Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/09/2013
L'ÉLEVAGE ET LA TRYPANOSOMIASE. 73
traie. Les Zèbres furent utilisés comme monture et attelage sous l'Empire romain.
Pourquoi donc a-t-on domestiqué le Gayal, le Gaur, le Banteng et le Buffle d'Asie et non le Buffle d'Afrique? Pendant longtemps on a considéré comme irréalisable l'utilisation de l'Éléphant d'Afrique et pourtant les résultats obtenus à Api et au Lomani ont été;très satisfaisants.
K Chaque pays possède des races adaptées à ses conditions orographiques, climatologiques et zoopathologiques; le Thibet possède le Yack qui ne peut vivre qu'au-dessus de 3.ooo mètres, les Andes ont le Lama et la Vigogne, la Laponie et l'Alaska possèdent le Benne, alors que les Camélidés sont adaptés aux déserts mongol, arabique et saharien. Il en est de même pour l'Afrique centrale dont la faune renferme des espèces qui peuvent parfaitement servir à produire du travail et de la viande dans les régions où les bovidés se montrent incapables de remplir ces fonctions par suite de la présence de la trypanosomiase.
Si l'on part du principe que les seules espèces actuelles domes- tiquées suffisent à tous les besoins, sous tous les climats, on commet des hérésies telles que de vouloir faire vivre sous les tropiques des races sélectionnées des pays tempérés qui, du fait même de leur sélection, ont perdu toute leur rusticité primitive.
C'est ainsi qu'à Madagascar on a voulu absolument créer des élevages à base de métis de races européennes, alors que le Zébu autochtone pouvait facilement être amélioré par des croisements avec des zébus sélectionnés de l'Inde. Il semble que l'Européen ne puisse se résigner à contempler un bovidé qui n'ait pas un dos rectiligne et la bosse du Zébu lui paraissant une monstruosité, il s'ingénie par tous les moyens possibles à la faire disparaître.
Or, cette bosse correspond à une adaptation aux pays à saison sèche marquée et constitue un moyen de défense naturel de l'animal contre la disette alimentaire de l'été. Si l'Européen est capable avec des soins de garder une bête en bon état, il n'est est pas de même de l'indigène auquel il faut un bétail rustique, peu sensible aux fluctuations de la nourriture et capable de résister aux affections avec le minimum de soins.
Tous ceux qui ont vécu aux colonies savent que l'indigène est imprévoyant et que la constitution de réserves fourragères des-
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