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SOUVENIRS DE DIÉGO-SUAREZ:
LA MER DES CORAUX
Impressions touristiques d'un naturaliste à Madagascar.
Quatre heures du matin, sur la mer bleue un rayon rosé
apparaît, c'est l'aurore. Pas un souffle d'air ne ride l'immense
baie de Diégo-Suarez qui ressemble à un gigantesque lac aux
profondes découpures. Le « Brisse », notre petite chaloupe a
vapeur, file ses huit nœuds, et seul le bruit de l'hélice trouble
l'air et l'eau. Nous sommes trois personnes à bord, silencieuses.
Cette heure des pays chauds, à la saison des pluies est délicieuse
et le recueillement devant la beauté de la nature est un état
- d'âme qui charme et ravit. Nous passons devant Cap-Diégo et
son pittoresque petit village militaire encore endormi, et nous
nous dirigeons vers l'îlot du Sépulcre qui se trouve placé dans le
fond d'une des nombreuses anses de la baie de Diégo. Sa silhouette
de cône semi-brisé apparaît tandis qu'à l'horizon et bien au-
dessus, les montagnes de Babaomby se découpent sur le ciel
clair, montrant lès rochers riiiniformes de Dower et de Windsor-
Castle.
Rur la côte, les monstrueux baobabs, véritables mastodontes
végétaux se reflètent dans l'eau, spectacle bizarre que celui de
ces arbres étranges, évoquant un monde maintenant disparu.
Bientôt le bateau s'arrête, et l'on monte dans le youyou, qu'un
solide rameur comorien fait marcher à, l'aviron ; le fond se
relève, et la limpidité de l'eau est telle qu'on voit les moindres
détails du fond. A cette époque de l'année, la clarté des eaux
est merveilleuse, tellement claire que l'on croit voir les objets à
travers un fin cristal, l'eau est d'un bleu vert diaphane que les
premiers rayons de ce riche soleil des tropiques éclairent d'une
manière admirable. Nous nous penchons pour regarder dans ce
- gigantesque aquarium ; c'est fcérique. Les polypiers sont roses,
vert tendre, violets, rouges, rutilants même, jaunes, grisâtres,
etc.. Toute la gamme des couleurs y est représentée, toutes les
formes de ces animaux-fleurs existent : tantôt ce sont des
« Astrea», véritables agrégats d'étoiles mauve tendre, tantôt des
LA MER DES CORAUX
Impressions touristiques d'un naturaliste à Madagascar.
Quatre heures du matin, sur la mer bleue un rayon rosé
apparaît, c'est l'aurore. Pas un souffle d'air ne ride l'immense
baie de Diégo-Suarez qui ressemble à un gigantesque lac aux
profondes découpures. Le « Brisse », notre petite chaloupe a
vapeur, file ses huit nœuds, et seul le bruit de l'hélice trouble
l'air et l'eau. Nous sommes trois personnes à bord, silencieuses.
Cette heure des pays chauds, à la saison des pluies est délicieuse
et le recueillement devant la beauté de la nature est un état
- d'âme qui charme et ravit. Nous passons devant Cap-Diégo et
son pittoresque petit village militaire encore endormi, et nous
nous dirigeons vers l'îlot du Sépulcre qui se trouve placé dans le
fond d'une des nombreuses anses de la baie de Diégo. Sa silhouette
de cône semi-brisé apparaît tandis qu'à l'horizon et bien au-
dessus, les montagnes de Babaomby se découpent sur le ciel
clair, montrant lès rochers riiiniformes de Dower et de Windsor-
Castle.
Rur la côte, les monstrueux baobabs, véritables mastodontes
végétaux se reflètent dans l'eau, spectacle bizarre que celui de
ces arbres étranges, évoquant un monde maintenant disparu.
Bientôt le bateau s'arrête, et l'on monte dans le youyou, qu'un
solide rameur comorien fait marcher à, l'aviron ; le fond se
relève, et la limpidité de l'eau est telle qu'on voit les moindres
détails du fond. A cette époque de l'année, la clarté des eaux
est merveilleuse, tellement claire que l'on croit voir les objets à
travers un fin cristal, l'eau est d'un bleu vert diaphane que les
premiers rayons de ce riche soleil des tropiques éclairent d'une
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vert tendre, violets, rouges, rutilants même, jaunes, grisâtres,
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