Titre : Bulletin économique de l'Indochine
Auteur : Indochine française. Direction des affaires économiques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Saïgon)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Hanoï)
Date d'édition : 1911-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728645t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mai 1911 01 mai 1911
Description : 1911/05/01 (A14,N90)-1911/06/30. 1911/05/01 (A14,N90)-1911/06/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : France-Vietnam Collection numérique : France-Vietnam
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65294783
Source : CIRAD, 2013-106464
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/09/2013
- Aller à la page de la table des matièresNP
- SOMMAIRE
Pages- .......... Page(s) .......... 331
- .......... Page(s) .......... 398
- Renseignement:
- INDOCHINE, FRANCE ET COLONIES
- ÉTRANGER
- .......... Page(s) .......... 465
- .......... Page(s) .......... 466
- .......... Page(s) .......... 467
- .......... Page(s) .......... 469
- .......... Page(s) .......... 469
- .......... Page(s) .......... 470
- .......... Page(s) .......... 475
- .......... Page(s) .......... 480
- .......... Page(s) .......... 494
- .......... Page(s) .......... 504
— 360 —
d'exploitation, on augmente brusquement les dimensions ou la fréquence des
saignées, on obtient, les premiers jours, des rendements supérieurs.
Mais il ne faudrait pas croire qu'il va en être forcément de même à perpétuité;
il ne faudrait pas croire qu'avec des saignées mieux dirigées on ne puisse pas
obtenir de meilleurs rendements.
Et c'est cependant sur les données précédentes que le plus grand nombre a
cru devoir établir son opinion. Du reste, les hauts cours du caoutchouc, prati-
qués sur les marchés, ont contribué pour beaucoup à entraîner l'opinion; et
nombre de gens ont cru alors trouver dans la pratique des saignées intensives
un moyen très simple d'augmenter rapidement leur fortune.
Et il est ainsi arrivé, contrairement à ce que l'on pensait, qu'avec les saignées
intensives, les rendements en caoutchouc, après avoir atteint un maximum,
sont allés en décroissant. C'est là un fait dont se sont déjà aperçus nombre de
directeurs de plantation, et dont la presse agricole a déjà parlé sans cependant
entrevoir les causes intimes réelles de ce phénomène. Certain directeur de plan-
tation me montrait même à ce sujet, sur ses livres de fabrique, que des Hévéas
de 5 ans 1/2, qui en étaient à leur deuxième année d'exploitation intensive, don-
naient, au moment où je suis passé chez lui, des rendements inférieurs à ceux
de jeunes arbres de 4 ans qui n'en étaient, eux, qu'au début de l'exploitation et
qui n'étaient cependant traités que par de simples incisions en Y.
Si des faits analogues ont pu parfois passer inaperçus, c'est que, dans nombre
de plantations, tout le latex récolté chaque jour est mélangé sans distinction; et
que, de nouveaux peuplements arrivant continuellement à l'àge d'exploitation,
leur production se trouve ainsi être mélangée à la masse de la production jour-
nalière; il est alors impossible, dans ces conditions, d'établir ce qui revient à
telle ou telle parcelle de la plantation, ou aux sujets de tel ou tel âge.
Le fait de la diminution des rendements sous l'intluence des saignées inten-
sives, quoiqu'ayant pu échapper à nombre de planteurs, n'en reste donc pas
moins patent. Et c'est ainsi que beaucoup, ne pouvant suspecter le bien-fondé
d'une façon de voir les choses, admise par tous, ont cherché une autre solution
au problème dont l'importance et le bien-fondé ne pouvaient, malgré tout, leur
échapper. Ils ont alors inventé, à propos de l'Hévéa, le mot fatigue ; terme qui,
comme je l'ai montré (1), ne correspond à rien de réel.
Enfin mentionnons, à ce point de vue, une contradiction frappante : c'est que
ce sont précisément les personnes qui pensent que les rendements sont propor-
tionnels à la surface des écorces traitées, qui cherchent, en même temps, à
ménager ces mêmes écorces.
Il y a, dans ces contradictions mêmes, la condamnation de ces idées, fausses
à tous points de vue et qui ont poussé néanmoins les planteurs à vouloir
exploiter leurs arbres suivant des méthodes de saignées trop intensives.
(1) Journal Le Caoutchouc et la Gutta-Percha. — Contribution à l'étude des saignées
d'Hévéa. — Déjà citée.
d'exploitation, on augmente brusquement les dimensions ou la fréquence des
saignées, on obtient, les premiers jours, des rendements supérieurs.
Mais il ne faudrait pas croire qu'il va en être forcément de même à perpétuité;
il ne faudrait pas croire qu'avec des saignées mieux dirigées on ne puisse pas
obtenir de meilleurs rendements.
Et c'est cependant sur les données précédentes que le plus grand nombre a
cru devoir établir son opinion. Du reste, les hauts cours du caoutchouc, prati-
qués sur les marchés, ont contribué pour beaucoup à entraîner l'opinion; et
nombre de gens ont cru alors trouver dans la pratique des saignées intensives
un moyen très simple d'augmenter rapidement leur fortune.
Et il est ainsi arrivé, contrairement à ce que l'on pensait, qu'avec les saignées
intensives, les rendements en caoutchouc, après avoir atteint un maximum,
sont allés en décroissant. C'est là un fait dont se sont déjà aperçus nombre de
directeurs de plantation, et dont la presse agricole a déjà parlé sans cependant
entrevoir les causes intimes réelles de ce phénomène. Certain directeur de plan-
tation me montrait même à ce sujet, sur ses livres de fabrique, que des Hévéas
de 5 ans 1/2, qui en étaient à leur deuxième année d'exploitation intensive, don-
naient, au moment où je suis passé chez lui, des rendements inférieurs à ceux
de jeunes arbres de 4 ans qui n'en étaient, eux, qu'au début de l'exploitation et
qui n'étaient cependant traités que par de simples incisions en Y.
Si des faits analogues ont pu parfois passer inaperçus, c'est que, dans nombre
de plantations, tout le latex récolté chaque jour est mélangé sans distinction; et
que, de nouveaux peuplements arrivant continuellement à l'àge d'exploitation,
leur production se trouve ainsi être mélangée à la masse de la production jour-
nalière; il est alors impossible, dans ces conditions, d'établir ce qui revient à
telle ou telle parcelle de la plantation, ou aux sujets de tel ou tel âge.
Le fait de la diminution des rendements sous l'intluence des saignées inten-
sives, quoiqu'ayant pu échapper à nombre de planteurs, n'en reste donc pas
moins patent. Et c'est ainsi que beaucoup, ne pouvant suspecter le bien-fondé
d'une façon de voir les choses, admise par tous, ont cherché une autre solution
au problème dont l'importance et le bien-fondé ne pouvaient, malgré tout, leur
échapper. Ils ont alors inventé, à propos de l'Hévéa, le mot fatigue ; terme qui,
comme je l'ai montré (1), ne correspond à rien de réel.
Enfin mentionnons, à ce point de vue, une contradiction frappante : c'est que
ce sont précisément les personnes qui pensent que les rendements sont propor-
tionnels à la surface des écorces traitées, qui cherchent, en même temps, à
ménager ces mêmes écorces.
Il y a, dans ces contradictions mêmes, la condamnation de ces idées, fausses
à tous points de vue et qui ont poussé néanmoins les planteurs à vouloir
exploiter leurs arbres suivant des méthodes de saignées trop intensives.
(1) Journal Le Caoutchouc et la Gutta-Percha. — Contribution à l'étude des saignées
d'Hévéa. — Déjà citée.
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