n'y a encore jamais décelé le bacille
de la fièvre typhoïde ni aucun autre microbe pathogène. Les personnes de la
ville qui prennent leur eau à des puits ou sources suspects font donc bien de
Prendre quelques précautions.
On a proposé une quantité infinie de procédés pour stériliser l'eau de bois-
son ; réactifs chimiques qui coagulent et précipitent les matières organiques,
tels que l'alun ; — réactifs qui les oxydent, tels que les permanganates de
Potasse ou de chaux ; — antiseptiques, tels que brome, ïode à l'état naissant,
peroxyde de chlore, etc. ; — chaleur ; — filtres de toutes sortes.
d' Les réactifs chimiques ne sont guère recommandables ; leur maniement est
délicat et ne peut être confié au premier venu ; de plus, leur efficacité est
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Restent la chaleur et les filtres. La chaleur est sûrement le moyen le plus
pratique, car il est le plus simple et le plus efficace. L'eau qui a bouilli cinq
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