disputer aux influences de l'église réformée. L'étude des pratiques religieuses Bosch, généralement accompagnées de nombreux exercices de sorcelleries, ferait donc l'objet d'une longue et délicate enquête où la recherche des élé- ments africains ne serait pas sans intérêt.
La justice est représentée par le Grand Man, titre généra- lement héréditaire. Awensaïe, Grand Man des Bonis, réside à Boniville, sur la rive droite du Maroni, à deux jours en amont du saut Poligoudou. Canapé, Grand Man des Boschs, réside à Brie Tabb, en tête du Tapanahony.
Chef très vénéré, le Grand Man ne jouit cependant que v d'une autorité restreinte, et ses décisions n'ont pas force de loi. Ses sujets lui paient de temps à autre une sorte de tribut, sous forme de travail dans ses nombreux abatis. L'influence d'Awensaïe s'étend pourtant jusqu'en tête de l'Itany, chez.les Indiens roucouyennes, grâce à un habile mariage politique avec une des filles de cette tribu.
Dans chaque village, l'autorité est représentée par un capi- taine qui est généralement le plus âgé des habitants. Les sanctions n'existent qu'à titre exceptionnel (lynchage surper- ficiel du séducteur d'une femme mariée), car, le plus souvent, tout finit par s'arranger aux termes des longues palabres dont ils 'Sont friands : chacun des plus anciens du groupe prend la parole à son tour cependant qu'un autre, à la fin de chacune de ses périodes, lui donne la réplique sous forme de brèves inter- jections exprimant l'assentiment, l'encouragement, l'indignation ou l'approbation, et toujours en plein accord avec lAorateur.
La principale nourriture des Boschs est le riz, dont ils font Une consommation énorme. Planté dans leurs abatis, il est récolté brin par brin par les femmes, nettoyé avec les plus grands soins et cuit selon une précieuse recette. Grands ama- teurs de couac et de cassave, ils sont aussi friands de certains plats créoles et l'huile est pour eux une délicatesse très recherchée.
D'appétit très carnivore (ils se livrèrent jadis à quelques excès anthropophagiqu>es),, ils affectionnent principalement le singe couatta. Mais la plupart d'entre eux affichent une répu- gnance insurmontable pour telle .ou telle chair: l'un ne man- gerait à aucun prix de l'agouti, ni l'autre du lézard, ni l'autre du pakira ; peut-être s'agit-il ici des dernières manifestations d'un totémisme individuel.
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