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que j'aurais utilisée seul, là où je l'aurais jugé nécessaire. Réflexion faite, cepen-
dant, j'ai abandonné cette idée pour les raisons suivantes :
Ma conviction était absolument faite en ce qui concerne la façon dont nous •
devions nous organiser si nous voulions tenter, avec de sérieuses chances de
succès, d'assurer, aux animaux de boucherie que peut produire Madagascar, une
clientèle de plus en plus nombreuse ou des prix suffisamment rémunérateurs.
Il me paraissait nettement établi que les Anglais; gens pratiques, « en veulent
pour leur argent » ainsi que je l'insinuais déjà dans un passage de mon dernier
rapport :
« Il y a probablement dans l'Afrique du Sud, comme partout ailleurs,
une clientèle spéciale qui saurait se contenter de bœufs d'une qualité infé-
rieure : il suffirait que l'exportateur consentit à les céder à un prix suffisamment
faible, si toutefois il y trouvait encore son compte. Ainsi que je le lisais derniè-
rement dans l'analyse d'une communication faite à la Société de Médecine de
Berlin « la bonne comme la mauvaise viande ont leur prix, et le consom-
mateur auquel on offre, pour 1 fr. 25, un repas comportant trois plats, sait
parfaitement que le restaurateur ne s'approvisionne pas chez le fournisseur de
la cour J,.
Les exportations devront donc être organisées suivant la clientèle qu'on aura
la prétention de fournir : celle qui paie bien, ou l'autre.
Un séjour plus long dans l'Afrique du Sud n'eût donc rien modifié à mon
« diagnostic », ni à l'argumentation développée dans la première partie de ce
rapport, en faveur de la solution qui m'apparaissait alors, et m'apparaît encore,
comme la seule immédiatement pratique.
Ainsi que je viens de l'exposer, mon séjour dans l'Afrique du Sud, qui,
primitivement, devait être d'environ deux mois, n'a même pas été, en réalité,
de six semaines, et j'ai dû rayer de mon programme l'étude approfondie de
certaines questions que je vais résumer, mais dont j'emportais, cependant, une
impression plus que suffisante en ce qui concerne leur intérêt pratique immé-
diat pour nous.
Maladies contagieuses
L'Afrique du Sud les détient toutes. Je laisse de côté la morve, le charbon, la
tuberculose bovine qui, bien que rare, existe cependant, la lymphangite épizoo-
tique, la péripneumonie, etc., maladies sur lesquelles il ne nous reste rien à
apprendre, parce que depuis longtemps étudiées à fond en Europe.
- Les maladies les plus intéressantes pour nous, tant en raison de leur impor-
tance économique que parce qu'elles sont partout à l'ordre du jour, sont les
maladies à hématozoaires, celles rentrant dans les deux groupes des piroplas-
moses et des trypanosomoses, puis quelques autres, telles que la peste bovine,
la horse sickness, le heart water, dont l'agent microbien n'a encore pu être
mis en évidence.
M. Theiler m'a fort aimablement fait examiner, successivement, des
préparations se rapportant aux diverses variétés de piroplasmoses, trypanoso-
moses, qu'il a dû combattre jusqu'ici, en m'expliquant longuement les caractères
différentiels les plus typiques. Il m'a aussi remis une collection complète de
préparations devant, à l'occasion, me servir de bases de comparaison.
Je ne vais, évidemment pas m'aventurer dans une étude clinique bactériolo-
gique, appropriée à ces maladies, étude qui, si elle a raison d'être dans un
rapport purement vétérinaire, ne serait pas à sa place dans un rapport comme
celui-ci.
Je ne résumerai donc que les quelques particularités saillantes de chaque
maladie, en indiquant l'attitude que nous devons adopter vis-à-vis d'elles pour
en préserver Madagascar.
A part la peste bovine, qui relève de la contagion directe, on peut dire que
toutes les autres se transmettent par l'intermédiaire d'insectes armés, mouches
ou tiques.
a) Trypanosomoses. — Caractérisées par la présence dans le sang d'infu-
soires flagellés.
Dans ce groupe rentrent le nagana, le surra, la dourine et le mal de Cadera.
Je n'ai à m'occuper ici que du nagana et du surra. 1-
4° Nagana. — Agent d'inoculation: la mouche tsé-tsé. Symptomatolcgie
habituelle : cachexie progressive aboutissant à la mort par épuisement ou 1
asphyxie.
que j'aurais utilisée seul, là où je l'aurais jugé nécessaire. Réflexion faite, cepen-
dant, j'ai abandonné cette idée pour les raisons suivantes :
Ma conviction était absolument faite en ce qui concerne la façon dont nous •
devions nous organiser si nous voulions tenter, avec de sérieuses chances de
succès, d'assurer, aux animaux de boucherie que peut produire Madagascar, une
clientèle de plus en plus nombreuse ou des prix suffisamment rémunérateurs.
Il me paraissait nettement établi que les Anglais; gens pratiques, « en veulent
pour leur argent » ainsi que je l'insinuais déjà dans un passage de mon dernier
rapport :
« Il y a probablement dans l'Afrique du Sud, comme partout ailleurs,
une clientèle spéciale qui saurait se contenter de bœufs d'une qualité infé-
rieure : il suffirait que l'exportateur consentit à les céder à un prix suffisamment
faible, si toutefois il y trouvait encore son compte. Ainsi que je le lisais derniè-
rement dans l'analyse d'une communication faite à la Société de Médecine de
Berlin « la bonne comme la mauvaise viande ont leur prix, et le consom-
mateur auquel on offre, pour 1 fr. 25, un repas comportant trois plats, sait
parfaitement que le restaurateur ne s'approvisionne pas chez le fournisseur de
la cour J,.
Les exportations devront donc être organisées suivant la clientèle qu'on aura
la prétention de fournir : celle qui paie bien, ou l'autre.
Un séjour plus long dans l'Afrique du Sud n'eût donc rien modifié à mon
« diagnostic », ni à l'argumentation développée dans la première partie de ce
rapport, en faveur de la solution qui m'apparaissait alors, et m'apparaît encore,
comme la seule immédiatement pratique.
Ainsi que je viens de l'exposer, mon séjour dans l'Afrique du Sud, qui,
primitivement, devait être d'environ deux mois, n'a même pas été, en réalité,
de six semaines, et j'ai dû rayer de mon programme l'étude approfondie de
certaines questions que je vais résumer, mais dont j'emportais, cependant, une
impression plus que suffisante en ce qui concerne leur intérêt pratique immé-
diat pour nous.
Maladies contagieuses
L'Afrique du Sud les détient toutes. Je laisse de côté la morve, le charbon, la
tuberculose bovine qui, bien que rare, existe cependant, la lymphangite épizoo-
tique, la péripneumonie, etc., maladies sur lesquelles il ne nous reste rien à
apprendre, parce que depuis longtemps étudiées à fond en Europe.
- Les maladies les plus intéressantes pour nous, tant en raison de leur impor-
tance économique que parce qu'elles sont partout à l'ordre du jour, sont les
maladies à hématozoaires, celles rentrant dans les deux groupes des piroplas-
moses et des trypanosomoses, puis quelques autres, telles que la peste bovine,
la horse sickness, le heart water, dont l'agent microbien n'a encore pu être
mis en évidence.
M. Theiler m'a fort aimablement fait examiner, successivement, des
préparations se rapportant aux diverses variétés de piroplasmoses, trypanoso-
moses, qu'il a dû combattre jusqu'ici, en m'expliquant longuement les caractères
différentiels les plus typiques. Il m'a aussi remis une collection complète de
préparations devant, à l'occasion, me servir de bases de comparaison.
Je ne vais, évidemment pas m'aventurer dans une étude clinique bactériolo-
gique, appropriée à ces maladies, étude qui, si elle a raison d'être dans un
rapport purement vétérinaire, ne serait pas à sa place dans un rapport comme
celui-ci.
Je ne résumerai donc que les quelques particularités saillantes de chaque
maladie, en indiquant l'attitude que nous devons adopter vis-à-vis d'elles pour
en préserver Madagascar.
A part la peste bovine, qui relève de la contagion directe, on peut dire que
toutes les autres se transmettent par l'intermédiaire d'insectes armés, mouches
ou tiques.
a) Trypanosomoses. — Caractérisées par la présence dans le sang d'infu-
soires flagellés.
Dans ce groupe rentrent le nagana, le surra, la dourine et le mal de Cadera.
Je n'ai à m'occuper ici que du nagana et du surra. 1-
4° Nagana. — Agent d'inoculation: la mouche tsé-tsé. Symptomatolcgie
habituelle : cachexie progressive aboutissant à la mort par épuisement ou 1
asphyxie.
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