La sélection acquiert une importance particulière quand il s'agit de cultures comme le caféier, qui doivent tenir le terrain un grand nombre d'années : son effet est alors permanent, et revêt les caractères d'une véritable amélioration foncière ; les dépenses qu'elle engage sont faites une fois pour toutes, et sont insignifiantes en regard des bénéfices qu'elle permet de supputer. Pour ces raisons, elle mériterait une place con- sidérable dans les préoccupations du colon.
On a reproché à la sélection son extrême lenteur. Nous verrons qu'il n'est pas de méthode aussi souple, et que s'il est nécessaire d'attendre de longues années avant d'avoir des résultats définitifs, il est loisible de se contenter des progrès réalisés, à n'importe quel stade du travail.
Le profit réalisé sera toujours en rapport avec l'effort fourni.
Toutes les espèces ne se prêtent pas cependant au même titre à la sélection. Celle-ci, en effet, ne crée rien ; elle ne fait qu'isoler dans une culture les individus les plus marquants. Elle sera, par conséquent, d'autant plus efficace que la culture sera plus hétérogène. Cette notion nous permet déjà de prédire qu'elle donnera de meilleurs résultats sur des espèces comme le Chari ou le Kouilou, dont la diversité des formes s'apprécie à distance, que sur l'Arabica ou le Liberia sensiblement plus homogènes.
Nous reproduisons, ci-contre, quelques mensurations que nous avons effectuées dans une plantation de Chari, et qui donneront une idée de l'Amplitude des variations que peuvent atteindre certains caractères dif- ficilement discernables à l'œil, et cependant 3e premier intérêt.
L'examen de ce tableau montre que les différences peuvent être con- sidérables d'un pied à l'autre, (encore n'avons-nous pas marqué systé- matiquement les pieds les plus dissemblables, mais seulement ceux qui paissaient les plus productifs). II donne aussi à penser que si l'on
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