Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-12-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 décembre 1928 27 décembre 1928
Description : 1928/12/27 (A29,N194). 1928/12/27 (A29,N194).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64513583
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. - Ne 1W. 1 -"UMERO :*) CENTIMES IKUD1 SOIR, 27 DECEMBRE 1988
JOURNAL QUOTIDIEN
Rédaction & Administration ;
M, IM M Ml-Ttalir
PARIS (lei)
..-. 1 LOUVRE 1l*tl
- RICHELIEU «7-M
Les Annales Coloniales
- s. 4 MW a
Les annonces et réclame. sont reçue. au
bureau du tournai.
DIRECTEURS : Maroel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articfe publias dans notre journal ne peuvent
Hrc reproduits 'I,,'en cilunl les ANNALES COLONIALIS.
IIOIIEIEITS
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On s'abonne sans (Irait 4*01
tous les bureaux de peste.
CASSE-COU
club---
Il est inutile de le nier. Il y a quelque
-chose de changé en Afrique tropicale. Inter-
rogez ceux qui arrivent des Colonies, ceux
qui sont en contact direct avec les popula-
tions, les commerçants et les administrateurs,
tous sont d'accord. Il y a quelque chose qui
est changé. Et tous s'accordent à trouver une
même cause à ce changement, à lui attribuer
une même raison. Le Noir ? Non. Cer-
tains noirs ont changé. Le noir d'avant-
guerre n'est plus le même - du moins cer-
teins que le noir d'aujourd'hui. Quel
noir ? Pas, évidemment, celui de la brousse,
fui n'a pas quitté sa brousse et qui de-
meure le bon noir que nous avons bien connu,
nous les coloniaux. Pas le noir musulman
ardent dans sa foi : donc pas le noir du
Sénégal, en général naturellement, l'excep-
tion confirmant la règle. Mais le « féti-
chiste 9, plus ou moins évolué, plutôt moins
que plus, qui, brave homme, sans aucune
idée politique, très certainement, re-
vient après un séjour en France, sans plus
d'idées politiques, de toute évidence, mais
avec des formules, qu'il ne comprend pas
d'ailleurs * mais qui font de lui un déraciné
momentané espérons-le - un désaxé serait
plus exact -- et sans aucune aptitude intel-
lectuelle et inorale à discerner les causes de
IOn désaxage. Après un séjour plus ou moins
long en France, ce brave, mais ce pauvre
honune, n'est plus « à la page ». Rentré
dans son pays, pas même dans son village
d'origine, ce brave homme - cet enfant --
n'y est plus. Il est avec les blancs, il a
« connu 9 des btanches. Et le voilà désaxé,
sans boussole, ou avec une boussole dont
l'aiguille marque des mouvements épilepti-
ques. Il est aussi étranger, aussi odieux à ses
compatriotes, à ses anciens camarades de
case, de village, qu'à l'autorité, qu'au com-
mandant blanc - quel que soit le degré
de hiérarchie de ce blanc qu'à l'autorité
indigène ou blanche.
N'accablons pas cet homme. rette entité
d'humanité, car, personnellement il n'est pas
responsable. Il n'a certes pas demandé a
c faire tirailleur. en France dont il igno-
rait certainement l'existence avant de dé-
barquer à Marseille, à Bordeaux ou au
Maroc. Nous savons tous. comment il a été
recruté, incorporé. Recrue reconnue apte,
entre combien -- (on ignore trop en France,
qu'il y a des différences, profondes, con-
sidérables, entre la conscription métropoli-
taine et celle d'Afrique - mais ceci est une
autre histoire.)
Ce soldat, ce tiraillcur, ce « Mahmadou »
sorti de son village, de sa « brousse » est
transplanté, après une ou plusieurs étapes en
France. Que devient-il ? Un excellent « sol-
dat » à n'en pas douter. Discipliné - in-
contestablement -- dévoué à ses chefs - cer-
tainement - .dans le service. Mais.. hors
du service. à quels contacts, à quels dangers
n'est-il pas exposé, en considération de sa
mentalité ?
Et nous en arrivons la au point sensible.
La Métropole, JA France, pour des besoins
que nous n'avons pas à discuter, devant les-
quels nous nous inclinons, a fait appel au
contingent indigène, sous l'empire d'une
« nécessité » devant laquelle quiconque doit
baisser pavillon. Soit. La Métropole, la
France, a besoin de troupes auxiliaires.
Mais leur utilisation, en un sens. plus
moral, plus social, que militaire ? Et c'est
sur ce point que les t coloniaux. sont très
sérieusement, très unanimement inquiets. Ce
recrutement donne, de l'avis général, d'excel-
lents soldats qui se feraient jusqu'au der-
nier de nombreux exemples le prouvent -
trouer la peau, pour leur. chef » de section
ou de régiment.
Mais, en caserne. qu'en fait-on. après
les obligations militaires journalières ? Ne
sont-ils pas trop livrés à eux-mêmes, eux qui,
surtout ceux de la brousse, ne sont que de
gands enfants exposés à tous les entraî-
nements dangereux, à toutes les propagan-
des abominables ?
Hélas, ces entraînements sont trop cer- 1
tains, les effets de ces propagandes sont trop
réels.
Du moment où le militaire indigène,
quel qu'il soit, spécialement celui d'Afrique,
est libéré journellement des gestes mili-
taires, jusqu'à celui oit, obligatoirement,
avec ou sans permission il doit rallier la
chambrée, que fait-il ? S'occupe-t-on de ce
grand enfant d'une manière effective et suf-
fisante ? Dans les milieux coloniaux, du
moins dans ceux qui sont en face des ré
percussions directes, de l'état de choses
existant, on répond carrément : Non. Et l'on
s'appuie pour cette réponse spécifiquement,
nettement négative sur des faits incon-
testables.
Car, revenant de France, ce qui déter.
mine la responsabilité unique et entière des
autorité métropolitaines --- en l'espèce des
autorités militaires - le « tirailleur w,
arrive avec des idées - sont-ce des idées ?
qui font de lui, non seulement un désaxé,
mais un réfractaire, tout autant si non plus,
à l'autorité indigène qu'à l'autorité de l'au-
torité locale. Qu'on interroge tous les afri-
cains, sans distinction, l'avis est unanime.
Cest un fait, contre lequel ne peut s'élever
quiconque est de bonne foi. Et le fait, sin-
gulier non généralisé en pays musulman,
s'avère plus angoissant en région, féti-
chiste 9.
Conclusion : Certes, cet excellent indi-
gène « broussard » n'est pas un mauvais
homme en rentrant chez lui, il a évidem-
ment beaucoup moins le respect de la puis-
sance blanche, il cherche sa voie. qui lui
a été cependant indiquée dans le sens d'une
< association » de plus en plus réelle et
exacte, entre les éléments blanc et autoch-
tones pour la gefliéh des intérêts du pays.
Qu'il ne comprenne pas encore , soit. La
chose est nécessaire, indispensable, primor-
diale. Le temps fera beaucoup, à la condi-
tions parfois que le mal soit enrayé, ne
s'aggrave pas d'un hiatus, entre les popu-
lations et nous. Nombreux sont ceux que
leur vie met pareillement en contact avec nos
frères attardés qui craignent que cette fis-
sure aille en s'élargissant.
Bdouard Néron,
Sénateur de la Haute-^otre,
Vice-président de la Commisaton
des Douanes.
LE hkzzou
«♦«
Le cadavre du djicheur découvert sur le
terrain du guet-apens qui coûta la vie au
général Clavery, appartient, suivant l'iden-
tification qui en a été faite, à la tribu des Ait
Hammou, qui part du Tafilalet chaque fois
qu'elle veut faire un coup de main.
Cependant, on pense que le djich compre-
nait des gens de diverses tribus et, en parti-
culier, des Doui Menia qui fréquentent le
Tafilalet.
La tribu des Doui Menia, qui est soumise
à notre autorité, est très puissante. Elle peut
mettre un millier de cavaliers sur pied. Son
centre politique est à Jgti, gros village si-
tué au confluent de l'Oued Guir et de la
Saoura.
Parmi les survivants de l'attaque de Co-
lomb-Bl-char au cours de, laquelle le général
Clavery a trouvé la mort avec deux de ses
officiers, il faut signaler le jeune Longeril,
engagé volontaire aux chasseurs d'Afrique,
fils du vicomte et de la vicomtesse Hippo-
lyte de Longeril de Saint-Ignace. Ce cava-
lier, qui se trouvait dans la troisième voi-
ture, a pris une part active à la défense or-
ganisée par le maréchal des logis Clavery et
s'est signalé par sa belle conduite.
Le sport - à Alger
Deux courses ont été disputées hier au
Stade Municipal d'Alger. Voici les résultats
de cette épreuve qui avait attiré un nombreux
public :
3.000 mètres handicap .: 1. Dartigues (sc.);
2. Gassaoun (120); 3. l'remaille (50).
1.500 mètres : 1. Ladoumègue (sc.); 2.
Francy (110); 3. Trémaillc (120).
Ladoumègue a fait une grosse impression,
remontant tous ses concurrents et gagnant
avec 30 mètres d'avance.
Le briget tuisia peur 1929
'1 -- -
La Commission Arbitrale du Grand Con-
seil de Tunisie, réunie sous la présidence
de M. Lucien Saint, a terminé ses travaux
le 20 décembre.
Le budget a été arrêté :
En recettes à 450'!03-500 francs.
En dépenses à 449.979.195 francs.
Soit un excédent de recettes de 124.304
francs 85.
i ar suite des demandes des diverses admi-
nistrations de la Régence, et à la suite des
études des diverses Commissions, les prévi-
sions budgétaires pour 1929 faisaient res-
sortir une augmentation de plus de 43 mil-
lions sur le budget précédent.
L'équilibre a pu être assuré par un accrois-
sement des prévisions de recettes, compte
tenu des modifications survenues dans la si-
tuation économique du pays, et par un ac-
croissement sensiblement équivalent des im-
pôts existants.
Les différents impôts qui ont subi des ma.
jorations sont 1 impôt des oliviers, par une
plus-value de 4 millions, l'impôt sur les cé-
réales pour 2.300.000, les patentes pour
1.250.000, les droits de timbre et d'enregis-
trement pour 3.600.000, la taxe sur l'expor-
tation des huiles d'olive pour 1.500.000, les
droits sur les tabacs et allumettes pour près
de 4 millions.
Ces augmentations de recettes permettent
de faire face pour le moment aux nécessités
toujours croissantes des besoins et de l'outil-
lage économique de la Régence. L'Office des
Routes a été largement doté de façon à
pourvoir aux nécessités présentes, Des cré-
dits supplémentaires ont été mis à la dis-
position des Régions pour leur pennettre de
développer leur réseau routier.
Le crédit agricole indigène a reçu les qua-
tre millions qui étaient demandés pour son
fonctionnement; d'autre part, les besoins de
la colonisation ont été entièrement satisfaits.
La Commission économique et fiscale dont
le Résident général a annoncé la création,
pour le début de l'année qui va s'ouvrir,
permettra de remanier notre système d'im-
pôts et de trouver des formules apprJ-
priées.
A-, équilibre de ce budget, sur une base qui
permet de ne point léser les intérêts des
Français et des indigènes, tout en accordant
les crédits nécessaires aux travaux les plus
urgents, a été relativement facilité par l'état
de prospérité économique du pays qui a per-
mis un relèvement appréciable des prévisions
budgétaires du Gouvernement.
L'automobile en France
et aux colonies
La France, en 1914, possédait 107.000 au-
tomobiles ; en 1921, 320.000; en .924, 602.000:
en 1927, 976.000 ; actuellement, elle en
compte plus d'un million.
♦« Quant aux colonies françaises, elles comp-
tent plus de 80.000 véhicules automobiles,
en - Algérie, 14.000 au Maroc
13.000 en Tunisie, 102 en A.E. F., 5.578 en
A.O. F., 10 000 en Cochinchine et 4.408 au
.Tonkin.
L'U. R. S. S.
et les Colonies Françaises
La doctrine soviétique étant une
chose, et les affairés en
- autre, voyons, d'après ta Yi6
nomique des Soviets, avec quelles colotttes
françaises la Russie peut avoir intérêt à une
politique rationnelle d'échanges commer-
ciaux.
L'Algérie est citée en tête. Les trois dé-
partements français de notre Afrique du
Nord sont à Vhonneur. L'Algérie vendait à
- la Russie de 1902 à 1913, une moyenne de
60.000 quintaux de liège par an. Aujour-
d'hui l'U. R. S. S. s'approvisionne en Al-
gérie, en Espagne, au Portugal ; mais c'est
l'Algérie qui passe en tête, et on prévoit,
pour les années qui vont suivre, qu'elle im-
portera en Russie des quantités de liège de
plus en plus importantes. L'Union Soviéti-
que y prendrait volontiers la laine, encore
que l'Algérie ne puisse en fournir qu'insuf-
fisamment, les cuirs, les fruits, les dattes,
oranges, etc., et les phosphates qui pour-
raient être achetés avec ceux du Maroc et de
Tunisie.
Pour les importations, on nous rappelle
qu'en 1926-1927 l'Union Soviétique a livré
à l'Algérie des céréales russes, surtout du
maïs blanc. tt/ais c'est lel un des cas excep-
tionnels qu'on peut citer. Il y aurait lieu de
s'occuper de fournitures régulières, parmi
lesquelles prendraient place la houille, t es-
sence, le pétrole ; à mesure que s'affirme
le développement industriel de l'Algérie, le
besoin de combustibles se fait plus pressant.
On pourrait y expédier aussi du sucre de
l'Ukraine, dont les premières ventes ont eu
lieu dans la Métropole en 1927.
En Tunisie, l'Union Soviétique irait de-
mander surtout des phosphates. Le relève-
ment de l'agriculture en Russie exigera des
engrais phosphatés en quantités énormes ,
les gisements de l'Afrique du Nord peuvent
faire face à ces demandes. D'autre part, la
Russie pourrait acheter en Tunisie l'huile
d'olives, les dattes, citrons, oranges, etc.,
etc.
Elle exporterait en Tunisie le pétrole et
l'essence, qui y sont transportés d'Améri-
que ; depuis 1924, la Russie est pourtant
importatrice de combustibles liquides ; le
charbon du Donetz serait au moins aussi bien
placé sur les marchés de Tunisie que le
charbon anglais dont la Tunisie consomme
200.000 tonnes par an. Le sucre de l'Ukrai-
ne trouverait en Tunisie des acquéreurs, et
aussi, les années de sécheresse, les produits
agricoles comme on l'a vu en 1926-27.
Le Maroc n'intéresse pas l'Union Sovié-
tique en tant que pays de production agri-
cole. Mais il y a les phosphates marocains
et ils ont cet avantage sur les autres que
leur teneur en sels de phosphore les rend
plus précieux pour le transport dans des
pays très éloignés. C'est à ces phosphates
que la Russie aura recours avant tout. Mais
la production marocaine ne dépasse pas
700.000 tonnes par an (autant qu'en Algérie
et plus de quatre fois moins qu'en Tunisie),
elle est de tréation récente, elle n'a pas la
même organisation industrielle qu'en Tuni-
sie. Voilà pourquoi la Russie est obligée de
s'adresser à toute l'Afrique du Nord.
Elle introduirait au Maroc pétrole, essen-
ce, Ilouille, sucre, et, certaines années, cé-
réales, comme elle en a vendu aux Moulins
du Maroc.
En Afrique Occidentale Française,
l'Union Soviétique irait chercher Zhuile
d'arachide, l'huile de palmier, le cacao ;
elle y importerait pétrole, essence, et, éven-
tuellement, tabacs et allumettes.
En Indo-Chine, pays qui est une sorte
d'étabe maritime entre la Mer Noire, et
l'Extrême-Orient, l'U. R. S. S. prendrait du
riz, du caoutchouc, et elle apporterait du
pétrole dont on importe annuellement 60.000
tonnes, blé, tabac, allumettes, sucre, etc.
Ici un éloge de l'activité de ce pays qui va
voir se développer ses exploitations de caout-
chouc a en progression géométrique », grâce
à Vexploitation d'immenses cultures récem-
ment constituées, et qui est, d'autre part,
capable d'exporter annuellement 1.500.000
tonnes de riz.
La conclusion, c'est que le problème du
développement des relations commerciales
entre l'U. R. S. S. et les colonies françaises
présente. un intérêt pratique indéniable. s
Nous ne le nions pas assurément. Pétrole,
essence, houille sont indispensables à la
plus grande France ; phosphates, lTuiles, sont
indispensables à la Russie, phosphates sur-
tout. A la liste des nations qui font com-
merce avec nos colonies, la Russie veut ajou-
ter son nom et, non à une place modeste
comme jusqu'en 1914, mais - à - une place pri-
vilégiée, si possible. En tout cas, elle veut
faire succéder à des relations accidentelles
des relationc régulières, normales. J'ajoute :
fructueuses, en entendant bien qu'elles doi-
vent être fructueuses à la fois pour l'Union
Soviétique et pour la plus grande France.
Ce n'est pas de notre côté que viendront les
empêchements. Mais j'ai montré quel aMme
sépare la doctrine soviétique avec ses consé-
quences contre l'impérialisme colonial, et le
jugement porté sur les colonies avec les-
quelles luptioti Çoviétilite comprend qu'il est
nécessaire qu elle fasse des échanges. Et je
veux conclure que la revue La Vie Economi-
que des Soviets est infiniment plus sage et
plus près de la vérité que les autres jour-
naux officiels de 777. R. S. S. et les pala-
bres des Congrès communistes. C'est qu'elle
parle le lallgage des affaires, qui est, avant
tout, celui du bon sens et de la raison.
Varie ttmm mi mm,
Sdmtmr de ilfférmit, ancien ministre
Viee-vrtiident de la 9 ommiiMon
de r Alghte, des Colonies et dei
Protecomte.
La sécurité au Maroc
Au cours d'une interview par la presse
locale sur l'attaque de Colomb-Béchar et la
situation au Tafilalet, M. Steeg déclara :
Le fait d'occuper le Tafilalet ferait re-
iiuer ailleurs des groupes d'irréductibles
w cOluéquehcc, des problèmes
nouveaux dont il est difficile de prévoir la
solution.
Cette occupation doit donc être considérée
comme une étape dans la voie de la paci-
fication. C'est le premier acte d'une série
coopérations inéluctables qui aboutiront à
la réduction totale des gral/des tribus noma-
des.
Une fois l'oasis occupée, nous porterons
nos efforts sur le Ghéris, afin de soumet-
tre les Aït Moglldad. Ensuite, nous entre-
prendrons le Sahara marocain et nous achè-
verons la soumission des Ait Atta. En péné-
trant dans l'oasis, nous aurons mis les doigts
dans l'engrenage.
M. Steeg exposa ensuite l'impossibilité
dans laquelle nous nous trouvons de pous-
ser nos éléments en plein Sahara, alors que
la dissidence borde encore Kasbah-Tadla.
1 #1» »
M. Steeg à Fez
»♦«
M. Steeg, accompagné de ses chefs de ca-
binet civil et militaire, a quitté Rabat hier
matin pour Fez, où il visitera la ville et la
région.
@loi
Le vainqueur d'Abd el Krim
»♦«
Le générul Boiclmt. en fuisant capituler
Abd el Krim, a dégagé la France de l'an-
goisse qui l'étreignit lors de la guerre du
Kiff. Ceci le met sur le même pied que les
généraux Weygand et Dégoutté qui doi-
vent être maintenus en activité sans limite
d'âge.
Le Gouvernement de la République ne
saurftît donc refuser au général Boithut
Jes honneurs qu'il va décerner à ses deux
camarades.
Le football - au Maroc
•̃»»
Poursuivant sa tournée, l'équipe de
France de football actuellement au Maroo,
a rencontré avant-hier, à Rabat, en pré-
sence du sultan, l'équipe du Maroc. Après
avoir dominé pendant la p(us grande par-
tie de la rencontre, l'équipe de France Va
emporté par 5 buts A 2.
La tournée est ainsi terminée. Elle se
sotie par 2 victoires et 1 défaite.
L'équipe de France rentrera en Francè
le 29 décembre.
(Par dépêche.)
b)«fe N. Carde
M. J. Carde, Gouverneur général de
l'A. O. F., accompagné du colonel M. Mar-
tin, chef du cabinet militaire du Gouverne-
ment Général, a quitté Dakar le 16 décem-
bre à destination des confins sahariens.
Après avoir atteint Oualata, le Gouver-
neur général rejoindra le Niger à Tombouc-
tou, gagnera Niamey, Zinder puis regagnera
la côte par le Dahomey.
Ce voyage d'inspection durera jusqu'en fin
janvier.
Bien que menée à vive allure, grâce aux
moyens rapides de communication (en 1896
il fallait quatre mois pour un parcours li-
mité à Bamako-Siguiri-Conakry), l'inspec-
tion de M. Cardes qui sait voir et juger, lui
permettra de documenter amplement les
Pouvoirs publics lors de son prochain congé
en France qui compensera un peu le départ
de l'an dernier précipité par la hâte que le
Gouverneur général avait d'apporter aux po-
pulations décimées par la fièvre jaune le ré-
confort de sa présence.
AU DAHOMEY
0*
L'élection du délégué au Conseil
supérieur des Colonies
Les électeurs de la colonie du Dahomey
sont convoqués à la date du dimanche 26 mai
1929 à l'effet d'élire le délégué de cette
possession au Conseil Supérieur des Colonies.
Dans le cas où un second tour de scrutin
serait nécessaire, il y sera procédé le troisième
dimanche qui suit la date du premier scrutin.
4000--
Les musulmans à la Mecque
Les journaux hollandais de Batavia relatent
que près de 2.500 indigènes des Indes hol-
landaises sont morts de maladie, accidents
ou mauvais traitements au cours du dernier
pèlerinage à La Mecque. Les pèlerins qui
sont partis à bord des vapeurs hollandais
étaient au nombre de 35.000. 31.000 seulement
sont revenus. Parmi les 4.000 qui manquent,
2.500 sont morts au cours du voyage ou du-
rant leur séjour dans la cité sainte musul-
mane. On n'a aucune nouvelle précise des
1.500 autres; mais il est probable qu'ils ont
préféré demeurer dans la cité du Prophète.
Ces journaux relèvent qu'au cours du der-
nier pèlerinage, on a constaté une situation
presqu'aussi tragique que celle qui a été
constatée pendant les précédents pèlerinages.
Le Gouvernement hollandais a formulé plu-
sieurs protestations pour les mauvais traite-
ments infligés aux Musulmans de ses posses-
sions ; mais, comme de coutume, ses protes-
tations n'ont pas été écoutées.
Il nous est agréable de constater que les
pèlerins algériens, à part quelques menus
incidents sans gravité, n'ont pas eu à sup-
porter les mauvais traitements qu'ont subi
leurs coreligionnaires de l'Insulinde.
On n'a eu à noter parmi les pèlerins fran-
çais que quelques décès dus à des causes
normales; le chiffre de ces décès n'a d'ail-
leurs pas été supérieur à la moyenne des dé-
cès constatés en Algérie.
Les cas de maladies ont été également
très réduits et n'ont présenté aucune gravité.
M. Pierre Bordes, Gouverneur général, avait
d'ailleurs tenu à ce que les pèlerins algé-
riens soient accompagnés dans leur voyage
par un auxiliaire médical indigène suscepti-
ble de leur donner les soins nécessaires et
les conseils d'hygiène désirables.
L'Aviation Coloniale
»♦«
Randonnée africaine
Voici quelques renseignements sur la
randonnée africaine que vont entreprendre
le major F.-O. Soden et le lieutenant E.-H.
Fieldon, tous deux vieux pilotes de l'armée
britannique.
Hier après-midi, vers 1 heure, arri-
vaient au Bourget, venant d'Angleterre,
deux avions ; une avionnette 80 CV et un
monoplan de 250 CV.
Il Nous partons en Afrique, nous ont-ils
déclaré, en compagnie du capitaine Guest,
qui fut le premier ministre de l'Air anglais
après la guerre, pour étudier la création
de nouvelles lignes aériennes au titre d'une
entreprise privée. »
Les deux aviateurs ont bien l'intention
de profiter de leurs heures de loisir pour
tirer quelques grosses bêtes, lions ou anti-
lopes, sur les bords du lac Victoria, en
compagnie des quelques amis qu'ils vont
retrouver là-bas.
A Aboukir, les trains d'atterrissage des
appareils seront remplacés par des flot-
teurs pour leur permettre d'utiliser les
plans d'eau pour lu traversée de l'Afrique
niann'nii litd- Virtnrin
,-..,- .,, - --'U' ---,
- -,
Dépêches de l'Indochine
TtT
M. Pasquier à Singapoor
Le Gouverneur général Pasquier est ar-
rivé dimanche matin à Singapoor. Il a été
reçu en l'hôtel du Gouvernement par le
représentant du Gouverneur qui était ab-
sent. Le D'Artagnan a quitté Singapoor
lundi au lever du jour.
La mairie de Saïgon
L'élection de M. Billes comme maire de
Saigon donne lieu à des controverses. M.
Billes avait été élu conseiller suppléant
l'année dernière et un décret du ter sep-
tembre 1926 déclare que le maire doit être
élu parmi les membres titulaires du Conseil
municipal. L'élection ne serait donc pas
légale si on s'en tient à L'interprétation
stricte du décret. A la suite de ces inci-
dents, quatre conseillers européens et cinq
annamites ont démissionné, il reste donc
seulement en lonc/ions sept Français et
deux Annamites.
Le procès du « Cap Lay »
36 témoins sont cités. La première jour-
née a été consacrée* à l'interrogatoire des
accusés et à l'audition des témoins dont la
déposition était susceptible de fournir des
détails techniques. Hier, a commencé l'au-
dflion des passagers dont le lieutenant Wa-
trtnet qui a déclaré, notamment, que si
tous avaient suivi les ordres donnés, tous
auraient été sauvés.
Samedi à 16 heures, le tribunal de Hal-
phong a entendu le réquisitoire prononcé
par le procureur Glatle qui attribua le nau-
- - - -
frage au Cap-Lay à la dérive du vapeur qui
edt pu être constatée si la négligence
n'avait pas régné à bord ; il demande en
conséquence l application de l'article 319
du code pénal. M* Faxique dans sa plaidoi-
rie a montré le courage et l'abnégation des
marins surpris par un cas de force ma-
jeure ce qui a permis grdce à leur énergte
de sauver 250 personnes, celles qui sont
mortes ayant été victimes de leur entête-
ment. Ir conclut en disant que la perte du
navire était due à un cas de force majeure,
11 demande, nn conséquence, l'acquittement
des deux prévenus. Jugement il hiiitaine.
Au Yunnan
Les anciens généraux dissidents Hou-
Ou-Yi et Tchang-You-yu qui avaient dû
quitter le Yunnan après le siège de Kin-
Tsing l'année dernière continuent à s'effor-
cer de troubler le pays. Ils ont envotll se-
crètement des émissaires auprès de cer-
tains régiments : ces hommes ont été fu-
sillés par ordre des généraux Tchou-Siao-
Tong, Mongyeomcen et J'chang-Tong-
Tchoen.
Deux chefs pirates qui commettaient
leurs méfaits dans les régions nord et
nord-ouest de Yunnan/ou, ont été exécutés.
1. ,;Jt;' (lIorts très sérieux sont faits actuel-
lement en vue de la restauration du pausf
sons l'impulsion des commissaires et la
reconstruction de nombreuses routes Leç
ressources nécessaires A l'exécution de ces
travaux seraient trouvées :
10 Par L'obligation imposée aux hom-
mes valides de 16 à 50 ans d'y travailler
pendant 5 jours par an ;
2* Par un impôt frappant ceux qui ne
voudraient pas participer à l'œuvre com-
mune ;
30 Par un impôt frappant également tous
ceux qui gagnent plus de 40 dollars par
mois.
Le prix du riz est de 37 à 10 dollars le
téo : le sel gemme natit de 90 cents A 1
dollar la livre chinoise, le sel marin no
cents.
100 piastres indorhinoises voient ;);)() dol-
lars yunnanais, cours record, 6 sous mé-
tal valent actuellement 10 sous papier.
(IndopacifU
L
RUE OUDINOT
La Commission de classement des admi-
nistrateurs des colonies, réunie hier au
ministère a commencé ses travaux d'éta-
blissement du tableau d'avancement
A l'Ecole Coloniale 1
Une chaire vacante
Par arrêté ministériel eu date du 22 décem-
bre 1928, la chaire d'éléments d'Ethnogra-
phie générale de l'Ecole Coloniale est décla-
rée vacante.
Un délai de vingt jours, à partit de la
publication dudit arrêté, est accordé aux
candidats pour faire valoir leurs titre.
Les demandes des candidats et pièces an-
nexes doivent être adressées au Directeur de
l'Ecole Coloniale, 2, avenue de l'Observa-
toire, Paris 6*.
LIRE EN 2e PAGE
Au Conaeil de gouvernement de rA.8.
A LA CHAMBRE
DANS LES COMMISSIONS
Les congrégations missionnaires
à la Commission des Affaires Euangèrelt
Hier après-midi, devant la Commission?
des Affaires étrangères, que présidait M.
Panl-Buncour, président, M. Aristide
Briand a exposé le rôle bienfaisant deff
missionnaires hors de France. Ce serait,,
a-t-il déclnré, une faute très grave que de
refuser aux congrégations' réellement utiler
au rayonnement de notre pays les moyens
de pourvoir à leur propre recrutement. Le
ministre des Affaires étrangères a insisté
sur l'urgence des mesures à prendre, qui
a justifié la procédure rapide adoptée par,
le Gouvernement.
Après un assez long échange de vues
entre MM. Frossard, Grumbach, Edouard
Soulier, Berthod, Mistler, Eugène Lautier,
François-Albert et le Président de la Com-
mission, M. Paul-Boncour a remercié lo
ministre do ses déclarations et lui a exposé
la situation difficile de la Commission de-
vant un collectif nécessairement soumis à
la Commission des Finances.
La Commission dë6 Affaires étrangères
examinera pour avis les articles en cffhw,
mais cet avis ne peut être donné que si la
Commissiop des Finances, saisie par le
Gouvernement, examine la question am
fond.
AU SENAT
»♦»
DEBATS
L'attentat de Colomb-Béchar
Dans lu discussion du budget de la
guerre, le général liirscliuuer est inter-
venu sur le chapitre concernant l'Algérie
et la Tunisie (Etat-major général et ser-
vices généraux).
- 11 est de mon ùevoir, dit le sénateur,
de la MusElle, de poser à M. le Ministre
de lu Guerre une simple question. Dans un
débat tout récent, au moment ou l'on exa-
minait le budget du ministère de l'Air,
nous parlions des Il Boutes de l'Air Il,
l'une en particulier qui va de France en
Amérique du Sud en passant par le Maroc
d'abord, par le Maroc occidental et de ià
allant à Dakar.
Malheureuscment. cette route (lui, au
point. de vue du vol de l'avion, représente
une partie très intéressante, se trouve
occupée pendant un très grand parcours
par le Bio de Oro, possession espagnole
dont l'insécurité a éclaté A tous los yeux
lors d'événements récents.
Vous savez que !es pilotes et les passa-
gers d'appareils obligés d'atterrir ont été
Faits prlsoImiers. Ils n'ont été rendue
qu'après des tractations véritablement hu-
miliantes.
La route n offre donc pas la sécurité vou-
lue pour un service régulier.
11 en est une autre, qui passe par le
Maroc oriental, tout au moins à peu prètb
par la frontière entre le Maroc et l'Algérie.
Elle part de Colomb-Béchar et elle va vers
nos possessions françaises du Sud.
Cette fouto cormue était jusqu'à présent
considérée comme sûre. Elle représente
un parcours très commode pour les auto-
cars. D'ailleurs, un service régulier d'au-
tocars la dessert de bout CD bout à travent
le désert. "-
Les événements très récents dont elle a
été le théâtre sont très tristes, non seu-
lement en raison des pertes cruelles que
l'armée a éprouvées eu cette circonstance,
mais encore et surtout en raison de la
répercussion que ces pertes peuvent avoir,
dans les tribus insoumises qui sont en
territoire marocain. Ces événements peu-
vent donc avoir des conséquences trèe
graves, et nous nous sommes demandé si
l'insécurité relative de cette route, si le
fait, en somme, qu'on peut n'y livrer au
brigandage, n'est pas dû à un manque
d'entente entre les services militaires de
l'Algérie et ceux du Maroc, et, en tout cas,
nous demandons quelles mesures ont été
prises pour que de pareils événements ne
puissent se renouveler.
M. Poincoré demande à répondre lui-
même au général Hirachauer.
M. le Président du Conseil. - Si M. le
général Hirchauer fait allusion au drame
aouloureux qui s'est produit ces jours der-
niers, je suis forcé de dire au Sénat que la
faute principale en incombe aux victimœ
elles-mêmes. C'est malheureux à dire, et si
vous m'aviez préveau de votre question, je
vous aurais prié de ne la pas poser.
Mais, à la vérité, le général Clavery a eu
le tort de violer un règlement formel édicté
au mois de décembre 1926 et qui prescri-
vait d'une manière impérative aux auto-
mobiles de ne se jamais séparer, de ne
s'avancer que par groupe et de ne laisser
entre elles aucune distance. Or, en fait, les
trois automobiles du convoi du général
Clavery se sont succédées à une denn-heure
d'intervalle, de telle façon qu'aucune d'elles
, L 1 iliti,e. et (lu,l iu-
n'a nu nouer secours à 1 autre, et au'au
moment où le djich s'est précipité sur le
général Clavery, la seconde aulomobile
était une demi-heure plus loin, et la troi-
sième encore une dcnu-heure plus loin.
M. Poincaré reconnaît qu'une autre faute
a été commise par le commandant du
goum qui s'est retiré, on ne sait encore
dans quelles conditions, du poste qui lui
avait été assigné.
Ce commandant ne dépendait d'ailleurs
que du commandant de Colomb-Béchar et
nullement des troupes marocaines.
- En réalité, dit le président du Conseil,
tout s'est. donc passé en territoire algélien,
Le commandant de C.oiomb-ncehar, ajon-
le-l-il, a été, du reste, relevé de ses fonc-
tions. Par conséquent, une sanction immé-
diate a été prise.
tjuant à la question beaucoup plus géné-
rale que pose l'honorable général Hirs-
chauer, celle qui a trait aux rapports des
autorités civiles el militaires des deux ré-
gions, elle reste évidemment posée.
Le maréchal Franchet d 'lt:spérey a été
envoyé, dès la première heure, par M. le
Ministre de la tilierre, sur les lieux, non
seulement pour se rendre compte de la
manière dont les événements s'étaient pas-
sés et je ne fais ici que résumer les
télégrammes qu'il nous a adressés -- maJs
encore pour prendre les précautions néces-
saires pour 1 avenir.
La précaution qui vient tout naturelle*
JOURNAL QUOTIDIEN
Rédaction & Administration ;
M, IM M Ml-Ttalir
PARIS (lei)
..-. 1 LOUVRE 1l*tl
- RICHELIEU «7-M
Les Annales Coloniales
- s. 4 MW a
Les annonces et réclame. sont reçue. au
bureau du tournai.
DIRECTEURS : Maroel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articfe publias dans notre journal ne peuvent
Hrc reproduits 'I,,'en cilunl les ANNALES COLONIALIS.
IIOIIEIEITS
avec U supplément illueirif
Us M 6 Mai* 8 Meta
FrUMtt
CoMtt 120 » 61 • Il •
Ur.,.. 180 9 Wt U 9
On s'abonne sans (Irait 4*01
tous les bureaux de peste.
CASSE-COU
club---
Il est inutile de le nier. Il y a quelque
-chose de changé en Afrique tropicale. Inter-
rogez ceux qui arrivent des Colonies, ceux
qui sont en contact direct avec les popula-
tions, les commerçants et les administrateurs,
tous sont d'accord. Il y a quelque chose qui
est changé. Et tous s'accordent à trouver une
même cause à ce changement, à lui attribuer
une même raison. Le Noir ? Non. Cer-
tains noirs ont changé. Le noir d'avant-
guerre n'est plus le même - du moins cer-
teins que le noir d'aujourd'hui. Quel
noir ? Pas, évidemment, celui de la brousse,
fui n'a pas quitté sa brousse et qui de-
meure le bon noir que nous avons bien connu,
nous les coloniaux. Pas le noir musulman
ardent dans sa foi : donc pas le noir du
Sénégal, en général naturellement, l'excep-
tion confirmant la règle. Mais le « féti-
chiste 9, plus ou moins évolué, plutôt moins
que plus, qui, brave homme, sans aucune
idée politique, très certainement, re-
vient après un séjour en France, sans plus
d'idées politiques, de toute évidence, mais
avec des formules, qu'il ne comprend pas
d'ailleurs * mais qui font de lui un déraciné
momentané espérons-le - un désaxé serait
plus exact -- et sans aucune aptitude intel-
lectuelle et inorale à discerner les causes de
IOn désaxage. Après un séjour plus ou moins
long en France, ce brave, mais ce pauvre
honune, n'est plus « à la page ». Rentré
dans son pays, pas même dans son village
d'origine, ce brave homme - cet enfant --
n'y est plus. Il est avec les blancs, il a
« connu 9 des btanches. Et le voilà désaxé,
sans boussole, ou avec une boussole dont
l'aiguille marque des mouvements épilepti-
ques. Il est aussi étranger, aussi odieux à ses
compatriotes, à ses anciens camarades de
case, de village, qu'à l'autorité, qu'au com-
mandant blanc - quel que soit le degré
de hiérarchie de ce blanc qu'à l'autorité
indigène ou blanche.
N'accablons pas cet homme. rette entité
d'humanité, car, personnellement il n'est pas
responsable. Il n'a certes pas demandé a
c faire tirailleur. en France dont il igno-
rait certainement l'existence avant de dé-
barquer à Marseille, à Bordeaux ou au
Maroc. Nous savons tous. comment il a été
recruté, incorporé. Recrue reconnue apte,
entre combien -- (on ignore trop en France,
qu'il y a des différences, profondes, con-
sidérables, entre la conscription métropoli-
taine et celle d'Afrique - mais ceci est une
autre histoire.)
Ce soldat, ce tiraillcur, ce « Mahmadou »
sorti de son village, de sa « brousse » est
transplanté, après une ou plusieurs étapes en
France. Que devient-il ? Un excellent « sol-
dat » à n'en pas douter. Discipliné - in-
contestablement -- dévoué à ses chefs - cer-
tainement - .dans le service. Mais.. hors
du service. à quels contacts, à quels dangers
n'est-il pas exposé, en considération de sa
mentalité ?
Et nous en arrivons la au point sensible.
La Métropole, JA France, pour des besoins
que nous n'avons pas à discuter, devant les-
quels nous nous inclinons, a fait appel au
contingent indigène, sous l'empire d'une
« nécessité » devant laquelle quiconque doit
baisser pavillon. Soit. La Métropole, la
France, a besoin de troupes auxiliaires.
Mais leur utilisation, en un sens. plus
moral, plus social, que militaire ? Et c'est
sur ce point que les t coloniaux. sont très
sérieusement, très unanimement inquiets. Ce
recrutement donne, de l'avis général, d'excel-
lents soldats qui se feraient jusqu'au der-
nier de nombreux exemples le prouvent -
trouer la peau, pour leur. chef » de section
ou de régiment.
Mais, en caserne. qu'en fait-on. après
les obligations militaires journalières ? Ne
sont-ils pas trop livrés à eux-mêmes, eux qui,
surtout ceux de la brousse, ne sont que de
gands enfants exposés à tous les entraî-
nements dangereux, à toutes les propagan-
des abominables ?
Hélas, ces entraînements sont trop cer- 1
tains, les effets de ces propagandes sont trop
réels.
Du moment où le militaire indigène,
quel qu'il soit, spécialement celui d'Afrique,
est libéré journellement des gestes mili-
taires, jusqu'à celui oit, obligatoirement,
avec ou sans permission il doit rallier la
chambrée, que fait-il ? S'occupe-t-on de ce
grand enfant d'une manière effective et suf-
fisante ? Dans les milieux coloniaux, du
moins dans ceux qui sont en face des ré
percussions directes, de l'état de choses
existant, on répond carrément : Non. Et l'on
s'appuie pour cette réponse spécifiquement,
nettement négative sur des faits incon-
testables.
Car, revenant de France, ce qui déter.
mine la responsabilité unique et entière des
autorité métropolitaines --- en l'espèce des
autorités militaires - le « tirailleur w,
arrive avec des idées - sont-ce des idées ?
qui font de lui, non seulement un désaxé,
mais un réfractaire, tout autant si non plus,
à l'autorité indigène qu'à l'autorité de l'au-
torité locale. Qu'on interroge tous les afri-
cains, sans distinction, l'avis est unanime.
Cest un fait, contre lequel ne peut s'élever
quiconque est de bonne foi. Et le fait, sin-
gulier non généralisé en pays musulman,
s'avère plus angoissant en région, féti-
chiste 9.
Conclusion : Certes, cet excellent indi-
gène « broussard » n'est pas un mauvais
homme en rentrant chez lui, il a évidem-
ment beaucoup moins le respect de la puis-
sance blanche, il cherche sa voie. qui lui
a été cependant indiquée dans le sens d'une
< association » de plus en plus réelle et
exacte, entre les éléments blanc et autoch-
tones pour la gefliéh des intérêts du pays.
Qu'il ne comprenne pas encore , soit. La
chose est nécessaire, indispensable, primor-
diale. Le temps fera beaucoup, à la condi-
tions parfois que le mal soit enrayé, ne
s'aggrave pas d'un hiatus, entre les popu-
lations et nous. Nombreux sont ceux que
leur vie met pareillement en contact avec nos
frères attardés qui craignent que cette fis-
sure aille en s'élargissant.
Bdouard Néron,
Sénateur de la Haute-^otre,
Vice-président de la Commisaton
des Douanes.
LE hkzzou
«♦«
Le cadavre du djicheur découvert sur le
terrain du guet-apens qui coûta la vie au
général Clavery, appartient, suivant l'iden-
tification qui en a été faite, à la tribu des Ait
Hammou, qui part du Tafilalet chaque fois
qu'elle veut faire un coup de main.
Cependant, on pense que le djich compre-
nait des gens de diverses tribus et, en parti-
culier, des Doui Menia qui fréquentent le
Tafilalet.
La tribu des Doui Menia, qui est soumise
à notre autorité, est très puissante. Elle peut
mettre un millier de cavaliers sur pied. Son
centre politique est à Jgti, gros village si-
tué au confluent de l'Oued Guir et de la
Saoura.
Parmi les survivants de l'attaque de Co-
lomb-Bl-char au cours de, laquelle le général
Clavery a trouvé la mort avec deux de ses
officiers, il faut signaler le jeune Longeril,
engagé volontaire aux chasseurs d'Afrique,
fils du vicomte et de la vicomtesse Hippo-
lyte de Longeril de Saint-Ignace. Ce cava-
lier, qui se trouvait dans la troisième voi-
ture, a pris une part active à la défense or-
ganisée par le maréchal des logis Clavery et
s'est signalé par sa belle conduite.
Le sport - à Alger
Deux courses ont été disputées hier au
Stade Municipal d'Alger. Voici les résultats
de cette épreuve qui avait attiré un nombreux
public :
3.000 mètres handicap .: 1. Dartigues (sc.);
2. Gassaoun (120); 3. l'remaille (50).
1.500 mètres : 1. Ladoumègue (sc.); 2.
Francy (110); 3. Trémaillc (120).
Ladoumègue a fait une grosse impression,
remontant tous ses concurrents et gagnant
avec 30 mètres d'avance.
Le briget tuisia peur 1929
'1 -- -
La Commission Arbitrale du Grand Con-
seil de Tunisie, réunie sous la présidence
de M. Lucien Saint, a terminé ses travaux
le 20 décembre.
Le budget a été arrêté :
En recettes à 450'!03-500 francs.
En dépenses à 449.979.195 francs.
Soit un excédent de recettes de 124.304
francs 85.
i ar suite des demandes des diverses admi-
nistrations de la Régence, et à la suite des
études des diverses Commissions, les prévi-
sions budgétaires pour 1929 faisaient res-
sortir une augmentation de plus de 43 mil-
lions sur le budget précédent.
L'équilibre a pu être assuré par un accrois-
sement des prévisions de recettes, compte
tenu des modifications survenues dans la si-
tuation économique du pays, et par un ac-
croissement sensiblement équivalent des im-
pôts existants.
Les différents impôts qui ont subi des ma.
jorations sont 1 impôt des oliviers, par une
plus-value de 4 millions, l'impôt sur les cé-
réales pour 2.300.000, les patentes pour
1.250.000, les droits de timbre et d'enregis-
trement pour 3.600.000, la taxe sur l'expor-
tation des huiles d'olive pour 1.500.000, les
droits sur les tabacs et allumettes pour près
de 4 millions.
Ces augmentations de recettes permettent
de faire face pour le moment aux nécessités
toujours croissantes des besoins et de l'outil-
lage économique de la Régence. L'Office des
Routes a été largement doté de façon à
pourvoir aux nécessités présentes, Des cré-
dits supplémentaires ont été mis à la dis-
position des Régions pour leur pennettre de
développer leur réseau routier.
Le crédit agricole indigène a reçu les qua-
tre millions qui étaient demandés pour son
fonctionnement; d'autre part, les besoins de
la colonisation ont été entièrement satisfaits.
La Commission économique et fiscale dont
le Résident général a annoncé la création,
pour le début de l'année qui va s'ouvrir,
permettra de remanier notre système d'im-
pôts et de trouver des formules apprJ-
priées.
A-, équilibre de ce budget, sur une base qui
permet de ne point léser les intérêts des
Français et des indigènes, tout en accordant
les crédits nécessaires aux travaux les plus
urgents, a été relativement facilité par l'état
de prospérité économique du pays qui a per-
mis un relèvement appréciable des prévisions
budgétaires du Gouvernement.
L'automobile en France
et aux colonies
La France, en 1914, possédait 107.000 au-
tomobiles ; en 1921, 320.000; en .924, 602.000:
en 1927, 976.000 ; actuellement, elle en
compte plus d'un million.
♦« Quant aux colonies françaises, elles comp-
tent plus de 80.000 véhicules automobiles,
en - Algérie, 14.000 au Maroc
13.000 en Tunisie, 102 en A.E. F., 5.578 en
A.O. F., 10 000 en Cochinchine et 4.408 au
.Tonkin.
L'U. R. S. S.
et les Colonies Françaises
La doctrine soviétique étant une
chose, et les affairés en
- autre, voyons, d'après ta Yi6
nomique des Soviets, avec quelles colotttes
françaises la Russie peut avoir intérêt à une
politique rationnelle d'échanges commer-
ciaux.
L'Algérie est citée en tête. Les trois dé-
partements français de notre Afrique du
Nord sont à Vhonneur. L'Algérie vendait à
- la Russie de 1902 à 1913, une moyenne de
60.000 quintaux de liège par an. Aujour-
d'hui l'U. R. S. S. s'approvisionne en Al-
gérie, en Espagne, au Portugal ; mais c'est
l'Algérie qui passe en tête, et on prévoit,
pour les années qui vont suivre, qu'elle im-
portera en Russie des quantités de liège de
plus en plus importantes. L'Union Soviéti-
que y prendrait volontiers la laine, encore
que l'Algérie ne puisse en fournir qu'insuf-
fisamment, les cuirs, les fruits, les dattes,
oranges, etc., et les phosphates qui pour-
raient être achetés avec ceux du Maroc et de
Tunisie.
Pour les importations, on nous rappelle
qu'en 1926-1927 l'Union Soviétique a livré
à l'Algérie des céréales russes, surtout du
maïs blanc. tt/ais c'est lel un des cas excep-
tionnels qu'on peut citer. Il y aurait lieu de
s'occuper de fournitures régulières, parmi
lesquelles prendraient place la houille, t es-
sence, le pétrole ; à mesure que s'affirme
le développement industriel de l'Algérie, le
besoin de combustibles se fait plus pressant.
On pourrait y expédier aussi du sucre de
l'Ukraine, dont les premières ventes ont eu
lieu dans la Métropole en 1927.
En Tunisie, l'Union Soviétique irait de-
mander surtout des phosphates. Le relève-
ment de l'agriculture en Russie exigera des
engrais phosphatés en quantités énormes ,
les gisements de l'Afrique du Nord peuvent
faire face à ces demandes. D'autre part, la
Russie pourrait acheter en Tunisie l'huile
d'olives, les dattes, citrons, oranges, etc.,
etc.
Elle exporterait en Tunisie le pétrole et
l'essence, qui y sont transportés d'Améri-
que ; depuis 1924, la Russie est pourtant
importatrice de combustibles liquides ; le
charbon du Donetz serait au moins aussi bien
placé sur les marchés de Tunisie que le
charbon anglais dont la Tunisie consomme
200.000 tonnes par an. Le sucre de l'Ukrai-
ne trouverait en Tunisie des acquéreurs, et
aussi, les années de sécheresse, les produits
agricoles comme on l'a vu en 1926-27.
Le Maroc n'intéresse pas l'Union Sovié-
tique en tant que pays de production agri-
cole. Mais il y a les phosphates marocains
et ils ont cet avantage sur les autres que
leur teneur en sels de phosphore les rend
plus précieux pour le transport dans des
pays très éloignés. C'est à ces phosphates
que la Russie aura recours avant tout. Mais
la production marocaine ne dépasse pas
700.000 tonnes par an (autant qu'en Algérie
et plus de quatre fois moins qu'en Tunisie),
elle est de tréation récente, elle n'a pas la
même organisation industrielle qu'en Tuni-
sie. Voilà pourquoi la Russie est obligée de
s'adresser à toute l'Afrique du Nord.
Elle introduirait au Maroc pétrole, essen-
ce, Ilouille, sucre, et, certaines années, cé-
réales, comme elle en a vendu aux Moulins
du Maroc.
En Afrique Occidentale Française,
l'Union Soviétique irait chercher Zhuile
d'arachide, l'huile de palmier, le cacao ;
elle y importerait pétrole, essence, et, éven-
tuellement, tabacs et allumettes.
En Indo-Chine, pays qui est une sorte
d'étabe maritime entre la Mer Noire, et
l'Extrême-Orient, l'U. R. S. S. prendrait du
riz, du caoutchouc, et elle apporterait du
pétrole dont on importe annuellement 60.000
tonnes, blé, tabac, allumettes, sucre, etc.
Ici un éloge de l'activité de ce pays qui va
voir se développer ses exploitations de caout-
chouc a en progression géométrique », grâce
à Vexploitation d'immenses cultures récem-
ment constituées, et qui est, d'autre part,
capable d'exporter annuellement 1.500.000
tonnes de riz.
La conclusion, c'est que le problème du
développement des relations commerciales
entre l'U. R. S. S. et les colonies françaises
présente. un intérêt pratique indéniable. s
Nous ne le nions pas assurément. Pétrole,
essence, houille sont indispensables à la
plus grande France ; phosphates, lTuiles, sont
indispensables à la Russie, phosphates sur-
tout. A la liste des nations qui font com-
merce avec nos colonies, la Russie veut ajou-
ter son nom et, non à une place modeste
comme jusqu'en 1914, mais - à - une place pri-
vilégiée, si possible. En tout cas, elle veut
faire succéder à des relations accidentelles
des relationc régulières, normales. J'ajoute :
fructueuses, en entendant bien qu'elles doi-
vent être fructueuses à la fois pour l'Union
Soviétique et pour la plus grande France.
Ce n'est pas de notre côté que viendront les
empêchements. Mais j'ai montré quel aMme
sépare la doctrine soviétique avec ses consé-
quences contre l'impérialisme colonial, et le
jugement porté sur les colonies avec les-
quelles luptioti Çoviétilite comprend qu'il est
nécessaire qu elle fasse des échanges. Et je
veux conclure que la revue La Vie Economi-
que des Soviets est infiniment plus sage et
plus près de la vérité que les autres jour-
naux officiels de 777. R. S. S. et les pala-
bres des Congrès communistes. C'est qu'elle
parle le lallgage des affaires, qui est, avant
tout, celui du bon sens et de la raison.
Varie ttmm mi mm,
Sdmtmr de ilfférmit, ancien ministre
Viee-vrtiident de la 9 ommiiMon
de r Alghte, des Colonies et dei
Protecomte.
La sécurité au Maroc
Au cours d'une interview par la presse
locale sur l'attaque de Colomb-Béchar et la
situation au Tafilalet, M. Steeg déclara :
Le fait d'occuper le Tafilalet ferait re-
iiuer ailleurs des groupes d'irréductibles
w cOluéquehcc, des problèmes
nouveaux dont il est difficile de prévoir la
solution.
Cette occupation doit donc être considérée
comme une étape dans la voie de la paci-
fication. C'est le premier acte d'une série
coopérations inéluctables qui aboutiront à
la réduction totale des gral/des tribus noma-
des.
Une fois l'oasis occupée, nous porterons
nos efforts sur le Ghéris, afin de soumet-
tre les Aït Moglldad. Ensuite, nous entre-
prendrons le Sahara marocain et nous achè-
verons la soumission des Ait Atta. En péné-
trant dans l'oasis, nous aurons mis les doigts
dans l'engrenage.
M. Steeg exposa ensuite l'impossibilité
dans laquelle nous nous trouvons de pous-
ser nos éléments en plein Sahara, alors que
la dissidence borde encore Kasbah-Tadla.
1 #1» »
M. Steeg à Fez
»♦«
M. Steeg, accompagné de ses chefs de ca-
binet civil et militaire, a quitté Rabat hier
matin pour Fez, où il visitera la ville et la
région.
@loi
Le vainqueur d'Abd el Krim
»♦«
Le générul Boiclmt. en fuisant capituler
Abd el Krim, a dégagé la France de l'an-
goisse qui l'étreignit lors de la guerre du
Kiff. Ceci le met sur le même pied que les
généraux Weygand et Dégoutté qui doi-
vent être maintenus en activité sans limite
d'âge.
Le Gouvernement de la République ne
saurftît donc refuser au général Boithut
Jes honneurs qu'il va décerner à ses deux
camarades.
Le football - au Maroc
•̃»»
Poursuivant sa tournée, l'équipe de
France de football actuellement au Maroo,
a rencontré avant-hier, à Rabat, en pré-
sence du sultan, l'équipe du Maroc. Après
avoir dominé pendant la p(us grande par-
tie de la rencontre, l'équipe de France Va
emporté par 5 buts A 2.
La tournée est ainsi terminée. Elle se
sotie par 2 victoires et 1 défaite.
L'équipe de France rentrera en Francè
le 29 décembre.
(Par dépêche.)
b)«fe N. Carde
M. J. Carde, Gouverneur général de
l'A. O. F., accompagné du colonel M. Mar-
tin, chef du cabinet militaire du Gouverne-
ment Général, a quitté Dakar le 16 décem-
bre à destination des confins sahariens.
Après avoir atteint Oualata, le Gouver-
neur général rejoindra le Niger à Tombouc-
tou, gagnera Niamey, Zinder puis regagnera
la côte par le Dahomey.
Ce voyage d'inspection durera jusqu'en fin
janvier.
Bien que menée à vive allure, grâce aux
moyens rapides de communication (en 1896
il fallait quatre mois pour un parcours li-
mité à Bamako-Siguiri-Conakry), l'inspec-
tion de M. Cardes qui sait voir et juger, lui
permettra de documenter amplement les
Pouvoirs publics lors de son prochain congé
en France qui compensera un peu le départ
de l'an dernier précipité par la hâte que le
Gouverneur général avait d'apporter aux po-
pulations décimées par la fièvre jaune le ré-
confort de sa présence.
AU DAHOMEY
0*
L'élection du délégué au Conseil
supérieur des Colonies
Les électeurs de la colonie du Dahomey
sont convoqués à la date du dimanche 26 mai
1929 à l'effet d'élire le délégué de cette
possession au Conseil Supérieur des Colonies.
Dans le cas où un second tour de scrutin
serait nécessaire, il y sera procédé le troisième
dimanche qui suit la date du premier scrutin.
4000--
Les musulmans à la Mecque
Les journaux hollandais de Batavia relatent
que près de 2.500 indigènes des Indes hol-
landaises sont morts de maladie, accidents
ou mauvais traitements au cours du dernier
pèlerinage à La Mecque. Les pèlerins qui
sont partis à bord des vapeurs hollandais
étaient au nombre de 35.000. 31.000 seulement
sont revenus. Parmi les 4.000 qui manquent,
2.500 sont morts au cours du voyage ou du-
rant leur séjour dans la cité sainte musul-
mane. On n'a aucune nouvelle précise des
1.500 autres; mais il est probable qu'ils ont
préféré demeurer dans la cité du Prophète.
Ces journaux relèvent qu'au cours du der-
nier pèlerinage, on a constaté une situation
presqu'aussi tragique que celle qui a été
constatée pendant les précédents pèlerinages.
Le Gouvernement hollandais a formulé plu-
sieurs protestations pour les mauvais traite-
ments infligés aux Musulmans de ses posses-
sions ; mais, comme de coutume, ses protes-
tations n'ont pas été écoutées.
Il nous est agréable de constater que les
pèlerins algériens, à part quelques menus
incidents sans gravité, n'ont pas eu à sup-
porter les mauvais traitements qu'ont subi
leurs coreligionnaires de l'Insulinde.
On n'a eu à noter parmi les pèlerins fran-
çais que quelques décès dus à des causes
normales; le chiffre de ces décès n'a d'ail-
leurs pas été supérieur à la moyenne des dé-
cès constatés en Algérie.
Les cas de maladies ont été également
très réduits et n'ont présenté aucune gravité.
M. Pierre Bordes, Gouverneur général, avait
d'ailleurs tenu à ce que les pèlerins algé-
riens soient accompagnés dans leur voyage
par un auxiliaire médical indigène suscepti-
ble de leur donner les soins nécessaires et
les conseils d'hygiène désirables.
L'Aviation Coloniale
»♦«
Randonnée africaine
Voici quelques renseignements sur la
randonnée africaine que vont entreprendre
le major F.-O. Soden et le lieutenant E.-H.
Fieldon, tous deux vieux pilotes de l'armée
britannique.
Hier après-midi, vers 1 heure, arri-
vaient au Bourget, venant d'Angleterre,
deux avions ; une avionnette 80 CV et un
monoplan de 250 CV.
Il Nous partons en Afrique, nous ont-ils
déclaré, en compagnie du capitaine Guest,
qui fut le premier ministre de l'Air anglais
après la guerre, pour étudier la création
de nouvelles lignes aériennes au titre d'une
entreprise privée. »
Les deux aviateurs ont bien l'intention
de profiter de leurs heures de loisir pour
tirer quelques grosses bêtes, lions ou anti-
lopes, sur les bords du lac Victoria, en
compagnie des quelques amis qu'ils vont
retrouver là-bas.
A Aboukir, les trains d'atterrissage des
appareils seront remplacés par des flot-
teurs pour leur permettre d'utiliser les
plans d'eau pour lu traversée de l'Afrique
niann'nii litd- Virtnrin
,-..,- .,, - --'U' ---,
- -,
Dépêches de l'Indochine
TtT
M. Pasquier à Singapoor
Le Gouverneur général Pasquier est ar-
rivé dimanche matin à Singapoor. Il a été
reçu en l'hôtel du Gouvernement par le
représentant du Gouverneur qui était ab-
sent. Le D'Artagnan a quitté Singapoor
lundi au lever du jour.
La mairie de Saïgon
L'élection de M. Billes comme maire de
Saigon donne lieu à des controverses. M.
Billes avait été élu conseiller suppléant
l'année dernière et un décret du ter sep-
tembre 1926 déclare que le maire doit être
élu parmi les membres titulaires du Conseil
municipal. L'élection ne serait donc pas
légale si on s'en tient à L'interprétation
stricte du décret. A la suite de ces inci-
dents, quatre conseillers européens et cinq
annamites ont démissionné, il reste donc
seulement en lonc/ions sept Français et
deux Annamites.
Le procès du « Cap Lay »
36 témoins sont cités. La première jour-
née a été consacrée* à l'interrogatoire des
accusés et à l'audition des témoins dont la
déposition était susceptible de fournir des
détails techniques. Hier, a commencé l'au-
dflion des passagers dont le lieutenant Wa-
trtnet qui a déclaré, notamment, que si
tous avaient suivi les ordres donnés, tous
auraient été sauvés.
Samedi à 16 heures, le tribunal de Hal-
phong a entendu le réquisitoire prononcé
par le procureur Glatle qui attribua le nau-
- - - -
frage au Cap-Lay à la dérive du vapeur qui
edt pu être constatée si la négligence
n'avait pas régné à bord ; il demande en
conséquence l application de l'article 319
du code pénal. M* Faxique dans sa plaidoi-
rie a montré le courage et l'abnégation des
marins surpris par un cas de force ma-
jeure ce qui a permis grdce à leur énergte
de sauver 250 personnes, celles qui sont
mortes ayant été victimes de leur entête-
ment. Ir conclut en disant que la perte du
navire était due à un cas de force majeure,
11 demande, nn conséquence, l'acquittement
des deux prévenus. Jugement il hiiitaine.
Au Yunnan
Les anciens généraux dissidents Hou-
Ou-Yi et Tchang-You-yu qui avaient dû
quitter le Yunnan après le siège de Kin-
Tsing l'année dernière continuent à s'effor-
cer de troubler le pays. Ils ont envotll se-
crètement des émissaires auprès de cer-
tains régiments : ces hommes ont été fu-
sillés par ordre des généraux Tchou-Siao-
Tong, Mongyeomcen et J'chang-Tong-
Tchoen.
Deux chefs pirates qui commettaient
leurs méfaits dans les régions nord et
nord-ouest de Yunnan/ou, ont été exécutés.
1. ,;Jt;' (lIorts très sérieux sont faits actuel-
lement en vue de la restauration du pausf
sons l'impulsion des commissaires et la
reconstruction de nombreuses routes Leç
ressources nécessaires A l'exécution de ces
travaux seraient trouvées :
10 Par L'obligation imposée aux hom-
mes valides de 16 à 50 ans d'y travailler
pendant 5 jours par an ;
2* Par un impôt frappant ceux qui ne
voudraient pas participer à l'œuvre com-
mune ;
30 Par un impôt frappant également tous
ceux qui gagnent plus de 40 dollars par
mois.
Le prix du riz est de 37 à 10 dollars le
téo : le sel gemme natit de 90 cents A 1
dollar la livre chinoise, le sel marin no
cents.
100 piastres indorhinoises voient ;);)() dol-
lars yunnanais, cours record, 6 sous mé-
tal valent actuellement 10 sous papier.
(IndopacifU
L
RUE OUDINOT
La Commission de classement des admi-
nistrateurs des colonies, réunie hier au
ministère a commencé ses travaux d'éta-
blissement du tableau d'avancement
A l'Ecole Coloniale 1
Une chaire vacante
Par arrêté ministériel eu date du 22 décem-
bre 1928, la chaire d'éléments d'Ethnogra-
phie générale de l'Ecole Coloniale est décla-
rée vacante.
Un délai de vingt jours, à partit de la
publication dudit arrêté, est accordé aux
candidats pour faire valoir leurs titre.
Les demandes des candidats et pièces an-
nexes doivent être adressées au Directeur de
l'Ecole Coloniale, 2, avenue de l'Observa-
toire, Paris 6*.
LIRE EN 2e PAGE
Au Conaeil de gouvernement de rA.8.
A LA CHAMBRE
DANS LES COMMISSIONS
Les congrégations missionnaires
à la Commission des Affaires Euangèrelt
Hier après-midi, devant la Commission?
des Affaires étrangères, que présidait M.
Panl-Buncour, président, M. Aristide
Briand a exposé le rôle bienfaisant deff
missionnaires hors de France. Ce serait,,
a-t-il déclnré, une faute très grave que de
refuser aux congrégations' réellement utiler
au rayonnement de notre pays les moyens
de pourvoir à leur propre recrutement. Le
ministre des Affaires étrangères a insisté
sur l'urgence des mesures à prendre, qui
a justifié la procédure rapide adoptée par,
le Gouvernement.
Après un assez long échange de vues
entre MM. Frossard, Grumbach, Edouard
Soulier, Berthod, Mistler, Eugène Lautier,
François-Albert et le Président de la Com-
mission, M. Paul-Boncour a remercié lo
ministre do ses déclarations et lui a exposé
la situation difficile de la Commission de-
vant un collectif nécessairement soumis à
la Commission des Finances.
La Commission dë6 Affaires étrangères
examinera pour avis les articles en cffhw,
mais cet avis ne peut être donné que si la
Commissiop des Finances, saisie par le
Gouvernement, examine la question am
fond.
AU SENAT
»♦»
DEBATS
L'attentat de Colomb-Béchar
Dans lu discussion du budget de la
guerre, le général liirscliuuer est inter-
venu sur le chapitre concernant l'Algérie
et la Tunisie (Etat-major général et ser-
vices généraux).
- 11 est de mon ùevoir, dit le sénateur,
de la MusElle, de poser à M. le Ministre
de lu Guerre une simple question. Dans un
débat tout récent, au moment ou l'on exa-
minait le budget du ministère de l'Air,
nous parlions des Il Boutes de l'Air Il,
l'une en particulier qui va de France en
Amérique du Sud en passant par le Maroc
d'abord, par le Maroc occidental et de ià
allant à Dakar.
Malheureuscment. cette route (lui, au
point. de vue du vol de l'avion, représente
une partie très intéressante, se trouve
occupée pendant un très grand parcours
par le Bio de Oro, possession espagnole
dont l'insécurité a éclaté A tous los yeux
lors d'événements récents.
Vous savez que !es pilotes et les passa-
gers d'appareils obligés d'atterrir ont été
Faits prlsoImiers. Ils n'ont été rendue
qu'après des tractations véritablement hu-
miliantes.
La route n offre donc pas la sécurité vou-
lue pour un service régulier.
11 en est une autre, qui passe par le
Maroc oriental, tout au moins à peu prètb
par la frontière entre le Maroc et l'Algérie.
Elle part de Colomb-Béchar et elle va vers
nos possessions françaises du Sud.
Cette fouto cormue était jusqu'à présent
considérée comme sûre. Elle représente
un parcours très commode pour les auto-
cars. D'ailleurs, un service régulier d'au-
tocars la dessert de bout CD bout à travent
le désert. "-
Les événements très récents dont elle a
été le théâtre sont très tristes, non seu-
lement en raison des pertes cruelles que
l'armée a éprouvées eu cette circonstance,
mais encore et surtout en raison de la
répercussion que ces pertes peuvent avoir,
dans les tribus insoumises qui sont en
territoire marocain. Ces événements peu-
vent donc avoir des conséquences trèe
graves, et nous nous sommes demandé si
l'insécurité relative de cette route, si le
fait, en somme, qu'on peut n'y livrer au
brigandage, n'est pas dû à un manque
d'entente entre les services militaires de
l'Algérie et ceux du Maroc, et, en tout cas,
nous demandons quelles mesures ont été
prises pour que de pareils événements ne
puissent se renouveler.
M. Poincoré demande à répondre lui-
même au général Hirachauer.
M. le Président du Conseil. - Si M. le
général Hirchauer fait allusion au drame
aouloureux qui s'est produit ces jours der-
niers, je suis forcé de dire au Sénat que la
faute principale en incombe aux victimœ
elles-mêmes. C'est malheureux à dire, et si
vous m'aviez préveau de votre question, je
vous aurais prié de ne la pas poser.
Mais, à la vérité, le général Clavery a eu
le tort de violer un règlement formel édicté
au mois de décembre 1926 et qui prescri-
vait d'une manière impérative aux auto-
mobiles de ne se jamais séparer, de ne
s'avancer que par groupe et de ne laisser
entre elles aucune distance. Or, en fait, les
trois automobiles du convoi du général
Clavery se sont succédées à une denn-heure
d'intervalle, de telle façon qu'aucune d'elles
, L 1 iliti,e. et (lu,l iu-
n'a nu nouer secours à 1 autre, et au'au
moment où le djich s'est précipité sur le
général Clavery, la seconde aulomobile
était une demi-heure plus loin, et la troi-
sième encore une dcnu-heure plus loin.
M. Poincaré reconnaît qu'une autre faute
a été commise par le commandant du
goum qui s'est retiré, on ne sait encore
dans quelles conditions, du poste qui lui
avait été assigné.
Ce commandant ne dépendait d'ailleurs
que du commandant de Colomb-Béchar et
nullement des troupes marocaines.
- En réalité, dit le président du Conseil,
tout s'est. donc passé en territoire algélien,
Le commandant de C.oiomb-ncehar, ajon-
le-l-il, a été, du reste, relevé de ses fonc-
tions. Par conséquent, une sanction immé-
diate a été prise.
tjuant à la question beaucoup plus géné-
rale que pose l'honorable général Hirs-
chauer, celle qui a trait aux rapports des
autorités civiles el militaires des deux ré-
gions, elle reste évidemment posée.
Le maréchal Franchet d 'lt:spérey a été
envoyé, dès la première heure, par M. le
Ministre de la tilierre, sur les lieux, non
seulement pour se rendre compte de la
manière dont les événements s'étaient pas-
sés et je ne fais ici que résumer les
télégrammes qu'il nous a adressés -- maJs
encore pour prendre les précautions néces-
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