teinte plus foncée. Comme ces parties ne fourniraient qu'un produit de mau- vais aspect, diminuant la valeur commerciale de l'ensemble du lot, elles sont cassées et immédiatement portées au chef de fourneau qui les reprend et les remet en fusion. Le dandinement de l'ouvrier a pour objet d'éviter une cuisson trop grande. La peau est présentée au feu, mais agitée de manière à en mesurer l'effet, sitôt à terre, la grande peau ou feuille refroidit et devient cassante. On ne pourrait plus la relever entière.
Par le mouvement de rotation imprimé au boudin et la résistance, qui doit être dosée, produite par le chef de fourneau, tenant de sa main gauche l'extrémité vide de la toile, il s'exerce naturellement une torsion du tissu qui chasse la matière au dehors au fur et à mesure de sa fusion et produit une poussée en avant de tout le contenu. Les fragments de gomme fondue de bonne qualité, restant sur le cordon de toile tordue, sont enlevés à la main, malgré leur température élevée. Pour ne pas se brûler, l'ouvrier a soin de se mouiller au préalable les doigts et d'opérer rapidement.
Pendant le traitement, il arrive parfois que la toile du boudin se perce, il faut immédiatement réparer le tissu avec du til et une aiguille. La matière qui s'en est échappée, formée de gomme cuite, crue et d'impuretés diverses, est mise de côté. Ces bavures sont aplaties et seront ensuite réduites en grain Pour être mélangées aux stick-lac à button-lac ou aux poudres pour dabu- gala suivant la grosseur obtenue.
Enfin, il arrive également qu'au cours du travail, une certaine quantité de matières étrangères, résidus du filtrage s'accumulant de plus en plus, empêche Par sa présence en proportion trop grande la bonne marchandise de couler et de sortir de l'enveloppe. Dans ce cas, l'ouvrier perce lui-même le boudin pour faire évacuer au dehors ces impuretés qui forment ce qu'on appelle aux Indes le kiri ou khiree. Elles seront après pulvérisation, mélangées à la poudre à dabtigala.
Les peaux de shell-lac préparées dans la journée sont empilées les unes sur les autres, au fur et à mesure de leur fabrication, puis après pesée, portées au magasin de triage. Le tri est fait ordinairement par les femmes, il doit être eXecuté dans le plus bref délai possible, particulièrement pendant la saison chaude. Sous l'influence d'une température élevée, en effet les pellicules se collent entre elles. C'est d'ailleurs pour ce motif que la fabrication du shell-lac t à peu près impossible et, en tout cas, désavantageuse et défectueuse pendant l'été et dans les régions trop chaudes. Le triage consiste alors à enlever les Parties un peu épaisses et de teinte trop foncée qui déprécient la marchandise, le shell-lac de bonne qualité devant se présenter en effet, en lamelles claires, transparentes et promptement solubles dans l'alcool. Les parties provenant du tr iage sont reprises dans la matière à shell-lac ou portées directement au chef de fourneau.
Les pellicules de shell-lac ainsi triées sont étendues en couche mince, en endant l'emballage. Il faut avoir soin de remuer tous les jours la couche, soit
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