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exportations. Il me suffira de rappeler que, le plus souvent, sinon toujours,
les exportateurs ne réussissaient à débarquer que des bœufs manquant par
trop de ce qui fait le vrai bœuf de boucherie. On peut objecter que certains
d'entre eux ont parfois acheté ici des lots d'animaux de très belle apparence,
sans que, pour cela, le résultat final de l'opération eût été très satisfaisant,
Mais il est facile, aussi, de répondre que l'essentiel est, surtout, de débarquer gras
les animaux achetés tels, et, malheureusement, c'est, tout le contraire qui a été
réalisé. Il y a donc, pour l'exportateur, non, seulement, l'obligation de choisir
des bœufs en état, mais encore celle. de s'astreindre à leur assurer, à partir du
moment où il en prend livraison, et jusqu'au jour où, il pourra les présenter
aux bouchers avec qui il aura passé des contrats, des conditions de vie leur
permettant de ne pas trop perdre de leur embonpoint primitif. C'est là affaire
d'organisation rationnelle que je laisse de côté pour le moment. La situation
est, somme toute, très nette : en face de nous, pas très loin, un pays qui a
besoin d'une grande quantité de viande, mais qui, aussi, ayant le droit et la
possibilité de choisir; la veut douée de certaines qualités. Ce qui se demande
surtout, ce qui est d'une vente facile et largement rémunératrice, c'est le
bœuf de taille et en suffisant état de graisse. Ces préférences ne peuvent que
nous paraître très naturelles, car il en est ainsi à peu près partout.
En effet, le boucher apprécie le bœuf non seulement d'après son poids vif,
mais aussi d'après le rendement en viande nette qu'il peut en escompter et,
surtout, d'après la qualité de celle-ci. Un bœuf gras de 350 kilos sera donc tou-
jours préféré à un bœuf de même poids qui serait un ex-bœuf de 400 à 450
kilos amaigri.
Nous savons également que si la viande est grasse à point, elle est tendre
et juteuse, alors qu'au contraire elle sera sèche et dure si elle provient d'un
animal trop maigre. Or, la viande se paie d'autant plus cher au kilo qu'elle est
de meilleure qualité et le boucher n'hésite pas à offrir un meilleur @ prix du
kilo de poids vif quand l'animal, de par sa conformation, son état d'embon-
point, lui semble devoir fournir une viande de première qualité. En France, la
différence de prix peut aller de 0 fr. 10 à 0 fr. 20 par kilo. Cette différence doit être
plus accentuée encore dans l'Afrique du Sud. Ainsi, si nous reprenons l'exemple
de deux bœufs, de poids égal, mais dont un seulement aura les qualités recon-
nues du bon bœuf de boucherie, la plus-value de celui-ci pourrait varier, pour
un poids de 400 kilos, par exemple, de 40 à 80 francs. Si cet exemple nous
montre que les bouchers sont dans leur rôle en refusant des bœufs maigres, il
met aussi en évidence l'intérêt qu'il y a pour nous à produire de beaux bœufs,
puisqu'ils seraient à la fois d'une vente plus sûre et plus rémunératrice.
La question se résume donc, pour nous, à deux conditions essentielles, pro-
duire sur place des bœufs réunissant les conditions recherchées du marché Sud
Africain, puis réussir à les débarquer tels dans l'Afrique du Sud. Cette dernière
condition regarde plus spécialement l'exportateur.
Etudions, tout d'abord, celle qui a trait à la production de vrais bœufs de
boucherie.
Actuellement, le bœuf malgache doit, à part quelques rares exceptions,
trouver au pâturage seul de quoi vivre et engraisser. Ce n'est guère que pendant
la saison des pluies que l'abondance et la valeur nutritive de l'herbe lui permet-
tent de se nourrir au maximum. Comme il vient de subir un long jeune, il
prend alors la graisse avec une facilité et une rapidité remarquables. On peut
donc, pendant une période de 4 à 6 ou 7 mois, plus ou moins longue suivant
les régions, trouver, dans l'intérieur, des bœufs méritant réellement le qualifi-
catif «bceuls- de boucherie» et qui, débarqués tels, seraient certainement prisés
dans l'Afrique du Sud. A cette époque, il est encore possible, avec certains
ménagements, de les amener à la côte sans être exposé à trop les voir dépérir.
L'exportateur soucieux de ménager à la fois ses véritables intérêts et la réputa-
tion du bœuf malgache devrait donc, dans les conditions actuelles, n'exporter
que pendant une partie de l'année. Il s'ensuit, par conséquent, que la seule
exportation rationnelle est l'exportation intermittente, limitée aux seuls mois
de l'année où le bœuf, en bon état d'engraissement chez son propriétaire
indigène, peut être amené tel à la côte. Cela éliminerait donc, jusqu'à nouvel
ordre, toute idée de fourniture régulière, d'affrètement à long terme d'un
bateau spécialisé pour ce genre de transport.
A toutes les objections qui pourraient être faites contre cette façon de
comprendre les exportations de bœufs, on peut opposer cet argument sans
réplique, qu'elle est un mal nécessaire, car ce qui domine toute affaire commer-
ciale, c'est le débouché, et tant que celui-ci n'assurera à nos bœufs un place-
exportations. Il me suffira de rappeler que, le plus souvent, sinon toujours,
les exportateurs ne réussissaient à débarquer que des bœufs manquant par
trop de ce qui fait le vrai bœuf de boucherie. On peut objecter que certains
d'entre eux ont parfois acheté ici des lots d'animaux de très belle apparence,
sans que, pour cela, le résultat final de l'opération eût été très satisfaisant,
Mais il est facile, aussi, de répondre que l'essentiel est, surtout, de débarquer gras
les animaux achetés tels, et, malheureusement, c'est, tout le contraire qui a été
réalisé. Il y a donc, pour l'exportateur, non, seulement, l'obligation de choisir
des bœufs en état, mais encore celle. de s'astreindre à leur assurer, à partir du
moment où il en prend livraison, et jusqu'au jour où, il pourra les présenter
aux bouchers avec qui il aura passé des contrats, des conditions de vie leur
permettant de ne pas trop perdre de leur embonpoint primitif. C'est là affaire
d'organisation rationnelle que je laisse de côté pour le moment. La situation
est, somme toute, très nette : en face de nous, pas très loin, un pays qui a
besoin d'une grande quantité de viande, mais qui, aussi, ayant le droit et la
possibilité de choisir; la veut douée de certaines qualités. Ce qui se demande
surtout, ce qui est d'une vente facile et largement rémunératrice, c'est le
bœuf de taille et en suffisant état de graisse. Ces préférences ne peuvent que
nous paraître très naturelles, car il en est ainsi à peu près partout.
En effet, le boucher apprécie le bœuf non seulement d'après son poids vif,
mais aussi d'après le rendement en viande nette qu'il peut en escompter et,
surtout, d'après la qualité de celle-ci. Un bœuf gras de 350 kilos sera donc tou-
jours préféré à un bœuf de même poids qui serait un ex-bœuf de 400 à 450
kilos amaigri.
Nous savons également que si la viande est grasse à point, elle est tendre
et juteuse, alors qu'au contraire elle sera sèche et dure si elle provient d'un
animal trop maigre. Or, la viande se paie d'autant plus cher au kilo qu'elle est
de meilleure qualité et le boucher n'hésite pas à offrir un meilleur @ prix du
kilo de poids vif quand l'animal, de par sa conformation, son état d'embon-
point, lui semble devoir fournir une viande de première qualité. En France, la
différence de prix peut aller de 0 fr. 10 à 0 fr. 20 par kilo. Cette différence doit être
plus accentuée encore dans l'Afrique du Sud. Ainsi, si nous reprenons l'exemple
de deux bœufs, de poids égal, mais dont un seulement aura les qualités recon-
nues du bon bœuf de boucherie, la plus-value de celui-ci pourrait varier, pour
un poids de 400 kilos, par exemple, de 40 à 80 francs. Si cet exemple nous
montre que les bouchers sont dans leur rôle en refusant des bœufs maigres, il
met aussi en évidence l'intérêt qu'il y a pour nous à produire de beaux bœufs,
puisqu'ils seraient à la fois d'une vente plus sûre et plus rémunératrice.
La question se résume donc, pour nous, à deux conditions essentielles, pro-
duire sur place des bœufs réunissant les conditions recherchées du marché Sud
Africain, puis réussir à les débarquer tels dans l'Afrique du Sud. Cette dernière
condition regarde plus spécialement l'exportateur.
Etudions, tout d'abord, celle qui a trait à la production de vrais bœufs de
boucherie.
Actuellement, le bœuf malgache doit, à part quelques rares exceptions,
trouver au pâturage seul de quoi vivre et engraisser. Ce n'est guère que pendant
la saison des pluies que l'abondance et la valeur nutritive de l'herbe lui permet-
tent de se nourrir au maximum. Comme il vient de subir un long jeune, il
prend alors la graisse avec une facilité et une rapidité remarquables. On peut
donc, pendant une période de 4 à 6 ou 7 mois, plus ou moins longue suivant
les régions, trouver, dans l'intérieur, des bœufs méritant réellement le qualifi-
catif «bceuls- de boucherie» et qui, débarqués tels, seraient certainement prisés
dans l'Afrique du Sud. A cette époque, il est encore possible, avec certains
ménagements, de les amener à la côte sans être exposé à trop les voir dépérir.
L'exportateur soucieux de ménager à la fois ses véritables intérêts et la réputa-
tion du bœuf malgache devrait donc, dans les conditions actuelles, n'exporter
que pendant une partie de l'année. Il s'ensuit, par conséquent, que la seule
exportation rationnelle est l'exportation intermittente, limitée aux seuls mois
de l'année où le bœuf, en bon état d'engraissement chez son propriétaire
indigène, peut être amené tel à la côte. Cela éliminerait donc, jusqu'à nouvel
ordre, toute idée de fourniture régulière, d'affrètement à long terme d'un
bateau spécialisé pour ce genre de transport.
A toutes les objections qui pourraient être faites contre cette façon de
comprendre les exportations de bœufs, on peut opposer cet argument sans
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