Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-03-15
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mars 1928 15 mars 1928
Description : 1928/03/15 (A29,N43). 1928/03/15 (A29,N43).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451226s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Les Annales Coloniales
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Le débat sur le régime douanier colonial
Le régime douanier colonial est voté par
le Sénat, après une discussion qui a bien
montré le vif intérêt que la Haute Assem-
blée prend aux questions coloniales. Inter-
prète de la Commission des colonies,
j'avais cru devoir indiquer un certain nom-
bre d'inquiétudes que faisait naître en nous
l'artkle 4 ainsi rédigé : « Les droits à l'im-
portation en tarif général et en tarif mi-
nimum, ainsi que les prohibitions d'entrée
du tarif des douanes de la métropole, sont
applicables aux produits étrangers impor-
tEs dans les colonies du premier groupe..
On sent immédiatement de (JUclie nature
étaient ces inquiétudes. Cela signifilit-il :
quand un produit étranger, en vertu d'une
convention commerciale, a en France le bé-
néfice du tarif minimum, il l'obtient du
même coup dans toutes les colonies du pre-
mier groupe ? En d'autres termes, l'arti-
cle 4 avait-il pour conséquence d'étendre à
toutes les colonies assimilées sans excep-
tion toutes les conventions commerciales si-
','Tlées par la métropole ?
Ce n'est pas moi, on voudra bien le
croire, qui avais' inventé cette interpréta-
tion. J'ai dit que c'était celle des Blnances.
Mais il m'était facile d'en montrer rapide-
ment les dangers, et quelles menaces elle
pouvait faire peser, dans tel ou tel cas par-
ticulier, soit sur les exportateurs métropo-
litains. soit sur les importateurs coloniaux.
Il m'était plus facile encore d'établir qu'elle
était manifestement contraire au principe
de la nouvelle doctrine douanière, celle qui
avait inspiré le texte soumis à notre exa-
men : variété, souplesse, flexibilité adroite
et prudente, tout cela disparaissait avec une
généralisation aussi imprudente, une uni-
foruvU- aussi dangereuse.
A (.'l.la. M. Chapsal, président de la Com-
mission des douane*, puis M. Léon Perrier,
ministre' des Colonies, ont fait des répon-
ses qui ont recueilli l'assentiment du Sénat.
Le premier. ancien ministre du Com-
merce, a tenu it préciser quelle devait être
l'interprétation de l'article 4, et quelle était
en réalité la pratique. Quand la France,
a-t-il (lklaré, négocie une convention com-
merciale, c'est pour la métropole. Si elle a
l'intention d'y associer des colonies (par une
disposition particulière, a ajouté le minis-
tre), elle convoque aux négociations les re-
présentants autorisés et qualifiés de ces colo-
nies, elle recueille leur opinion, elle écoute
leurs desiderata, et ce n est qu'après cette
langue consultation à trois (représentants de
la métropole, des colonies, de l'étranger)
que les décisions sont prises. Je ne pou-
vais, pour ma part, qu'approuver pareille
procédure. On m'affirmait qu'elle était tou-
jours suivie, j'aimais à le croire, et, en tout
cas, il me suffisait qu'on me promît qu'elle
serait appliquée désormais, pour mettre un
terme à mes appréhensions.
M. Chapsal citait 1 exemple dir traité
franco-allemnnd, lequel s'applique à nos co-
lonies (partiellement, a rectifié le ministre).
Le ministre a commencé à accumuler tous
les renseignements demandés aux colonies
intéressées : « C'est le dernier exemple vi-
vant que nous ayons j,, a déclaré M. le pré-
sident de la Commission des douanes : j'en
ai conclu que ce n'était pas le premier et
qu'il y en aurait d'autres après lui.
Mais ce qui devait surtout dissiper nos
inquiétudes, c'était la déclaration suivante,
cette, catégorique :
« Les colonies qui n'ont pas été visées
(dans une convention commerciale) doivent
tester en dehors du traité, qui ne peut leur
être appliqué. Kn ces matières, les colonies
ne sont soumises à une convention que lors-
qu'une disposition l'indique expressément.
Il n'y a pas de généralisation possible. Rien
dans notre législation ne permet d'appliquer
d'office à une colonie telle ou telle conven-
tion. »
Voilà qui levait tous les doutes. Le mi-
nistre des Colonies s'est prononcé à son
tour. Il était, disait-il, en parfait accord
avec M. Chapsal et avec son collègue du
Commerce pour affirmer que les accords
commerciaux ne s'appliquent pas « automa-
tiquement » aux colonies. « Il faut, pour
qu un accord -- commercial puisse être appli-
qué dans notre domaine colonial, qu une
disposition particulière de cet accord le sti-
pule. » C'est bien ce que nous voulions
qu'on nous dît, c'est bien la théorie qui est
la nôtre et que nous dédirions voir confirmée
par le ministre des Colonies. Kilo rendait
inutile tout amendement tte ce genre : « une
convention commerciale n'est applicable aux
colonies que si elles sont expressément dési-
gnées dans la convention elle-même. -
C'était la condamnation définitive, absoluc,
de la doctrine en vertu de laquelle les tarifs
accordés par un traité à une nation étran-
gère étaient ipso facto accordés par les colo-
nies du premier groupe.
Il me semble, à moi, que c'était aussi
autre chose. Parmi ces a représentants » des
colonies convoqués pour faire entendre leur
voix avant la signature d'une convention
commerciale, le premier, le plus autorisé
n'est-il pas M. le ministre des Colonies ?
J'avais indiqué, sans y mettre aucune - insis-
tance, que, par suite du manque d inter-
pénétration entre les divers ministères, il
était arrivé autrefois que le ministre de la
rue de Grenelle ignorait complètement son
collègue de la rue Oudinot. Il n'en est plus
ainsi, il n'en sera jamais plus ainsi : telle
est la conclusion qui se dégage de ce débat.
Elle n'est pas sans importance.
Il y a quelques jours, un de nos confrè-
res du matin publiait un article peu bien-
veillant sur notre administration coloniale.
On y lisait : « Nos colonies végètent vaille-
que vaille. - Une Louis-quinzième indiffé-
rence (lie) préside, rue Oudinot, à leurs des-
tmees. * Expression fort contestable, idée
plus contestable encore. Sans doute, pen-
dant trop longtemps, l'hôte de la rue Oudi-
not a été oonsidété comme un parent pau-
vre, dont l'opinion était tout à fait secon-
daire, et qu'on ne songeait pas à faire sor-
tir de sa lointaine résidence quand il était
question de mesures 'qui intéressaient non
seulement le commerce - et l'industrie de l,
France, mais ceux de la France coloniale.
Les temps sont changés. Tous ceux qui ont
à cœur le salut économique du pays sont
désormais habitués à ne plus séparer la mé-
tropole de ses provinces d'outre-mer. Le mi-
nistère de la rue Oudinot devient peu à peu
un granfl ministère. La discussion sur le
nouveau régime douanier colonial a permis
une fois de plus de s'en rendre compte : nos
collègues du Sénat ont tenu à marquer qu'ils
n'étaient pas les derniers à s'en apercevoir.
Mario
Sénateur de VHérault, ancien ministre
Vice-pré rident de la Commission
sénatoriale du Colome..
BROUSSES
* BROUTILLES
.et
L'éternel féminin
Nang-Sao-Baen. danseuse siamoise, avait
fait. par la grace de ses dix-huit printemps, la
conquête du roi du Cambodge. Le roi en fit
sa reine, une reine qui, très vite, se montra
digne de sa nouvelle profession. Mais autant
elle fut fidèle à ses hauts devoirs, autant elle
tut rebelle à son souverain lorsqu'il prétendit
lui faire couper ses cheveux qu' elle avait fort
longs et soyeux.
Il advint pourtant que l' on créma en grande
pompe le corps du roi Sisowath et qu'à cette
occasion toutes ces dames de la cour firent
raser leur crâne, comme il se doit, d'après un
usage quasi-sacré.
Alors, Nang-Sao-Baen sacrifia sans hésiter
sa chevelure de Mélisande asiatique et exhiba
une boule de billard pieuse et soumise, mais
oui n'en pensait pas moÍu. L'essentiel était
d' avoir déaobéi à l'époux et de n'avoir ac-
cordé qu'aux dieux ce qu' on lui avait obstiné-
ment refusé.
A udien
A la commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
00
Les membres de la Commission de l'Algé-
rie, des Colonies et des Protectorats, réunis
hier au nombre de quatre, dont MM. Fon-
tanier et Nouellc, ont exprimé au sujet d'un
éventuel crédit de 40 millions pour la célé-
bration du centenaire de l'Algérie, le regret
de ne point encore posséder de documents
leur permettant d'apprécier la nécessité
d'une somme de cette importance.
LE nOUVEAU conSUL DE liais
Un envoyé du Duce qui tombe mal
M. Mussolini décidément, répond d'étrange
façon aux avances de la France. Ne vient-il
pas de nommer Consul à Tunis ce M. Pe-
drazzi qui n' est autre que le bouillant rédac-
teur nationaliste de la Gazetta del Popolo qui
réclamait naguère avec quelle ardeur sur-
fasciste l annexion de la Tunisie et de la
Corse, indispensable à la grandeur de 1 Italie 1
Le geste de M. Mussolini, dans la circons-
tance, est sinon une audacieuse provocation,
du moins une incorrection très grave vis-à-vis
de la - France. ---- -- -
Attitude nouvelle ? Que non. Cinq années
durant, les efforts courtois et pacifiques de la
France n' ont été payés, au delà des Alpes,
que de cette monnaie.
Non seulement fascistes et antifascistes ita-
liens par trop agités ont pris la France pour
champ clos, mais encore une propagande né-
faste et rigoureusement indésirable a été orga-
nisée parmi les Français.
En ce qui concerne la Tunisie, les menées
fascistes ont failli maintes fois mettre le dé-
sordre dans les rues. Et nous n'avons dû qu'à
l'habile et vigilante autorité de M. Lucien
Saint, ce grand Français, la pacification des
esprits, même les plus italianisés.
u Il est du plus haut intérêt, écrivait ré-
cemment le Giomale d'italia, d'avoir à l'étran-
r des représentants actifs, jeunes, dont
expérience se soit formée par l'action, par
la propagande. »
C'est cette manière de voir, sans doute, qui
nous a valu le nouveau Consul de Tunis.
La Tunisie possède une des plus fortes co-
lonies d'Italiens. La nomination de M. Pe.
drazzi dont « l'expérience » s' est « formée
par l'action » et « par la propagande », est
pour le moins regrettable.
Mais pour inélégante qu'elle soit, après
que le maréchal Pétain a été envoyé
à Rome saluer la dépouille du maréchal Diaz,
au moment où l'on parle tant de ce rappro-
chement franco-italien, à Rome comme au
- Quai.d'Orsav, la présence de M. Pedrazzi à
Tunis apparaît comme plus qu inamicale.
Dangereuse > Non. Notre vieux proverbe
français assure que « charbonnier est maître
dans sa maison ».
M. Lucien Saint est le chef de notre Man-
che maison tunisienne. Et c'est un charbonnier
de taille. >
La Fraite M EiYHt
l' ,
L'empreinte française a été mm*
guee d'une façon indélébile .;,II
Egypte. De Port-Saïd à Sues,
4.Obo navires' fassent far le canal creuse par
un Français. A Alexandrie, ce sont des in.
génieurs français qui ont reconstitué le port
fameux de tHeftartade de l'tolémée, Fran-
fais, les services du gaz des grandes villes
d'Egypte. Français les tramways d'Alexan-
drie. Français, les fremiers travaux d'irri-
gation réalisés par le barrage à Ventrée du
Delta. Françaises les industries du sucre et
du sel. Jusqu'à ces derniers ternes la France
tenait la première place dans le mouvement
commercial. Si elle s'est laissée dépasser par
fltalie, ce n'est que de bien peu.
Dans le domaine intellecttyl, la France
continue à occuper incontestablement le pre-
mier plan. Après quarante-cinq ans d'occu-
pation anglaise, l'Egypte continue à penser
et à parler français. Jusqu'en 1892, une
seule langue européenne est enseignée dans
les écoles du pays sur le même pied que
l'arabe: c'est le français. Peu à feu la pres-
sion anglaise se fait sentir, et dans rensei-
gnement primaire spécialement le français
cesse d'être employé dans les écoles offi-
cielles.
Les Egyptiens résistent d'ailleurs () l'at-
taque. La culture française se réfugie dans
les écoles libres. La constance dans la résis-
tance a été si complète qu'à l'heure présente
le Journal Officiel du Caire est publié en
français. 15 journaux et une quarantaine de
périodiques paraissent en français contre
deux quotidiens anglais. On plaide en fran-
çais. Ou juge en français. Les conseils du
gouvernement fux-mhllfs délibèrent
en langue française.
Cet état de choses paraîtra moins surpre-
nant si on sait que depuis vingt ails les écoles
françaises ont vu doubler le nombre de leurs
élèves.
L :» statistiques du (J"ai d'Orsay pour
l'année 1926-1927 relèvent dans le district
dit Caire 62 écoles avec plus de 22.000 élè-
ves; dans celui d'Alexandrie. 27 écoles avec
11.000 élèves; dans celui de PMt-Saïd. 9
écoles avec près de 2.000 élèves. Au total,
98 écoles avec• environ 35.000 élèves. En
1904, quand le français a été chassé des
-*Iaf, il )t' y cii ai,ait
établissements de l'Etat, il n'y en avait
que 15.000.
On doit ajouter à ces chiffres les établis-
sements de l'Alliance Israélite Universelle
et les communautés grecques, où plus de
20.000 enfants apprennent la langue fran-
çaise. Une école de Droit, fondée en 1891
par les Frères de la Doctrine chrétienne,
comptait 500 étudiants. Elle a été le ber-
ceau de l'Université égyptienne créée en
1925. Dans les écoles gouvernementales
elles-mêmes, d'ailleurs, 'lt' français a fait
sa réapparition depuis la réforme de l'etlsri-
gnement. décidée il y a trois ans sur l'ini-
tiative du roi Fuad.
C'est le roi lui-même qui a ressuscité la
Société de Géographie d'Egypte, fondée en
1875 par le Khédive Ismaïl. C'est lui encore
qui a institué la Société d'Economie politi-
que, de statistique et de législation, l'ins-
titut d'hydrobiologie, l'Association interna-
tionale d'assistance publique. Ce monarque
éclairé, de culture latine, achemine ainsi son
pays vers la position qu'il doit occuper dans
la grande famille des nations méditerra-
lléamt's,
Dans cet ordre d'idées, il peut compter
sur le concours de la France, qui n'oublie
pas que l'Egypte est une de ses pins belles
conquêtes morales. Le réveil de la rhri/isa-
tion de IcI terre des Pharaons ne peut qu'être
sensible au cœur des descendants des Gallo-
Roma-ills.
Tout en continuant de déclarer que
l'Egypte est libre, la Grande-Bretagne se
réserve pourtant de diriger les affaires exté-
rieures du pays. Elle interdit à son a alliée »
de signer aucun traité politique sans son
assentiment. Elle maintient son commande-
ment militaire et ses trou pes pour assurer
ses communications avec la liante-Egypte et
le Soudan.
Les nationalistes égyptiens s'agitent à
nouveau, Ils demandent le remplacement du
Sirdar anglais, jusqu'ici chargé du CMllmall-
dement en chef de l'armée nationale, par un
officier ghlhlll égyptien, et le retrait des
troupes anglaises du Caire et d'Alexandrie.
I.a situation redevient critique, l'agita-
tion redouble.
Mais l'Angleterre ne cédera pas. hlle se
rappelle ce qu'écrivait M. de Ere remet :
CI L'Egypte est le carrefour dit vieux monde,
le point de jonction entre l'Europe, 1.4sie
et l'Afrique, le chemin qui termet de péné-
trer dans toutes les possessions d'Extrême-
Orient. Qui en est le maître est maître, en
grande partie, de la Méditerrance. »
La Grande-Bretagne dispose de la force. *
¡" Rgyptc: n'est pas prête, sans doute, d'ob-
tenir l'autonomie de sa royauté, mais elle
peut, par la sagesse et la patience, s'ache-
miner peu à peu vers une royauté indépen-
dante, en collaboration pacifique avec l'An-
gleterre.
La politique internationale, qui soulève
actuellement tant de difficiles problèmes,
subira sans doute dans l'avenir de grands
changements. La collaboration de la France,
puissance méditerranéenne des rives nord et
sud de cette mer, avec l'Egypte, puissance
méditerranéenne orientale. peut être appe-
lée à jouer un rôle insoupçonné dans l'équi-
libre ultérieur de l'Europe méridionale et
de la rive africaine de la Méditerranée. Ni
l'Egypte ni la France ne l'oublieront.
Cil. *>eM*rref
Sénateur du Nord.
L'Aviation Celemik
.: CuablaDca-T
Par suite d'une panne, l'avion postal ve-
nant de Casablanca a atteiri avant-hier sur
la plage de Argclès-eur-Mer, sans incident.
Le public retira de l'avion, qui aurait été
atteint par les vagues, le courrier et les
colis qui ont été acheminés par auto sur
Perpignan.
France-Amérique du Sud
Le premier avion postal assurant le cour-
rier Amérique du Sud-France cet arrivé à
Paris hier.
Le courrier apportait 17 kilos de poste ;
il était destiné à la Suède, la Norvège, la
Hussic, l'Autriche, l'Angleterre et la France.
Parti de Toulouse hier matin à 5 h. 50 il
uvait fait escale à Bordeaux, d'où, à 8 h. 20,
il reprenait la direction de Paris.
Lu forte brume qui régnait hier matin sur
la région parisienne l'empêchait d'atteindre
le Bourget, et le pilote Dubourdieu devait se
poser à Orly à 12 b. 25.
Aussitôt, Je courrier postal a été dirigé
sur le bureau central de la gare du Nord.
Paris-Le -- Cap
Le mauvais temps qui bloquuit à Mula-
ga l'avion-cinéma ayant fait trêve, les avia-
teura Mauler, Baiid et Cohendy ont pu
reprendre leur voyage vers le Sud.
Partis de Malaga, les aviateurs sont arri-
vés le la mars à 14 heures à Casablanca où
ils font étape.
Bruxelles-Congo
- L'avion Prinersse.Astrid, du lieutenant
Thieffry, dont 1rs ailes (.t. les réservoirs sup-
plémentaires avaient été démontés sur le
terrain même de son atterrissage forcé à
Homedemie, a été ramené hier à l'aéro-
drome dEvere.
L'appareil va être examiné par des ingé-
nieurs.
A la salle de la Société de Géographie de
Paris, boulevard Suiiil-ticrmain, sous la
j.'n'sidi'iue du inan'chal Lyuutey, en prés^n-
1'" de M .de ''Jail'lier d'itestroy, ambassa-
deur de Belgique, M. E. Allard a traité
hier après-midi, la uuestion de la liaison
i• ñ 1111 c- !Ji'u.velles-f.ongo belge.
('.uiiiï'ii iiti: très documenté*', dont la con-
flnsi'iii fi:l ,p!us éivMuini'iiH' «Mail celle de« colonies fran-
çaises. pjir otaii, Coloinb-Uéchur, liuo, le
ÏVha'l. Itanjiui et Brazzaville.
Au Kenya
1 '11e aviatrice, Lndy Corberv et un
npprenti pilole se sont. 'tU{'M au Kenya.
Lu jeune avialrice (elle n'uvatt que tl
ans), reçut son brevet de pilote l'année der-
nière à l'aérodrome de Hcnlcy, près de
Londres, où elle était venue - faire son
apprentissage. EUe retourna au Kenya en
janvier dernier et s'y fit adresser un petit
avion Moth, qu'elle baptisa Miss Propa-
ganda et avec lequel elle allait faire couram-
ment ses achats à Nairob, située à 150 kilo-
mètres de la plantation de café où elle rési-
dait avec son mari.
Lundi après-midi, après avoir exécuté ]
quelques vols avec passagers, elle prit avec
elle un jeune apprenti pilote de vingt-deux
ans, M. pudley Cowic, aflq de lui donner
une leçon en double commande. L'avion te-
nait l'air depuis quelques instants lorsqu'on
le vit perdre de sa vitesse et tomber en
vrille. Ludy Curbery sauta de l'appareil et
se tua net dans ln chute. M. Cowic resta à
son siège, mais quand on accourut pour le
dégager il élait mort.
Parmi les témoins de cette scène tragi-
que se trouvait lord Carbery, dont on de-
vine la détresse. Les obsèques des deux
victimes ont eu lion avant-hier.
Angleterre-Les Indes
A la Chambre des Communes, sir Samuel
llonre lit savoir que le service postal aérien
Londres-Delhi-Caleuttn, par Marseille, Mal-
ta, le Caire, Bagdad ,Bassora et Karachi
eeirn probablement ouvert cette année. On
irait en sept jours de Londres à Delhi et en
nouf jours, de Londres il Calcutta.
Il ne s'agit plus pour cela que de passer
accord avec le Gouvernement de Perse, le-
quel, l'an dernier, refusa le transit aux
avions britanniques.
Londres-Le Cap
Partie le 12 mars de Marignane et après
avoir fait escale à Pise, Lady Bailey qui,
seule il bord d'une avionnette tente le raid
Londres-Le Cap, a atterri le lendemain
A 17 h. 15 à l'aéroport de Capo di Chino
près de Naples.
Elle en repartit aussitôt pour aller atter-
rir m Cntnne et de lil se diriger sur Malte
et lU-ms en Tripolitaine
Australie
Le iienlcnant. aviateur Ivor Mae Inlyre
s'est tué à Melbourne en effectuant des vols
(l'acrobatie. Il était instructeur Il l'V'ra-Cluh
sud-australien. Son appareil est venu s'écra-
ser sur le sol. L'infortuné pilote était Agé
de 28 ans.
A MADAGASCAR
La région de Marovoay qui, depuis le 1er jan-
v ier, est erigée en province, vient, pour l'année
1927, d'enregistrer 25.000 tonnes aux expor-
tations et aux importations. C'est un véritable
record dû notamment aux laborieux efforts de
M. l'Administrateur Philip chargé depuis plu-
sieurs années de ce poste important.
Electioas cutouks à la Giadeloape
68
Le scrutin du 11 mars pour l'élection de
quatre conseillers généraux au Lamentin (Gua-
deloupe) a donné les résultats suivants :
Liste d'Union Républicaine (MM. Bouve-
rat, Nata, Lavifla et François) : 1.196 voix ;
liste radicale-socialiste (MM. Reymonencq,
Pierre Blanche, Chalus et Liber, conseillers
sortants) : 955 voix ; liste soc ialiste : 85 voix.
Le nombre des votants n ayant pas atteint le
quart des inscrits, il y a ballottage.
- 1. -
DËPART
m
M. Th. Stee. Résident Général de France
au Maroc, a quitté Paris hier soir, en compa-
gnie de M. Dubroca. chef de son Secrétariat
particulier, pour rejoindre son poste à Rabat.
En Nouvelle-Calédonie
'♦*
: Lorsqu'une colonie est en période d'évolu-
tion, comme la Nouvelle-Calédonie en ce
moment, il est toujours instructif de lire les
discours que le chef de la colonie, animateur
du mouvement, prononce à l'ouverture de
chaque session du Conseil général. Celui que
M. le Gouverneur Guyon a prononcé, en ou-
vrant la dernière session de l'Assemblée lo-
cale qui a voté. le budget de 1928, fait con-
naître, en le précisant, l'ordre de grandeur
des projets qu'il a conçus et que le Conseil
général a approuvés.
Après un désaccord de ce Conseil général
avec la métropole, un décret du 10 août
1924 en avait diminué le nombre des mem-
bres et réduit les pouvoirs. Dès l'arrivée de
M. Guyon dans la colonie, le nouveau Gou-
verneur a proposé à M. le Ministre des Co-
lonies de rendre à cette assemblée ses pou-
voirs et ses membres élus. Un décret du
z6 juillet 1927 lui a donné satisfaction. Le
nombre des conseillers généraux a été aucr-
menté et leur élection n'ayant pas encore
eu lieu lorsque la session a été ouverte, le
Gouverneur a dit que son discours serait
bref et qu'il consisterait seulement à signa-
ler à l'Assemblée le caractère du budget,
plus important que par le passé, dont l'exa-
men allait fait l'objet essentiel de ses réu-
nions, mais qu'à la veille de la consulta-
tion électorale, il lui paraissait bon de re-
tracer ce qu'il avait fait en parfait accord
avec ses membres.
M. Guyon a traité les nombreuses ques-
tions qui suivent :
La politique d'union et de collaboration;
La reconstitution du Conseil générais
La création de ressources financières four
la mise en valeur de la coloniey
L'analyse des budgets antérieurs. Le Gou-
verneur a rappelé à ce sujet que les dépen-
ses effectuées ont été :
En 1913, de 4ô5^-7/i fr. 63 centimes.
En 1926, de 23.131.000 fr. 89 centimes.
La création du budget extraordinaire en
vue de l'exécution dit programme de grands
travaux. Cette création, a-t-il dit, réalisait
un des vœux les plus chers de votre As-
semblée; constitution d'un gage de certitude
que les ressources demandées à un surcroît
de charges fiscales sciaient consacrées aux
cruvres de développement économique.
Le pourcelltage des crédits pour travaux.
Les crédits de travaux correspondaient en
1913 à 12 de l'ensemble des dépenses bud-
gétaires, et les prévisions pour 1928 les por-
tent à 29,62
L'accroissement des ressources des munici-
palités. Les subventions aux commissions
municipales pour les travaux sont passées de
56.545 francs en 1913 à 514.659 fr. 70 en
1927 et elles sont prévues pour 688.957 fr. 70
en 1928.
Les routes.
Le port et l'assainissement de Noumia. La
mission Jondet. Les travaux à faire pour
donner au port de Nouméa le développement
et l'outillage dont il a besoin, et pour assai-
nir la ville dont la salubrité a toujours
laissé à désirer, ne pouvant être étudiés que
par un technicien ayant toute compétence
pour en établir les projets et évaluer la dé.
pense de leur exécution, le Gouverneur,
d'accord avec le Conseil général, s'est adres-
sé à M. Jondet, ingénieur de haute valeur,
spécialiste dans les travaux de construction
et d'organisation des ports. M. Jondet a été
envoyé en mission à Nouméa.
M. Guyon a déclaré dans son discours que
d'après les projets établis par cet ingénieur,
la dépense à prévoir pour l'aménagement
définitif et l'organisation complète du port
de Nouméa était de 33.300.000 francs, et que
sur cette somme, 12.000.000 pourront être
payés au moyen des prestations allemandes.
Pour 1 assainissement de Nouméo, M. Jon-
det a établi le devis du remblaiement de la
baie de la Moselle dont la dépense s'élèvera
h 2.500.000 francs. Les chiffres pour l'amé-
lioration de la distribution d'eau et pour la
construction d('s gouts ne devaient être don-
nés que dans le courant du premier trimes-
tre de 1928 après l'établissement des projets
de travaux.
Le Gouverneur a terminé l'examen de la
question des travaux en déclarant que, sans
optimisme, l'ensemble du programme ne dé-
passera pas 56.775.000 francs, et il a conti-
nué son discours en traitant les questions
suivantes :
Les projets pour les P. T. T.
La ségrégation des indigènes et asiatiques
et la création d'un asile central d'indigents.
Les sommes déjà employées à l'exécution
des grands travaux.
Le sauvetage du grand quai de Nouméa.
Le Gouverneur a fait connaître à ce sujet
que la dépense totale qu'exige la réfection
complète pour que le quai soit sûrement uti-
lisable dans le plan d'aménagement du port
a été évaluée à 930.000 francs.
La création d'une méthode et des moyens
matériels d'exécution des travaux.
Le personnel technique.
Les autres ceuvres d'intérêt économique et
d'utilité sociale.
La réduction des frais généraux d'adminis-
trlzllOn.
Après cette longue revue de ce qjji a été
tait et de ce qui doit se faire, M. Guyon a
examiné l'état des finances de la colonie et
les traits caractéristiques du budget pour
1928.
Les prévisions budgétaires pour 1928 se
chiffrent ainsi :
Budget ordinaire : 27.112.220 francs supé-
rieur de 4.152.360 francs à celui de 1927.
Il comporte en faveur du budget extraor-
dinaire une dotation de 4.030.000 francs con-
tre 2.700.000 francs en 1927, soit en plus
1,330.000 francs. 1
HuâgH extraordinaire : 5.399.781 francs,
supérieur de 1.238.781 francs À celui de 1927
qui était de 4.1:61.000 francs.
Le total des prévisions sans double em-
ploi est donc de 28.482.901 francs.
Les objectifs dominants de ce budget sont
les routes et les autres moyens de rommu-
nication et de transport; la protection de la
santé publique, et les œuvres hospitalières.
Après avoir dit quelques mots sur chacun
de ers objectifs, le Gouverneur a parlé de
l'activité économique de la colonie et il a
terminé par la rnain-d'O'uvrc javanaise et
indochinoisc sur laquelle nous reviendrons.
Au sujet de cette dernière dont la suppres-
sion du recrutement avait été annoncée, M.
Guyon a déclaré que M. le Ministre des Co-
lonies lui avait écrit : « Il ne saurait être
question de supprimer le recrutement de
cette "II,i".d'œu'l,re. n
LA POLITIQUE INDIGÈNE EN INDOCHINE
IHer; a eu lieu à l'Ecole des Hautes Etu-
des Sociales, une conférence d'un haut in-
térêt sur « La politique indigène u, La com-
pétence particulière du coDféreacia. M. Pas*
auier, ancien Résident supérieur en Annam,
directeur de l'Agence Economique de l'In-
dochine, était un gage de succès.
Le sujet, traité dans un exposé qui fut un.
véritable programme de gouvernement, dé-'
finit le problème que se pose la France en'
Extrême-Orient :
« Concilier, en vue de progrès féconds,
des civilisations éloignées et dissemblables, t
Conduire FIndochine suivant nos désirs
est dangereux : on ne change pas en un jour.
l'âme d'un peuple.
Des solutions adaptées sont donc indispen-
sables.
Le conférencier a énuméré les dangers qui
menacent ou entravent notre oeuvre : action
réactionnaire des vieux partis d'Annam à
l'extrême droite ; nationalisme à forme révo-
lutionnaire à l'extrême gauche ; inquiétude.
et mécontentement des élites qui composent.
le centre.
Puis, exposant la ligne de conduite à sui-
vre, il la condensa en dix-neuf articles.
-– .409-
L'art Mimer aa Htsée Gaimtl
.t.
M. Herriot a inauRuré hier, au Musée Gui-
met, les nouvelles salles d. art indochinois..
La salle de Louis Delaporte a recueilli à
l'entrée quelques oeuvres d art hindou d'épo-
que archataue. découvertes dans l'Inde méri-
dionale. Elle se prolonge par une succession
de sculptures d'Angkor.
Les statues, placées sur de hauts socles de
chêne, de biais, par rapport aux fenêtres,
s'éclairent d'un jour frisant. Elles apparaissent
dans leur mystérieuse beauté.
Grâce à cet éclairage oblique, le sourire des
masques de pierre est mis en valeur. juste au
point voulu.
L'extase immobile des sourires bouddhiques
dans la béatitude du Nivarna, apparait donc là
dans toute sa troublante vérité.
Maîtresse de l'Indochine, la France placée
aux sources mêmes de cet art khmer, au style
admirable, auquel Angkor imposa son nom, se-
devait d exposer, dans la capitale, un ensem-
ble des arts parmi les plus beaux d'Extrême.
Orient.
Les artistes parisiens ne manqueront pas
d'aller admirer ces pierres modelées dans la
lumière, où le reflet de l'âme asiatique resplen-
dit dans l'exécution tranquille et passionnée det
œuvres Khmer,
loooo
1 au SÉNAT
DEBATS
L'Emprunt Marocain
Dans sa deuxième séance du 14 mars, le
Sénat a discuté le projet adopté par la
Chajnbre des députés, autorisant le Gou-
vernement chérilien à contracter un em-
prunt de 819.822.000 francs.
Après que le Sénat eut déclaré l'urgence
M. Pierre Marruud, rapporteur de la Com-
mission des Affaires étrangères prit la pa-
role.
Il rappela que la première préoccupation
de lu Commission des Affaires étrangères
avait été de rechercher les raisons pour
lesquedles la garantie de la France était
promise aux souscripteurs de l'emprunt
marocain el les conséquences possibles de
cette garantie sur les finances métropoli-
taines.
L'octroi de la garantie, dit-il, peut être
considérée comme une conséquence du
Protectorat. Elle a été accordée pour la
première fois par le Parlement français au
Gouvernement cliérifien à l'occasion de
l'emprunt 1911-1918 de 2.L) millions.
ibès ce moment, des précautions furent
prises pour que la caution donnée par la
France ne lit courir aucun risque au bud-
get métropolitain et un contrôle financier
fut institué.
Le rapporteur montre comment ce con-
trôle s'exerce sur la préparation du bud-
get par une commission interministérielle
composée des Finances et du Ministère des Affaires
étrangères, et sur son exécution par la
Direction du Contrôle financier.
Par ailleurs, toutes les réalisations d'em-
prunts sont soumises il l'approbation du
Ministère des Finances.
M. })ic/'T'c Marraud. - Jusqu'ici la garan-
tie d'intérêt n'a pas eu à jouer, les budgets
marocains se soldent par des excédents qui
ne s'élèvent pas ii moins de JUO millions
pour les trois derniers exercices.
On peut espérer normalement que celte
situation va continuer. Des prévisions très
prudentes permettent développement normal des excédents de
recettes dans les exercices futurs peut être
évalué à 30 millions par an.
On voit, ajoute M. Pierre Marraud, que,
dans ces conditions, il ne sera pas difficile
pour le gouvernement chérilien de payer
l'annuité correspondante à l'emprunt nou-
veau, annuité qui ne dépassera pas 12 mil-
lions les premières années, l'emprunt ne
devant être réalisé qu'en cinq tranches.
La Commission s'est demandé ensuite
quelle était l'utilité do l'emprunt.
11 doit servir à l'exécution d'un certain
nombre de travaux urgents au premier
rang desquels se place la construction de
la li^ne d'Oudjda a Fez,
L'importance stratégique de cette ligne
est de premier ordre.
Sun but est de fane communiquer Tunis,
Alger, Fea, Marrakech el ultérieurement
Agadir.
Elle aurait évité ¡\ la France, en ces der-
nières annécs, beaucoup de pertes de vies-
hllmllinc.
.AI. Pierre Marraud. Il est très inléres-
sant pour nous que le Gouvernement chéri-
flen s'engage ù la réalisation de cette ligne.
Une somme considérable est prévue pour
les ports marocains,
Casablanca a pris en ces derniers temps
une importance énorme. Son tonnage net
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JKIJD1 soin, 15 MAonS IW28.
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Les Annales Coloniales
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Le débat sur le régime douanier colonial
Le régime douanier colonial est voté par
le Sénat, après une discussion qui a bien
montré le vif intérêt que la Haute Assem-
blée prend aux questions coloniales. Inter-
prète de la Commission des colonies,
j'avais cru devoir indiquer un certain nom-
bre d'inquiétudes que faisait naître en nous
l'artkle 4 ainsi rédigé : « Les droits à l'im-
portation en tarif général et en tarif mi-
nimum, ainsi que les prohibitions d'entrée
du tarif des douanes de la métropole, sont
applicables aux produits étrangers impor-
tEs dans les colonies du premier groupe..
On sent immédiatement de (JUclie nature
étaient ces inquiétudes. Cela signifilit-il :
quand un produit étranger, en vertu d'une
convention commerciale, a en France le bé-
néfice du tarif minimum, il l'obtient du
même coup dans toutes les colonies du pre-
mier groupe ? En d'autres termes, l'arti-
cle 4 avait-il pour conséquence d'étendre à
toutes les colonies assimilées sans excep-
tion toutes les conventions commerciales si-
','Tlées par la métropole ?
Ce n'est pas moi, on voudra bien le
croire, qui avais' inventé cette interpréta-
tion. J'ai dit que c'était celle des Blnances.
Mais il m'était facile d'en montrer rapide-
ment les dangers, et quelles menaces elle
pouvait faire peser, dans tel ou tel cas par-
ticulier, soit sur les exportateurs métropo-
litains. soit sur les importateurs coloniaux.
Il m'était plus facile encore d'établir qu'elle
était manifestement contraire au principe
de la nouvelle doctrine douanière, celle qui
avait inspiré le texte soumis à notre exa-
men : variété, souplesse, flexibilité adroite
et prudente, tout cela disparaissait avec une
généralisation aussi imprudente, une uni-
foruvU- aussi dangereuse.
A (.'l.la. M. Chapsal, président de la Com-
mission des douane*, puis M. Léon Perrier,
ministre' des Colonies, ont fait des répon-
ses qui ont recueilli l'assentiment du Sénat.
Le premier. ancien ministre du Com-
merce, a tenu it préciser quelle devait être
l'interprétation de l'article 4, et quelle était
en réalité la pratique. Quand la France,
a-t-il (lklaré, négocie une convention com-
merciale, c'est pour la métropole. Si elle a
l'intention d'y associer des colonies (par une
disposition particulière, a ajouté le minis-
tre), elle convoque aux négociations les re-
présentants autorisés et qualifiés de ces colo-
nies, elle recueille leur opinion, elle écoute
leurs desiderata, et ce n est qu'après cette
langue consultation à trois (représentants de
la métropole, des colonies, de l'étranger)
que les décisions sont prises. Je ne pou-
vais, pour ma part, qu'approuver pareille
procédure. On m'affirmait qu'elle était tou-
jours suivie, j'aimais à le croire, et, en tout
cas, il me suffisait qu'on me promît qu'elle
serait appliquée désormais, pour mettre un
terme à mes appréhensions.
M. Chapsal citait 1 exemple dir traité
franco-allemnnd, lequel s'applique à nos co-
lonies (partiellement, a rectifié le ministre).
Le ministre a commencé à accumuler tous
les renseignements demandés aux colonies
intéressées : « C'est le dernier exemple vi-
vant que nous ayons j,, a déclaré M. le pré-
sident de la Commission des douanes : j'en
ai conclu que ce n'était pas le premier et
qu'il y en aurait d'autres après lui.
Mais ce qui devait surtout dissiper nos
inquiétudes, c'était la déclaration suivante,
cette, catégorique :
« Les colonies qui n'ont pas été visées
(dans une convention commerciale) doivent
tester en dehors du traité, qui ne peut leur
être appliqué. Kn ces matières, les colonies
ne sont soumises à une convention que lors-
qu'une disposition l'indique expressément.
Il n'y a pas de généralisation possible. Rien
dans notre législation ne permet d'appliquer
d'office à une colonie telle ou telle conven-
tion. »
Voilà qui levait tous les doutes. Le mi-
nistre des Colonies s'est prononcé à son
tour. Il était, disait-il, en parfait accord
avec M. Chapsal et avec son collègue du
Commerce pour affirmer que les accords
commerciaux ne s'appliquent pas « automa-
tiquement » aux colonies. « Il faut, pour
qu un accord -- commercial puisse être appli-
qué dans notre domaine colonial, qu une
disposition particulière de cet accord le sti-
pule. » C'est bien ce que nous voulions
qu'on nous dît, c'est bien la théorie qui est
la nôtre et que nous dédirions voir confirmée
par le ministre des Colonies. Kilo rendait
inutile tout amendement tte ce genre : « une
convention commerciale n'est applicable aux
colonies que si elles sont expressément dési-
gnées dans la convention elle-même. -
C'était la condamnation définitive, absoluc,
de la doctrine en vertu de laquelle les tarifs
accordés par un traité à une nation étran-
gère étaient ipso facto accordés par les colo-
nies du premier groupe.
Il me semble, à moi, que c'était aussi
autre chose. Parmi ces a représentants » des
colonies convoqués pour faire entendre leur
voix avant la signature d'une convention
commerciale, le premier, le plus autorisé
n'est-il pas M. le ministre des Colonies ?
J'avais indiqué, sans y mettre aucune - insis-
tance, que, par suite du manque d inter-
pénétration entre les divers ministères, il
était arrivé autrefois que le ministre de la
rue de Grenelle ignorait complètement son
collègue de la rue Oudinot. Il n'en est plus
ainsi, il n'en sera jamais plus ainsi : telle
est la conclusion qui se dégage de ce débat.
Elle n'est pas sans importance.
Il y a quelques jours, un de nos confrè-
res du matin publiait un article peu bien-
veillant sur notre administration coloniale.
On y lisait : « Nos colonies végètent vaille-
que vaille. - Une Louis-quinzième indiffé-
rence (lie) préside, rue Oudinot, à leurs des-
tmees. * Expression fort contestable, idée
plus contestable encore. Sans doute, pen-
dant trop longtemps, l'hôte de la rue Oudi-
not a été oonsidété comme un parent pau-
vre, dont l'opinion était tout à fait secon-
daire, et qu'on ne songeait pas à faire sor-
tir de sa lointaine résidence quand il était
question de mesures 'qui intéressaient non
seulement le commerce - et l'industrie de l,
France, mais ceux de la France coloniale.
Les temps sont changés. Tous ceux qui ont
à cœur le salut économique du pays sont
désormais habitués à ne plus séparer la mé-
tropole de ses provinces d'outre-mer. Le mi-
nistère de la rue Oudinot devient peu à peu
un granfl ministère. La discussion sur le
nouveau régime douanier colonial a permis
une fois de plus de s'en rendre compte : nos
collègues du Sénat ont tenu à marquer qu'ils
n'étaient pas les derniers à s'en apercevoir.
Mario
Sénateur de VHérault, ancien ministre
Vice-pré rident de la Commission
sénatoriale du Colome..
BROUSSES
* BROUTILLES
.et
L'éternel féminin
Nang-Sao-Baen. danseuse siamoise, avait
fait. par la grace de ses dix-huit printemps, la
conquête du roi du Cambodge. Le roi en fit
sa reine, une reine qui, très vite, se montra
digne de sa nouvelle profession. Mais autant
elle fut fidèle à ses hauts devoirs, autant elle
tut rebelle à son souverain lorsqu'il prétendit
lui faire couper ses cheveux qu' elle avait fort
longs et soyeux.
Il advint pourtant que l' on créma en grande
pompe le corps du roi Sisowath et qu'à cette
occasion toutes ces dames de la cour firent
raser leur crâne, comme il se doit, d'après un
usage quasi-sacré.
Alors, Nang-Sao-Baen sacrifia sans hésiter
sa chevelure de Mélisande asiatique et exhiba
une boule de billard pieuse et soumise, mais
oui n'en pensait pas moÍu. L'essentiel était
d' avoir déaobéi à l'époux et de n'avoir ac-
cordé qu'aux dieux ce qu' on lui avait obstiné-
ment refusé.
A udien
A la commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
00
Les membres de la Commission de l'Algé-
rie, des Colonies et des Protectorats, réunis
hier au nombre de quatre, dont MM. Fon-
tanier et Nouellc, ont exprimé au sujet d'un
éventuel crédit de 40 millions pour la célé-
bration du centenaire de l'Algérie, le regret
de ne point encore posséder de documents
leur permettant d'apprécier la nécessité
d'une somme de cette importance.
LE nOUVEAU conSUL DE liais
Un envoyé du Duce qui tombe mal
M. Mussolini décidément, répond d'étrange
façon aux avances de la France. Ne vient-il
pas de nommer Consul à Tunis ce M. Pe-
drazzi qui n' est autre que le bouillant rédac-
teur nationaliste de la Gazetta del Popolo qui
réclamait naguère avec quelle ardeur sur-
fasciste l annexion de la Tunisie et de la
Corse, indispensable à la grandeur de 1 Italie 1
Le geste de M. Mussolini, dans la circons-
tance, est sinon une audacieuse provocation,
du moins une incorrection très grave vis-à-vis
de la - France. ---- -- -
Attitude nouvelle ? Que non. Cinq années
durant, les efforts courtois et pacifiques de la
France n' ont été payés, au delà des Alpes,
que de cette monnaie.
Non seulement fascistes et antifascistes ita-
liens par trop agités ont pris la France pour
champ clos, mais encore une propagande né-
faste et rigoureusement indésirable a été orga-
nisée parmi les Français.
En ce qui concerne la Tunisie, les menées
fascistes ont failli maintes fois mettre le dé-
sordre dans les rues. Et nous n'avons dû qu'à
l'habile et vigilante autorité de M. Lucien
Saint, ce grand Français, la pacification des
esprits, même les plus italianisés.
u Il est du plus haut intérêt, écrivait ré-
cemment le Giomale d'italia, d'avoir à l'étran-
r des représentants actifs, jeunes, dont
expérience se soit formée par l'action, par
la propagande. »
C'est cette manière de voir, sans doute, qui
nous a valu le nouveau Consul de Tunis.
La Tunisie possède une des plus fortes co-
lonies d'Italiens. La nomination de M. Pe.
drazzi dont « l'expérience » s' est « formée
par l'action » et « par la propagande », est
pour le moins regrettable.
Mais pour inélégante qu'elle soit, après
que le maréchal Pétain a été envoyé
à Rome saluer la dépouille du maréchal Diaz,
au moment où l'on parle tant de ce rappro-
chement franco-italien, à Rome comme au
- Quai.d'Orsav, la présence de M. Pedrazzi à
Tunis apparaît comme plus qu inamicale.
Dangereuse > Non. Notre vieux proverbe
français assure que « charbonnier est maître
dans sa maison ».
M. Lucien Saint est le chef de notre Man-
che maison tunisienne. Et c'est un charbonnier
de taille. >
La Fraite M EiYHt
l' ,
L'empreinte française a été mm*
guee d'une façon indélébile .;,II
Egypte. De Port-Saïd à Sues,
4.Obo navires' fassent far le canal creuse par
un Français. A Alexandrie, ce sont des in.
génieurs français qui ont reconstitué le port
fameux de tHeftartade de l'tolémée, Fran-
fais, les services du gaz des grandes villes
d'Egypte. Français les tramways d'Alexan-
drie. Français, les fremiers travaux d'irri-
gation réalisés par le barrage à Ventrée du
Delta. Françaises les industries du sucre et
du sel. Jusqu'à ces derniers ternes la France
tenait la première place dans le mouvement
commercial. Si elle s'est laissée dépasser par
fltalie, ce n'est que de bien peu.
Dans le domaine intellecttyl, la France
continue à occuper incontestablement le pre-
mier plan. Après quarante-cinq ans d'occu-
pation anglaise, l'Egypte continue à penser
et à parler français. Jusqu'en 1892, une
seule langue européenne est enseignée dans
les écoles du pays sur le même pied que
l'arabe: c'est le français. Peu à feu la pres-
sion anglaise se fait sentir, et dans rensei-
gnement primaire spécialement le français
cesse d'être employé dans les écoles offi-
cielles.
Les Egyptiens résistent d'ailleurs () l'at-
taque. La culture française se réfugie dans
les écoles libres. La constance dans la résis-
tance a été si complète qu'à l'heure présente
le Journal Officiel du Caire est publié en
français. 15 journaux et une quarantaine de
périodiques paraissent en français contre
deux quotidiens anglais. On plaide en fran-
çais. Ou juge en français. Les conseils du
gouvernement fux-mhllfs délibèrent
en langue française.
Cet état de choses paraîtra moins surpre-
nant si on sait que depuis vingt ails les écoles
françaises ont vu doubler le nombre de leurs
élèves.
L :» statistiques du (J"ai d'Orsay pour
l'année 1926-1927 relèvent dans le district
dit Caire 62 écoles avec plus de 22.000 élè-
ves; dans celui d'Alexandrie. 27 écoles avec
11.000 élèves; dans celui de PMt-Saïd. 9
écoles avec près de 2.000 élèves. Au total,
98 écoles avec• environ 35.000 élèves. En
1904, quand le français a été chassé des
-*Iaf, il )t' y cii ai,ait
établissements de l'Etat, il n'y en avait
que 15.000.
On doit ajouter à ces chiffres les établis-
sements de l'Alliance Israélite Universelle
et les communautés grecques, où plus de
20.000 enfants apprennent la langue fran-
çaise. Une école de Droit, fondée en 1891
par les Frères de la Doctrine chrétienne,
comptait 500 étudiants. Elle a été le ber-
ceau de l'Université égyptienne créée en
1925. Dans les écoles gouvernementales
elles-mêmes, d'ailleurs, 'lt' français a fait
sa réapparition depuis la réforme de l'etlsri-
gnement. décidée il y a trois ans sur l'ini-
tiative du roi Fuad.
C'est le roi lui-même qui a ressuscité la
Société de Géographie d'Egypte, fondée en
1875 par le Khédive Ismaïl. C'est lui encore
qui a institué la Société d'Economie politi-
que, de statistique et de législation, l'ins-
titut d'hydrobiologie, l'Association interna-
tionale d'assistance publique. Ce monarque
éclairé, de culture latine, achemine ainsi son
pays vers la position qu'il doit occuper dans
la grande famille des nations méditerra-
lléamt's,
Dans cet ordre d'idées, il peut compter
sur le concours de la France, qui n'oublie
pas que l'Egypte est une de ses pins belles
conquêtes morales. Le réveil de la rhri/isa-
tion de IcI terre des Pharaons ne peut qu'être
sensible au cœur des descendants des Gallo-
Roma-ills.
Tout en continuant de déclarer que
l'Egypte est libre, la Grande-Bretagne se
réserve pourtant de diriger les affaires exté-
rieures du pays. Elle interdit à son a alliée »
de signer aucun traité politique sans son
assentiment. Elle maintient son commande-
ment militaire et ses trou pes pour assurer
ses communications avec la liante-Egypte et
le Soudan.
Les nationalistes égyptiens s'agitent à
nouveau, Ils demandent le remplacement du
Sirdar anglais, jusqu'ici chargé du CMllmall-
dement en chef de l'armée nationale, par un
officier ghlhlll égyptien, et le retrait des
troupes anglaises du Caire et d'Alexandrie.
I.a situation redevient critique, l'agita-
tion redouble.
Mais l'Angleterre ne cédera pas. hlle se
rappelle ce qu'écrivait M. de Ere remet :
CI L'Egypte est le carrefour dit vieux monde,
le point de jonction entre l'Europe, 1.4sie
et l'Afrique, le chemin qui termet de péné-
trer dans toutes les possessions d'Extrême-
Orient. Qui en est le maître est maître, en
grande partie, de la Méditerrance. »
La Grande-Bretagne dispose de la force. *
¡" Rgyptc: n'est pas prête, sans doute, d'ob-
tenir l'autonomie de sa royauté, mais elle
peut, par la sagesse et la patience, s'ache-
miner peu à peu vers une royauté indépen-
dante, en collaboration pacifique avec l'An-
gleterre.
La politique internationale, qui soulève
actuellement tant de difficiles problèmes,
subira sans doute dans l'avenir de grands
changements. La collaboration de la France,
puissance méditerranéenne des rives nord et
sud de cette mer, avec l'Egypte, puissance
méditerranéenne orientale. peut être appe-
lée à jouer un rôle insoupçonné dans l'équi-
libre ultérieur de l'Europe méridionale et
de la rive africaine de la Méditerranée. Ni
l'Egypte ni la France ne l'oublieront.
Cil. *>eM*rref
Sénateur du Nord.
L'Aviation Celemik
.: CuablaDca-T
Par suite d'une panne, l'avion postal ve-
nant de Casablanca a atteiri avant-hier sur
la plage de Argclès-eur-Mer, sans incident.
Le public retira de l'avion, qui aurait été
atteint par les vagues, le courrier et les
colis qui ont été acheminés par auto sur
Perpignan.
France-Amérique du Sud
Le premier avion postal assurant le cour-
rier Amérique du Sud-France cet arrivé à
Paris hier.
Le courrier apportait 17 kilos de poste ;
il était destiné à la Suède, la Norvège, la
Hussic, l'Autriche, l'Angleterre et la France.
Parti de Toulouse hier matin à 5 h. 50 il
uvait fait escale à Bordeaux, d'où, à 8 h. 20,
il reprenait la direction de Paris.
Lu forte brume qui régnait hier matin sur
la région parisienne l'empêchait d'atteindre
le Bourget, et le pilote Dubourdieu devait se
poser à Orly à 12 b. 25.
Aussitôt, Je courrier postal a été dirigé
sur le bureau central de la gare du Nord.
Paris-Le -- Cap
Le mauvais temps qui bloquuit à Mula-
ga l'avion-cinéma ayant fait trêve, les avia-
teura Mauler, Baiid et Cohendy ont pu
reprendre leur voyage vers le Sud.
Partis de Malaga, les aviateurs sont arri-
vés le la mars à 14 heures à Casablanca où
ils font étape.
Bruxelles-Congo
- L'avion Prinersse.Astrid, du lieutenant
Thieffry, dont 1rs ailes (.t. les réservoirs sup-
plémentaires avaient été démontés sur le
terrain même de son atterrissage forcé à
Homedemie, a été ramené hier à l'aéro-
drome dEvere.
L'appareil va être examiné par des ingé-
nieurs.
A la salle de la Société de Géographie de
Paris, boulevard Suiiil-ticrmain, sous la
j.'n'sidi'iue du inan'chal Lyuutey, en prés^n-
1'" de M .de ''Jail'lier d'itestroy, ambassa-
deur de Belgique, M. E. Allard a traité
hier après-midi, la uuestion de la liaison
i• ñ 1111 c- !Ji'u.velles-f.ongo belge.
('.uiiiï'ii iiti: très documenté*', dont la con-
flnsi'iii fi:l
çaises. pjir otaii, Coloinb-Uéchur, liuo, le
ÏVha'l. Itanjiui et Brazzaville.
Au Kenya
1 '11e aviatrice, Lndy Corberv et un
npprenti pilole se sont. 'tU{'M au Kenya.
Lu jeune avialrice (elle n'uvatt que tl
ans), reçut son brevet de pilote l'année der-
nière à l'aérodrome de Hcnlcy, près de
Londres, où elle était venue - faire son
apprentissage. EUe retourna au Kenya en
janvier dernier et s'y fit adresser un petit
avion Moth, qu'elle baptisa Miss Propa-
ganda et avec lequel elle allait faire couram-
ment ses achats à Nairob, située à 150 kilo-
mètres de la plantation de café où elle rési-
dait avec son mari.
Lundi après-midi, après avoir exécuté ]
quelques vols avec passagers, elle prit avec
elle un jeune apprenti pilote de vingt-deux
ans, M. pudley Cowic, aflq de lui donner
une leçon en double commande. L'avion te-
nait l'air depuis quelques instants lorsqu'on
le vit perdre de sa vitesse et tomber en
vrille. Ludy Curbery sauta de l'appareil et
se tua net dans ln chute. M. Cowic resta à
son siège, mais quand on accourut pour le
dégager il élait mort.
Parmi les témoins de cette scène tragi-
que se trouvait lord Carbery, dont on de-
vine la détresse. Les obsèques des deux
victimes ont eu lion avant-hier.
Angleterre-Les Indes
A la Chambre des Communes, sir Samuel
llonre lit savoir que le service postal aérien
Londres-Delhi-Caleuttn, par Marseille, Mal-
ta, le Caire, Bagdad ,Bassora et Karachi
eeirn probablement ouvert cette année. On
irait en sept jours de Londres à Delhi et en
nouf jours, de Londres il Calcutta.
Il ne s'agit plus pour cela que de passer
accord avec le Gouvernement de Perse, le-
quel, l'an dernier, refusa le transit aux
avions britanniques.
Londres-Le Cap
Partie le 12 mars de Marignane et après
avoir fait escale à Pise, Lady Bailey qui,
seule il bord d'une avionnette tente le raid
Londres-Le Cap, a atterri le lendemain
A 17 h. 15 à l'aéroport de Capo di Chino
près de Naples.
Elle en repartit aussitôt pour aller atter-
rir m Cntnne et de lil se diriger sur Malte
et lU-ms en Tripolitaine
Australie
Le iienlcnant. aviateur Ivor Mae Inlyre
s'est tué à Melbourne en effectuant des vols
(l'acrobatie. Il était instructeur Il l'V'ra-Cluh
sud-australien. Son appareil est venu s'écra-
ser sur le sol. L'infortuné pilote était Agé
de 28 ans.
A MADAGASCAR
La région de Marovoay qui, depuis le 1er jan-
v ier, est erigée en province, vient, pour l'année
1927, d'enregistrer 25.000 tonnes aux expor-
tations et aux importations. C'est un véritable
record dû notamment aux laborieux efforts de
M. l'Administrateur Philip chargé depuis plu-
sieurs années de ce poste important.
Electioas cutouks à la Giadeloape
68
Le scrutin du 11 mars pour l'élection de
quatre conseillers généraux au Lamentin (Gua-
deloupe) a donné les résultats suivants :
Liste d'Union Républicaine (MM. Bouve-
rat, Nata, Lavifla et François) : 1.196 voix ;
liste radicale-socialiste (MM. Reymonencq,
Pierre Blanche, Chalus et Liber, conseillers
sortants) : 955 voix ; liste soc ialiste : 85 voix.
Le nombre des votants n ayant pas atteint le
quart des inscrits, il y a ballottage.
- 1. -
DËPART
m
M. Th. Stee. Résident Général de France
au Maroc, a quitté Paris hier soir, en compa-
gnie de M. Dubroca. chef de son Secrétariat
particulier, pour rejoindre son poste à Rabat.
En Nouvelle-Calédonie
'♦*
: Lorsqu'une colonie est en période d'évolu-
tion, comme la Nouvelle-Calédonie en ce
moment, il est toujours instructif de lire les
discours que le chef de la colonie, animateur
du mouvement, prononce à l'ouverture de
chaque session du Conseil général. Celui que
M. le Gouverneur Guyon a prononcé, en ou-
vrant la dernière session de l'Assemblée lo-
cale qui a voté. le budget de 1928, fait con-
naître, en le précisant, l'ordre de grandeur
des projets qu'il a conçus et que le Conseil
général a approuvés.
Après un désaccord de ce Conseil général
avec la métropole, un décret du 10 août
1924 en avait diminué le nombre des mem-
bres et réduit les pouvoirs. Dès l'arrivée de
M. Guyon dans la colonie, le nouveau Gou-
verneur a proposé à M. le Ministre des Co-
lonies de rendre à cette assemblée ses pou-
voirs et ses membres élus. Un décret du
z6 juillet 1927 lui a donné satisfaction. Le
nombre des conseillers généraux a été aucr-
menté et leur élection n'ayant pas encore
eu lieu lorsque la session a été ouverte, le
Gouverneur a dit que son discours serait
bref et qu'il consisterait seulement à signa-
ler à l'Assemblée le caractère du budget,
plus important que par le passé, dont l'exa-
men allait fait l'objet essentiel de ses réu-
nions, mais qu'à la veille de la consulta-
tion électorale, il lui paraissait bon de re-
tracer ce qu'il avait fait en parfait accord
avec ses membres.
M. Guyon a traité les nombreuses ques-
tions qui suivent :
La politique d'union et de collaboration;
La reconstitution du Conseil générais
La création de ressources financières four
la mise en valeur de la coloniey
L'analyse des budgets antérieurs. Le Gou-
verneur a rappelé à ce sujet que les dépen-
ses effectuées ont été :
En 1913, de 4ô5^-7/i fr. 63 centimes.
En 1926, de 23.131.000 fr. 89 centimes.
La création du budget extraordinaire en
vue de l'exécution dit programme de grands
travaux. Cette création, a-t-il dit, réalisait
un des vœux les plus chers de votre As-
semblée; constitution d'un gage de certitude
que les ressources demandées à un surcroît
de charges fiscales sciaient consacrées aux
cruvres de développement économique.
Le pourcelltage des crédits pour travaux.
Les crédits de travaux correspondaient en
1913 à 12 de l'ensemble des dépenses bud-
gétaires, et les prévisions pour 1928 les por-
tent à 29,62
L'accroissement des ressources des munici-
palités. Les subventions aux commissions
municipales pour les travaux sont passées de
56.545 francs en 1913 à 514.659 fr. 70 en
1927 et elles sont prévues pour 688.957 fr. 70
en 1928.
Les routes.
Le port et l'assainissement de Noumia. La
mission Jondet. Les travaux à faire pour
donner au port de Nouméa le développement
et l'outillage dont il a besoin, et pour assai-
nir la ville dont la salubrité a toujours
laissé à désirer, ne pouvant être étudiés que
par un technicien ayant toute compétence
pour en établir les projets et évaluer la dé.
pense de leur exécution, le Gouverneur,
d'accord avec le Conseil général, s'est adres-
sé à M. Jondet, ingénieur de haute valeur,
spécialiste dans les travaux de construction
et d'organisation des ports. M. Jondet a été
envoyé en mission à Nouméa.
M. Guyon a déclaré dans son discours que
d'après les projets établis par cet ingénieur,
la dépense à prévoir pour l'aménagement
définitif et l'organisation complète du port
de Nouméa était de 33.300.000 francs, et que
sur cette somme, 12.000.000 pourront être
payés au moyen des prestations allemandes.
Pour 1 assainissement de Nouméo, M. Jon-
det a établi le devis du remblaiement de la
baie de la Moselle dont la dépense s'élèvera
h 2.500.000 francs. Les chiffres pour l'amé-
lioration de la distribution d'eau et pour la
construction d('s gouts ne devaient être don-
nés que dans le courant du premier trimes-
tre de 1928 après l'établissement des projets
de travaux.
Le Gouverneur a terminé l'examen de la
question des travaux en déclarant que, sans
optimisme, l'ensemble du programme ne dé-
passera pas 56.775.000 francs, et il a conti-
nué son discours en traitant les questions
suivantes :
Les projets pour les P. T. T.
La ségrégation des indigènes et asiatiques
et la création d'un asile central d'indigents.
Les sommes déjà employées à l'exécution
des grands travaux.
Le sauvetage du grand quai de Nouméa.
Le Gouverneur a fait connaître à ce sujet
que la dépense totale qu'exige la réfection
complète pour que le quai soit sûrement uti-
lisable dans le plan d'aménagement du port
a été évaluée à 930.000 francs.
La création d'une méthode et des moyens
matériels d'exécution des travaux.
Le personnel technique.
Les autres ceuvres d'intérêt économique et
d'utilité sociale.
La réduction des frais généraux d'adminis-
trlzllOn.
Après cette longue revue de ce qjji a été
tait et de ce qui doit se faire, M. Guyon a
examiné l'état des finances de la colonie et
les traits caractéristiques du budget pour
1928.
Les prévisions budgétaires pour 1928 se
chiffrent ainsi :
Budget ordinaire : 27.112.220 francs supé-
rieur de 4.152.360 francs à celui de 1927.
Il comporte en faveur du budget extraor-
dinaire une dotation de 4.030.000 francs con-
tre 2.700.000 francs en 1927, soit en plus
1,330.000 francs. 1
HuâgH extraordinaire : 5.399.781 francs,
supérieur de 1.238.781 francs À celui de 1927
qui était de 4.1:61.000 francs.
Le total des prévisions sans double em-
ploi est donc de 28.482.901 francs.
Les objectifs dominants de ce budget sont
les routes et les autres moyens de rommu-
nication et de transport; la protection de la
santé publique, et les œuvres hospitalières.
Après avoir dit quelques mots sur chacun
de ers objectifs, le Gouverneur a parlé de
l'activité économique de la colonie et il a
terminé par la rnain-d'O'uvrc javanaise et
indochinoisc sur laquelle nous reviendrons.
Au sujet de cette dernière dont la suppres-
sion du recrutement avait été annoncée, M.
Guyon a déclaré que M. le Ministre des Co-
lonies lui avait écrit : « Il ne saurait être
question de supprimer le recrutement de
cette "II,i".d'œu'l,re. n
LA POLITIQUE INDIGÈNE EN INDOCHINE
IHer; a eu lieu à l'Ecole des Hautes Etu-
des Sociales, une conférence d'un haut in-
térêt sur « La politique indigène u, La com-
pétence particulière du coDféreacia. M. Pas*
auier, ancien Résident supérieur en Annam,
directeur de l'Agence Economique de l'In-
dochine, était un gage de succès.
Le sujet, traité dans un exposé qui fut un.
véritable programme de gouvernement, dé-'
finit le problème que se pose la France en'
Extrême-Orient :
« Concilier, en vue de progrès féconds,
des civilisations éloignées et dissemblables, t
Conduire FIndochine suivant nos désirs
est dangereux : on ne change pas en un jour.
l'âme d'un peuple.
Des solutions adaptées sont donc indispen-
sables.
Le conférencier a énuméré les dangers qui
menacent ou entravent notre oeuvre : action
réactionnaire des vieux partis d'Annam à
l'extrême droite ; nationalisme à forme révo-
lutionnaire à l'extrême gauche ; inquiétude.
et mécontentement des élites qui composent.
le centre.
Puis, exposant la ligne de conduite à sui-
vre, il la condensa en dix-neuf articles.
-– .409-
L'art Mimer aa Htsée Gaimtl
.t.
M. Herriot a inauRuré hier, au Musée Gui-
met, les nouvelles salles d. art indochinois..
La salle de Louis Delaporte a recueilli à
l'entrée quelques oeuvres d art hindou d'épo-
que archataue. découvertes dans l'Inde méri-
dionale. Elle se prolonge par une succession
de sculptures d'Angkor.
Les statues, placées sur de hauts socles de
chêne, de biais, par rapport aux fenêtres,
s'éclairent d'un jour frisant. Elles apparaissent
dans leur mystérieuse beauté.
Grâce à cet éclairage oblique, le sourire des
masques de pierre est mis en valeur. juste au
point voulu.
L'extase immobile des sourires bouddhiques
dans la béatitude du Nivarna, apparait donc là
dans toute sa troublante vérité.
Maîtresse de l'Indochine, la France placée
aux sources mêmes de cet art khmer, au style
admirable, auquel Angkor imposa son nom, se-
devait d exposer, dans la capitale, un ensem-
ble des arts parmi les plus beaux d'Extrême.
Orient.
Les artistes parisiens ne manqueront pas
d'aller admirer ces pierres modelées dans la
lumière, où le reflet de l'âme asiatique resplen-
dit dans l'exécution tranquille et passionnée det
œuvres Khmer,
loooo
1 au SÉNAT
DEBATS
L'Emprunt Marocain
Dans sa deuxième séance du 14 mars, le
Sénat a discuté le projet adopté par la
Chajnbre des députés, autorisant le Gou-
vernement chérilien à contracter un em-
prunt de 819.822.000 francs.
Après que le Sénat eut déclaré l'urgence
M. Pierre Marruud, rapporteur de la Com-
mission des Affaires étrangères prit la pa-
role.
Il rappela que la première préoccupation
de lu Commission des Affaires étrangères
avait été de rechercher les raisons pour
lesquedles la garantie de la France était
promise aux souscripteurs de l'emprunt
marocain el les conséquences possibles de
cette garantie sur les finances métropoli-
taines.
L'octroi de la garantie, dit-il, peut être
considérée comme une conséquence du
Protectorat. Elle a été accordée pour la
première fois par le Parlement français au
Gouvernement cliérifien à l'occasion de
l'emprunt 1911-1918 de 2.L) millions.
ibès ce moment, des précautions furent
prises pour que la caution donnée par la
France ne lit courir aucun risque au bud-
get métropolitain et un contrôle financier
fut institué.
Le rapporteur montre comment ce con-
trôle s'exerce sur la préparation du bud-
get par une commission interministérielle
composée
étrangères, et sur son exécution par la
Direction du Contrôle financier.
Par ailleurs, toutes les réalisations d'em-
prunts sont soumises il l'approbation du
Ministère des Finances.
M. })ic/'T'c Marraud. - Jusqu'ici la garan-
tie d'intérêt n'a pas eu à jouer, les budgets
marocains se soldent par des excédents qui
ne s'élèvent pas ii moins de JUO millions
pour les trois derniers exercices.
On peut espérer normalement que celte
situation va continuer. Des prévisions très
prudentes permettent
recettes dans les exercices futurs peut être
évalué à 30 millions par an.
On voit, ajoute M. Pierre Marraud, que,
dans ces conditions, il ne sera pas difficile
pour le gouvernement chérilien de payer
l'annuité correspondante à l'emprunt nou-
veau, annuité qui ne dépassera pas 12 mil-
lions les premières années, l'emprunt ne
devant être réalisé qu'en cinq tranches.
La Commission s'est demandé ensuite
quelle était l'utilité do l'emprunt.
11 doit servir à l'exécution d'un certain
nombre de travaux urgents au premier
rang desquels se place la construction de
la li^ne d'Oudjda a Fez,
L'importance stratégique de cette ligne
est de premier ordre.
Sun but est de fane communiquer Tunis,
Alger, Fea, Marrakech el ultérieurement
Agadir.
Elle aurait évité ¡\ la France, en ces der-
nières annécs, beaucoup de pertes de vies-
hllmllinc.
.AI. Pierre Marraud. Il est très inléres-
sant pour nous que le Gouvernement chéri-
flen s'engage ù la réalisation de cette ligne.
Une somme considérable est prévue pour
les ports marocains,
Casablanca a pris en ces derniers temps
une importance énorme. Son tonnage net
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