Organisation rationnelle du grainage. — Jusqu'à présent rien n'a été tenté pour d'amélioration de la race de ver dans le Nord-Annam. Ce- pendant, vu les progrès qu'a amené en certaines régions, l'emploi de méthodes de sélection judicieusement appliquées c'est-à-dire où la sé- lection en vue du rendement en soie n'a pas été exagèrement poussée aux dépens de la vigueur et de la vitalité du ver, on peut penser que des progrès rapides pourraient être obtenus dans le Nord-Annam.
La question la plus importante consiste à éviter la dégénérescence des races améliorées et la régression des progrès obtenus. Pour cette raison il semble indispensable que les éducateurs n'utilisent que des pontes auxquelles une sélection méthodique est constamment appliquée. Ce travail de production de pontes devrait comporter : 1°) Une sélection méthodique dont le but final est l'obtention d'un petit nombre de pontes de valeur contrôlées au point de vue de la vigueur des vers, du poids de cocons aux 100 pontes, de la rentrée, etc. ;
2°) Des élevages de multiplication surveillés pour éviter toute ré- gression des progrès obtenus qui ravitailleraient l'atelier de grainage ; 3°) Contrôle des pontes au point de vue des maladies à l'atelier de grainage et distribution des graines dans les provinces du Nord-An.- nam. Les graines distribuées ne donnant lieu qu'à un élevage chez le sériciculteur indigène ne pourraient perdre par dégénérescence leurs qualités acquises.
Le prix de revient des graines dans ces conditions serait-il plus élevé que dans les conditions du travail actuel de l'atelier de grainage ? On peut se le demander. Il est certain que l'on crée un travail supplémen- taire d'une part pour la sélection méthodique, d'autre part pour la sur- veillance des élevages de multiplication. Il serait logique, de plus, de payer plus cher les cocons de première génération si les sériciculteurs les produisant sont tenus à certaines obligations : élevages dans des magna- neries du type donné, quantité de nourriture déterminée par 100 pontes pour chaque âge, conditions d'espacement fixées, désinfection com- plète entre chaque éducation, possibilité de refuser tout lot infecté au- dessus d'un taux déterminé ou formé de cocons de qualité inférieure.
Par contre, les déchets du grainage seraient très faibles. On peut même se demander si le grainage cellulaire serait dans ces conditions indispensables. Il y a une certaine illusion à s'imaginer qu'au sein d'un lot ayant souffert, mal nourri, mal soigné et ayant un taux élevé de maladie, les quelques cocons sains que l'on peut isoler permettent d'avoir des pontes capables de donner des résultats satisfaisants.
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