Titre : Bulletin de l'Agence générale des colonies
Auteur : Agence économique des territoires africains sous mandat. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Melun)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb42445178p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 février 1931 01 février 1931
Description : 1931/02/01 (A24,N264)-1931/02/28. 1931/02/01 (A24,N264)-1931/02/28.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6463458b
Source : CIRAD, 2012-231802
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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296 BULLETIN DE L'AGENCE GÉNÉRALE DES COLONIES
xxe siècle — de Donogoo-Tonga créé d'abord par le rêve d'un
savant, puis réalisé par des humbles sur le plan, presque toujours
fécond, du hasard. Me sera-t il permis même d'insinuer que
si bon nombre de critiques avaient, à l'occasion de la pièce de
M. Jules ROMAINS, renouvelé connaissance avec les récits de la
découverte du monde d'aujourd'hui pir les navigateurs des
premiers siècles, la fable imaginée par l'auteur se serait soudain
gorgée pour eux d'un suc plus généreux — que, pour tout dire,
elle leur aurait paru plus humaine, plus réelle, chargée de
moins d'invraisemblances.
Certes, nous avons jusqu'ici peine à imaginer que, sur ce
monde devenu si petit d'être maintenant trop connu, il pût
encore rester quelques kilomètres suffisamment ignorés desgéo-
logues, géographes, météorologues, cartographes et triangula-
teurs de toute race, pour qu'un savant classé réussisse à y caser
une ville - aussi inexistante que décrite avec précision. Eh quoi,
Donogoo-Tonga en Amérique était une pure invention d'une
intelligence vieillie, et pendant des années une telle imagination
avait été parfaitement admise, sans que, de tous les coins du
monde, des membres de sociétés savantes locales écrivissent
de longs mémoires pour dévoiler et prouver l'imposture ! !
Une fois ce postulat accepté toute l'affabulation de Jules
ROMAINS déclanche ses conséquences successives avec une pré.
cision de mécanisme d'horlogerie. Peut-être le processus des faits
qui conduisent le héros désespéré et au seuil du suicide auprès du
savant sont-ils sur l'extrême limite où la fantaisie côtoie l'extrava-
gance -- mais avec quelle savoureuse et lucide mesure l'auteur se
maintient du bon côté de la barrière, avec quelle délectation on
le sent qui lorgne vers le spectateur en se disant « attention, le
terrain est dangerenx, mais je m'amuse. Je veux m'arrêter au
seul instant précis où il commencerait à réagir ». A la vérité,
ne peut-on admettre une ironie gouailleuse qui semble vous
demander ainsi votre assentiment ?
Mais tout s'élargit bien vite. La foule quasi anonyme, la
féconde collaboratrice du drame grec, se mêle à l'action ; on sent
que derrière les puérils efforts des protagonistes, c'est elle qui
se met en marche: force aveugle qui emportera le dénouement.
Le Trouhadec, qui sent l'Institut lui échapper, se confie à
celui qu'il vient de sauver à son insu. Il avoue son erreur.
Donugoo-Tonga, la ville miraculeuse, à la description de
laquelle il a consacré tant d'articles, n'existe pas. Pendant long-
xxe siècle — de Donogoo-Tonga créé d'abord par le rêve d'un
savant, puis réalisé par des humbles sur le plan, presque toujours
fécond, du hasard. Me sera-t il permis même d'insinuer que
si bon nombre de critiques avaient, à l'occasion de la pièce de
M. Jules ROMAINS, renouvelé connaissance avec les récits de la
découverte du monde d'aujourd'hui pir les navigateurs des
premiers siècles, la fable imaginée par l'auteur se serait soudain
gorgée pour eux d'un suc plus généreux — que, pour tout dire,
elle leur aurait paru plus humaine, plus réelle, chargée de
moins d'invraisemblances.
Certes, nous avons jusqu'ici peine à imaginer que, sur ce
monde devenu si petit d'être maintenant trop connu, il pût
encore rester quelques kilomètres suffisamment ignorés desgéo-
logues, géographes, météorologues, cartographes et triangula-
teurs de toute race, pour qu'un savant classé réussisse à y caser
une ville - aussi inexistante que décrite avec précision. Eh quoi,
Donogoo-Tonga en Amérique était une pure invention d'une
intelligence vieillie, et pendant des années une telle imagination
avait été parfaitement admise, sans que, de tous les coins du
monde, des membres de sociétés savantes locales écrivissent
de longs mémoires pour dévoiler et prouver l'imposture ! !
Une fois ce postulat accepté toute l'affabulation de Jules
ROMAINS déclanche ses conséquences successives avec une pré.
cision de mécanisme d'horlogerie. Peut-être le processus des faits
qui conduisent le héros désespéré et au seuil du suicide auprès du
savant sont-ils sur l'extrême limite où la fantaisie côtoie l'extrava-
gance -- mais avec quelle savoureuse et lucide mesure l'auteur se
maintient du bon côté de la barrière, avec quelle délectation on
le sent qui lorgne vers le spectateur en se disant « attention, le
terrain est dangerenx, mais je m'amuse. Je veux m'arrêter au
seul instant précis où il commencerait à réagir ». A la vérité,
ne peut-on admettre une ironie gouailleuse qui semble vous
demander ainsi votre assentiment ?
Mais tout s'élargit bien vite. La foule quasi anonyme, la
féconde collaboratrice du drame grec, se mêle à l'action ; on sent
que derrière les puérils efforts des protagonistes, c'est elle qui
se met en marche: force aveugle qui emportera le dénouement.
Le Trouhadec, qui sent l'Institut lui échapper, se confie à
celui qu'il vient de sauver à son insu. Il avoue son erreur.
Donugoo-Tonga, la ville miraculeuse, à la description de
laquelle il a consacré tant d'articles, n'existe pas. Pendant long-
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