Papayers
et papaïne (1)
Ce fruitier donne des produits particulièrement bons et nombreux, soit pour être
consommés au naturel, soit récoltés formés, mais en vert, pour hors-d'œuvres ou
légumes ; fruits également intéressants : en confiturerie, en confiserie : tranches
confites de papaye. En plus des variétés locales acclimatées, nous avons pu intro-
duire de Maurice, de Ceylan, des Philippines, de HonohÎlu, du Paraguay, des sortes
non encore représentées dans la Grande Ile, telles que « Nana", « Hawïan Papaya" ;
les terroirs de l'ivoloina, près Tamatave ; Nanisana, près Tananarive ipour le Centre
(choix d'un emplacement particulièrement bien choisi comme sol, abrité des grands
vents) semblent fort bien leur convenir. Les plants mères produisent et des semences
ont pu et vont permettre ainsi la dissémination des sujets, éhose toujours intéres-
sante, principalement aux environs des agglomérations, là où il est facile et
rémunérateur de placer des approvisionnements de fruits variés, soit pour la
consommation de la population fixe, soit, quand il s'agit de villes d'escales, pour les
ventes à bord des navires sur rades.
De Villèle, dans la Revue Agricole de la Réunion, années 1914 et 1918; de Silva,
dans The Tropical Agricul-lurist de Ceylan, vol. 13, le Report of' the Havaii Agricul-
urai Experhnent Station, Washington, 20 février 1915, le Bulletin des Renseignements
Agricoles de l'Institut International d'Agriculture de Rome, juin 1915 ; la Note sur le
Papayer de P.J. Wester, horticulturist in charge of Lamao Experiment Station,
dans The Philippine Agricultural Retoiew de juin 1914, nous permettent de donner
des renseignements pratiques et récents relatifs à ce produit du papay.r, recherché
par la pharmacopée : la papaïne. Les fruits destinés à être incisés doivent être
arrivés à leur formation convenable, mais encore verts ; le travail de saignée doit
être fait le matin de bonne heure, car il est reconnu que c'est à ce moment de la
journée que la lactation est plus abondante ; les incisions sont superficielles, longi-
tudinales, écartées d'environ 2 centimètres ; une douzaine peuvent fournir suffi-
samment de suc pour donner 14 grammes de papliïne sèche ; nous lisons aussi
que « quarante-deux incisions, un peu profondes, sur trois à quatre fruits de bonne
« grosseur, faites à une distance de 12 à 19 millimètres, donnent assez de lait pour
« représenter 100 grammes de papaï.ne sèche. »
Le contact des métaux altérant la papaïne, il ne faut pas toucher aux fruits
avec des lames de couteaux en acier, mais les incisions doivent être pratiquées au
moyen d'un instrument de verre, d'ivoire, d'os, ou un morceau de bambou bien
taillé et aiguisé ; le jus est recueilli dans des vases ou récipients de terre cuite,
faïence ou porcelaine. La coagulation se fait naturellement avec formation d'une
masse de granulés d'apparence resineuse dont la dessication au soleil doit se faire
(1) 15 octobre 1919. —Nous venions, le 12 écoulé, de terminer la mise au point de cette notei
quand, par courrier, de ce jour, de Bourbon, nous apportant la Revue Agricole de la Réunion,
nous lisons que dans le n" fi, juin 1919, commençait Ja publication d'un article Papaye
et papayer, preuve que ce fruitier intéresse divers agriculteurs des Mascareignes.
