Il est même heureux qu'en l'absence de tous travaux (barrages, vannes, canaux) la répartition des eaux dans les grandes plaines ne se fasse pas plus mal, et il semble qu'il faudrait relativement peu de chose pour rendre économiquement l'irrigation de cette région presque parfaite.
Il ne faut pas songer en effet à créer là un système d'irrigation per- fectionné, complet, avec canaux primaires, secondaires, tertiaires, etc.
Cela coûterait trop cher ei le bénéfice financier de cette irrigation serait presque à coup sûr négatif.
Il ne faut pas perdre de vue, en effet, qu'actuellement, en bonne année, on arrive à récolter dans cette région deux tonnes à deux tonnes demie de paddy par hectare, et que, en mauvaise année, la perte de la récolte est bien loin d'être totale. Il est évident que dans de sembla- bles conditions, dans une région où il tombe de 1 m. 20 à 1 m. 30 d" pluies, l'eau d'irrigation que l'on pourrait distribuer en saison des pluies n'aura jamais qu'une très faible valeur qui interdira automati- quement l'établissement de tout système d'irrigation trop coûteux.
Le rôle de l'Administration doit donc être, dans ce cas, de rendre l'irrigation semi-naturelle actuelle plus parfaite par quelques travaux complémentaires bien étudiés afin d'assurer une récolte régulière et maxima dans cette région. Voici, à mon avis, les travaux qui devront être mis à l'étude. C'est simplement une liste indicative qui sera très pro- bablement modifiée et complétée après étude par un spécialiste, Ingé- nieur du Génie Rural, mais qui, je crois, pourrait lui servir de point de départ solide et lui éviter pas mal de tâtonnements.
Coupure de Rovel. — Cette coupure aurait été faite petit à petit par des buffles allant à la rivière. Leur piste se serait approfondie un peu tous les ans et les eaux du Stung s'y seraient un jour déversées et au- raient fait la coupure telle que nous la trouvons aujourd'hui.
C'est un canal de 2 m. de large environ à son début orienté N. E., de 1 km. de long, allant en se rétrécissant vers son extrémité et se divi- sant en plusieurs petits bras par où l'eau se déverse dans la plaine.
Pour rendre cette coupure à peu près parfaite, il faudrait : a) Régler l'admission de l'eau et empêcher par exemple qu'une inon dation précoce ne vienne gêner les opérations culturales. Un système rit> vannes rendrait la chose facile ; b) Augmenter le débit de chaque bras (ces bras sont actuellement plus ou moins obstrués par des troncs d'arbre et des branchages), et répartir l'eau le plus régulièrement possible dans plusieurs directions.
Ceci serait possible en établissant un réseau de quatre ou cinq canaux Primaires en éventail de deux à quatre kilomètres de longueur et orientés Convenablement. Un seul canal devrait être plus long, c'est celui qui
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