Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1909-05-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6892 Nombre total de vues : 6892
Description : 31 mai 1909 31 mai 1909
Description : 1909/05/31 (A9,N95). 1909/05/31 (A9,N95).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6460500j
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
130 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 95 — MAI 1909
deux sortes de fleurs : les unes, normales,
sont d'un blanc jaunâtre et plus petites;
leur tube est subcylindrique et peu renflé;
les autres, légèrement rosées, sont plus
grandes et leur tube est urcéolé, très
renflé. Ces dernières renferment toujours
la larve d'un petit insecte et ne sont autre
chose que des fleurs-galles.
Nous avons observé les premiers exem-
plaires dans l'îlot de forêt entourant le vil-
lage de Kamia, entre Bouillé et Bangadou,
à quelques kilomètres de Kissidougou.
Les plus gros troncs avaient la dimen-
sion de la jambe et s'élevaient à une
dizaine de mètres. La liane tout entière
monte à une vingtaine de mètres de hau-
teur en s'appuyant sur les arbres et retombe
en longs festons jusqu'au ras du sol à la
lisière des bois.
Les Kissis nomment la liane « You-
rouan » (1) et ils nous ont assuré qu'elle
était assez commune dans les petites forêts
du Kissi, mais elle n'est nulle part exploitée
et cela s'explique par la difficulté de
coaguler le latex.
Nous avons vainement recherché cette
espèce dans le pays toma et dans le pays
konianké qui s'étend entre Diorodougou et
Beyla, mais nous supposons qu'elle existe
dans toute la partie boisée de la Guinée
française, limitée au nord par la ligne
Sampouyara-Beyla et au sud par la fron-
tière de Libéria.
Le caoutchouc en petites boules noires
apporté à Beyla sous le nom de manon
(rnanoh sur les mercuriales), provenant de
la région de Lola et vendu en majeure
partie au marché de Bordeaux, où il est
très prisé, pourrait bien être fourni par
cette espèce. Nous allons chercher à élu-
cider ce point au cours d'un prochain
voyage sur Lola, Nzo et Danané.
En raison de l'intérêt qui s'attache à
cette plante dans le sud de la Guinée fran-
çaise, il est désirable que les administra-
teurs et officiers de ce territoire appren-
ti) D'autres Kissis nous ont donné le nom de
« Kounti Youro », mais nous n'avons pas la certitude
que ce nom s'applique bien à la même liane.
nent le plus tôt possible aux indigènes à
récolter et à coaguler le latex de cette
nouvelle liane.
Ce latex ne se coagule pas, en effet, comme
celui des Landolphia à bon caoutchouc, en
aspergeant les incisions avec du jus de
citron ou de l'eau salée et c'est sans doute
la raison pour laquelle les indigènes du
Kissi n'en ont pas encore commencé l'ex-
ploitation.
Pour faire du caoutchouc de Clitandra,
on procédera de la façon suivante :
1° Faire sur le tronc de la liane des inci-
sions de 20 cm. en 20 cm. et recevoir le
latex qui s'écoule dans de petites cale-
basses ou des tessons, ou sur les grandes
feuilles de certaines plantes.
On verse ensuite le latex quand il ne
s'écoule plus ou quand il menace de
déborder de la feuille, soit dans une bou-
teille, soit dans une gourde à vin de palme
nettoyée.
Pendant la récolte, veiller pour qu'il ne
tombe pas trop d'impuretés dans le latex
et surtout prendre grand soin que ce latex
ne soit pas mélangé avec celui d'autres
lianes de même aspect et croissant souvent
ensemble, mais qui donnent un produit
gluant ou cassant sans valeur. On interdira
formellement la saignée de ces lianes et
le mélange des latex.
2° Les bouteilles seront rapportées au
village et coagulées en chauffant simple-
ment le latex. Pour cela, on verse au maxi-
mum un demi-litre de latex dans le fond
d'une petite marmite que l'on chauffe à feu
doux en remuant avec une petite baguette,
pour empêcher l'adhérence aux parois. On
prolonge lentement l'ébullition jusqu'à ce
que le tiers ou les 2/5 du latex aient été éva-
porés; on voit apparaître peu à peu un
caillot de caoutchouc que l'on retire à
mesure qu'il se forme. On continue à
chauffer jusqu'à ce qu'il ne reste plus de
liquide dans la marmite, le sérum étant
entraîné avec le caillot.
3° Placer le caillot de caoutchouc pen-
dant qu'il est encore très chaud sur une
planche ou sur un couvercle de caisse et
deux sortes de fleurs : les unes, normales,
sont d'un blanc jaunâtre et plus petites;
leur tube est subcylindrique et peu renflé;
les autres, légèrement rosées, sont plus
grandes et leur tube est urcéolé, très
renflé. Ces dernières renferment toujours
la larve d'un petit insecte et ne sont autre
chose que des fleurs-galles.
Nous avons observé les premiers exem-
plaires dans l'îlot de forêt entourant le vil-
lage de Kamia, entre Bouillé et Bangadou,
à quelques kilomètres de Kissidougou.
Les plus gros troncs avaient la dimen-
sion de la jambe et s'élevaient à une
dizaine de mètres. La liane tout entière
monte à une vingtaine de mètres de hau-
teur en s'appuyant sur les arbres et retombe
en longs festons jusqu'au ras du sol à la
lisière des bois.
Les Kissis nomment la liane « You-
rouan » (1) et ils nous ont assuré qu'elle
était assez commune dans les petites forêts
du Kissi, mais elle n'est nulle part exploitée
et cela s'explique par la difficulté de
coaguler le latex.
Nous avons vainement recherché cette
espèce dans le pays toma et dans le pays
konianké qui s'étend entre Diorodougou et
Beyla, mais nous supposons qu'elle existe
dans toute la partie boisée de la Guinée
française, limitée au nord par la ligne
Sampouyara-Beyla et au sud par la fron-
tière de Libéria.
Le caoutchouc en petites boules noires
apporté à Beyla sous le nom de manon
(rnanoh sur les mercuriales), provenant de
la région de Lola et vendu en majeure
partie au marché de Bordeaux, où il est
très prisé, pourrait bien être fourni par
cette espèce. Nous allons chercher à élu-
cider ce point au cours d'un prochain
voyage sur Lola, Nzo et Danané.
En raison de l'intérêt qui s'attache à
cette plante dans le sud de la Guinée fran-
çaise, il est désirable que les administra-
teurs et officiers de ce territoire appren-
ti) D'autres Kissis nous ont donné le nom de
« Kounti Youro », mais nous n'avons pas la certitude
que ce nom s'applique bien à la même liane.
nent le plus tôt possible aux indigènes à
récolter et à coaguler le latex de cette
nouvelle liane.
Ce latex ne se coagule pas, en effet, comme
celui des Landolphia à bon caoutchouc, en
aspergeant les incisions avec du jus de
citron ou de l'eau salée et c'est sans doute
la raison pour laquelle les indigènes du
Kissi n'en ont pas encore commencé l'ex-
ploitation.
Pour faire du caoutchouc de Clitandra,
on procédera de la façon suivante :
1° Faire sur le tronc de la liane des inci-
sions de 20 cm. en 20 cm. et recevoir le
latex qui s'écoule dans de petites cale-
basses ou des tessons, ou sur les grandes
feuilles de certaines plantes.
On verse ensuite le latex quand il ne
s'écoule plus ou quand il menace de
déborder de la feuille, soit dans une bou-
teille, soit dans une gourde à vin de palme
nettoyée.
Pendant la récolte, veiller pour qu'il ne
tombe pas trop d'impuretés dans le latex
et surtout prendre grand soin que ce latex
ne soit pas mélangé avec celui d'autres
lianes de même aspect et croissant souvent
ensemble, mais qui donnent un produit
gluant ou cassant sans valeur. On interdira
formellement la saignée de ces lianes et
le mélange des latex.
2° Les bouteilles seront rapportées au
village et coagulées en chauffant simple-
ment le latex. Pour cela, on verse au maxi-
mum un demi-litre de latex dans le fond
d'une petite marmite que l'on chauffe à feu
doux en remuant avec une petite baguette,
pour empêcher l'adhérence aux parois. On
prolonge lentement l'ébullition jusqu'à ce
que le tiers ou les 2/5 du latex aient été éva-
porés; on voit apparaître peu à peu un
caillot de caoutchouc que l'on retire à
mesure qu'il se forme. On continue à
chauffer jusqu'à ce qu'il ne reste plus de
liquide dans la marmite, le sérum étant
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