Plus la température est élevée, plus vite se flétrit la feuille, plus sont actifs les organes des fonctions physiologiques du ver-à-soie, plus l'aération doit être grande et vive.
Le nombre de repas à servir aux vers pendant les 24 heures, doit être en rapport avec la température.
A la station du Petit-Takéo, nous donnons huit repas. La feuille doit être constamment fraîche, mais jamais cueillie le matin ou le soir avec la rosée ou l'humidité de la nuit. Il conviendrait qu'un local fût aménagé pour la conserva- tion de la feuille, qu'il est dangereux de laisser séjourner dans la magnanerie.
L'alimentation des vers-à-soie, en ce pays, se fait en leur donnant les feuilles détachées.
Élevage aux rameaux (1). - Au lieu de cette dernière pratique nous indi- quons une méthode beaucoup plus économique; nous l'avons essayée à trois reprises et elle nous a donné, au point de vue production de cocons, les mêmes résultats que la pratique coutumière. Cette méthode consiste à distribuer aux vers-à-saie, à partir de la 4e mue, des rameaux munis de feuilles, les vers n étant élevés avec des feuilles détachées que pendant les 1re, 2e et 3e mues.
Il est admis qu'une éducation absorbant 1.000 kg. de feuilles pendant toute sa vie larvaire reçoit pendant les 14 jours des 1er, 2e, 3e et 4e âges, environ 250 kg. tandis que les 6 jours du 5e âge nécessitent les 750 kg. restants. Avec la méthode habituelle, les soins occasionnés par cette éducation nécessiteront 39 journées de femme, tandis qu'avec la méthode aux rameaux une seule femme suffira pour les 20 jours de la vie larvaire; soit 19 jours de gain.
Mais sur les éducations plus importantes, le gain des journées par l'élevage aux rameaux est encore plus considérable, en raison de ce que le tailleur des mûriers peut abattre plus de 200 kg. de feuilles par jour, au lieu de 146 kg.
Prévus dans l'exemple que nous avons donné. Nous pouvons donc affirmer, sans exagération aucune, que l'emploi de la méthode d'élevage. aux rameaux écono- mise plus de la moitié de la main-d'œuvre. C'est un avantage précieux et.consi- dérable dans un pays comme le Cambodge où la main-d'œuvre est insuffisante et où rien ne s'oppose à l'application de cette méthode, puisque les mûriers sont ou recépés ou taillés tous les deux mois après la récolte des feuilles.
-Nous nous proposons de poursuivre nos recherches pour trouver un matériel qui s'acommode de la paillote indigène et pour donner des chiffres précis sur l'économie de la feuille de mûrier, ainsi que sur la réduction des surfaces nécessaires à l'élevage.
(1) Cette méthode est également pratiquée dans le centre et le Nord-Amiam, avec les url:rs cultivés en haie ; elle l'est aussi au Tonkin, surtout pour les dernières éducations da 1 annee, celles qui précèdent le recépage hivernal des mûriers (N. D: L. R.).
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