tation de l'Annamite, des télégraphistes indigènes ont été formés et utilisés à la transmission et à la réception des télégrammes aux appareils Morse, Hughes et Baudot. Par la suite, on a fait appel à l'élément indigène dans tous les services, soit dans les grands centres où ils assurent les divers détails du service, sous la surveillance directe et constante d'agents européens, soit dans les bureaux à trafic modéré dont la gérance leur a été confiée.
Depuis plusieurs années principalement, l'Administration est entrée avec hardiesse dans cette voie et a obtenu des résultats satisfaisants. La plupart des bureaux de l'intérieur, tenus précédemment par des agents européens, ont été confiés à des « chargés » indigènes, qui ont, pour quelques uns d'entre eux, à manipuler des fonds s'élevant annuellement à 6 ou 700.000 piastres; en outre, le service des guichets des bureaux, dans les grands centres, est effectué presque entièrement par des secrétaires-télégraphistes.
Un plus grand nombre d'indigènes ont été initiés à la manipulation des appareils à transmission rapide, Hughes et Baudot, en sorte qu'à l'heure actuelle, on peut dire que toutes les dépêches sont reçues et transmises par ce personnel, la direction et le contrôle restant entre les mains d'agents européens.
D'autre part, à côté du personnel européen technique, il existe des mécani- ciens et des surveillants indigènes qui coopèrent les premiers, aux travaux des ateliers, et les seconds, à la construction et à l'entretien des lignes.
Composition et attributions du personnel. — L'Administration des Postes, Télégraphes et Téléphones de l'Indochine est placée sous l'autorité d'un Directeur unique, relevant directement du Gouverneur général et assiste d'un Sous-Directeur ou Inspecteur sédentaire, Chef du Secrétariat. Elle com- prend 5 circonscriptions, correspondant aux divisions administratives : Tonkin, Cochinchine, Annam, Gambodge et Laos. On peut l'assimiler à une Direction régionale de France, dans laquelle le Directeur serait investi, dans la limite de sa région, de la plupart des pouvoirs dévolus dans la Métropole au sous- secrétaire d'Etat des Postes et des Télégraphes.
Le Directeur nomme à tous les emplois du cadre indigène, présente à l'agré- ment du Gouverneur général les nominations aux emplois locaux européens; il effectue les mutations de tout le personnel, à l'exception des Chefs de Service et du Receveur principal de l'Indochine, seul comptable justiciable de la Cour des Comptes; il administre un budget dont le montant en 1923 atteint 5.000.000 $, soit, au taux budgétaire de 6 francs, 30.000.000 de francs.
Dans le pratique, le Directeur donne en général délégation permanente à ses 5 Chefs de Service et ne conserve qu'un droit supérieur de contrôle ; ceux-ci ont la faculté de se mouvoir dans les limites des crédits budgétaires qui leur sont accordés chaque année.
La décentralisation est donc réalisée en Indochine à un degré inconnu 60 France.
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