Presse et revues
34 pages
Titre : L'Agronomie coloniale : bulletin mensuel du Jardin colonial
Auteur : Jardin d'agronomie tropicale (Paris). Auteur du texte
Auteur : Institut national d'agronomie de la France d'outre-mer (Nogent-sur-Marne, Val-de-Marne). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère des colonies. Auteur du texte
Éditeur : É. Larose (Paris)
Éditeur : Impr. nationaleImpr. nationale (Paris)
Date d'édition : 1935-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34351154x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 10290 Nombre total de vues : 10290
Description : 01 février 1935 01 février 1935
Description : 1935/02/01 (A24,N206)-1935/02/28. 1935/02/01 (A24,N206)-1935/02/28.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6474891x
Source : CIRAD, 2012-231851
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/08/2013
LA DÉFORESTATION DES TERRITOIRES TROPICAUX. 35
Un fait est en tout cas certain, c'est que sous l'action combinée
des diverses causes de déforestation, les zones complètement
désertiques gagnent constamment en étendue et constituent une
très grave menace pour l'humanité tout entière M.
NÉCESSITÉ D'ENRAYER LE DÉBOISEMENT
ET D'AMORCER DES PROGRAMMES DE REFORESTATION.
Peut-on enrayer le déboisement, opération qui s'avère évidem-
ment de plus en plus difficile au fur et à mesure que le mal est
plus grand, que les boisements sont plus clairs, plus chétifs, en un
mot plus fragiles, en tout cas plus facilement atteints et détruits
par les feux de brousse?
Oui, inconstablement.
f Mais il faut vouloir, et cela d'une façon suivie, la question devant
être mise au premier plan de nos préoccupations, car elle est capitale.
Avant trente ans, si nous n'y mettons ordre, il ne sera plus de culture
possible à Madagascar; avant un siecle, les zones cultivables de l'A. 0. F.
peuvent être considérablement réduites (2).
Avant toute chose, il faut interdire les incendies de brousse et
rendre, des destructions résultant de ces incendies, les popula-
tions indigènes collectivement et pécuniairement responsables (c'est
dans leur intérêt ; on doit et l'on peut le faire comprendre).
Des feux peuvent être allumés, pour préparer les cultures, mais
à condition d'être localisés par avance.
f- Il faut au surplus : réglementer strictement les défrichements et le
pacage (3); mettre en réserve définitive les peuplements sur lesquels les
(1) D'après des observations récentes faites par des savants anglais et commu-
niquées par le gouvernement britannique, le Sahara s'avancerait vers le sud à
raison de 1 oo kilomètres par siècle. Il n'est d'ailleurs qu'à étudier le système hydro-
graphique du Sahara pour se rendre compte que ce qui constitue actuellement le
Grand désert fut bien arrosé autrefois, très certainement couvert de belles forêts
et habité par des sédentaires.
(2) Le Sénégal s'est asséché considérablement depuis l'extension de la culture
de l'arachide et les défrichements qui en sont résultés. Le cercle de Louga, qui fut
pendant longtemps un producteur intéressant de cette graine oléagineuse, est devenu
complètement stérile. Avant vinsrt ans ce pourra être le tour de celui de Thiès.
W Interdire notamment l'élagage. On sait qu'on ne peut interdire le pacage
lui-même ; ce serait, en fait, interdire l'élevage en certaines zones et condamner à
mort les populations nomades ou semi-nomades dont c'est le seul moyen
d'existence.
3.
Un fait est en tout cas certain, c'est que sous l'action combinée
des diverses causes de déforestation, les zones complètement
désertiques gagnent constamment en étendue et constituent une
très grave menace pour l'humanité tout entière M.
NÉCESSITÉ D'ENRAYER LE DÉBOISEMENT
ET D'AMORCER DES PROGRAMMES DE REFORESTATION.
Peut-on enrayer le déboisement, opération qui s'avère évidem-
ment de plus en plus difficile au fur et à mesure que le mal est
plus grand, que les boisements sont plus clairs, plus chétifs, en un
mot plus fragiles, en tout cas plus facilement atteints et détruits
par les feux de brousse?
Oui, inconstablement.
f Mais il faut vouloir, et cela d'une façon suivie, la question devant
être mise au premier plan de nos préoccupations, car elle est capitale.
Avant trente ans, si nous n'y mettons ordre, il ne sera plus de culture
possible à Madagascar; avant un siecle, les zones cultivables de l'A. 0. F.
peuvent être considérablement réduites (2).
Avant toute chose, il faut interdire les incendies de brousse et
rendre, des destructions résultant de ces incendies, les popula-
tions indigènes collectivement et pécuniairement responsables (c'est
dans leur intérêt ; on doit et l'on peut le faire comprendre).
Des feux peuvent être allumés, pour préparer les cultures, mais
à condition d'être localisés par avance.
f- Il faut au surplus : réglementer strictement les défrichements et le
pacage (3); mettre en réserve définitive les peuplements sur lesquels les
(1) D'après des observations récentes faites par des savants anglais et commu-
niquées par le gouvernement britannique, le Sahara s'avancerait vers le sud à
raison de 1 oo kilomètres par siècle. Il n'est d'ailleurs qu'à étudier le système hydro-
graphique du Sahara pour se rendre compte que ce qui constitue actuellement le
Grand désert fut bien arrosé autrefois, très certainement couvert de belles forêts
et habité par des sédentaires.
(2) Le Sénégal s'est asséché considérablement depuis l'extension de la culture
de l'arachide et les défrichements qui en sont résultés. Le cercle de Louga, qui fut
pendant longtemps un producteur intéressant de cette graine oléagineuse, est devenu
complètement stérile. Avant vinsrt ans ce pourra être le tour de celui de Thiès.
W Interdire notamment l'élagage. On sait qu'on ne peut interdire le pacage
lui-même ; ce serait, en fait, interdire l'élevage en certaines zones et condamner à
mort les populations nomades ou semi-nomades dont c'est le seul moyen
d'existence.
3.
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