parvenait à séparer certains types et à les reproduire à part, on obtien- drait, non seulement une amélioration dans le rendement moyen et la qualité, mais encore une plus grande uniformité dans la maturation et la grosseur des grains, et partant, une simplification dans le travail de la cueillette et du triage.
Beaucoup de gens décorent du nom de sélection l'opération qui con- siste à isoler dans un lot, par trempage, ou autres procédés, les graines les plus grosses, ou les plus lourdes. Disons tout de suite que cette pratique n'a d'autre utilisé que d'assurer une bonne germination, mais qu'elle ne permet pas de préjuger de la valeur des nouveaux plants ; celle-ci dépend avant tout ,d:es qualités du pied originel.
Quelques personnes, déjà plus averties, prennent le souci de marquer les porte-graines, mais ne le font que l'année où elles, ont besoin de semences. En agissant de la sorte, elles s'exposent à retenir des pieds exceptionnellement fertiles, mais pouvant rester plusieurs années im- productifs. L'erreur peut être grossière.
Au surplus, ce n'est pas tant la fertilité du pied même qui nous intéresse que sa puissance héréditaire, c'est-à-dire son aptitude à trans- mettre ses qualités. Tout le monde sait que les pieds de caféier ne se re- produisent pas toujours intégralement, et que bon nombre donnent des plants inférieurs à eux-mêmes, soit parce qu'ils bénéficiaient de condi- tions de sol particulièrement favorables, soit parce qu'ils étaient hy- brides : la génétique nous apprend que, dans ce dernier cas, une forte proportion de produits fait retour aux types ancestraux. L'examen de la descendance est donc indispensable ; il se fera pratiquement sur une culture d'épreuve.
Cette épreuve consiste, on se l'imagine sans peine, en l'établissement d'un certain nombre de parcelles répondant chacune au numéro d'un porte-graines. Elle suppose des soins spéciaux au moment de la récolte, du semis, et du repiquage, afin d'éviter les mélanges. Elle n'est donc pas sans difficultés, d'autant plus qu'on sera tenu de prendre des pré- cautions pour que les conditions de comparabilité entre les parcelles soient sauvegardées. Aussi, conseillons-nous, de limiter dès le début le champ des recherches, en subordonnant le choix provisoire des porte- graines à un contrôle sur pied d'au moins 4 ans. Dans la pratique, on marquera chaque année. avant la récolte, sur simple estimation à vue, (il ne saurait être question ici de procédés plus précis) les pieds les plus productifs ; le simple dénombrement des marques (1) au bout du délai fixé indiquera le choix à faire.
(1) Ces marques pourront être constituées par de simples traits de peinture qu'on tracera dans la partie dégarnie du tronc.
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