l'Exposition Coloniale de Marseille, qui est
la dernière manifestation importante de
notre activité d'outre-mer, le Cameroun et
le Togo venaient à peine de recevoir leur
charte définitive. Les décrets qui ont consa-
cré leur autonomie sont du 23 mars 1921.
A Marseille, ils figuraient le premier dans la
section de l'Afrique Equatoriale, le second
au Palais de l'Afrique Occidentale. Il n'est
pas possible, par conséquent, de reprendre,
pour l'adapter, le développer et l'amé -
liorer, un type architectural ayant déjà
connu la faveur du grand public. Il n'y a
pas de tradition dont on puisse s'inspirer
pour l'œuvre à réaliser.
D'autre part, le Cameroun et le Togo
sont des pays de populations primitives.
C'est précisément en raison de ce caractère
que les signataires du Traité de Versailles
ont conçu et mis en œuvre la notion de
l'administration sous mandat. L'art de bâtir
y est resté sommaire. Si les Commissariats de l'Indochine
et de l'Afrique Occidentale française peuvent trouver, le
premier dans la pagode d'Angkor, le deuxième dans les
mosquées de Djenné ou de Tombouctou, des modèles pour
leurs palais de l'Exposition Coloniale, il est loin d'en être
de même pour les Pays Africains sous mandat.
Cependant, dans certaines régions du Cameroun, en
particulier au Bamiléké et au Bamoun, des populations
plus évoluées que les autres ont su donner à leurs construc-
tions un caractère personnel qui ne manque pas d'une
certaine grandeur. Il a paru intéressant, pour éviter le
poncif des palais inspirés de l'art grec et échapper aux
exagérations futuristes des jeunes écoles, de chercher
dans cette architecture locale, à défaut de modèle, une
Cameroun. — Porte Bamiléké.
inspiration qui, cor-
rigée par une styli-
sation à tendance
moderne, serait
susceptible de don-
ner à la Section des
Pays Africains sous
mandat, un carac-
tère original.
Pour réaliser cette
idée, un concours a
été ouvert entre
architectes réputés
par leurs travaux
antérieurs. Les
concurrents ont re-
çu, pour leur docu-
mentation, un lot de
photographies desti-
nées à leur donner
un aperçu de l'ar-
chitecture locale.
Togo :
jeune tille Konkomba.
Le programme comportait : 10 l'aména-
gement du terrain de 4.000 mq. qui était
primitivement séparé du lac par une bande
de terrain, mais que j'ai pu faire étendre
jusqu'à la rive et qui est réservé aux
Territoires Africains sous mandat ; 2° la
construction d'un pavillon principal de
500 mq. de superficie couverte, sans étage;
.Jo la construction de six petits pavillons
représentant à eux six 700 mq. de surface
couverte.
Pour le jury du concours, j'ai pu obtenir
l'assistance technique de deux architectes
qui font autorité : M. Tournaire, membre
de l'Institut, architecte en chef de l'Expo-
sition et M. Laprade, architecte du Musée
permanent des Colonies.
Nous avons eu à faire un choix entre huit
projets particulièrement intéressants et
poussés. M. L.-H. Boileau, déjà connu pour
sa collaboration à l'Exposition des Arts
Décoratifs de 1925 et d'importants travaux effectués à
Paris, a été classé premier. Il s'est fort heureusement
inspiré de l'architecture autochtone qu'il a su dépouiller
de tout ce qui évoquait le village nègre des Expositions
d'autrefois.
Le choix d'un style, la désignation d'un architecte
et la mise au point de projets de construction et d'aména-
gement ne sont qu'une partie du programme à remplir.
Il reste à provoquer la collaboration et l'émulation des
exposants, à répartir la documentation qui sera recueillie
et surtout à rendre cette documentation attrayante et
vivante.
L'Exposition Coloniale de 1931 aura des millions de
visiteurs de tous les pays : il faut atteindre et instruire
un public très varié et très inégal au point de vue de la
culture et de la curiosité.
lin ce qui concerne la réunion de la documentation,
j'attends beaucoup des comités locaux dont j'ai demandé
la constitution aux chefs des territoires. Ces Comités, qui
doivent grouper des
représentants des
services publics, des
commerçants, des
planteurs, des indus-
triels, des mission-
naires et, si cela est
possible, des nota-
bles indigènes, au-
ront pour tâche
de signaler et de dé-
gager ce qui dans
notre œuvre de co-
lonisation mérite
d'être mis en valeur
au point de vue éco-
Togo. — Cavaliers Cotocoli.
— 12 —
la dernière manifestation importante de
notre activité d'outre-mer, le Cameroun et
le Togo venaient à peine de recevoir leur
charte définitive. Les décrets qui ont consa-
cré leur autonomie sont du 23 mars 1921.
A Marseille, ils figuraient le premier dans la
section de l'Afrique Equatoriale, le second
au Palais de l'Afrique Occidentale. Il n'est
pas possible, par conséquent, de reprendre,
pour l'adapter, le développer et l'amé -
liorer, un type architectural ayant déjà
connu la faveur du grand public. Il n'y a
pas de tradition dont on puisse s'inspirer
pour l'œuvre à réaliser.
D'autre part, le Cameroun et le Togo
sont des pays de populations primitives.
C'est précisément en raison de ce caractère
que les signataires du Traité de Versailles
ont conçu et mis en œuvre la notion de
l'administration sous mandat. L'art de bâtir
y est resté sommaire. Si les Commissariats de l'Indochine
et de l'Afrique Occidentale française peuvent trouver, le
premier dans la pagode d'Angkor, le deuxième dans les
mosquées de Djenné ou de Tombouctou, des modèles pour
leurs palais de l'Exposition Coloniale, il est loin d'en être
de même pour les Pays Africains sous mandat.
Cependant, dans certaines régions du Cameroun, en
particulier au Bamiléké et au Bamoun, des populations
plus évoluées que les autres ont su donner à leurs construc-
tions un caractère personnel qui ne manque pas d'une
certaine grandeur. Il a paru intéressant, pour éviter le
poncif des palais inspirés de l'art grec et échapper aux
exagérations futuristes des jeunes écoles, de chercher
dans cette architecture locale, à défaut de modèle, une
Cameroun. — Porte Bamiléké.
inspiration qui, cor-
rigée par une styli-
sation à tendance
moderne, serait
susceptible de don-
ner à la Section des
Pays Africains sous
mandat, un carac-
tère original.
Pour réaliser cette
idée, un concours a
été ouvert entre
architectes réputés
par leurs travaux
antérieurs. Les
concurrents ont re-
çu, pour leur docu-
mentation, un lot de
photographies desti-
nées à leur donner
un aperçu de l'ar-
chitecture locale.
Togo :
jeune tille Konkomba.
Le programme comportait : 10 l'aména-
gement du terrain de 4.000 mq. qui était
primitivement séparé du lac par une bande
de terrain, mais que j'ai pu faire étendre
jusqu'à la rive et qui est réservé aux
Territoires Africains sous mandat ; 2° la
construction d'un pavillon principal de
500 mq. de superficie couverte, sans étage;
.Jo la construction de six petits pavillons
représentant à eux six 700 mq. de surface
couverte.
Pour le jury du concours, j'ai pu obtenir
l'assistance technique de deux architectes
qui font autorité : M. Tournaire, membre
de l'Institut, architecte en chef de l'Expo-
sition et M. Laprade, architecte du Musée
permanent des Colonies.
Nous avons eu à faire un choix entre huit
projets particulièrement intéressants et
poussés. M. L.-H. Boileau, déjà connu pour
sa collaboration à l'Exposition des Arts
Décoratifs de 1925 et d'importants travaux effectués à
Paris, a été classé premier. Il s'est fort heureusement
inspiré de l'architecture autochtone qu'il a su dépouiller
de tout ce qui évoquait le village nègre des Expositions
d'autrefois.
Le choix d'un style, la désignation d'un architecte
et la mise au point de projets de construction et d'aména-
gement ne sont qu'une partie du programme à remplir.
Il reste à provoquer la collaboration et l'émulation des
exposants, à répartir la documentation qui sera recueillie
et surtout à rendre cette documentation attrayante et
vivante.
L'Exposition Coloniale de 1931 aura des millions de
visiteurs de tous les pays : il faut atteindre et instruire
un public très varié et très inégal au point de vue de la
culture et de la curiosité.
lin ce qui concerne la réunion de la documentation,
j'attends beaucoup des comités locaux dont j'ai demandé
la constitution aux chefs des territoires. Ces Comités, qui
doivent grouper des
représentants des
services publics, des
commerçants, des
planteurs, des indus-
triels, des mission-
naires et, si cela est
possible, des nota-
bles indigènes, au-
ront pour tâche
de signaler et de dé-
gager ce qui dans
notre œuvre de co-
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Togo. — Cavaliers Cotocoli.
— 12 —
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