94 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 69 — MARS fD071
dur et à grosse queue; leur viande est
médiocre, cependant ils sont fort bien
payés, dit l'auteur, par les acheteurs de
l'Afrique du Sud. Des éleveurs australiens,
après un voyage de reconnaissance dans
le centre de l'île, ont proposé d'y intro-
duire 5.000 moutons mérinos, sous cer-
taines conditions qui leur seront proba-
blement accordées, pense M. JAMIN.
Il n'y a que quelques milliers de chèvres
à Madagascar, mais en revanche plus de
500.000 porcs.
En 1896 on n'y comptait que 500 che-
vaux, la plupart amenés par le corps expédi-
tionnaire; cependant, des introductions ont
été faites dès 1810 et il s'est constitué
même, par métissages multiples et variés,
une sorte de race locale, représentée, il est
vrai, par un petit nombre d'individus.
L'auteur s'étend longuement sur les me-
sures d'encouragement de la production
chevaline appliquées par l'administration
française. Malheureusement, dans le centre,
où le climat est favorable aux chevaux, les
sujets introduits des bonnes races sont
décimés par l'ostéomalacie, attribuée à la
pauvreté en chaux du sol et des fourrages;
ce fléau est inconnu dans les régions
côtières calcaires.
Dans notre n° 66, p. 369, nous avons
signalé que M. SHOREY a constaté la même
pénurie de chaux dans la plupart des four-
rages aux Hawaï, sans que, du reste, il
parle d'ostéomalacie; peut-être, tout sim-
plement parce que, dans son travail, il
n'envisage que les bovidés. Quoi qu'il en
soit, les recherches de ce chimiste sur les
fourrages des Hawaï seraient à suivre par
le service vétérinaire de Madagascar. Pour
le moment, M. SHOREY préconise surtout
l'emploi aussi large que possible de plantes
fourragères légumineuses, sensiblement
plus riches en chaux que les graminées,
par exemple.
L'âne et le mulet étaient à peu près
inconnus à Madagascar avant la conquête
et n'y sont toujours représentés que par
un petit nombre d'individus. L'un et l'autre
sont exposés à l'ostéomalacie, mais moins
que le cheval. Les mulets de race abyssine
et argentine paraissent plus résistants que
les autres; les races européennes à ossa-
ture très développée, sont, au contrairet
particulièrement vulnérables.
En 1902, un négociant de l'Afrique du
Sud fit don au gouvernement de Mada-
gascar de 5 couples d'autruches ; 2 ayant
péri, il en reste 3, et un certain nombre
d'autruchons. Ce petit troupeau est installé
à Tuléar. Certaines parties du pays telles
que Mahafaly, Antandroy, Bara, offrent
d'immenses espaces qui semblent devoir
convenir à l'autruche; l'expérience sera
à suivre.
Ne quittons pas le travail de M. JAMIN
sans signaler qu'il donne divers détails sur
l'organisation du Service Vétérinaire à
Madagascar; 1.1 est assuré par des vétéri-
naires de l'armée.
'"Ñ.
L'exploitation de l'Ixtle au Mexique
d'après le « Modern Mexico ».
Nous trouvons dans le « Modem Mexico »
de janvier 1904, une note intéressante sur
l'ixtle (agave Lechuguilla). Sans faire autant
de bruit que l'agave sisalana, par exemple,.
cette espèce n'en est pas moins l'objet d'un
commerce important, dépassant 12 millions
par an pour le Mexique seul, qui l'exporte
par le port de Tampico, d'où le nom très
répandu de « Crin de Tampico » donné à
sa fibre.
Cette plante, dont les feuilles ne dé-
passent guère 01,50 de longueur, peut, en
raison même de sa petite taille, être plantée
à de faibles écartements, et on voit au
Mexique de 20 à 50.000 pieds à l'hectare.
On prétend que le produit net est de
250 francs par hectare et par an, sans soins
particuliers.
La distribution des plantes semble assez:
bizarre. Certaines terres en sont complète-
ment dépourvues, alors que d'autres, en
apparence identiques, en sont couvertes
d'une manière si dense qu'on peut diffici-
lement y circuler.
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