Les jeunes larves, destinées à évoluer en femelles, se groupent en colonies, à la surface des rameaux nourriciers, côte à côte, se touchant presque. Elles s'implantent dans l'écorce, par leur extrémité céphalique, porteuse d'un rostre buccal, à longues soies, de nature maxillo-mandibulaire ; par ce rostre, elles pompent les sucs nourriciers, empruntés au rameau ; elles s'entourent d'une masse résineuse, protectrice, sécrétée par leur corps et non pas d'origine végétale (exsudation pathologique du rameau parasité), comme on l'a parfois supposé.
Cette sécrétion résineuse constitue la masse de matière où se trouvent immergés tous les individus constituant la colonie de femelles de cochenilles. A sa surface extérieure, cette masse pré- sente des pertuis par lesquels émerge le tube anal, peut-être rétractile; les orifices arrondis, plus ou moins facilement discer- nables sur les boules de gomme laque fraîche, correspondent donc aux orifices anaux des cochenilles.
Les filières, situées près des stigmates, sur la partie postérieure du corps, laissent exsuder une sécrétion cireuse, poreuse.
Des filières, placées sans doute au voisinage de stigmates antérieurs (disposition bien constatée chez Carteria lacca) sécréteraient, vraisemblablement aussi, des filaments de cire blanchâtre; ces filaments correspondraient aux traînées blanches des couches corticales compactes de résine.
Ces traînées cireuses, qui gardent leur porosité vis-à-vis de l'air, mettraient en communication, par les orifices stigmatiques, l'appareil trachéal de la cochenille avec l'atmosphère extérieure, permettant, malgré la couche de résine imperméable aux gaz, la fonction respiratoire, les traînées de cire perméables, permettant pour la cochenille, malgré son enfouissement dans la gangue résineuse, le libre accès de l'air jusqu'aux stigmates.
Ainsi s'explique la présence simultanée, dans les masses de gomme laque, des deux sécrétions de constitution chimique différente, l'une de nature cireuse, l'autre de nature résineuse.
La fourmi qui visite les colonies de Gascardia est Componotus imitator FOREL, pour l'étude de laquelle il faut se rapporter à la monographie des Formicides de Madagascar (m GRANDIDIER, Hist. naturelle de Madagascar, vol. XX, 2e p., p. 209).
Nous ignorons totalement quelles peuvent être les relations biologiques entre les cochenilles du Loko et les fourmis.
On croit, en Extrême-Orient, que les cochenilles à laque
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