Presse et revues
32 pages
Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1909-07-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6892 Nombre total de vues : 6892
Description : 31 juillet 1909 31 juillet 1909
Description : 1909/07/31 (A9,N97). 1909/07/31 (A9,N97).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6460502c
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
No 97 - JUIUET 1909 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 219
aboutir au nettoyage du sol sans préjudice
pour les arbres. En attendant que la prati-
que nous renseigne plus exactement sur
sa valeur, nous allons résumer quelques
indications empruntées à un récent travail
de M. KELWAY BAMBER (1) sur la Passiflore
fétide et une composée de même aspect, le
Mikania scandens, très commune à Ceylan.
Par suite de sa grande vigueur et de
son port grimpant, la Passiflore recouvre
promptement la végétation adventice qui
succombe sous son poids et s'aplatit sur le
sol ; M. BAMBER conseille de passer le rou-
leau sur cette masse herbacée et de l'appli-
quer en guise de paillis autour des heveas.
Dans le Selangor, les indigènes ont pour
habitude d'attacher par brassées les gra-
minées sur pied afin d'arrêter leur crois-
sance et de hàter leur décomposition ; si,
à la suite de ce travail, on prend soin de
planter, entre les paquets d'herbes, des
boutures ou des graines de Passiflore,
l'alang est détruit en quelques semaines.
De toute façon, il n'est pas indispensable
de couper les graminées avant de planter
l'espèce étouffante.
Le Mikania scandens se comporte à peu
près comme la Passiflore dans les terrains
appropriés ; on observe cependant quelques
différences dans la composition de ces deux
végétaux. Pour une production herbacée
de 13.000 kg. environ par acre, à l'état frais,
le Passiflora fœtida. enlève au sol 80 kg.
d'azote, 75 kg. de chaux, 30 kg. de magnésie,
40 kg. de potasse et 10 kg. d'acide phos-
phorique ; le Mikania accuse seulement
40 kg. d'azote, 11 kg.- de chaux, 10 kg. de
magnésie, 62 kg. de potasse, et 6 kg. d'acide
phosphorique. Ces -divers éléments sont
naturellement restitués au sol sous forme
organique. A noter également que le JIIika-
nia meurt après fructification, tandis que la
Passiflore persiste indéfiniment. r
- L'ombrage dans les plantations de café.
Notre regretté collaborateur GERMAO VERT a
publié, dans les n08 62 et il du « J. d'A. T. », deux
(1) Cireularno 16. Royal Botanic Gardens, Ceylan, 1909.
articles où il développait les nombreux arguments
qui, à son point de vue, militaient en faveur de la
suppression de l'abri pour le caféier, au moins
dans le grand centre brésilien. On a cherché
depuis à cultiver le café d'Arabie à découvert dans
des régions à climat plus tropical et nous croyons
intéressant de donner ici l'opinion émise derniè-
rement sur cette question encore bien contro- -
versée par M. C. WERCLÉ, un agronome distingué de
Costa-Rica. Cette, opinion, résumée- d'une note
parue dans le « Boletin de Agricultura » de l'ac-
tive République centre-américaine, conclut, en
principe, au rejet de l'ombrage de tète pour une
protection efficace du sol par une culture de cou-
verture. La même idée commence d'ailleurs à se
faire jour pour une autre culture, celle du Ca-
caoyer, dans la zone américaine (Voy. « J. d'A. T. », ,
nos 83 et 92).
M. A. PEDROSO, qui a bien voulu traduire ce qui
suit, émet, sur cette importante question, une ob-
servation trop juste peur ne pas être sérieuse-
ment méditée par les planteurs. -
Dans le problème posé depuis quelques
années au sujet de l'ombrage du café, il
imporle de s'en rapporter exclusivement
aux indications fournies par la pratique
expérimentale et l'observation ; les plantes
Cultivées dans des conditions différentes
de celles du pays d'origine ne peuvent,
en effet, s'accommoder d'un traitement
identique.
Au Costa-Rica, je suis arrivé à me con-
vaincre que le caféier ne réclame d'autre
ombrage que celui du sol. L'ombrage de
tête affaiblit la vigueur du caféier et — de
façon plus marquée encore — sa fructi-
fication. On devrait le réserver unique-
ment aux plants en pépinières, plus diffi-
ciles à protéger autrement. Tout au plus,
pourrait-on faire une exception en faveur
des arbres d'ombrage choisis parmi les
légumineuses susceptibles d'enrichir le sol
en azote puisé dans l'atmosphère. C'est
ainsi que le caféier de Costa-Rica semble
se complaire sous les « guavas » (1), lors-
qu'ils sonttenus étalés par une laille sévère.
Malgré tout, ma préférence demeure
acquise au Cowpea, ou plus exactement à
une variété de cette légumineuse annuelle,
le Whippoorwill, moins coureuse que le
(1) Ce nom s'applique à diverses espèces du genre
Inga. (N. D. L. R.)
aboutir au nettoyage du sol sans préjudice
pour les arbres. En attendant que la prati-
que nous renseigne plus exactement sur
sa valeur, nous allons résumer quelques
indications empruntées à un récent travail
de M. KELWAY BAMBER (1) sur la Passiflore
fétide et une composée de même aspect, le
Mikania scandens, très commune à Ceylan.
Par suite de sa grande vigueur et de
son port grimpant, la Passiflore recouvre
promptement la végétation adventice qui
succombe sous son poids et s'aplatit sur le
sol ; M. BAMBER conseille de passer le rou-
leau sur cette masse herbacée et de l'appli-
quer en guise de paillis autour des heveas.
Dans le Selangor, les indigènes ont pour
habitude d'attacher par brassées les gra-
minées sur pied afin d'arrêter leur crois-
sance et de hàter leur décomposition ; si,
à la suite de ce travail, on prend soin de
planter, entre les paquets d'herbes, des
boutures ou des graines de Passiflore,
l'alang est détruit en quelques semaines.
De toute façon, il n'est pas indispensable
de couper les graminées avant de planter
l'espèce étouffante.
Le Mikania scandens se comporte à peu
près comme la Passiflore dans les terrains
appropriés ; on observe cependant quelques
différences dans la composition de ces deux
végétaux. Pour une production herbacée
de 13.000 kg. environ par acre, à l'état frais,
le Passiflora fœtida. enlève au sol 80 kg.
d'azote, 75 kg. de chaux, 30 kg. de magnésie,
40 kg. de potasse et 10 kg. d'acide phos-
phorique ; le Mikania accuse seulement
40 kg. d'azote, 11 kg.- de chaux, 10 kg. de
magnésie, 62 kg. de potasse, et 6 kg. d'acide
phosphorique. Ces -divers éléments sont
naturellement restitués au sol sous forme
organique. A noter également que le JIIika-
nia meurt après fructification, tandis que la
Passiflore persiste indéfiniment. r
- L'ombrage dans les plantations de café.
Notre regretté collaborateur GERMAO VERT a
publié, dans les n08 62 et il du « J. d'A. T. », deux
(1) Cireularno 16. Royal Botanic Gardens, Ceylan, 1909.
articles où il développait les nombreux arguments
qui, à son point de vue, militaient en faveur de la
suppression de l'abri pour le caféier, au moins
dans le grand centre brésilien. On a cherché
depuis à cultiver le café d'Arabie à découvert dans
des régions à climat plus tropical et nous croyons
intéressant de donner ici l'opinion émise derniè-
rement sur cette question encore bien contro- -
versée par M. C. WERCLÉ, un agronome distingué de
Costa-Rica. Cette, opinion, résumée- d'une note
parue dans le « Boletin de Agricultura » de l'ac-
tive République centre-américaine, conclut, en
principe, au rejet de l'ombrage de tète pour une
protection efficace du sol par une culture de cou-
verture. La même idée commence d'ailleurs à se
faire jour pour une autre culture, celle du Ca-
caoyer, dans la zone américaine (Voy. « J. d'A. T. », ,
nos 83 et 92).
M. A. PEDROSO, qui a bien voulu traduire ce qui
suit, émet, sur cette importante question, une ob-
servation trop juste peur ne pas être sérieuse-
ment méditée par les planteurs. -
Dans le problème posé depuis quelques
années au sujet de l'ombrage du café, il
imporle de s'en rapporter exclusivement
aux indications fournies par la pratique
expérimentale et l'observation ; les plantes
Cultivées dans des conditions différentes
de celles du pays d'origine ne peuvent,
en effet, s'accommoder d'un traitement
identique.
Au Costa-Rica, je suis arrivé à me con-
vaincre que le caféier ne réclame d'autre
ombrage que celui du sol. L'ombrage de
tête affaiblit la vigueur du caféier et — de
façon plus marquée encore — sa fructi-
fication. On devrait le réserver unique-
ment aux plants en pépinières, plus diffi-
ciles à protéger autrement. Tout au plus,
pourrait-on faire une exception en faveur
des arbres d'ombrage choisis parmi les
légumineuses susceptibles d'enrichir le sol
en azote puisé dans l'atmosphère. C'est
ainsi que le caféier de Costa-Rica semble
se complaire sous les « guavas » (1), lors-
qu'ils sonttenus étalés par une laille sévère.
Malgré tout, ma préférence demeure
acquise au Cowpea, ou plus exactement à
une variété de cette légumineuse annuelle,
le Whippoorwill, moins coureuse que le
(1) Ce nom s'applique à diverses espèces du genre
Inga. (N. D. L. R.)
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