En 1729, Dumas expédia aux administrateurs de cette loge une balle de café de l'île, et leur demanda de lui faire savoir ce qu'ils en pensaient. En 1731, on en débarquait six du Royal Philippe et l'on en soumit le contenu à l'examen des colons. La qualité du produit différait peut-être suivant la nature et l'expo- sition des solages. Il fallait envoyer aux directeurs des échantillons provenant des diverses habitations; ils les feraient éprouver par gens experts et adresseraient en retour, des notes, avec prière aux propriétaires de s'y conformer. Il était possible que la toile des sacs expédiés d'Europe communiquât de l'odeur au café : on recommanda de laver ces sacs à l'eau chaude. N'avait-on pas reçu du Bengale des semences de jute, et ne pouvait-on pas confectionner sur place des emballages en fibres de coco, sem- blables à ceux employés à Moka?
En dépit de tous ces soins, la qualité du café produit à Bourbon était encore, en 1730, inférieure à celle du café d'Arabie. Le 2 3 décembre, la Compagnie déplorait qu'il n'eût pas acquis cet aromat" que réclamaient de nez et la dent55, défaut dû proba- blement à ce que les baies étaient cueillies avant qu'elles fussent parfaitement mûres, et embarquées avant complète dessiccation.
Aussi pour éviter que des marchands peu scrupuleux le mélan- geassent à celui de Moka et nuisissent à la réputation de ce der- nier, les directeurs avaient-ils été contraints de faire vendre, non pas en France, mais en Hollande et à Hambourg, les cargaisons reçues de Bourbon.
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La lenteur et l'incertitude du progrès en qualité de notre café, le mouvement de baisse qui se dessinait sur le marché européen, l'arrivée en 1780 du terme fixé par la Compagnie pour la substi- tution du prix d'achat de 6 sols la livre à celui de 8 sols, l'aug- mentation de valeur de la piastre, une très meurtrière épidémie de variole qui emporta beaucoup d'esclaves, et une non moins désastreuse invasion de sauterelles; toutes ces causes furent génératrices d'un malaise profond qui, en 1729 et 1780, faillit ruiner la prospérité naissante de l'île, et provoqua une agitation.
Le 20 décembre 1781, le Conseil supérieur traçait de la misère des colonies, le tableau suivant : le café vendu à la Compagnie
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