grande partie doit apparaître aux diverses rubriques du Budget général par l'accroissement de l'activité économique du pays. 11 est difficile d'appuyer cet- te opinion sur des chiffres précis, mais l'augmentation constante des recettes du Budget général pendant ces dernières années, alors que l'export du riz, crite- rium ancien de la prospérité de l'Indochine a fléchi considérablement, semble bien démontrer que des éléments nouveaux sont intervenus dans la vie écono- mique de ce pays, parmi lesquels le principal est incontestablement le chemin de fer.
VIII. — CONCLUSIONS
Il ressort de cette étude que le faible rendement des chemins de fer en Indo- chine ne provient ni de l'insuffisance du trafic, ni d'une mauvaise gestion, mais bien uniquement de l'extrême modicité des tarifs.
Il semble qu'au début de l'exploitation des chemins de fer en Indochine, on n'ait pas suffisamment tenu compte de la remarquable aptitude des populations d'Extrême-Orient à tirer partie de toute amélioration dans l'outillage des trans- ports. C'est ainsi que le tarif moyen desvoyageurs ressort à 0,73 centièmes de piastre sur le réseau Nord et à 1,97 centième de tical sur le réseau du Siam (Ces chiffres pris dans leur valeur absolue donnent bien l'impression de la diffé- rence de tarification pour des populations dont les conditions économiques sont comparables ; rapportés au franc, ils donnent d'ailleurs 1 centime, 82 pour le Tonkin et 3 centimes, 80 pour le Siam).
Pour remédier à cet état de choses, on ne peut songer à un relèvement général des tarifs, cette mesure est pratiquement irréalisable ; tout au plus pourra-t-on apporter quelques améliorations partielles par des prélèvements localisés.
Au demeurant, l'insuffisance des tarifs ne présente pas un grave inconvénient au point de vue des finances de la Colonie ; les recettes qui n'entrent pas au titre des chemins de fer, entrent sous d'autres rubriques des budgets.
Mais au point de vue de l'exploitation du réseau ferré et des extensions possi- bles de ce réseau, l'insuffisance des tarifs présente un grave inconvénient. En effet,, dans la situation actuelle, les chiffres budgétaires, les seuls connus de tous, ne donnent pas une impression exacte et complète de l'exploitation des chemins de fer en Indochine. Il faut pour dégager nettement cette impression recourir à une analyse telle que celle-ci, basée sur des données qui sont un peu du do- maine de la technique et ne sont pas accessibles à tous.
C'est ainsi qu'en présence du faible rendement apparent des lignes actuelles, toute proposition d'extension du réseau peut être indéfiniment ajournée.
C'est ainsi que par insuffisance des recettes nettes, la constitution des fonds de renouvellement se trouve retardée, et que sur des sections munies de tra- verses en bois, la voie se trouve dans un état précaire par défaut de renouvel- lement des traverses.
Ainsi encore, dans le but très légitime d'améliorer un coefficient d'exploita- tion qui leur est souvent objecté, les chefs des Services des chemins de fer
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