Titre : Bulletin économique de l'Indochine
Auteur : Indochine française. Direction des affaires économiques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Saïgon)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Hanoï)
Date d'édition : 1911-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728645t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 55886 Nombre total de vues : 55886
Description : 01 mai 1911 01 mai 1911
Description : 1911/05/01 (A14,N90)-1911/06/30. 1911/05/01 (A14,N90)-1911/06/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : France-Vietnam Collection numérique : France-Vietnam
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65294783
Source : CIRAD, 2013-106464
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/09/2013
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- SOMMAIRE
Pages- .......... Page(s) .......... 331
- .......... Page(s) .......... 398
- Renseignement:
- INDOCHINE, FRANCE ET COLONIES
- ÉTRANGER
- .......... Page(s) .......... 465
- .......... Page(s) .......... 466
- .......... Page(s) .......... 467
- .......... Page(s) .......... 469
- .......... Page(s) .......... 469
- .......... Page(s) .......... 470
- .......... Page(s) .......... 475
- .......... Page(s) .......... 480
- .......... Page(s) .......... 494
- .......... Page(s) .......... 504
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L'industrie du tabac à Cuba. — Les lecteurs du Bulletin Economique de l'Indo-
chine ont souvent été à même d'apprécier les intéressantes études que M. Paul Serre, Consul
de France à Batavia, voulait bien nous communiquer. Actuellement M. P. Serre est Consul à
La Havane. Il vient de publier dans les Mémoires de la Société Nationale d'Agriculture de
France, (Tome CXLlll, année 1911) une étude, sur les tabacs de Cuba et les cigares de la
Havane, dont nous extrayons les renseignements suivants. Ils sont intéressants à connaître au
moment où des efforts sont tentés pour améliorer et accroître la culture du tabac en Indochine
en vue des achats que la Régie française est disposée à envisager.
A Cuba, l'industrie du tabac est en décadence depuis vingt ans. Les récoltes sont franche-
ment mauvaises depuis 1906 et la qualité de la feuille de moins en moins satisfaisante, ce qui
contribue à rendre toute progression difficile. Cette situation est due à plusieurs causes dont
les principales sont les méthodes défectueuses de culture, les exigences des ouvriers et le peu
d'empressement que mettent les industriels à satisfaire les goûts de la clientèle. -
Les « vegueros » ou cultivateurs ne veulent pas modifier leurs vieilles coutumes, ou
choisissent les méthodes de culture les plus simples. Ils se rient des découvertes scientifiques
modernes et se laissent distancer par les agriculteurs étrangers. Or, le tabac est une plante
délicate et les variations de sa couleur et de son arôme, très sensibles. Le choix des terres
est défectueux ; la terre rouge, que l'on rencontre partout à Cuba, contient beaucoup d'argile
et peu de sable et l'on ne saurait y récolter la qualité de tabac que donne le sol siliceux gris
ou brun rougeâtre de la Vuelta Abajo. Pour ce qui est des engrais, on a d'abord condamné
l'emploi du guano du Pérou comme nuisible et, depuis une douzaine d'années, on se sert des
engrais chimiques ; mais l'emploi exclusif de ces derniers est très critiqué. C'est en eflet à un
sol et à une atmosphère spéciaux qu'on doit de récolter des tabacs renommés dans la partie
occidentale de Cuba ; n'est-ce pas nuire à leurs qualités que de se servir à tort et à travers
des éléments qui modifient la composition du sol. On conseille plutôt l'usage des engrais
verts, du fumier de ferme, des détritus animaux et végétaux, de façon à n'utiliser qu'un
fertilisant chimique contenant 10% d'acide phosphorique, 10% de potasse et 3% d'azote seule-
ment. Les dépenses seront ainsi réduites au minimum tout en obtenant de l'excellent tabac.
Les cultivateurs ne sélectionnent pas leurs graines et ne cultivent pas spécialement des plants
dans ce but. Aussi les porte-graines sont le plus souvent d'espèces médiocres importées parmi
lesquelles disparait l'espèce indigène. Au moment du repiquage, toutes les plantules sont utilisées,
qu'elles soient de bonne ou de mauvaise venue. Aussi voit-on dans les champs de nombreuses
différences concernant la taille des plantes, le nombre, la conformation, la texture des feuilles.
Pour satisfaire aux goûts des consommateurs qui de plus en plus réclament des cigares dits
« claro », il faut produire des feuilles claires. Comme la culture à l'air libre ne donne que 2S'
de feuilles claires, on la fait sous des toiles fixes. La proportion s'élève alors à 75*/. mais ce
résultat est obtenu au détriment de la qualité. La culture sous abri, formé de feuilles de pal-
mier que l'on peut enlever à volonté, est bien préférable.
La situation des agriculteurs est très difficile. Ils subissent les prix offerts par les négociants,
trop souvent peu scrupuleux. Comme les frais de culture sont élevés, le revenu de la terre est
minime. Pour s'en tirer, les cultivateurs louent des parcelles de terrains trop étendues auxquelles
ils ne peuvent donner tous leurs soins. Le loyer du sol est élevé; il est de 500 à 1000 francs
pour des champs de 13 hectares 42 ; pour certaines terres renommées il atteint 5000 francs.
On a calculé que le prix de revient d'une livre de tabac (cape et tripe), cultivé sous toile,
était de 2 f 5o dans l'Etat de Connecticut, de 1f 75 à Delhi (Sumatra) et de 6 francs environ
à Cuba (75°/. de capes). Pour le tabac cultivé à l'air libre (tripe), on constate que le coût de
la production est de of 40 par livre dans l'Ohio, la Pensylvanie, de if 50 pour le tabac de
Remedios et de 2 frs. dans la Vuelta-Abajo. Or, le tabac de Cuba acquitte aux Etats-Unis, par
exemple, des droits supérieurs à ceux des autres pays ; il lui est donc difficile de lutter. On
peut remarquer aussi que le tabac de Sumatra est très léger ; deux livres de capes de Delhi
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L'industrie du tabac à Cuba. — Les lecteurs du Bulletin Economique de l'Indo-
chine ont souvent été à même d'apprécier les intéressantes études que M. Paul Serre, Consul
de France à Batavia, voulait bien nous communiquer. Actuellement M. P. Serre est Consul à
La Havane. Il vient de publier dans les Mémoires de la Société Nationale d'Agriculture de
France, (Tome CXLlll, année 1911) une étude, sur les tabacs de Cuba et les cigares de la
Havane, dont nous extrayons les renseignements suivants. Ils sont intéressants à connaître au
moment où des efforts sont tentés pour améliorer et accroître la culture du tabac en Indochine
en vue des achats que la Régie française est disposée à envisager.
A Cuba, l'industrie du tabac est en décadence depuis vingt ans. Les récoltes sont franche-
ment mauvaises depuis 1906 et la qualité de la feuille de moins en moins satisfaisante, ce qui
contribue à rendre toute progression difficile. Cette situation est due à plusieurs causes dont
les principales sont les méthodes défectueuses de culture, les exigences des ouvriers et le peu
d'empressement que mettent les industriels à satisfaire les goûts de la clientèle. -
Les « vegueros » ou cultivateurs ne veulent pas modifier leurs vieilles coutumes, ou
choisissent les méthodes de culture les plus simples. Ils se rient des découvertes scientifiques
modernes et se laissent distancer par les agriculteurs étrangers. Or, le tabac est une plante
délicate et les variations de sa couleur et de son arôme, très sensibles. Le choix des terres
est défectueux ; la terre rouge, que l'on rencontre partout à Cuba, contient beaucoup d'argile
et peu de sable et l'on ne saurait y récolter la qualité de tabac que donne le sol siliceux gris
ou brun rougeâtre de la Vuelta Abajo. Pour ce qui est des engrais, on a d'abord condamné
l'emploi du guano du Pérou comme nuisible et, depuis une douzaine d'années, on se sert des
engrais chimiques ; mais l'emploi exclusif de ces derniers est très critiqué. C'est en eflet à un
sol et à une atmosphère spéciaux qu'on doit de récolter des tabacs renommés dans la partie
occidentale de Cuba ; n'est-ce pas nuire à leurs qualités que de se servir à tort et à travers
des éléments qui modifient la composition du sol. On conseille plutôt l'usage des engrais
verts, du fumier de ferme, des détritus animaux et végétaux, de façon à n'utiliser qu'un
fertilisant chimique contenant 10% d'acide phosphorique, 10% de potasse et 3% d'azote seule-
ment. Les dépenses seront ainsi réduites au minimum tout en obtenant de l'excellent tabac.
Les cultivateurs ne sélectionnent pas leurs graines et ne cultivent pas spécialement des plants
dans ce but. Aussi les porte-graines sont le plus souvent d'espèces médiocres importées parmi
lesquelles disparait l'espèce indigène. Au moment du repiquage, toutes les plantules sont utilisées,
qu'elles soient de bonne ou de mauvaise venue. Aussi voit-on dans les champs de nombreuses
différences concernant la taille des plantes, le nombre, la conformation, la texture des feuilles.
Pour satisfaire aux goûts des consommateurs qui de plus en plus réclament des cigares dits
« claro », il faut produire des feuilles claires. Comme la culture à l'air libre ne donne que 2S'
de feuilles claires, on la fait sous des toiles fixes. La proportion s'élève alors à 75*/. mais ce
résultat est obtenu au détriment de la qualité. La culture sous abri, formé de feuilles de pal-
mier que l'on peut enlever à volonté, est bien préférable.
La situation des agriculteurs est très difficile. Ils subissent les prix offerts par les négociants,
trop souvent peu scrupuleux. Comme les frais de culture sont élevés, le revenu de la terre est
minime. Pour s'en tirer, les cultivateurs louent des parcelles de terrains trop étendues auxquelles
ils ne peuvent donner tous leurs soins. Le loyer du sol est élevé; il est de 500 à 1000 francs
pour des champs de 13 hectares 42 ; pour certaines terres renommées il atteint 5000 francs.
On a calculé que le prix de revient d'une livre de tabac (cape et tripe), cultivé sous toile,
était de 2 f 5o dans l'Etat de Connecticut, de 1f 75 à Delhi (Sumatra) et de 6 francs environ
à Cuba (75°/. de capes). Pour le tabac cultivé à l'air libre (tripe), on constate que le coût de
la production est de of 40 par livre dans l'Ohio, la Pensylvanie, de if 50 pour le tabac de
Remedios et de 2 frs. dans la Vuelta-Abajo. Or, le tabac de Cuba acquitte aux Etats-Unis, par
exemple, des droits supérieurs à ceux des autres pays ; il lui est donc difficile de lutter. On
peut remarquer aussi que le tabac de Sumatra est très léger ; deux livres de capes de Delhi
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