De la deuxième Session ordinaire du Conseil général en 1930.
MESSIEURS LES CONSEILLERS GÉNÉRAUX,
Lorsqu'à l'ouverture des récents travaux du Conseil général, l'Assemblée et l'Administration essayaient de traduire par des actes les tendances et les conceptions économiques du pays, il apparut nettement à tous que le problème vital de la Martinique n'était plus seulement une question d'ordre exclusivement local, ni même le reflet des investigations similaires de la pensée française, mais bien le problème français lui-même, dans son principe, son aspect et son intérêt. C'est qu'en effet la première réalité, simposant à l'opinion comme à l'essence de vos délibé- rations, a consisté à déterminer nos règles d'action par l'impor- tance fonctionnelle de cet organisme social d'outre-mer qui paraissait demeurer, malgré l'élaboration des siècles, une simple cohésion mécanique de la constitution métropolitaine.
S'il ne s'agissait que de préciser la pensée, je vous communi- querais l'expression de cette réflexion : La France. — C'était M. le Sous-Secrétaire d'État des Colonies qui en représentait l'image. — La France ignore décidément l'intervalle qui sépare matériellement le continent du centre lumineux destiné à projeter l'éclat de son prestige au delà de toute prévision.
Elle s'est plu, dans une intimité affectueuse, à revivre avec nous les heures de tristesse pour conseiller et donner les voies de réaction, les heures de joie et d'espérances qu'elle a reconnues siennes. Et si, en franchissant l'Océan, eHe a emporté le secret d'un contact passager, elle demeure, vous le savez, Messieurs, présente partout ici, puisque l'identité est parfaite entre l'Idée que symbolise l'union France-Martinique et celle que symbolise inversement l'union Martinique-France.
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