fort bien choisie, situe dans leur milieu un ensemble de notions qui n'avaient encore, à ma connaissance, jamais été rassemblées- La même maison d'édition qui, avec un soin pieux travaille à éclairer d'une pleine lumière la physionomie profonde de notre grande Colonie malgache, après nous avoir apporté une nouvelle contribution à la connaissance de sa géographie et de sa zoologie nous donne aujourd'hui, avec les carnets de route de MM. D'ANTHOUARD et RANCHOT (1) ce que la préface appelle très justement « une expédition coloniale filmée »..
Il s'agit de la dure càmpagne de conquête de 1895, succédant, à Madagascar, à une longue période de tergiversations diploma- tiques éminemment nuisibles à l'action qui allait devenir néces- saire Cependant, malgré l'attente, rien n'avait été préparé pour l'engagement des hostilités sur un terrain si nouveau pour tous. L'expérience coloniale de Madagascar manquait aux chefs de ceux qui allaient combattre dans ce pays où suivant le pro.
verbe malgache, les généraux HAzo et TAZa (forêt et fièvre) sont invincibles. Il résulta de cette conjonction d'erreurs, de v faiblesses, d'hésitations, une expédition infiniment pénible où la mortalité fut considérable. Les carnets de route de M. A. D'AN THOUAKD, guide de la colonne d'évacuation du Résident et des Français de Tananarive, par la route de Majunga, du 26 octobre au 26 novembre 1894 et celui de M. RANCHOT, résident général racontant la prise de Tananarive ot lasoumission du Gouvernement malgache nous retracent les souffrances de cette expédition et les dures épreuves que la ténacité de tous, et à la fin, l'audace et le sens de la responsabilité des chefs, permirent de surmon- ter. Comme le fait justement remarquer M. A. D'ANTHOUARD, ces pages amères et glorieuses devaient être connues : « Certes la valeur de Madagascar n'est pas au-dessous des sacrifices qu'a coûtés sa conquête Cependant, n'eut-il pas été préférable de la payer d'un prix moins élevé ?. Si la publication des docu- ments inédits que nous présentons aujourd'hui contribuait à atténuer ce défaut national qu'est notre imprévoyance, elle rendrait au pays un service appréciable ».
Note. — Comme complément à l'esquisse de l'Inde et de l'âme Hindoue tentée dans les lignes qui précèdent, on lira avec
(1) A. d'ANTHouARD et A. RANCHOT. L'Expédition de Madagascar; journatix de route. 1 vol. in-8° avec deux portraits, à la Société d'éditions géagraphfqneè, maritimes et coloniales, 184, bd. Saint-Germain.
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