Titre : Bulletin de l'Agence générale des colonies
Auteur : Agence économique des territoires africains sous mandat. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Melun)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-11-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb42445178p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 23647 Nombre total de vues : 23647
Description : 01 novembre 1928 01 novembre 1928
Description : 1928/11/01 (A21,N238)-1928/11/30. 1928/11/01 (A21,N238)-1928/11/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64735030
Source : CIRAD, 2012-231802
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
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- .......... Page(s) .......... 1174
- Statistiques - Rapports commerciaux:
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- Renseignements divers:
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1116 BULLETIN DE L*AGENCE GÉNÉRALE DES COLONIES
pagnie de marchands qui, dans ce siècle qui verra la fin d'un
régime politique millénaire, semble avoir conçu nettement — bien
qu'avec mille réticences — ce que sera la colonisation pratique
cent ans plus tard, DUPLEIX transporte dans le plan national ce
qui n'avait été, malgré l'appui tour à tour officiel ou officieux
des grands ministres royaux, qu'une gigantesque entrepris
privée.
Et c'est ce qui rend particulièrement angoissant le dilemme
qui, des directeurs de la compagnie des Indes à la métropole ou
de DUPLEIX, a eu le sens le plus juste de la situation, les direc-
teurs réclamant la paix qui facilite le commerce et satisfait les
actionnaires, DUPLEIX s'obstinant à la politique de lutte contre
les Anglais et de médiateur entre les querelles des princes indous,
qui avait donné le Deccan à la compagnie et, si le temps ne s'était
pas dérobé, aurait peut être donné l'Inde à la France ?
Ce qui élargit encore la grandeur tragique de cette page
d'histoire, ce qui fait qu'à la lecture du livre de M. MARTINEAU,
dont certaines pages, si justes, si sereines, sont de véritables
leçons en acte de philosophie historique on perçoit, la gorge
serrée par l'émotion, d'immenses et toujours a
résonances, c'est que, dans l'histoire de DUPLEIX, un NOMBRE
considérable de facteurs nouveaux et de forces inconnues ont joue-
Le rôle de DUPLEIX est absolument celui d'un novateur, je l'ai dit
— peut être inconscient, au moins au début, comme l'a si bibrl
montré M. MARTINEAU -, à moins que celui qui avait posé eil
principe que les concessions devaient se suffire à elles-mêmes?
sans l'aide directe de la métropole, n'eût retrouvé dans le pase,
encore proche, de la France féodale le souvenir des grands fie s,
véritables unités à la vie pleine et complète. Mais ce novateu
n'est que le représentant d'une assemblée de marchands. po
qu'on le laisse libre de poursuivre son rêve d'extension, il diSSI
mule des difficultés, de vrais échecs. Les conquêtes s'achèten
durement ; un pouvoir d'État l'eût peut-être compris. un pou
voir privé, d'ordre commercial, se devait de bannir l'aventure t
lèse les actionnaires. De son point de vue, la compagnie eU
peut-être raison de sacrifier DUPLEIX, et à quel moment Voyol"-
nous se dresser un ministre pour dire enfin : « C'est assez, mal e
tenant l'honneur de la France est en jeu, maintenant c'est l'ellvre
du roi qui commence, vous recevrez dès lors de nous des sol a
et de l'argent. » ? <2
Ces paroles de protection et d'encouragement, un 1111
pagnie de marchands qui, dans ce siècle qui verra la fin d'un
régime politique millénaire, semble avoir conçu nettement — bien
qu'avec mille réticences — ce que sera la colonisation pratique
cent ans plus tard, DUPLEIX transporte dans le plan national ce
qui n'avait été, malgré l'appui tour à tour officiel ou officieux
des grands ministres royaux, qu'une gigantesque entrepris
privée.
Et c'est ce qui rend particulièrement angoissant le dilemme
qui, des directeurs de la compagnie des Indes à la métropole ou
de DUPLEIX, a eu le sens le plus juste de la situation, les direc-
teurs réclamant la paix qui facilite le commerce et satisfait les
actionnaires, DUPLEIX s'obstinant à la politique de lutte contre
les Anglais et de médiateur entre les querelles des princes indous,
qui avait donné le Deccan à la compagnie et, si le temps ne s'était
pas dérobé, aurait peut être donné l'Inde à la France ?
Ce qui élargit encore la grandeur tragique de cette page
d'histoire, ce qui fait qu'à la lecture du livre de M. MARTINEAU,
dont certaines pages, si justes, si sereines, sont de véritables
leçons en acte de philosophie historique on perçoit, la gorge
serrée par l'émotion, d'immenses et toujours a
résonances, c'est que, dans l'histoire de DUPLEIX, un NOMBRE
considérable de facteurs nouveaux et de forces inconnues ont joue-
Le rôle de DUPLEIX est absolument celui d'un novateur, je l'ai dit
— peut être inconscient, au moins au début, comme l'a si bibrl
montré M. MARTINEAU -, à moins que celui qui avait posé eil
principe que les concessions devaient se suffire à elles-mêmes?
sans l'aide directe de la métropole, n'eût retrouvé dans le pase,
encore proche, de la France féodale le souvenir des grands fie s,
véritables unités à la vie pleine et complète. Mais ce novateu
n'est que le représentant d'une assemblée de marchands. po
qu'on le laisse libre de poursuivre son rêve d'extension, il diSSI
mule des difficultés, de vrais échecs. Les conquêtes s'achèten
durement ; un pouvoir d'État l'eût peut-être compris. un pou
voir privé, d'ordre commercial, se devait de bannir l'aventure t
lèse les actionnaires. De son point de vue, la compagnie eU
peut-être raison de sacrifier DUPLEIX, et à quel moment Voyol"-
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tenant l'honneur de la France est en jeu, maintenant c'est l'ellvre
du roi qui commence, vous recevrez dès lors de nous des sol a
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