Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-07-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 juillet 1928 05 juillet 1928
Description : 1928/07/05 (A29,N104). 1928/07/05 (A29,N104).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451280k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
Vt\<:T NEUVIEME ANNEE. N° 104.
.j
LE NUMERO : 80 CENTIMES
JEUDI SOIH, ;» JUILLET 1928.
40URNALJUOTIDIEN
Rédaction & Administration :
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PARIS on
TtLÉPH. : LOUVRK 19-97
RICHU.IEU S7-B4
17 l 0
Les Annales Coloniales
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France et
Colonies 120 » 65 » 35 »
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UNE GRANDE JOURNÉE PARLEMENTAIRE
« Rappeler quelques-unes des grandes jour-
nées parlementaires de la période qui s'étend
de 1671 à 1900, c' est essayer de saisir dans
- leurs moments culminants et de rappeler, en
une série de tableaux aussi condensés que pos-
sible, les événements les plus notables de la
fin du XIXO siècle. » Ainsi commence l'avant-
propos du nouveau livre de Louis-Lucien Hu-
bert : « Les Grandes Journées Parlemen-
taires », livre qui apprendra bien des choses
aux jeunes hommes de notre époque et qui
fera revivre, dans les mémoires des anciens,
une foule de souvenirs que le temps a affai-
blis sinon effacés.
La journée du 30 mars 1883, qui a vu la
chute injuste et brutale du grand colonial
Jules Ferry est, comme les autres, retracée
de main de maître. Si c'est à ce chapitre que
je m'arrête, les coloniaux sauront bien pour-
quoi. Il est à la (ois le tableau saisissant
d'une journée parlementaire inoubliable et une
téparation nouvelle de l'erreur, de l'iniquité
commise ce jour-là. Comment et pourquoi elle
a été ccmmise, Louis-Lucien Hubert l'expli-
que avec cette clarté qu'il apporte dans tout
ce qu'il écrit, et il n'hésite pas à remonter,
par delà les causes occasionnelles, aux causes
premières dont la principale était l' oscillation
inquiète de l'âme française entre deux senti-
ments : celui que l'expansion coloniale était
une sorte de revanche de la défaite infligée
par 1. Allemagne. celui que la vraie revanche
de la défaite était retardée, sinon compromise,
par l' expansioS coloniale.
Les gens de mon âge se souviennent de la
lournée du 30 mars 1885. Quatre ans aupa-
lavant, le Vosgien tenace et clairvoyant avait
mené à bien l'occupation de la Tunisie : il en
avait été récompensé par des critiques impi-
toyables. A présent, il poursuivait l' occupa-
tion du Tonkin. Depuis 1883. nous avions
entrepris contre les pirates du Delta et les
bandes de Tu-Duc une série d'opérations qui
étaient devenues une guerre contre la Chine.
Le président du Conseil gravissait un long et
douloureux calvaire : le Parlement se détour-
nait de lui peu à peu ; ceux-là même qui lui
teprochaient. dans les couloirs, de pratiquer
le système des petits paquets, mille fois plus
coûteux en hommes et en argent, qu une expé-
dition rapide, décisive et de grande envergure,
lui auraient refusé les crédits nécessaires et
n'accordaient qu'au compte-gouttes ce qu'ils
n'auraient jamais accordé en bloc ; et Jules
Ferry ne savait pas faire les couloirs ; depuis
plus de deux ans qu'il était à la présidence.
il n avait même pas tenté de désarmer les
mécontentements et d'apaiser les impatiences ;
cet homme tout d' dne pièce n'avait pas cette
souplesse dont d autres hommes d Ltat ont
fait, hors de l'hémicycle, un si heureux usage,
et que certains, d'ailleurs, ont su concilier
avec une fermeté extérieure qui savait s as-
souplir et une intransigeance de façade qui
s'adaptait à bien des accommodements. L'opi-
nion publique, qui ne demandait qu à dénon-
cer un homme peu fait pour la popularité.
accueillait avec empressement toutes les occa-
slons de protester contre une politique colo-
niale dont les succès partiels étaient entourés
de suspicion. Quand on annonça la défaite,
l'explosion se produisit.
C'était le 29 mars 1885, un dimanche. Le
bruit se répand tout à coup que nos troupes
ont été battues devant Langson : le géné-
ral de Négrier était blessé, nos soldats dé-
bordés par des troupes chinoises bien supé-
rieures en nombre fuyaient. Paris était cons-
terné, à la fois, et exaspéré : « Je ne
crois cas. déclarait Waldeck-Rousseau, que
Waterloo ait produit une panique semblable. »
Le lendemain, la Chambre siégeait, « séance
lugubre » suivant les uns, « séance abjecte »
selon les autres. Lisez Louis-Lucien Hubert,
et vous direz tout simplement : séance tragi-
que. L'intérêt tout entier est concentré autour
du héros, fier, attristé, stoïque, cachant admi-
rablement sous un calme hautain le déchire-
ment d'une âme bouleversée. On le voit, on
l'entend, on le plaint et on l' admire, à travers
ce drame si fortement ramassé, si puissamment
reconstruit par Louis-Lucien Hubert. Ferry
confirme les mauvaises nouvelles, demande un
crédit de 200 millions pour une risposte mas-
sive et immédiate, et, sentant bien que sa per-
sonne est condamnée, s' adresse dignement, élo-
quemment, à tous les Français de tous les
partis : « Nous vous déclarons que nous ne
-- considérons - nullement - le vote des crédits com-
me un vote de confiance, et que, si la politi-
que énergique à laquelle nous vous convions
est agréée par vous en principe, vous pourrez
déterminer librement, par un vote ultérieur, à
quelles mains vous entendez en confier l'exé-
cution. »
Paroles sans influences sur une assemblée
secouée par un vent de tempête. Voici Geor-
ges Clemenceau, dur, implacable, se refusant
à discuter avec des accusés de haute trahison
sur lesquels la main de la loi ne saurait tarder
à s'abattre ; Alexandre Ribot, dont Louis-Lu-
cien Hubert nous présente un portrait où je
reconnais sa manière habituelle mais où ie
crois deviner que les conseils - de mon excel-
lent collègue et ami Lucien Hubert ne lui ont
pas fait défaut, Ribot non moins implacable
quoique avec moins de véhémence, mais plus
dangereux, sans aucun doute, pour un Gouvei-
nement qu'il condamnait par une dialectique
serrée et qui ne laissait aucun argument inu-
tilisé. Il propose un ordre du jour « blimant
tes fautes commises et regrettant de n'avoir
pas connu jusqu' ici toute la vérité ».
L'autre, Jules Ferry, le plus grand de tous,
incontestablement, dans - le - drame qui se -- dé-
roule, 1 accusé auquel ses accusateurs ne per-
mettent même pas un rictus de dédain : « On
ne rit pas au Tonkin! Il faut que la France
sache que vous venez de rire ! », mais qui
dépasse tous ceux qui le traquent et qui aboient
contre sa politique ou contre son portefeuîTTe,
demande sans se faite aucune illusfcm^ la prio-
rité pour le wte des crédits : 306 *oii CMflvt
149 le mettent en miimil* ; il im porter M
démission au président de la République ; il
ira en quittant le Palais-Bourbon par une porte
dérobée parce que la foule, massée devant la
Chambre, hurle des cris de haine et de mort ;
il ira pendant que des députés proposeront sa
mise en accusation sans que la Chambre ose
commettre cette suprême lâcheté envers le
grand vaincu.
Mais il y a un épilogue à ce drame, et le
héros en sort singulièrement grandi. Au len-
demain de sa chute, on apprend que les inci-
dents de Langson ont été fort exagérés, que
la situation n' est nullement compromise, que
la Chine, prétendue victorieuse, nous demande
une paix aussi rapide que possible et qu'elle
est prête à nous donner satisfaction. Jules
Ferry n'aurait qu'à ouvrir la bouche pour con-
fondre ses accusateurs. Mais il estime que ce
serait nuire à la marche des négociations, et il
continue à voir déferler à ses pieds le flot des
calomnies et des injures, impassible, attendant
le jugement de l'histoire. Le 4 avril, la vérité
est connue ; les préliminaires sont signés ; en
juin, notre protectorat sur l'Annam et le
Tonkin était solennellement reconnu. Et, mal-
gré tout, Ferry restera frappé d'un long ostra-
cisme, qui ne se terminera qu'à la veille de
sa mort. Il avait eu raison, du moins, d'atten-
dre le jugement de l'histoire. Il ne sera pas
différent de celui que Louis-Lucien Hubert a
justifié par cet exposé d'un des drames les
plus émouvants de notre histoire parlementaire.
Et j'ai murmuré, après l'épilogue :
.lus'um et tenacem propositi virum
Non civiurn nrdor prava jubentium.
Jffmimleo Jtfouag«ujm,
Sénateur de t'ilérauti, ancien ministre
.11
Dans les trésoreries coloniales
Par décret en date du t- juillet 1928, ont
été nommés trésoriers-payeurs généraux :
A la Martinique, le général Girod, ancien
député du Doubs, ancien questeur de la
Chambre, en remplacement. de M. Bouquet,
décédé ;
A la Nouvelle-Calédonie, M. Deros, chef
de bureau à l'Administration centrale des
finances, en remplacement de M. Robert,
admis à la retraite;
De la Cochinchine, M. Jeandrau. directeur
de la police et de la Sûreté générale de
l'Indochine, en remplacement de M. Gui-
gnes, admis à la retraite.
- - 'd,_'
A la commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats s'est réunie hier, sous la
présidence de M. Taittinger, président, pour
entendre un certain nombre de vccux.concer-
nant l'Indochine, présentés par des délégués
de l'Union coloniale, du Comité du Com-
merce, de l'Agriculture et de l'Industrie cfe
l'Indochine, et du Comité d'études et de
propagande pour le Laos.
Les délégués, au nom de ces groupements,
demandèrent pour les indigènes de l'Indo-
chine une accession aux fonctions publiques
sensiblement plus large que celle dont ils
bénéficient présentement.
M. Alexandre Varenne, appuyant cette
suggestion, indiqua que, dans certaines
fonctions, tous les fonctionnaires pourraient
sans inconvénients être indigènes.
Les délégués évoquèrent ensuite le ré-
gime des concessions, devenu à leur avis
d'une sévérité excessive : les entraves sont
telles que les demandes de concessions se
font désormais de plus en plus rares.
En troisième lieu fut proposée une ré-
forme politique dont la hardiesse ne laissa
pas d'étonner les membres de la Commis-
sion. M. Taittinger, interprétant le senti-
ment général, fit observer que même des
parlementaires épris de réformes audacieu-
ses ne pouvaient qu'être surpris par celle
que les délégués proposaient. Il s'agirait,
en effet, de créer une assemblée législative
auprès du Gouvernement général de l'Indo-
chine. Le Gouverneur général, disposant
d'une autorité très forte, pourrait d'autant
mieux prendre des initiatives qu'il parta-
gerait ses lourdes responsabilités avec une
assemblée.
Enfin, les délégués souhaitèrent qu'un
grand effort fût accompli pour faire cesser
l'isolement du Laos, pour améliorer dans
de vastes proportions les communications de
ce riche pays avec les autres parties de
l'Union indochinoise.
Une proposition de M. Morinaud sur la
composition des assemblées algériennes fera
l'objet d'un rapport de M. Louis Rolland.
M. Charles Lambert rapportera de son
côté les vœux présentés par l'Union Colo-
niale.
Etaient présents : MM. Béluel, Auguste
Brunet, Cravoisier, Desbons, Diagne, Gas-
parin, Goude, Graëve, Charles Lambert,
Mazerand, Nouelle, Perreau-Pradier, Pezet,
Proust, Rolland, Roux-Freissineng, de Tas-
tes, Taittinger, Thomas, Alexandre Va-
renne, de Warren.
Excusés : MM. Cuttoli, Gamard.
Dépêches de l'Indochine
-
Budget géréral
Les recettes effectuées au 30 avril 1968,
au titre des trois premiers titres du budget
général ont atteint au total : 27.880.3\0 pias-
tres, 56 cents, savoir :
1° Douanes et récies : 24.331.SOI pias-
tres, soit une moins-value de 445.465 fr. 67
sur le montant des douzièmes échus des
évaluations budgétaires ;
2° Enregistrement, Domaines, Timbres :
2.334.735 piastres 25 soit une moins-valve
de 285.264 piastres 75.
30 Exploitations industrielles : 1.914.404
piastres 31, soit une plus-value de 20.787
piastres 65.
Les recettes effectuées aux douanes el
régies depuis le t. janvier accusent une
augmentation de 318.995 piastres sur ses
recettes de la même période 1967.
, (Intiapaeifl)
ENQUÊTES COLONIALES
.t.
M. L.-O Frossard, député S.F.
I. O. de la Martini oue, a été afii.
tbrisê par son groupe à déposer unè
proposition de résolution tendant à la nomi-
nation d'une commission d'enquête sur l'exer-
cice du Suffrage universel aux Colonies. Il
l'a autorisé, en outre, à déposer une demande
d'interpellatioll sur la politique colonitle
et en particulier sur le recrutement de la ma-
gistrature aux Colonies.
le comprends fort bien les motifs qui ont
déterminé le sympathique représentant des
Antilles à faire ces deux manifestations.
Plus que lui, je regrette certains tours 'de
passe-passe qui ont, depuis toujours, discré-
dité un certain nombre d'élections coloniales.
Comme lui, je regrette qu'il puisse comp-
ter parmi ses collègues coloniaux un ou deux
représentants dont le suffrage universel n'a
probablement pas voulu Venvoi au Palais-
Bourbon.
Comme lui, comme tout le motlde, je
souhaite que les élections coloniales se pas-
sent avec la plus grande correction et que
la majorité des citoyens ait droit à l'élu, que
la minorité ait droit à s'organiser pour le
succès en vue des élections suivantes el ne
prévienne pas les événements futurs, pos-
sibles ou non.
Comme M. L.-O, Frossard, comme tout
le monde, je déplore que des magistrats He
carrière ou d'occasion aient jeté trop facile-
ment, à des points très opposés des deux llé-
misphères, le poids de l'autorité, je dirai
plus, de leur pouvoir discrétiotmaire, pour
influencer ici, pour déterminer là, des résul-
tats plus ou moins péniblement proclamés.
Mais là où je ne suis pas d'accord avec
M. L.-O. Frossard, c'est quand il demande
la nomination d'une nouvelle commission
pour se livrer à des investigations d'ordre
administratif ou judiciaire.
M. l.-O.' Fros;ard est un trop vieux rou-
tier du journalisme et dit Parlement, où il
siégea longtemps dans les tribunes a1Jal1t' de
venir s'asseoir dans l'hémicycle, pour ne pas
savoir que les députés anfiols comme nou-
veaux - - sont déjà las des multiples com-
missions qu'ils sont invités à élire avec une
cadence qui ne se ralentit guère depuis trois
semaines.
Le mieux serait sans doute de demander
et d'obtenir les pouvoirs d'enquête pour la
Commission de l'Algérie, des Colonies et
des Protectorats.
Tous les représentants des colonies qui
s'intéressent à nos Frances lointaines ont
réussi à y siéger,, en dehors de M. Gratien
Candace, qui avait l'habitude d'être envoyé
à la Commission des Finances et y suivait
attentivement les questions coloniales, et de
M. Eugène Lautier qui, depuis 1924, plane
dans les conseils occultes des gouvernements
et dans les hautes sphères de la Commission
des Affaires Etrangères.
En Otltre, les pouvoirs d'enquête de la
Commission de VAlgérie, des Colonies et
des Protectorats ne devraient pas se borner
à vérifier les maquignonnages électoraux pé-
rimés ou à réclamer des sanctions contre les
magistrats coupables de forfaiture.
Elle a un autre rôle à jouer, celui-et net-
tement constructif. Elle pourrait, en délé-
guant quelques-uns de ses membres en
A.O.F., en A.E.F., à Madagascar, en Indo-
chine et aussi à la Réunion, aux Antilles cf
dans la France d'Océanie, faire une œuvre
extrêmement utile. A côté des compétences
expérimentales des parlementaires coloniaux,
qui connaissent leur colonie et souvent cer-
taines autres encore, les députés métropoli-
tains apporteraient des suggestions pour ta
mise en valeur de nos colonies, pour ren-
seignement professionnel à donner aux indi-
gèlles, pour les méthodes d'assistance médi-
cale et d'hygiène à y instaurer : elles seraient
sûrement écoutées, au Parlement dàbord. rue
Oudinot ensuite, et marqueraient ainsi une
collaboration si nécessaire et chaque jour
plus étroite entre le minisûre des Colonies
et la plus grande France.
Les pouvoirs d'enquête donnés à la Com-
mission des Colonies compléteraient très
heureusement les invitations chaque année
renouvelées à la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats par les ré-
sidents généraux de France à Tunis et à
Rabat et aussi par le gouverneur général de
l'Algérie.
Si mes vaux sont réalisés, on pourra en
registrer pour la Commission des Colonies
de la Chambre un bon départ.
JVfarrel Ruerfpf.
.1.
Le voyage à Saltan do Maroc
C'est à bord du Maréchal-Lyautey que le
Sultan s'embarquera pour venir à Marseille.
Il y a une dizaine de jours, le Sultan, se
trouvant à Casablanca, s'est rendu à bord
du paquebot, oui faisait escale, et a visité
les appartements qu'on doit lui réserver.
Les honneurs du bord lui ont été faits par
le commandant Mitrecey.
Le Sultan s'embarquera samedi 7 courant
en compagnie de deux fonctionnaires de là
Résidence. Ainsi que nous l'avons annoncé,
son voyage n'a aucun caractère officiel.
S. M. chérifienne vient simplement passer
l'été - dans les Pyrénées, où il trouvera la
fraîcheur qui manque au Maroc. En raison
du caractère privé de ce voyage, il n'y aura
pas à Marseille de réception officielle. Tou-
tefois, à l'arrivée, le Sultan sera salué par
les autorités locales et par M. Nacivet, di-
recteur de l'Office du Maroc.
Les laines de l'Afrique du Nord
La vente du 10 juillet de la Halle aux IAines
de Paris, que nous avion annoncée, est remise
au 19 juillet pour cause de vente à Roubaix-
Tourcoing.
CONFERENCE NORD-AFRICAINE
A leur anivée à Rabat, M. Duchêne, re-
présentant de l'Afrique occidentale ; M. Lu-
cien .Saint, Résident Général en Tunisie, et
le Gouverneur Général de l'Algérie, M. Bor-
des, ont été reçus par M. Steeg et les hauts
fonctionnaires de la Résidence Générale.
La ville a pris un air de fête. La journée
est torride ; un biroco brûlant souflfe depuis
quarante-huit heures.
M. Steeg, accompagné du général Vidalon,
entouré des hautb fonctionnaires civils et mili-
taires, s' est rendu à la gare souterraine de
Rabat, où est arrivé à 17 h. 30 le train spécial
amenant de Fez où avait eu lieu mardi soir
une splendide réception officielle suivie d'un
banquet, M. Bordes, M. Saint et les déléga-
tions tunisienne et al aérienne.
Le cortège a passé sur le front des troupes
massées avenue Dar-ELLMaghzen, qui ont
rendu les honneurs, puis s' est dirigé vers le
palais de la Résidence, où le grand-vizir, les
ministres de la cour chérifienne, les directeurs
généraux et la délégation de l'Afrique Occi-
dentale française ont été présentés à MM.
Saint et Bordes.
Les membres des délégations ont visité les
aménagements spéciaux créés à la Résidence
pour la conférence, notamment les bureaux de
la presse, organisés d'une façon particulière-
ment pratique.
Le Résident Général de France en Tunisie,
le Gouverneur Général dei" Algérie et Mme
Bordes sont les hôtes de M. Steeg à la villa
résidentielle.
M. Steeg a ouvert la 5" Conférence Nord-
Africaine, hier matin, en prononçant un très
éloquent discours. Le Résident Général au
Maroc déclara notamment :
A u début de cette cinquième conférence, je
vous adresse mes vœux d'amicale bienvenue.
Ces conférences sont l'aboutissement normal de
notre action en Algérie, Tunisie et Maroc, et,
au cours de celles-ci, nous pouvons pressentir
les vastes initiatives et les lourdes responsabi-
lités qui nous incombent.
Chaque jour nous ouvre des perspectives
nouvelles sur les destinées de ce pays. Qu'était
l'Afrique du Nord il y a un siècle ? Une
ruine somptueuse assurément, mais une ruine.
Aujourd'hui, les trois régions qui bordent les
rivages historiques où la France, voici un siè-
cle, planta son drapeau victorieux, marchent
ensemble irrésistiblement vers le même avenir
de paix et de prospérité. Ainsi, de part et
d'autre de la Méditerranée grandissent deux
Frances : l'une épanouie dam sa maturité, et
l'autre impétueuse dans sa jeune croissance. Il
reste à rapprocher et à enchevêtrer les intérêts
du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie et
à créer une vie propre à l'Afrique du Nord,
et dans nos réunions annuelles nous ne perdons
jamais de vue cette fin essentielle.
Aux côtés de ses grands voisins algérien et
tunisien, le Maroc aspire à distinguer les élé-
ments propres de sa structure et de sa vocation
économique, afin de déterminer son rôle propre
dont l'évolution de VAfrique du Nord.
Pour l'instant, c'est à la liaison douanière,
ferroviaire, télégraphique et sanitaire de nos
trois départements que se consacrent nos ef-
forts ; mais déjà, dépassant ce domaine, une
rubrique nouvelle figure à votre ordre du jour :
les questions sahariennes.
De l'Algérie inculte, la France a fait un
jardin, puis elle a relevé les ruines de Car-
thage, ses ports et ses vergers. La voici res-
suscitant la Mauritanie et les prospérités légen-
daires de l'Atlantide. Elle n est pas satisfaite
et s'élance à la conquête du désert. Nous
n'avons pas conquis, nous avons créé t; nous
n'aoons pas asservi, nous avons émancipé.
M. Steeg fit ensuite un tableau fort érudit
de l'Afrique du Nord il y a un siècle et de
son évolution iusqu à ce jour. Il rendit hom-
mage à la va l eur des hommes de France et
à la bonne harmonie régnant avec les indi-
gènes et déclara que de part et d'autre de la
Méditerranée grandissent deux Frances dont il
faut conjuguer harmonieusement le dévelop-
pement.
Vint ensuite le .discours de M. Lucien Saint
dont voici les principaux passages :
Nos rétmions périodiques datent déjà de
1923. Inaugurées en Algérie sous l'impulsion
féconde de M. S'eeg, elles ont commencé à
fournir à l'œuvre fatalement lente des cons-
tructions administratives l'apport de matériaux
dont l'avenir mesurera sans doute la solidité.
C'est l'esprit d'union qui inspire nos initia-
tives, c'est notre autorité qui doit en assurer
le succès. En rassemblant les caractéristiques
propres à nos régions, en rapprochant nos ob-
servations particulières, en confrontant nos mé-
thodes, en apportant le témoignage sur la oie
locale de nos administrés, nous n'avons pas de
peine à donner satisfaction aux oceux soumis
à notre examen, autant que le comportent les
possibilités morales et matérielles. Hardiment
orientés du même côté, nous hâterons mieux la
lenteur naturelle des choses.
De graves questions sollicitent notre examen.
Au premier plan, je placerai, après le pro-
blème de la défense nationale et l'organisation
éventuelle de la mobilisation agricole, les
questions douanières et économiques dans nos
relations respectives et dans nos rapports avec
la métropole.
Sans doute, les divergences économiques
sont plus difficiles à accorder que les questions
politiques, parce que les questions d'intérêt
sont toujours plus persistantes que les cortflits
d'idées. Mais les intérêts les plus contradic-
toires se fondent toujours quand s'exerce an
effort mutuel de transaction. Le règlement
amiable de nos difficultés sera tf autœrl plus
aisé que si nous poursuivons parfois des fins
particulières et différentes, nous n'en sommes
pas inoins, au même titre, les mandataires de
la France, dont nous recherchons tom, égale-
ment, le profit moral. Enfinf m regard des
producteurs métropolitains, nos WpèwWwu ne
peuvent que gagner a s'unir pow les justes
concessions à obtenir.
Notre attention doit surtout s'attacher à ré-
soudre les problèmes agricol es et commerciaux
sur lesque ls l'entente sera facile.
La toute récente exposition agricole de Tu-
nis, qui a été un beau succès a outillage mé-
canique, a démontré à quel point nos protégés
s'intéreuent à tout ce qui facilite et augmente
le rendement du sol. Je crois avoir été bon
prophète, il p a trois am, lorsque j'exprimais
la foi que nos régions dépasseraient la mer-
veilleuse prospérité de l'antique proconsulaire.
Cette année surtout, particulièrement fé-
conde en richesses agricoles, nous rapproche
davantage du but à atteindre. Et le soleil qui
déborde la blancheur de nos terrasses a fait
jaunir la riche moisson des colons dont les
fermes confortables jalonnent l'étendue im-
mense d'un sol naguère inculte.
Mais il ne suffit pas d'assurer le progrès
agricole par des outillages perfectionnés dont
l'effort industriel a pu réduire la complexité.
Il ne suffit pas que la vaillance obstinée de
nos laboureurs dissipe tous les désenchante-
ments du mirage ou dompte toutes les rigueurs
d'un climat sans mesure. Il faut une politique
qui permette d'écouler les produits, et qui con-
cilie à la fois, par une expansion suffisante,
les intérêts supérieurs de la métropole et de
l'Afrique du Nord, pour le plus grand profit
du peuplement français. Stimuler l'échange
des richesses non seulement par des conces-
sions douanières, mais par un sage dévelop-
pement des moyens de communication et par
l'utilisation de toutes les forces naturelles, c'est
là un point essentiel de notre programme où
figurent des vœux importants relatifs aux tra-
vaux publics. Il ne suffit plus aujourd'hui de
ramener aux magnifiques voies dallées de
l'Antiquité les maigres pistes de terres foulées
au hasard des caravanes. Les exigences mo-
dernes de la vitesse et du confort veulent que
le voyageur, homme d'affaires, marchand,
agriculteur ou touriste, passe partout où la va-
peur ou l'essence peuvent le conduire.
Enfin, il vous semblera surtout nécessaire
que notre effort commun poursuive méthodi-
quement et sans ostentation l'amélioration des
lois d'assistance sociale et d'hygiène.
Ainsi, les grands courants de la maladie et
de la souffrance seront brisés par l'effort admi-
nistratif, comme a fété chassé le spectre de la
famine. Mais si dans le domaine spéculatif nos
protégés étaient tous préparés par une brillante
hérédité de l'esprit à a assimiler les idées mo-
dernes, ils ne montrent, au contraire, sur le
terrain pratique de la prévoyance et de l'hy-
giène, aucune aptitude instinctive. aucune im-
pulsion naturelle. Ils doivent être guidés vers
des améliorations salutaires, et même contraints
aux précautions préventives dont l'intérêt leur
échappe parfois. Il faut donc nous consacrer
avec ferveur à tout ce qui peut renforcer la
lutte contre la maladie et la misère.
- - - -
Léon Bourgeois ne disait-il pas : « Nous
naissons tous débiteurs les uns des autres; nous
sommes des associés involontaires. »
Jamais parole ne fut plus vraie que depuis
la grande guerre. Et la France sent tout le
prix que peut avoir pour son influence morale
et son rayonnement dans le monde une auréole
de bonté, pour que son génie colonisateur, de
la Méditerranée au Congo, survole d'un même
élan et anime J'une même foi les peupl es les
plus dissemblables qui ne se connaissaient, il
y a à peine un siècle, que par la haine zi la
bataille.
Sur tous ces problèmes qui révéleront peut-
être des divergences, nos cœurs battent à
l'unisson du même idéal. Puisque l'empire
africain ne peut pas être une entité homogène,
ce n'est pas une tâche superflue que de s'em-
ployer à fondre dam l'harmonie de Vensemble
les dissonances inévitables.
Et s'il nous est impossible de faire accorder
certains points de détail, le seul fait d'avoir
mis à nu nos objections sera de quelque profit
pour nos conversations ultérieures.
Ainsi, nous continuerons à réveiller tout dou-
cement ces vieilles civilisations endormies de-
puis tant de siècles : c'est une de ces longues
entreprises faites de patience et de tact qui
conviennent merveilleusement à l'âme fran-
çaise.
, Et lorsque seront célébrées bientôt les fêtes
du Centenaire de la conquête de l'Algérie,
où la joie et l'orgueil feront oublier les heures
lugubres de deuil qu'elle vient de traverser,
il apparaîtra que les noms évocateurs de l'an-
cienne prospérité : Carthage, Mauritanie, Pro-
consulaire, ne sont plus que de simples termes
de comparaison pour marquer les étapes triom-
phantes de la civilisation française.
MM. Bordes, Gouverneur Général de
l'Algérie, et M. Duchêne, conseiller d Ejtat,
président de la Délégation de l'A.O.F., ont
ensuite exalté l' oeuvre coloniale de la France
dans les contrées qu'ils administrent.
Tous deux s' accordèrent à louer l'oeuvre
déjà réalisée grâce aux rencontres périodiques
des représentants de la France dans ses di-
verses terres africaines. En somme, un souve-
nir domina l'ouverture de la conférence, celui
de la conquête de l'Algérie.
Après la séance officielle d' ouverture, un
déjeuner officiel fut offert à la Résidence en
l'honneur de MM. Saint. Bordes, Duchêne
et des délégations. L'après-midi, le Sultan
Sidi Mohamed reçut en audience solennelle
le Résident Général de France en Tunisie et
le Gouverneur de l'Algérie.
Le statut de Tanger
»♦*
M. Briand a reçu, hier, M. Quinones de
Léon, ambassadeur d'Espagne à Paris, aver
lequel il s'est entretenu de la prochaine
rencontre du roi d'Espagne et de M. Dou-
mergue, qui doit avoir lieu, le 17 juillet, à
'Canfranc.
Le Ministre des Affaires étrangères de
France et l'Ambassadeur d'Espagne se sont
également entretenus de la signature immi-
nente du nouveau statut de Tanger, au su-
jet duquel l'accord est déjà intervenu entré
la France, l'Espagne, l'Italie et l'Angle-
terre, comme nous avons dit.
LE BEAU PROJET
068
A l'instar de certains ports de France, SaJ"
gon rêve depuis longtemps d'organiser en ri-
vière de gracieuses (êtes nautiques.
Ce projet est sur le point d'être réalisé.
Déjà, avec l'autorisation du Gouverneur j de
la Cochinchine et du maire de Saigon. l'A.
C.C. a réalisé officieusement un petit porf
automobile.
Le garage va être installé sur l'arroyo de
l'Avalanche, à côté des éléphants. L'endroit
est fort bien choisi.
Un petit café situé à deux pas servirait, en
y louant une ou deux chambres, de vestiaire
aux amateurs. Le pont du jardin botanique,
d'où l'on a une vue superbe sur I, Arroyo, se-
rait utilisé comme tribunes pour les fêtes nau-
tiques.
La municipalité fera construire un apponte-
ment avec cale descendante, pour permettre
au public de descendre à n'importe quel mo-
ment de la journée, quelle que soit la hauteur
des eaux. Avec le concours des Sociétés de
construction, PA.C.C. térâ élever un Hangar
et établira un service de gardiennage.
Le port nautique sera construit au bout du
boulevard Norodom, près de la pergolla fleu-
rie.
Tout semble donc concourir au prochain en-
chantement des SaïgonnaÍs qui, après les jour-
nées accablantes viendront, nombreux certai-
nement, goûter la fraîcheur reposante des jeux
sur l'eau dans un décor charmant de verdure.
-– J
A l'Académie de médecine
t..
La fièvre jaune en Afrique
Au tours de lu séance d'avant-hicr 1
l'Académie de Médecine, le professeur Mar-
choux a fait une communication sur l'épi-
démie de fièvre jaune qui sévit l'année der-
nière au Sénégal et qui comporta 19° cas
confirmés avec 153 décès, non compris 30 cas
suspects, dont 2o décès.
L'amélioratiun a été obtenue assez rapide-
ment dès qu'ont pu être appliquées avec ri-
gueur et sur une grande échelle les mesures
de dépistage précoce, protection vis-à-vi s des
"kgomyas et démoustication nlccsaircs.
Dès le milieu de novembre, les cas étaient
de plus en plus pspacés, et, en décembre,
tout était terminé, bien que la chaleur se
soit exceptionnelleinent prolongée.
D'autre part, on a signalé un cas de
tièvre jaune à Tshe-la dans la piovince de
layumhé,
Kn avril, une (unft-rence s'est réunie que
présidait le médecin inspecteur général Las-
net; elle a mis en relief la sensibilité au
virus du macarus rhesus, établi différentes
particularités d'ordre clinique ou thérapeuti-
que importantes et arrêté le, principe d'une
collaboration contre les services sanitaires
de la côte occidentale d'Afrique.
Ajoutons que lf fléau a disparu à Maladi
(Congo belge) où il avait etc signalé de
nouveau au début du mois de juin.
-----_, - -- --
La case aux livres
Q
Ecrivains coloniaux. et d'ailleurs
Par MARIE-LOUISE SICARD.
DEUX GRANDS COLONIAUX
VICTOR LARGEAU
LE GENERAL EMMANUEL LARGEAU
par A. Levieil
A la tin de l'année 1878, il y aura bien-
tôt cinquante ans, on vit passer dans les
rues de Niort, un homme de haute tailk,
vêtu d'un costume arabe qui fntrigll.L
d'abord les habitants ; on eut vite fait Je
reconnaître ses traits énergiques et régu-
liers, c'était Victor Largeau, le père, revenu
du Sahara apiès zoii troisième voyage.
Imaginez maintenant, une maison
femme, ventrue à souhait, ayant les lianes
assez larges pour abriter une famille nom-
breuse. : le père, la mère, huit l'nfant.
Nioit enveloppe .< ectte vie en vrac » de son
ambiance paisible de brave petite ville de
province française. Maison comme toutes
les maisons? famille comme toutes les fa-
milles: Non pas, voici pourquoi il est pai-
ticulièrement saisissant de nous airèter .-ut
ce seuil en 1882 et de chercher à découvrir
cette parcelle de vie héroïque si bien enfouie
dans la commune mesure bourgeoise.
Niort qui s'honore d'avoir donné le jour
à Mme de Maintenon, à Fontanes, igroie
encore, qu'à cause de cette famille Largeau,
dont le père depuis 1S70. au tetour de glo-
rieuses mais très désintéressées explora-
tions,a dù accepter la place d'inspecteur ck-
partemental de l'Asistance publique, Niort
ignore que son nom plein d'une grâce dé-
suète sera porté par la renommée à travers
l'immense aventure africaine, Négritie mys-
térieuse tant redoutée au dix-septième Siè-
cle !.
Il ne nous reste plus qu'à écouter Victor
Largeau l'explorateur, coater ses fils as-
semblés autour de la table familiale, sa vie
d'apostolat colonial déjà si féconde « qt: -
les mots d'Algérie, de Sénégal, de Soudan,
de Gabon, deviennent populaires en
France ».
Cette épopée, où le héros chanté est ce
Sahara inconnu et attirant et avidenioiit
recueillie par de jeunes oreilles. Emmanuel
l'aîné n'a pas quinze ans.
le Encore. encore. racontez père!. •
Victor Largeau raconte comme il écrit,
simplement, dans une langue limpide et
animée. Les ailes de son récit l'emportent
vers Touggourt, il vit à haute voix son rêve
qu'il n'a pas pu réaliser : la jonction de
notre Colonie d'Algérie avec le Sénégal et
le Soudan. Victor Largeau ne «aura jamais
combien ses efforts acharné- infrin tnruv
dans le présent doivent porter de fruits dans
l'avenir.
« Racontez encore, pfre' Moments in-
comparables qui marquent 'e jeu d'une des-
tinée humainement préparée. Le fils ,,'in-
corpore l'œuvre paternelle, voilà pourquoi
cette cruvre pré-, nte une admirable unité
toute entière consacrée à la terre d'Afrique.
C'est sur les genoux de l'explorateur aha-
rien que s'est formé le générnl Emmanuel
T.ar('au, organisateur et pacificateur de la
Colonie du Tchad.
C'est à dessein, qu'entre tant de page*
glorieuses, j'ai choi-i « »̃> simule mais -i t'é-
.j
LE NUMERO : 80 CENTIMES
JEUDI SOIH, ;» JUILLET 1928.
40URNALJUOTIDIEN
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14, m m MHR-iÛMr
PARIS on
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Les Annales Coloniales
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France et
Colonies 120 » 65 » 35 »
Etranger.. 180 » 1001 60 »
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UNE GRANDE JOURNÉE PARLEMENTAIRE
« Rappeler quelques-unes des grandes jour-
nées parlementaires de la période qui s'étend
de 1671 à 1900, c' est essayer de saisir dans
- leurs moments culminants et de rappeler, en
une série de tableaux aussi condensés que pos-
sible, les événements les plus notables de la
fin du XIXO siècle. » Ainsi commence l'avant-
propos du nouveau livre de Louis-Lucien Hu-
bert : « Les Grandes Journées Parlemen-
taires », livre qui apprendra bien des choses
aux jeunes hommes de notre époque et qui
fera revivre, dans les mémoires des anciens,
une foule de souvenirs que le temps a affai-
blis sinon effacés.
La journée du 30 mars 1883, qui a vu la
chute injuste et brutale du grand colonial
Jules Ferry est, comme les autres, retracée
de main de maître. Si c'est à ce chapitre que
je m'arrête, les coloniaux sauront bien pour-
quoi. Il est à la (ois le tableau saisissant
d'une journée parlementaire inoubliable et une
téparation nouvelle de l'erreur, de l'iniquité
commise ce jour-là. Comment et pourquoi elle
a été ccmmise, Louis-Lucien Hubert l'expli-
que avec cette clarté qu'il apporte dans tout
ce qu'il écrit, et il n'hésite pas à remonter,
par delà les causes occasionnelles, aux causes
premières dont la principale était l' oscillation
inquiète de l'âme française entre deux senti-
ments : celui que l'expansion coloniale était
une sorte de revanche de la défaite infligée
par 1. Allemagne. celui que la vraie revanche
de la défaite était retardée, sinon compromise,
par l' expansioS coloniale.
Les gens de mon âge se souviennent de la
lournée du 30 mars 1885. Quatre ans aupa-
lavant, le Vosgien tenace et clairvoyant avait
mené à bien l'occupation de la Tunisie : il en
avait été récompensé par des critiques impi-
toyables. A présent, il poursuivait l' occupa-
tion du Tonkin. Depuis 1883. nous avions
entrepris contre les pirates du Delta et les
bandes de Tu-Duc une série d'opérations qui
étaient devenues une guerre contre la Chine.
Le président du Conseil gravissait un long et
douloureux calvaire : le Parlement se détour-
nait de lui peu à peu ; ceux-là même qui lui
teprochaient. dans les couloirs, de pratiquer
le système des petits paquets, mille fois plus
coûteux en hommes et en argent, qu une expé-
dition rapide, décisive et de grande envergure,
lui auraient refusé les crédits nécessaires et
n'accordaient qu'au compte-gouttes ce qu'ils
n'auraient jamais accordé en bloc ; et Jules
Ferry ne savait pas faire les couloirs ; depuis
plus de deux ans qu'il était à la présidence.
il n avait même pas tenté de désarmer les
mécontentements et d'apaiser les impatiences ;
cet homme tout d' dne pièce n'avait pas cette
souplesse dont d autres hommes d Ltat ont
fait, hors de l'hémicycle, un si heureux usage,
et que certains, d'ailleurs, ont su concilier
avec une fermeté extérieure qui savait s as-
souplir et une intransigeance de façade qui
s'adaptait à bien des accommodements. L'opi-
nion publique, qui ne demandait qu à dénon-
cer un homme peu fait pour la popularité.
accueillait avec empressement toutes les occa-
slons de protester contre une politique colo-
niale dont les succès partiels étaient entourés
de suspicion. Quand on annonça la défaite,
l'explosion se produisit.
C'était le 29 mars 1885, un dimanche. Le
bruit se répand tout à coup que nos troupes
ont été battues devant Langson : le géné-
ral de Négrier était blessé, nos soldats dé-
bordés par des troupes chinoises bien supé-
rieures en nombre fuyaient. Paris était cons-
terné, à la fois, et exaspéré : « Je ne
crois cas. déclarait Waldeck-Rousseau, que
Waterloo ait produit une panique semblable. »
Le lendemain, la Chambre siégeait, « séance
lugubre » suivant les uns, « séance abjecte »
selon les autres. Lisez Louis-Lucien Hubert,
et vous direz tout simplement : séance tragi-
que. L'intérêt tout entier est concentré autour
du héros, fier, attristé, stoïque, cachant admi-
rablement sous un calme hautain le déchire-
ment d'une âme bouleversée. On le voit, on
l'entend, on le plaint et on l' admire, à travers
ce drame si fortement ramassé, si puissamment
reconstruit par Louis-Lucien Hubert. Ferry
confirme les mauvaises nouvelles, demande un
crédit de 200 millions pour une risposte mas-
sive et immédiate, et, sentant bien que sa per-
sonne est condamnée, s' adresse dignement, élo-
quemment, à tous les Français de tous les
partis : « Nous vous déclarons que nous ne
-- considérons - nullement - le vote des crédits com-
me un vote de confiance, et que, si la politi-
que énergique à laquelle nous vous convions
est agréée par vous en principe, vous pourrez
déterminer librement, par un vote ultérieur, à
quelles mains vous entendez en confier l'exé-
cution. »
Paroles sans influences sur une assemblée
secouée par un vent de tempête. Voici Geor-
ges Clemenceau, dur, implacable, se refusant
à discuter avec des accusés de haute trahison
sur lesquels la main de la loi ne saurait tarder
à s'abattre ; Alexandre Ribot, dont Louis-Lu-
cien Hubert nous présente un portrait où je
reconnais sa manière habituelle mais où ie
crois deviner que les conseils - de mon excel-
lent collègue et ami Lucien Hubert ne lui ont
pas fait défaut, Ribot non moins implacable
quoique avec moins de véhémence, mais plus
dangereux, sans aucun doute, pour un Gouvei-
nement qu'il condamnait par une dialectique
serrée et qui ne laissait aucun argument inu-
tilisé. Il propose un ordre du jour « blimant
tes fautes commises et regrettant de n'avoir
pas connu jusqu' ici toute la vérité ».
L'autre, Jules Ferry, le plus grand de tous,
incontestablement, dans - le - drame qui se -- dé-
roule, 1 accusé auquel ses accusateurs ne per-
mettent même pas un rictus de dédain : « On
ne rit pas au Tonkin! Il faut que la France
sache que vous venez de rire ! », mais qui
dépasse tous ceux qui le traquent et qui aboient
contre sa politique ou contre son portefeuîTTe,
demande sans se faite aucune illusfcm^ la prio-
rité pour le wte des crédits : 306 *oii CMflvt
149 le mettent en miimil* ; il im porter M
démission au président de la République ; il
ira en quittant le Palais-Bourbon par une porte
dérobée parce que la foule, massée devant la
Chambre, hurle des cris de haine et de mort ;
il ira pendant que des députés proposeront sa
mise en accusation sans que la Chambre ose
commettre cette suprême lâcheté envers le
grand vaincu.
Mais il y a un épilogue à ce drame, et le
héros en sort singulièrement grandi. Au len-
demain de sa chute, on apprend que les inci-
dents de Langson ont été fort exagérés, que
la situation n' est nullement compromise, que
la Chine, prétendue victorieuse, nous demande
une paix aussi rapide que possible et qu'elle
est prête à nous donner satisfaction. Jules
Ferry n'aurait qu'à ouvrir la bouche pour con-
fondre ses accusateurs. Mais il estime que ce
serait nuire à la marche des négociations, et il
continue à voir déferler à ses pieds le flot des
calomnies et des injures, impassible, attendant
le jugement de l'histoire. Le 4 avril, la vérité
est connue ; les préliminaires sont signés ; en
juin, notre protectorat sur l'Annam et le
Tonkin était solennellement reconnu. Et, mal-
gré tout, Ferry restera frappé d'un long ostra-
cisme, qui ne se terminera qu'à la veille de
sa mort. Il avait eu raison, du moins, d'atten-
dre le jugement de l'histoire. Il ne sera pas
différent de celui que Louis-Lucien Hubert a
justifié par cet exposé d'un des drames les
plus émouvants de notre histoire parlementaire.
Et j'ai murmuré, après l'épilogue :
.lus'um et tenacem propositi virum
Non civiurn nrdor prava jubentium.
Jffmimleo Jtfouag«ujm,
Sénateur de t'ilérauti, ancien ministre
.11
Dans les trésoreries coloniales
Par décret en date du t- juillet 1928, ont
été nommés trésoriers-payeurs généraux :
A la Martinique, le général Girod, ancien
député du Doubs, ancien questeur de la
Chambre, en remplacement. de M. Bouquet,
décédé ;
A la Nouvelle-Calédonie, M. Deros, chef
de bureau à l'Administration centrale des
finances, en remplacement de M. Robert,
admis à la retraite;
De la Cochinchine, M. Jeandrau. directeur
de la police et de la Sûreté générale de
l'Indochine, en remplacement de M. Gui-
gnes, admis à la retraite.
- - 'd,_'
A la commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats s'est réunie hier, sous la
présidence de M. Taittinger, président, pour
entendre un certain nombre de vccux.concer-
nant l'Indochine, présentés par des délégués
de l'Union coloniale, du Comité du Com-
merce, de l'Agriculture et de l'Industrie cfe
l'Indochine, et du Comité d'études et de
propagande pour le Laos.
Les délégués, au nom de ces groupements,
demandèrent pour les indigènes de l'Indo-
chine une accession aux fonctions publiques
sensiblement plus large que celle dont ils
bénéficient présentement.
M. Alexandre Varenne, appuyant cette
suggestion, indiqua que, dans certaines
fonctions, tous les fonctionnaires pourraient
sans inconvénients être indigènes.
Les délégués évoquèrent ensuite le ré-
gime des concessions, devenu à leur avis
d'une sévérité excessive : les entraves sont
telles que les demandes de concessions se
font désormais de plus en plus rares.
En troisième lieu fut proposée une ré-
forme politique dont la hardiesse ne laissa
pas d'étonner les membres de la Commis-
sion. M. Taittinger, interprétant le senti-
ment général, fit observer que même des
parlementaires épris de réformes audacieu-
ses ne pouvaient qu'être surpris par celle
que les délégués proposaient. Il s'agirait,
en effet, de créer une assemblée législative
auprès du Gouvernement général de l'Indo-
chine. Le Gouverneur général, disposant
d'une autorité très forte, pourrait d'autant
mieux prendre des initiatives qu'il parta-
gerait ses lourdes responsabilités avec une
assemblée.
Enfin, les délégués souhaitèrent qu'un
grand effort fût accompli pour faire cesser
l'isolement du Laos, pour améliorer dans
de vastes proportions les communications de
ce riche pays avec les autres parties de
l'Union indochinoise.
Une proposition de M. Morinaud sur la
composition des assemblées algériennes fera
l'objet d'un rapport de M. Louis Rolland.
M. Charles Lambert rapportera de son
côté les vœux présentés par l'Union Colo-
niale.
Etaient présents : MM. Béluel, Auguste
Brunet, Cravoisier, Desbons, Diagne, Gas-
parin, Goude, Graëve, Charles Lambert,
Mazerand, Nouelle, Perreau-Pradier, Pezet,
Proust, Rolland, Roux-Freissineng, de Tas-
tes, Taittinger, Thomas, Alexandre Va-
renne, de Warren.
Excusés : MM. Cuttoli, Gamard.
Dépêches de l'Indochine
-
Budget géréral
Les recettes effectuées au 30 avril 1968,
au titre des trois premiers titres du budget
général ont atteint au total : 27.880.3\0 pias-
tres, 56 cents, savoir :
1° Douanes et récies : 24.331.SOI pias-
tres, soit une moins-value de 445.465 fr. 67
sur le montant des douzièmes échus des
évaluations budgétaires ;
2° Enregistrement, Domaines, Timbres :
2.334.735 piastres 25 soit une moins-valve
de 285.264 piastres 75.
30 Exploitations industrielles : 1.914.404
piastres 31, soit une plus-value de 20.787
piastres 65.
Les recettes effectuées aux douanes el
régies depuis le t. janvier accusent une
augmentation de 318.995 piastres sur ses
recettes de la même période 1967.
, (Intiapaeifl)
ENQUÊTES COLONIALES
.t.
M. L.-O Frossard, député S.F.
I. O. de la Martini oue, a été afii.
tbrisê par son groupe à déposer unè
proposition de résolution tendant à la nomi-
nation d'une commission d'enquête sur l'exer-
cice du Suffrage universel aux Colonies. Il
l'a autorisé, en outre, à déposer une demande
d'interpellatioll sur la politique colonitle
et en particulier sur le recrutement de la ma-
gistrature aux Colonies.
le comprends fort bien les motifs qui ont
déterminé le sympathique représentant des
Antilles à faire ces deux manifestations.
Plus que lui, je regrette certains tours 'de
passe-passe qui ont, depuis toujours, discré-
dité un certain nombre d'élections coloniales.
Comme lui, je regrette qu'il puisse comp-
ter parmi ses collègues coloniaux un ou deux
représentants dont le suffrage universel n'a
probablement pas voulu Venvoi au Palais-
Bourbon.
Comme lui, comme tout le motlde, je
souhaite que les élections coloniales se pas-
sent avec la plus grande correction et que
la majorité des citoyens ait droit à l'élu, que
la minorité ait droit à s'organiser pour le
succès en vue des élections suivantes el ne
prévienne pas les événements futurs, pos-
sibles ou non.
Comme M. L.-O, Frossard, comme tout
le monde, je déplore que des magistrats He
carrière ou d'occasion aient jeté trop facile-
ment, à des points très opposés des deux llé-
misphères, le poids de l'autorité, je dirai
plus, de leur pouvoir discrétiotmaire, pour
influencer ici, pour déterminer là, des résul-
tats plus ou moins péniblement proclamés.
Mais là où je ne suis pas d'accord avec
M. L.-O. Frossard, c'est quand il demande
la nomination d'une nouvelle commission
pour se livrer à des investigations d'ordre
administratif ou judiciaire.
M. l.-O.' Fros;ard est un trop vieux rou-
tier du journalisme et dit Parlement, où il
siégea longtemps dans les tribunes a1Jal1t' de
venir s'asseoir dans l'hémicycle, pour ne pas
savoir que les députés anfiols comme nou-
veaux - - sont déjà las des multiples com-
missions qu'ils sont invités à élire avec une
cadence qui ne se ralentit guère depuis trois
semaines.
Le mieux serait sans doute de demander
et d'obtenir les pouvoirs d'enquête pour la
Commission de l'Algérie, des Colonies et
des Protectorats.
Tous les représentants des colonies qui
s'intéressent à nos Frances lointaines ont
réussi à y siéger,, en dehors de M. Gratien
Candace, qui avait l'habitude d'être envoyé
à la Commission des Finances et y suivait
attentivement les questions coloniales, et de
M. Eugène Lautier qui, depuis 1924, plane
dans les conseils occultes des gouvernements
et dans les hautes sphères de la Commission
des Affaires Etrangères.
En Otltre, les pouvoirs d'enquête de la
Commission de VAlgérie, des Colonies et
des Protectorats ne devraient pas se borner
à vérifier les maquignonnages électoraux pé-
rimés ou à réclamer des sanctions contre les
magistrats coupables de forfaiture.
Elle a un autre rôle à jouer, celui-et net-
tement constructif. Elle pourrait, en délé-
guant quelques-uns de ses membres en
A.O.F., en A.E.F., à Madagascar, en Indo-
chine et aussi à la Réunion, aux Antilles cf
dans la France d'Océanie, faire une œuvre
extrêmement utile. A côté des compétences
expérimentales des parlementaires coloniaux,
qui connaissent leur colonie et souvent cer-
taines autres encore, les députés métropoli-
tains apporteraient des suggestions pour ta
mise en valeur de nos colonies, pour ren-
seignement professionnel à donner aux indi-
gèlles, pour les méthodes d'assistance médi-
cale et d'hygiène à y instaurer : elles seraient
sûrement écoutées, au Parlement dàbord. rue
Oudinot ensuite, et marqueraient ainsi une
collaboration si nécessaire et chaque jour
plus étroite entre le minisûre des Colonies
et la plus grande France.
Les pouvoirs d'enquête donnés à la Com-
mission des Colonies compléteraient très
heureusement les invitations chaque année
renouvelées à la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats par les ré-
sidents généraux de France à Tunis et à
Rabat et aussi par le gouverneur général de
l'Algérie.
Si mes vaux sont réalisés, on pourra en
registrer pour la Commission des Colonies
de la Chambre un bon départ.
JVfarrel Ruerfpf.
.1.
Le voyage à Saltan do Maroc
C'est à bord du Maréchal-Lyautey que le
Sultan s'embarquera pour venir à Marseille.
Il y a une dizaine de jours, le Sultan, se
trouvant à Casablanca, s'est rendu à bord
du paquebot, oui faisait escale, et a visité
les appartements qu'on doit lui réserver.
Les honneurs du bord lui ont été faits par
le commandant Mitrecey.
Le Sultan s'embarquera samedi 7 courant
en compagnie de deux fonctionnaires de là
Résidence. Ainsi que nous l'avons annoncé,
son voyage n'a aucun caractère officiel.
S. M. chérifienne vient simplement passer
l'été - dans les Pyrénées, où il trouvera la
fraîcheur qui manque au Maroc. En raison
du caractère privé de ce voyage, il n'y aura
pas à Marseille de réception officielle. Tou-
tefois, à l'arrivée, le Sultan sera salué par
les autorités locales et par M. Nacivet, di-
recteur de l'Office du Maroc.
Les laines de l'Afrique du Nord
La vente du 10 juillet de la Halle aux IAines
de Paris, que nous avion annoncée, est remise
au 19 juillet pour cause de vente à Roubaix-
Tourcoing.
CONFERENCE NORD-AFRICAINE
A leur anivée à Rabat, M. Duchêne, re-
présentant de l'Afrique occidentale ; M. Lu-
cien .Saint, Résident Général en Tunisie, et
le Gouverneur Général de l'Algérie, M. Bor-
des, ont été reçus par M. Steeg et les hauts
fonctionnaires de la Résidence Générale.
La ville a pris un air de fête. La journée
est torride ; un biroco brûlant souflfe depuis
quarante-huit heures.
M. Steeg, accompagné du général Vidalon,
entouré des hautb fonctionnaires civils et mili-
taires, s' est rendu à la gare souterraine de
Rabat, où est arrivé à 17 h. 30 le train spécial
amenant de Fez où avait eu lieu mardi soir
une splendide réception officielle suivie d'un
banquet, M. Bordes, M. Saint et les déléga-
tions tunisienne et al aérienne.
Le cortège a passé sur le front des troupes
massées avenue Dar-ELLMaghzen, qui ont
rendu les honneurs, puis s' est dirigé vers le
palais de la Résidence, où le grand-vizir, les
ministres de la cour chérifienne, les directeurs
généraux et la délégation de l'Afrique Occi-
dentale française ont été présentés à MM.
Saint et Bordes.
Les membres des délégations ont visité les
aménagements spéciaux créés à la Résidence
pour la conférence, notamment les bureaux de
la presse, organisés d'une façon particulière-
ment pratique.
Le Résident Général de France en Tunisie,
le Gouverneur Général dei" Algérie et Mme
Bordes sont les hôtes de M. Steeg à la villa
résidentielle.
M. Steeg a ouvert la 5" Conférence Nord-
Africaine, hier matin, en prononçant un très
éloquent discours. Le Résident Général au
Maroc déclara notamment :
A u début de cette cinquième conférence, je
vous adresse mes vœux d'amicale bienvenue.
Ces conférences sont l'aboutissement normal de
notre action en Algérie, Tunisie et Maroc, et,
au cours de celles-ci, nous pouvons pressentir
les vastes initiatives et les lourdes responsabi-
lités qui nous incombent.
Chaque jour nous ouvre des perspectives
nouvelles sur les destinées de ce pays. Qu'était
l'Afrique du Nord il y a un siècle ? Une
ruine somptueuse assurément, mais une ruine.
Aujourd'hui, les trois régions qui bordent les
rivages historiques où la France, voici un siè-
cle, planta son drapeau victorieux, marchent
ensemble irrésistiblement vers le même avenir
de paix et de prospérité. Ainsi, de part et
d'autre de la Méditerranée grandissent deux
Frances : l'une épanouie dam sa maturité, et
l'autre impétueuse dans sa jeune croissance. Il
reste à rapprocher et à enchevêtrer les intérêts
du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie et
à créer une vie propre à l'Afrique du Nord,
et dans nos réunions annuelles nous ne perdons
jamais de vue cette fin essentielle.
Aux côtés de ses grands voisins algérien et
tunisien, le Maroc aspire à distinguer les élé-
ments propres de sa structure et de sa vocation
économique, afin de déterminer son rôle propre
dont l'évolution de VAfrique du Nord.
Pour l'instant, c'est à la liaison douanière,
ferroviaire, télégraphique et sanitaire de nos
trois départements que se consacrent nos ef-
forts ; mais déjà, dépassant ce domaine, une
rubrique nouvelle figure à votre ordre du jour :
les questions sahariennes.
De l'Algérie inculte, la France a fait un
jardin, puis elle a relevé les ruines de Car-
thage, ses ports et ses vergers. La voici res-
suscitant la Mauritanie et les prospérités légen-
daires de l'Atlantide. Elle n est pas satisfaite
et s'élance à la conquête du désert. Nous
n'avons pas conquis, nous avons créé t; nous
n'aoons pas asservi, nous avons émancipé.
M. Steeg fit ensuite un tableau fort érudit
de l'Afrique du Nord il y a un siècle et de
son évolution iusqu à ce jour. Il rendit hom-
mage à la va l eur des hommes de France et
à la bonne harmonie régnant avec les indi-
gènes et déclara que de part et d'autre de la
Méditerranée grandissent deux Frances dont il
faut conjuguer harmonieusement le dévelop-
pement.
Vint ensuite le .discours de M. Lucien Saint
dont voici les principaux passages :
Nos rétmions périodiques datent déjà de
1923. Inaugurées en Algérie sous l'impulsion
féconde de M. S'eeg, elles ont commencé à
fournir à l'œuvre fatalement lente des cons-
tructions administratives l'apport de matériaux
dont l'avenir mesurera sans doute la solidité.
C'est l'esprit d'union qui inspire nos initia-
tives, c'est notre autorité qui doit en assurer
le succès. En rassemblant les caractéristiques
propres à nos régions, en rapprochant nos ob-
servations particulières, en confrontant nos mé-
thodes, en apportant le témoignage sur la oie
locale de nos administrés, nous n'avons pas de
peine à donner satisfaction aux oceux soumis
à notre examen, autant que le comportent les
possibilités morales et matérielles. Hardiment
orientés du même côté, nous hâterons mieux la
lenteur naturelle des choses.
De graves questions sollicitent notre examen.
Au premier plan, je placerai, après le pro-
blème de la défense nationale et l'organisation
éventuelle de la mobilisation agricole, les
questions douanières et économiques dans nos
relations respectives et dans nos rapports avec
la métropole.
Sans doute, les divergences économiques
sont plus difficiles à accorder que les questions
politiques, parce que les questions d'intérêt
sont toujours plus persistantes que les cortflits
d'idées. Mais les intérêts les plus contradic-
toires se fondent toujours quand s'exerce an
effort mutuel de transaction. Le règlement
amiable de nos difficultés sera tf autœrl plus
aisé que si nous poursuivons parfois des fins
particulières et différentes, nous n'en sommes
pas inoins, au même titre, les mandataires de
la France, dont nous recherchons tom, égale-
ment, le profit moral. Enfinf m regard des
producteurs métropolitains, nos WpèwWwu ne
peuvent que gagner a s'unir pow les justes
concessions à obtenir.
Notre attention doit surtout s'attacher à ré-
soudre les problèmes agricol es et commerciaux
sur lesque ls l'entente sera facile.
La toute récente exposition agricole de Tu-
nis, qui a été un beau succès a outillage mé-
canique, a démontré à quel point nos protégés
s'intéreuent à tout ce qui facilite et augmente
le rendement du sol. Je crois avoir été bon
prophète, il p a trois am, lorsque j'exprimais
la foi que nos régions dépasseraient la mer-
veilleuse prospérité de l'antique proconsulaire.
Cette année surtout, particulièrement fé-
conde en richesses agricoles, nous rapproche
davantage du but à atteindre. Et le soleil qui
déborde la blancheur de nos terrasses a fait
jaunir la riche moisson des colons dont les
fermes confortables jalonnent l'étendue im-
mense d'un sol naguère inculte.
Mais il ne suffit pas d'assurer le progrès
agricole par des outillages perfectionnés dont
l'effort industriel a pu réduire la complexité.
Il ne suffit pas que la vaillance obstinée de
nos laboureurs dissipe tous les désenchante-
ments du mirage ou dompte toutes les rigueurs
d'un climat sans mesure. Il faut une politique
qui permette d'écouler les produits, et qui con-
cilie à la fois, par une expansion suffisante,
les intérêts supérieurs de la métropole et de
l'Afrique du Nord, pour le plus grand profit
du peuplement français. Stimuler l'échange
des richesses non seulement par des conces-
sions douanières, mais par un sage dévelop-
pement des moyens de communication et par
l'utilisation de toutes les forces naturelles, c'est
là un point essentiel de notre programme où
figurent des vœux importants relatifs aux tra-
vaux publics. Il ne suffit plus aujourd'hui de
ramener aux magnifiques voies dallées de
l'Antiquité les maigres pistes de terres foulées
au hasard des caravanes. Les exigences mo-
dernes de la vitesse et du confort veulent que
le voyageur, homme d'affaires, marchand,
agriculteur ou touriste, passe partout où la va-
peur ou l'essence peuvent le conduire.
Enfin, il vous semblera surtout nécessaire
que notre effort commun poursuive méthodi-
quement et sans ostentation l'amélioration des
lois d'assistance sociale et d'hygiène.
Ainsi, les grands courants de la maladie et
de la souffrance seront brisés par l'effort admi-
nistratif, comme a fété chassé le spectre de la
famine. Mais si dans le domaine spéculatif nos
protégés étaient tous préparés par une brillante
hérédité de l'esprit à a assimiler les idées mo-
dernes, ils ne montrent, au contraire, sur le
terrain pratique de la prévoyance et de l'hy-
giène, aucune aptitude instinctive. aucune im-
pulsion naturelle. Ils doivent être guidés vers
des améliorations salutaires, et même contraints
aux précautions préventives dont l'intérêt leur
échappe parfois. Il faut donc nous consacrer
avec ferveur à tout ce qui peut renforcer la
lutte contre la maladie et la misère.
- - - -
Léon Bourgeois ne disait-il pas : « Nous
naissons tous débiteurs les uns des autres; nous
sommes des associés involontaires. »
Jamais parole ne fut plus vraie que depuis
la grande guerre. Et la France sent tout le
prix que peut avoir pour son influence morale
et son rayonnement dans le monde une auréole
de bonté, pour que son génie colonisateur, de
la Méditerranée au Congo, survole d'un même
élan et anime J'une même foi les peupl es les
plus dissemblables qui ne se connaissaient, il
y a à peine un siècle, que par la haine zi la
bataille.
Sur tous ces problèmes qui révéleront peut-
être des divergences, nos cœurs battent à
l'unisson du même idéal. Puisque l'empire
africain ne peut pas être une entité homogène,
ce n'est pas une tâche superflue que de s'em-
ployer à fondre dam l'harmonie de Vensemble
les dissonances inévitables.
Et s'il nous est impossible de faire accorder
certains points de détail, le seul fait d'avoir
mis à nu nos objections sera de quelque profit
pour nos conversations ultérieures.
Ainsi, nous continuerons à réveiller tout dou-
cement ces vieilles civilisations endormies de-
puis tant de siècles : c'est une de ces longues
entreprises faites de patience et de tact qui
conviennent merveilleusement à l'âme fran-
çaise.
, Et lorsque seront célébrées bientôt les fêtes
du Centenaire de la conquête de l'Algérie,
où la joie et l'orgueil feront oublier les heures
lugubres de deuil qu'elle vient de traverser,
il apparaîtra que les noms évocateurs de l'an-
cienne prospérité : Carthage, Mauritanie, Pro-
consulaire, ne sont plus que de simples termes
de comparaison pour marquer les étapes triom-
phantes de la civilisation française.
MM. Bordes, Gouverneur Général de
l'Algérie, et M. Duchêne, conseiller d Ejtat,
président de la Délégation de l'A.O.F., ont
ensuite exalté l' oeuvre coloniale de la France
dans les contrées qu'ils administrent.
Tous deux s' accordèrent à louer l'oeuvre
déjà réalisée grâce aux rencontres périodiques
des représentants de la France dans ses di-
verses terres africaines. En somme, un souve-
nir domina l'ouverture de la conférence, celui
de la conquête de l'Algérie.
Après la séance officielle d' ouverture, un
déjeuner officiel fut offert à la Résidence en
l'honneur de MM. Saint. Bordes, Duchêne
et des délégations. L'après-midi, le Sultan
Sidi Mohamed reçut en audience solennelle
le Résident Général de France en Tunisie et
le Gouverneur de l'Algérie.
Le statut de Tanger
»♦*
M. Briand a reçu, hier, M. Quinones de
Léon, ambassadeur d'Espagne à Paris, aver
lequel il s'est entretenu de la prochaine
rencontre du roi d'Espagne et de M. Dou-
mergue, qui doit avoir lieu, le 17 juillet, à
'Canfranc.
Le Ministre des Affaires étrangères de
France et l'Ambassadeur d'Espagne se sont
également entretenus de la signature immi-
nente du nouveau statut de Tanger, au su-
jet duquel l'accord est déjà intervenu entré
la France, l'Espagne, l'Italie et l'Angle-
terre, comme nous avons dit.
LE BEAU PROJET
068
A l'instar de certains ports de France, SaJ"
gon rêve depuis longtemps d'organiser en ri-
vière de gracieuses (êtes nautiques.
Ce projet est sur le point d'être réalisé.
Déjà, avec l'autorisation du Gouverneur j de
la Cochinchine et du maire de Saigon. l'A.
C.C. a réalisé officieusement un petit porf
automobile.
Le garage va être installé sur l'arroyo de
l'Avalanche, à côté des éléphants. L'endroit
est fort bien choisi.
Un petit café situé à deux pas servirait, en
y louant une ou deux chambres, de vestiaire
aux amateurs. Le pont du jardin botanique,
d'où l'on a une vue superbe sur I, Arroyo, se-
rait utilisé comme tribunes pour les fêtes nau-
tiques.
La municipalité fera construire un apponte-
ment avec cale descendante, pour permettre
au public de descendre à n'importe quel mo-
ment de la journée, quelle que soit la hauteur
des eaux. Avec le concours des Sociétés de
construction, PA.C.C. térâ élever un Hangar
et établira un service de gardiennage.
Le port nautique sera construit au bout du
boulevard Norodom, près de la pergolla fleu-
rie.
Tout semble donc concourir au prochain en-
chantement des SaïgonnaÍs qui, après les jour-
nées accablantes viendront, nombreux certai-
nement, goûter la fraîcheur reposante des jeux
sur l'eau dans un décor charmant de verdure.
-– J
A l'Académie de médecine
t..
La fièvre jaune en Afrique
Au tours de lu séance d'avant-hicr 1
l'Académie de Médecine, le professeur Mar-
choux a fait une communication sur l'épi-
démie de fièvre jaune qui sévit l'année der-
nière au Sénégal et qui comporta 19° cas
confirmés avec 153 décès, non compris 30 cas
suspects, dont 2o décès.
L'amélioratiun a été obtenue assez rapide-
ment dès qu'ont pu être appliquées avec ri-
gueur et sur une grande échelle les mesures
de dépistage précoce, protection vis-à-vi s des
"kgomyas et démoustication nlccsaircs.
Dès le milieu de novembre, les cas étaient
de plus en plus pspacés, et, en décembre,
tout était terminé, bien que la chaleur se
soit exceptionnelleinent prolongée.
D'autre part, on a signalé un cas de
tièvre jaune à Tshe-la dans la piovince de
layumhé,
Kn avril, une (unft-rence s'est réunie que
présidait le médecin inspecteur général Las-
net; elle a mis en relief la sensibilité au
virus du macarus rhesus, établi différentes
particularités d'ordre clinique ou thérapeuti-
que importantes et arrêté le, principe d'une
collaboration contre les services sanitaires
de la côte occidentale d'Afrique.
Ajoutons que lf fléau a disparu à Maladi
(Congo belge) où il avait etc signalé de
nouveau au début du mois de juin.
-----_, - -- --
La case aux livres
Q
Ecrivains coloniaux. et d'ailleurs
Par MARIE-LOUISE SICARD.
DEUX GRANDS COLONIAUX
VICTOR LARGEAU
LE GENERAL EMMANUEL LARGEAU
par A. Levieil
A la tin de l'année 1878, il y aura bien-
tôt cinquante ans, on vit passer dans les
rues de Niort, un homme de haute tailk,
vêtu d'un costume arabe qui fntrigll.L
d'abord les habitants ; on eut vite fait Je
reconnaître ses traits énergiques et régu-
liers, c'était Victor Largeau, le père, revenu
du Sahara apiès zoii troisième voyage.
Imaginez maintenant, une maison
femme, ventrue à souhait, ayant les lianes
assez larges pour abriter une famille nom-
breuse. : le père, la mère, huit l'nfant.
Nioit enveloppe .< ectte vie en vrac » de son
ambiance paisible de brave petite ville de
province française. Maison comme toutes
les maisons? famille comme toutes les fa-
milles: Non pas, voici pourquoi il est pai-
ticulièrement saisissant de nous airèter .-ut
ce seuil en 1882 et de chercher à découvrir
cette parcelle de vie héroïque si bien enfouie
dans la commune mesure bourgeoise.
Niort qui s'honore d'avoir donné le jour
à Mme de Maintenon, à Fontanes, igroie
encore, qu'à cause de cette famille Largeau,
dont le père depuis 1S70. au tetour de glo-
rieuses mais très désintéressées explora-
tions,a dù accepter la place d'inspecteur ck-
partemental de l'Asistance publique, Niort
ignore que son nom plein d'une grâce dé-
suète sera porté par la renommée à travers
l'immense aventure africaine, Négritie mys-
térieuse tant redoutée au dix-septième Siè-
cle !.
Il ne nous reste plus qu'à écouter Victor
Largeau l'explorateur, coater ses fils as-
semblés autour de la table familiale, sa vie
d'apostolat colonial déjà si féconde « qt: -
les mots d'Algérie, de Sénégal, de Soudan,
de Gabon, deviennent populaires en
France ».
Cette épopée, où le héros chanté est ce
Sahara inconnu et attirant et avidenioiit
recueillie par de jeunes oreilles. Emmanuel
l'aîné n'a pas quinze ans.
le Encore. encore. racontez père!. •
Victor Largeau raconte comme il écrit,
simplement, dans une langue limpide et
animée. Les ailes de son récit l'emportent
vers Touggourt, il vit à haute voix son rêve
qu'il n'a pas pu réaliser : la jonction de
notre Colonie d'Algérie avec le Sénégal et
le Soudan. Victor Largeau ne «aura jamais
combien ses efforts acharné- infrin tnruv
dans le présent doivent porter de fruits dans
l'avenir.
« Racontez encore, pfre' Moments in-
comparables qui marquent 'e jeu d'une des-
tinée humainement préparée. Le fils ,,'in-
corpore l'œuvre paternelle, voilà pourquoi
cette cruvre pré-, nte une admirable unité
toute entière consacrée à la terre d'Afrique.
C'est sur les genoux de l'explorateur aha-
rien que s'est formé le générnl Emmanuel
T.ar('au, organisateur et pacificateur de la
Colonie du Tchad.
C'est à dessein, qu'entre tant de page*
glorieuses, j'ai choi-i « »̃> simule mais -i t'é-
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