Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
36 ÉTUDES ET MÉMOIRES.
pieds malades dans la proportion de 100 p. 100. On releva une proportion plus faible, mais atteignant pourtant 5o p. 100 à la Station agricole de Nanisana.
Les dégâts furent plus importants parmi les maniocs de la plus récente plantation et, si la campagne d'usinage de 1937 ne semble pas devoir être très affectée par le manque de racines en conséquence du développement de la maladie, on peut être in- quiet pour ce qui se rapportera à la campagne 1988.
Nous n'avons pas manqué d'utiliser le remède qui était à notre disposition : nous possédions des variétés immunes qu'il fallait multiplier et répandre assez largement pour les substituer aux formes les plus atteintes. Un effort considérable était nécessaire, qui devait s'échelonner aussi peu que possible dans le temps. Pour réduire son délai d'action, les Services agricoles et les usiniers créèrent des jardins de manioc afin d'obtenir très vite du matériel de bouturage à distribuer aux planteurs.
Et ce dispositif paraissait devoir écarter toutes inquiétudes pour l'avenir lorsque, à la fin de l'hivernage 1986-1987, nous avons dû constater que toutes les variétés immunes montraient, pour la première fois, des attaques de mosaïques. Ces manifes- tations étaient encore anodines, le nombre des pieds atteints en- core faible, mais on est désormais tenu de penser que ces formes résistantes subiront le processus d'invasion que nous avons déjà observé et que, dans cinq ou six années, la mosaïque les décimera à leur tour.
Il convient donc de ne plus compter sur des moyens de parade mais de rechercher des armes pour lutter contre la maladie.
La tâche est d'importance, mais nous sommes certains que le Service de l'Agriculture de Madagascar saura obtenir des résultats satisfaisants si les moyens d'action lui sont accordés.
Le programme, récemment tracé, envisage tout d'abord la vérification méthodique des origines du mal et la nature des facteurs qui l'influencent.
A notre collègue BOURIQUET, directeur du Laboratoire de Phyto- pathologie, il revient d'essayer de percer le mystère des origines de cette mosaïque et du processus d'altération des tissus. Mais, d'ores et déjà, ce spécialiste est convaincu, et nous a fait par-
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