une place qui ne cesse de grandir. De temps immémorial, les Indiens du Yucatan s'en ser- vaient pour la fabrication de cordages. Mais l'importance commerciale actuelle de cette fibre ne remonte guère au delà de la guerre hispano-américaine de 1898. A cette époque, l'ex- portation de l'abaca des Philippines s'est trouvée momentanément interrompue ; on recourut au henequen pour la fourniture des liens destinés aux céréales, et c'est ainsi que la vieille industrie des Mayas se trouve aujourd'hui en rapport avec les champs de blé du monde Mais les troubles politiques du Mexique et la pénuries générale actuelle ont mis en lumière le danger d'un tel monopole, danger qu'exagère encore la consommation excessive due à la guerre. La production des Hard fibers se répartissait ainsi en 1915 : abaca, ou chanvre de Manille : 140.000 t. des Philippines, 6.000 t. de Java ; henequen ou agave du Yucatan : 155,000 t. du Mexique, 3.000 t. de Cuba; — sisal (Agave rigida, var. sisalana) : 6.500 t. de Java, 4.300 t. des îles Bahamas 3.750 t. de l'Afrique Orientale anglaise, 1.000 t. des Hawai; 600 t. du Mozambique portugais ; — Phormium tenax : 23.225 t. de la Nouvelle-Zélande.
Au total, 323.000 t. — On remarquera l'importance de l'Afrique orientale dans la production du sisal. L'initiative, ici, provenait des Allemands, qui avaient introduit cette culture en 1893 dans leur Ostafrika, et qui étaient arrivés à produire, avant la guerre, euviron 20.000 t.
de fibre. Les Anglais avaient suivi leur exemple, en 1907, dans la British East Africa. La guerre a interrompu toute cette production, mais on ne peut guère douter que le retour de la paix n'inaugure un essor notable de ces cultures dans les vastes régions semi-arides de • l'Afrique orientale. On signale déjà l'implantation de cette culture dans la Rhodesia et dans la colonie italienne de l'Erythrée. Quant à l'extension prochaine de ces sortes de plantations, on fonde de grand espoirs sur les plateaux du nord-est du Brésil ; le sisal promet de pros- pérer surtout dans l'Etat de Ceara, endémiquement sujet à de néfastes sécheresses qui com- promettent la vie économique. D'autre part, il semble exister, dans la flore spéciale de ces plateaux, nombre de fibres sauvages susceptibles d'utilisation. Le Brésil lui-même aurait grand avantage à trouver une fibre pour remplacer le jute dans la fabrications des sacs de café (1).
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La mauve sauvage, succédané du chanvre. (2). - C'est une plante qui croît dans les terrains incultes, parmi les pierres, et dont on ne se soucie pas. On ne sait guère qu'elle pourrait fournir des matières premières dont nous avons besoin et que, cultivée sans frais ni grand travail, la mauve sauvage utilisée formerait une source de profits.
Il résulte en effet d'essais qui ont été entrepris à Chavagnes, que cette plante fournit une matière textile, sorte de ruban employé surtout jusqu'ici pour fabriquer des fantaisies, fleurs, vannerie, mais qu'on pourrait, après un rouissage convenable, mêler à d'autres matières pour remplacer en partie le chanvre, par exemple.
En peignant ce ruban, on obtient un crin tout indiqué pour les opérations de rembourrage.
Voilà déjà de quoi rembourser les frais de culture ; mais ce ne sont pas là tous les usages de la grande mauve. Le ruban textile enlevé, il reste une farine de bois qui peut servir de différentes manières.
Un pied de deux années a fourni : 350 gr. de ruban textile, 500 gr. de farine de bois, 4 litres de graines après nettoyage, de la substance gélatineuse pour 2 à 3 litres de sirop.
(1) Gèog. Rev. Amer. Geog. Soc. New York, V, June iqi8, p. 500-501,
(2) L'Information d'Extrême-Orient, no 87, mars 1919, p. 13.
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