Le coton du Cambodge, qui est cultivé sur les berges du Mékong, est fin et soyeux. Apprécié par les Japonais pour la fabrication des fils de taux élevé, il se vend, égrené, environ 25 piastres le picul ; aussi n'est-il guère employé par les usines Indo-Chinoises, qui préfèrent le coton des Indes, meilleur marché et plus propre à la filature des gros numéros. Sa production peut être évaluée à 8.000 tonnes.
Le coton du Thanh-lloa, qui est plus rustique et plus court, vaut de 18 à 20 Piastres le picul ; on en récolte environ 2.5oo tonnes.
Le coton du Cambodge a été essayé pour la première fois en France en 1904 et jugé comparable aux bonnes sortes « Louisiane. » Depuis, la Métropole a fait chaque année des achats un peu plus forts et, si la production était plus grande, les débouchés ne manqueraient, ni en Europe, ni en Extrême-Orient.
On trouve aussi du coton dans la province de Baria, en Cochinchine, au Linh-Thuan, dans le Sud-Annam, au Laos et au Tonkin, dans les provinces de Nam-Dinh et de Ninh-Binh. Des colons ont planté dans diverses régions du Caravonica ; mais on n'est pas encore fixé sur le résultat de leurs expériences.
Jute. — De nombreux essais d'amélioration du jute indigène que l'on ren- contre dans plusieurs provinces du Tonkin n'avaient pas, jusque l'an dernier, été fort encourageants. En 1906, un colon, M. Chazet, a obtenu, dans la province d'ilatinh, (Nord-Annam), une récolte de bonne qualité qui s'est élevée à 150 tonnes valant 58.000 francs et a été entièrement exportée.
Il est à désirer que ce succès donne confiance aux planteurs; car l'Indo-Chine importe chaque année de l'Inde Anglaise six à sept millions de francs de sacs de jute, qui lui sont indispensables pour le transport de ses riz et de ses poivres et il est regrettable qu'elle dépende ainsi de l'étranger pour un article dont son sol peut produire la matière première.
Quand on songe en effet à l'extension que la culture du jute a prise au Bengale, c'est-à-dire dans une contrée située à 22 degrés au Nord de l'Equateur, formée de plaines basses, au sol d'alluvions fortement saturé d'eau, à pluies très abon- dantes pendant une partie de l'année seulement et où l'on compte des mois très chauds et un hiver, il semble que le Tonkin et le Nord-Annam, qui remplissent les mêmes conditions, doivent être tout aussi favorables à la même exportation.
Il est vrai que le Gouvernement de l'Inde s'était engagé, pendant plusieurs année, à acheter, à un prix rénumérateur, toutes les récoltes, bonnes ou mau- vaises, obtenues en suivant ses conseils ; mais il a été amplement dédommagé de ses sacrifices.
Quelques chiffres montreront l'importance actuelle de la culture et de l'indus- trie du jute dans l'Inde, où, en 1906-1907, ce textile et ses produits manufacturés ont contribué pour un quart dans les exportations totales du pays.
Ces sorties se sont élevées :
En jute brut en brins, teillé, peigné ou tordu. à 456 2 58.ooo franc: En jute manufacturé, (fils, tissus, sacs). à 267.176.000 —
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