Depuis notre arrivée à la Station séricicole du Petit Takéo, nous n'avons pu constater la présence ni de la pébrine ni de la flacherie. Un seul cas épidémi- que de grasserie s'est produit le 13 juillet 1922 dans une éducation placée au sud de la magnanerie, à proximité des fenêtres vitrées surchauffées par le soleil. Elle n'a pas causé grand dommage parce qu'aussitôt cette constatation faite, nous avons changé les vers de place, en ayant soin de faire jeter tous ceux qui présentaient les symptômes de la maladie.
Notre attention a été attirée par quelques cas isolés de maladies de nature "on épidémique. Cela a été tout d'abord des vers qui, au réveil de la 4e mue, lle pouvaient se dépouiller de la cuticule. Cette dernière reste agglomérée Sui* 1 éperon et la partie anale ; elle se ratatine comme si elle avait été passée devant un brasier. En cet état, si l'on n'a pas soin de la déchirer et de l'en- lever, le ver languit et meurt. Nous avons examiné au microscope un certain nombre de ces vers ; tous présentaient des microbes ayant la forme de conidies cylindriques, contenant un ou deux noyaux, en poussant à fond les couches "licl'oscopiques ; ces microbes revêtaient la forme des bacilles bâtonnets.
Nous avons rencontré ce même microbe sur quelques vers qui, au moment de la montée en bruyère, se coloraient en bleu foncé et mouraient quelques Jours après sans avoir fait le cocon.
Les ennemis du ver-à-soie au Cambodge sont très nombreux. On peut heureusement l'en protéger. Outre les fourmis, araignées, margouillats (1), le plus redoutable est une mouche dénommée rùy en cambodgien.
La mouche « Ruy ». — Pour nous instruire sur les mœurs de cet insecte, nous en avons élevés dans une boite en grillage métallique. Nos observations concordent à peu près avec celles qui ont été faites sur la mouche con nhang du Tonkin, de la même famille que la rày.
Cette mouche entoinophage parait appartenir à l'ordre des diptères, tribu des musciens, famille des tachinides; elle mesure 11 m/m de long, sur 4 m/m de large ; chacune de ces ailes développe 7 m/m. De couleur gris-foncé, elle est hérissée de poils raides sur la ligne de séparation des 4 segments, SUr la tête, sous le thorax et tout autour de la partie anale. La tête est egerement triangulaire, avec des yeux composés, très grands, de couleur rougeâtre ; la partie comprise entre les yeux est blanc-argent. Les antennes, bien insérées sur le front, sont à peine visibles. Le thorax est
(1) Hemidactylus frenatm, petit lézard de la famille des Geckonidés. (N. D. L. H.)
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