Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-11-15
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 novembre 1927 15 novembre 1927
Description : 1927/11/15 (A28,N168). 1927/11/15 (A28,N168).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64511629
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
- YIMOT..HUITIBME ANNEE. Ne 188 LIS NUMERO : 10 CBNTIMBS MA.R¡DI SOIR, 15 NOVEMBRE 1027
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Les Annales Coloniales
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La - question Je la "_d' œme à Madagascar
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Cette question continue n'être au pre-
Cuer plan des préoccupations des Fran-
çais installés à Madagascar. On peut
même dire que ce problème domine tous
les autres. C'est ce qui résulte d'une
longue lettre que m'adresse un colon
installé depuis vingt-cinq ans dans
notre colonie de l'Océan Indien.
Les entreprises industrielles, se déve-
loppent, les auperficies cultivées aug-
mentent dans une énorme proportion et
la. main-d'œuvre a tendance à diminuer.
.A cette question, j'ai, dans de pré-
cédents ariqles, indiqué de possibles
solutions.
Depuis cinquante ans, l'industrie a
créé des machines de plus en plus per-
fectionnées pour faire plus vite et mieux
que l'homme tous liés travaux indus-
triels. Introduisons ces machines à Ma-
dagascar pour permettre de retrouver
l'équilibre de la main-d'œuvre faisant
défaut.
Cela paraît simple, mais l'application
est ardue.
Voici l'Administration des travaux
publics qui^ a beaucoup de gtancfs tra-
vaux en cours d'exécution. Elie devrait
donc donner l'exemple. Cependant, des
milliers de tonnes de caillasse sont encore
cassées par des* manœuvres dont le seul
Souci est d'en faire souvent le moins pos-
sible. Les transports remblais et dé-
blais notamment - se font par des
moyens primitifs, à la brouette et à la
bêche !
Voyons maintenant la manière d'opé-
ter des Sociétés et Compagnies privées
importantes, qui ont des millions enga-
gés dans leurs affaires de Madagascar.
En visitant leurs exploitations agrico-
les, on est frappé de 1 absence de machi-
nes. Certes, leurs représentants, si vous
leur posez la question, vous donneront
toutes sorte. d excellentes raisons, mais
pas Ihi vraie, qui est celle-ci :
Les Conseils d'administration de ces
Sociétés de 'France imputent générale-
ment aux frais d'exploitation les dépen-
ses occasionnées par les essais mécani-
ques entrepris sur leurs domaines. Or,
qui dit essais dit échec possible, donc
dépense improductive. Même producti-
très, ces-dépenses ne produiront "Souvent
un gain d'exploitation que pîtilïieuçp
années après. Or, les agents de ces Com-
pagnies ont un contrat de trois ans. Ils
ignorent s'ils JLe renouvelleront. La par-
tie la plus importante de leur salaire est
constituée par un pourcentage sur les bé-
néfices d.exploitation. Or, nous venons
de voir que les dépenses occasionnées
par les essais et sûrement improductives
dans ce laps de trois années sont impu-
tées aux frais d'exploitation, venant
ainsi diminuer le pourcentage des
agents. Dès lorsi ces derniers - cherchent
à s'en affranchir et, aux ordres venus
d'Europe, opposent toutes sortes de
bonnes raisons pour; ne pas s'exécuter et
remplacer la main-d'œuvre indigène par
la machine.
Malgré cette/situation, l'urgence d'ob-
tenir de la main-d'œuvre pousse irrésis-
tiblement usiniers et agriculteurs à. mo-
derniser leur installation. On 'commence
par les appareils utiles, moteurs et au-v
très, qui payent de suite. On ts'étonne
devant la facilité de la manœuvre et
l'économie réalisée. Puis le jtemps-et la
nécessité font ensuite leur œuvre inexo-
rablement.
Tout récemment, \fnon correspondant
a vu ce tableau dans un port (une photo-
graphie de la scène eût ,été instructive) :
un contre-maître débarquait des ponts
métalliques, avec quatre hommes, des
palans etn petit moteur. Rapidement
enlevées sans peine, les grosses poutres
de fer sont placées sur un wagonnet et
disparaissent. C'est' un industriel de
France qui travaille là.
En même temps, passait près de là
une charrette avec un baril de ciment,
et autour du véhicule, accrochés tant
bien que mal, vingt indigènes; le tout
conduit à un pas de tortue par un « com-
mandeur » baguette à la main. La char-
rette appartenait à une maison locale
qui travaillait à la « malgache ». Tant
qu'on pourra voir de tels spectacles, je
suis de l'avis de mon correspondant, il
y aura une crise de main-d'œuvre.
Maurice Bouilioux-Lafont
Député au Finistère.
Y"cffI"dén' de la Chambre,
AU CONSEIL DI, AT
Rejet d'une requête du gouvernement
de fïndocMne
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête
que le Gouvernement général do l'Indochi-
ne uvuit inlrodtiito ù, l'cl,(ef. d'obtenir l'nunu.
lation d'un arrêté, en claie du 7 février 1923,
uar lequel le Conseil du contentieux admi-
nistratif do l'Indochine ri reconnu à M.
Fonlnno, agent principal des services agri-
coles et commerciaux, droit, depuis sa réin-
tégration, à la solde de son .grade et un
complément Spécial institué par la loi (111
26 octobre 1919.
a 'II
Le rejet de ladite requote a été décidé
pour la raison ; qu'en vertu des disposi-
tions combinées de l'art 89 du décret du
6 août 1881,-modifiée par le décret du 25
janvier 1891), et de l'article 90 du décret
précité du 5 août 1881, lequel a été rendu
-applicable à toutes les! colonies françaises
par le décret du 7 septembre suivant, la
requête en recours doit être déposée, ù
peine de déchéance, au secrétariat du con-
tentieux du Conseil d'Etat dans un délai
ée 6 mois, il compter de la signification
de la déclaration du recours si 1e défen-
peur réside ù l'est du 'cup de Bonne Eisipe-
irance.
Considérant que la requête dont s agit
n'a été enregistrée au secrétariat général
du contentieux du Conseil t'llat que le 18
octobre 1923, c'est-à-dire après Vexpiration
du délai imparti par les articles précités.
dés lors, elle n'est pas recevable.
Un discours de M Steeg
––M. Stceg, résident pinôral au Maroc, a
présidé hier la séance du Conseil supérieur
du tourisme à H abat. Dans son discours
d'ouverture, M. Sloeg, après avoir dépeint
US progrés immenses accomplis dans le
tourisme marocain depuis WU, a- Tait allu-
sion à la sécurité et aux récents .événe-
ments.
Aujourd'hui que les opérations, militaires
sont terminées, on exploite, a-t-il déclaré no-
tamment, deux événements déplorables sur-
venus, eux aussi, aux frontières du Maroc utile,
au pied de ces montagnes où le brigandage et
les rapines s'exercent librement, au sein des
tribus anarchiques qui n'ont jamais connu
aucune contrainte. Ne nous lassons pas de
rappeler le carnclèrc local" do lois enlèvements
dont peut être victime une midace imprudente.
Nous ne nous lasserons pas de demander
qu'on veuille bien mesurer sur la carte les dis-
tances qui séparent ces confins de l'insoumis-
sion barbare des régions pacifiées et coloni-
sées. »
M. Steeg a parlé ensuite de la sécurité
qui règne dans le Grand Atlas, dans le
Souss et autres régions récemment soumi-
ses.
-".- -----------------. -.,
ÊTABUSSCmENTS FRANÇAIS
DANS L'INDE
0 G---
U session onSmire du Conseil Général de
l'Inde française s'ouvrir» à Ptndichéiy samedi
< 19 iRfflsnibrç
D'importunes queutons fifevCit i l'ordre du
jour, ,
La petite colonisation
en Cochinchine
Le Gouvernement de la Cochinchine, pont
encourager la petite colonisation, accorde
aux anciens combattants fixés dans la Colonie
une concession de 50 hectares à choisir dans
les terres les plus fertiles et les. plus propres à
l'hévéaculture et en les leur, cédant de gré
à gré au prix uniforme de 2 piastres 50 l'hgré
ec-
tae. de manière à ne pas grever lés frais d'ex-
ploitation dès le début d'un prix d'achat trop
élevé.
Depuis l'adoption de cette mesure, les
demandes des anciens combattants ont englobé
38.810 hectares, dont 16.860 ont déjà été
attribués. Il reste actuellement 23.000 hectares
en instance, sur lesquels 1.030 font l'objet de
demandes de non-combattants.
Deux derniers lotissements administratifs sont
en cours de lever dans les provinces de Tay-
riinh et de Baria. Ils permettront de régler la
situation de 182 derniers demandeurs non
encore pourvus dont la liste a été arrêtée le
lor février dernier. Le reste, qui se compose
de demandes hors lotissements, est en voie
d'instruction.
Ces 40.000 hectares environ demandés, ou
qui siéront réglés sous peu, représentent une va-
leur foncière de 600.000 piastres s'ils avaient
été concédés par adjudication publique. Ils
sont cédés aux anciens combattants pour une
somme qui n'excédera pas 100.000 piastres.
Ces avantages considérables ont été accordés
aux frais du Domaine, et ils pourraient, s'ils
étaient maintenus, influer sur les résultats bud-
gétaires prévus pour les concessions domania-
les. Aussi le Gouvernement actuel de la Co-
chinchine cherche-t-il à limiter cette faveur aux
anciens combattants domicilias en Cochinchine
1 depuis au moins deux ans. -
La question a été soumise au Conseil Colo-
nia! dans sa dernière session. Le Gouverne-
ment et la Commission des Affaires diverses,
peu soucieux des droits acquis ont les anciens
combattants, allaient commettre à leur égard la
plus grave injustice si M. Quintrie-Lamothe
n'était intervenu. Sa parole autorisés a été
entendue par le Conseil Colonial et le statu
rtta a été maintenu.
- t
Congrès de Nice
G
l.a FtWrnlion Nationale des Anciens Colo-
niaux (TonHra cette année son Conpri's h Nice,
lo? 'S. 10, Vî et 2" novembre rTorbnln.
P-p, Irès ,irnoorln'nfM questions v srront discu-
tons, nolnniniont celles conrernnnt ln péréqua-
tion des îcnsionp. ln rn'ssc autonome des re-
traites. rt rnuffmrnlnt'on des rotrnllcs du i'cr-
sormel colonial des services locnux.
\L le ministre des Colon-es sera représenté of-
ficiellement a celle importante mrmTestntion pnr
M. îrt pénéral de division Peltior ; M. le minis-
tre de la Guerre, pnr M. le colonel Dubrer,* di-
recteur-»! d!o1nt des troupes rolorrinles et M. le
mln'slrn des Tensions pnr M. Sevln, directeur de
ges Services.
En manière de conclusion
Une politique des ports
-. en A..O. F.
1
Dans une série d'articles, nous
avons passé en revue la situation,
en réalité assez irecairc. de l'outil-
lage maritime de l'A. O. F. et nous avons
examiné les remèdes qu'il convenait, avec
plus ou moins d'urgence, de lui apporter.
Ces remèdes constituettt, tout un programme :
outillage et, dans une certaine mesure, amé-
lioration des conditions d'accès des ports u-
condaires du Sénégal, en considérant néan-
moins ceux-ci comme ports annexes du port
de Ddkaf, dragage de la rade, extension et
outillage de la jetée de Conakry, wharf sup-
plémetttaire à Cotonou, port moderne dans
la zouc lagunaire de la Côte d'Ivoire, wharf
et installations diverses à Sassandra, telles
en sont les grandes lignes. C'est l'affaire de
260300 millions peut-être, à répartir sur
10 ou 15 exercices financiers.
On dira que ce programme dépasse la ca-
pacité financière actuelle de l'Afrique Occi-
dentale française. C'est possible, mais
qu'importé après tout ? Nous estimons, si le
Budget Général et les Budgets locaux ne
suffisent pas à de pareilles dépenses, que
l'on ne doit pas hésiter à recourir à Hem-
pfunt pour exécuter les travaux et aUlue",
l'outillage nécessaire. Nous estimons égale-
ment que les ports doivent passer avant tous
les atlires grands travaux prévus pour accé-
lérer la mise en valeur de la colonie. A quoi
servirait, en effet, d'ouvrir, par des chemins
de fer ou des routes, de nouvelles régions à
l'activité du commerce si, on ne pouvait pas embarquer les produits
fournis par ces régions, ou si on les embar-
quait dans des conditions tellement défec-
tueuses que leur exploitation ou leur achat
<) l'indigène seraient rendus pratiquement
impossibles.
Sénégal et Soudan pourront, fournir avant
longtemps un million de tonnes à V exporta-
tion. La Guinée, la Côte d'Ivoire peuvent
voir leur trafic se développer plus vite cet-
core pour peu qu'on songe à utiliser les
richesses minières en partie connues et très
propablement considérables de ces deux co-
lonies. Mais ces richesses minières, de même
que les richesses forestières (à l'exception de
certains bois de luxe de la Côte d'Ivoire)
ne pourront être exploitées, nous l'avons dit,
et nous ne saurions, trop le répéter, que lors-
fut exis/trollt des ports permettant leur em-
barquement dans des conditions de rafiditè
et Jécotlomie, conditions qui font totalement
défaut actuellement. Ce sera également le
cas pour les produits agricoles de valeur re-
lativement faible que pourront fournir en
très fortes quantités le Sud-Est du Soudan
et la ttaute-Voit a, lorsque le rail partant
d'Abidjan aura dépassé la frontière de la
Côte 'd'Ivoire et sera prolongé vers le cen-
tre de la Boucle du Niger. Ces produits all-
ront à parcourir un long traiet par voie fer-
rée avant d'arriver à la mer. Ils seront grevés
de ce fait de frais élevés et ne pourront sup-
porter les -tarifs de frtt qui leur seront ap-
pliqués si l'outillage d'embarquement con-
tinue à consister exclusivement dans des
wharfs, dont le rendement est très lellt et
très irréeulicr.
Au Sénégal, les travaux entrepris à Dakar
ne résoudront pas non plus tout le problème
de l'outillage maritime de la colonie, car la
situation géographique de ce port est d'abord
trop désavantageuse, ensuite parce que la sur-
face des terre-pleins restera beaucoup trop
insuffisante pour répondre aux besoins
qu'exigeront de plus en plus le stockage et
l'embarquement du araclzidef. Vaméliora-
tion de la navigation dans le Siné-Saloum
s'impose, de même que s'impose l'équipe-
ment, en partie réalisé, des escales de cet
estuaire et de l'escale de Rufisque.
L'amélioratioll des ports et moyens d'em-
barquement doit frimer tout en A. O. F., on
peut ne pas négliger pour cela certains au-
fres travaux dont l'urgence peut apparaître
également, mais il est indispensable que le
Gouvernement Général consacre sans délai à
l'outillage maritime de la colonie la majeure
partie de ses ressources disponibles et con-
tracte, si nécessaire, un emprullt, pour les
réalisations, à la Côte d'Ivoire notamment,
dont l'échcance ne peut plus - être reculée.
Pierre Valude,
lirpiilfi dIt Cher,
Ancien ministre.
» -0* -
Fraternité maritime
--0-0--
On ne saurait trop louer le bel exemple
de fraternité maritime donné Jar les navires
dont deux français, Formosa et Moselle" lors
du naufrage du Mafalda sur les côtes brési-
liennes. Le consul italien de Rio-de-Janeiro.
a reçu le commandant du vapeur français'
Formosa et lui a remis une médaille en or,
en signe de reconnaissance pour sa partici-
pation au sauvetage des naufragés du Prin-
cipessa-Mafalda.
De plus, un chèque de 5.000 francs-or a été
remis au commandant du Formosa pour être
versé au fonds général des orphelins français
èt des victimes de la guerre.
Le commandant du Moselle qui contribua
nour une large part au sauvetage des nau-
fragés du Mafalda, interrogé sur la leçon à
tireT de ce pénible événement, a répondu :
Il faut le dire et le répéter : si chacun
des quatre navires présents au moment du
sinistre avaient en un proiecteur et une em-
barcation à moteur, le chiffre des passagers
sauvés se serait accru de plusieurs centaines.
Une convention Internationale devrait obli-
ger les navires à posséder une vedette et de
puissants pmjmtenim.
Délégation; algérienne
*11 Ministère de l'Intérieur
) 00
M. Albert Sarraut, ministre de l'Intérieur, a
.t jeçujpçr une délégation de. notables algériens
aë-M. dâlah Mustapha si Henni,
pr&ident de la Délégation ifnancière, section
arabe, et de MM. Chekiken, Kaid-Hammoud,
Mustapha Tamzali et Zesrouk Mahiédinne.
La Délégation était venue demander à M.
Albert Sarraut de bien vouloir considérer avec
bienveillance les revendications des Algériens
en faveur de la représentation des indigènes au
Parlement.
M Albert Sarraut a fait à la. délégation le
meilleur accueil et a annoncé à ses interlocu-
teurs qu'il allait constituer une Commission dé
juristes chargée d'étudier la délicate question
soulevé e par cette revendication dont il ne mé-
connaît nullement l'importance.
> .'8
Les Sociétés i ll llllIl
en Tunisie ici
Les recouvrements de ces Sociétés, en
1926, se sont élevés, lit-on dans le cc Jour-
nal Officiel » tunisien, à plus de 28 millions
en ce qui concerne les prêts consentis par
elles antérieurement, et dont la plus grande
partie doit être reversée à l'Etat qui en a
fait l'avance, et ils sont supérieurs à 2 mil-
lions pour les recettes destinées a accroître
Jeur propre actif. Il convient toutefois d'en
Wêdtiire la somme de 662.741 fr. 80, montant
des indemnités allouées aux cultivateurs au
nombre de 3.848, dont les récoltes ont été
grêlées, c'est la quatrième fois, depuis l'ins-
titution de cette assurance, que les indem-
nités de sinistre ont pu être attribuées dans
leur intégralité de façon iL couvrir les dom-
mages causés. A noter, d'ailleurs, que peu-
vent bénéficier d une double indemnité les
cultivateurs qui ont consenti ti verser au
profit des Sociétés le double des centimes
perçus ii leur profit additionnellement à
1 r proilt
l'achour ; les sommes supplémentaires en-
caissées & ce titre par les Sociétés se sont
élevées à 249.748 fr. 40.
i La situation des autres postes du bilan
des Sociétés est normale ; sans doute, elles
otlt dÙ, malgré la récolte assez satisfaisante
dons dû, l'ensemble, consentir des prêts de se-
mences et de subsistance s'élevant au total
de 7.103.850 francs, mais il convient de tenir
compte, pour l'appréciation de ce chiffre,
des prix élevés des céréales ; les distribu-
tions n'ont, en effet, porté que sur 13.400
quintaux de blé, 18.000 quintaux d'orge,
31.249 quintaux de superphosphate et 1.0OO
quintaux de pommes de terre, quantités re-
lativement modestes qui ont cependant per-
mis de donner satisfaction aux cultivateurs.
A signaler à ce sujet que les prêts de su-
perphosphates ont brusquement passé de
18.000 à 31.249 quintaux ; les Sociétés voient
d'un œil très favorable le développement de
cette partie de leurs opérations que le Con-
seil de Contrôle n'a pas manqué d'encoura-
ger en raison du grand intérêt qu'elles pré-
sentent pour l'amélioration des cultures in-
digènes.
Enfin, les Sociétés continuent, comme par
le passé, à faciliter lu création et le déve-
loppement entre leurs membres de petites
coopératives destinées it permettre a leurs
adhérents l'amélioration de leur production
ou de leur industrie ; c'est ainsi que, cette
année, elles cherchent avec le concours de
la Direction générale des Travaux publics a
grouper en une association professionnelle
les pécheurs indigènes de la région de Bi-
zerte qui trouveraient ensuite auprès d'elles
les fonds nécessaires a l'achat de matériel
et d'engins de pèche perfectionnés.
Les Sociétés mettent ainsi de plus en plus
en application le programme de travaux qui
leur a été tracé par leurs statuts au lieu de
se limiter à leurs premières opérations de
prêts en faveur des agriculteurs ne dispo-
sant que de ressources insuffisantes pour
leurs semailles ; bien que cette méthode sou-
lève de nombreuses difficultés pratiques,
elles ont même procédé, cette année, à titre
(l'essai et seulement dans quelques cas par-
ticuliers, à des prêts en argent au lieu de
fournir les grains de sernênces, les résultats
de cette expérience, qui sera poursuivie nu
cours de la prochaine campagne agricole,
seront indiqués au compte rendu suivant.
Le Conseil de contrôle estime, d'ailleurs,
touiours aussi nécessaire d'annorter dans
tous ces essais le maximum de prudence à
l'emploi des fonds des Sociétés qui auront
besoin prochainement de toutes leurs dispo-
nibilités pour faire face à des demandes
extrÓmëment importantes de prôts de se-
mences et de subsistance en raison de la
récolte des céréales qui s'annonce malheu-
reusement, comme devant être particulière-
ment déficitaire à la suite d'une sécheresse
exceptionnelle.
1 «1»
Pour Fœuvre de l'Enfance
en Tunisie
-00--
Les premiers spécimens de la nouvelle
série de timbres-poste mis en vente par la
Tunisie, au profit de l'Œuvre de 1 Enfance
de Mme Saint, viennent d'arriver à Tunis.
Ces timbres sont d'un très bel-effet. Les
couleurs choisies pour les sept valeurs ven-
dues sont : bistre, violet, bleu foncé, car-
min, bleu pôle, vert, brun rouge.
Très finement gravées par l'Institut de
Gravure, ces épreuves donnent des détails
très fouinés, d'un ensemble très harmo-
nieux et les teintes foncées qui ont été choi-
sies font ressortir le sujet d'une façon par-
faite.
La liste d'inscription des commandes
sera close le 1er décembre prochain, aussi
les souscriptions se font-elles chaque jour
plus nombreuses, fi mesure que s'approche
la date de la forclusion des demandes. Il
est de l'intérêt des acquéreurs d'Adresser
leur commande fi l'Office Postal sans atten-
dre le dernier moment.. Les retardataires
courraient le risque de n'être pas servis,
car l'Administ.rajion a décidé qu'après la
clôture do l'émission, les timbres invendus
seront incinérés.
TAUX IŒ LA PIASTRE
Le Gouverneur Général (le l'Indochine vient
de faire ronnaître au Ministre des Colonies
0\1';\ In dale du n novembre 1127 le iaux offi-
ciel de In piast-rc ôttnt de 12 fr. M.
Les ealèvemeifts m Naroc
00 -
L'optimisme continue à régner sur la pro-
chaine libération des fillettes Arnaud et. de
MM. Steeg et Maillet, ainsi que durs
coiiipagnes de captivité qui sont toujours
dans ta mêtne situation. Ils ne sont points
comme le bruit en avait couru, les prison-
niers d'ftne nouve^e tribu berbère. Ils sont
tcu\ours retenus chez les Ben-Chero. Les
conditions de leur libération sont ttouiours
les mêmes ; une rançon de huit millions
et certains avantages, mais on apprend de
source autorisée que rien ne permet de
croire que les captifs seront retenus défi-
nilivement comme otages. Les pourparlers
continuent, mais on prévoit qu'ils seront
longs à aboutir.
•
L'orgaaisaliofl hôtelière ai Maroc
00 -
D'une lettre de M. Nacivet, directeur de
l'Office du Maroc à Paris, au directeur du
Temps, il résulte que, loin de craindre la
venue de nouveaux visiteurs, le protectorat
chérifien vient, au contraire, de faire acte
de prévoyance en élaborant un système de
crédit hôtelier -- des plus intéressants.
Ce système favorisera l'amélioration des
hôtels existants et la construction .d'hôtels
nouveaux. Déjà, des conversations qui ont
été menées sous l'égide de l'Administration
et paraissent en très bonne voie, laissent
espérer la construction, a l'aide de cette
(orme nouvelle de crédit et au cours des
nrochains mois, d'importants hôtels dans
les grandes villes, comme Marrakech et
Fez.
L'organisation hôtelière du Maroc, dont
on pouvait craindre l'insuffisance au mo-
ment où les touristes commençaient à venir
en grand nombre visiter ce pays, s'est déjà
beaucoup améliorée ; de nouveaux progrès
seront accomplis prochainement grâce au
crédit hôtelier, et sous peu lle sera en
mesure de donner satisfaction à toutes les
catégories de touristes.
U n'en reste pas moins vrai que le Ma-
roc constitue un excellent terrain d'activité
pour toutes les initiatives pourvues de ca-
pitaux èt désirant s'exercer dans lo domai-
ne hôtelier. Le crédit hôtelier leur fournira
un appoint sérieux. Elles pourront ainsi
entreprendre plus facilement l'installation
et la gestion de bons hôtels de premier et
de deuxième ordre, comportant une nourri-
ture agréable et le maximum de confort.
Il est souhaitable, ajoute M. Nacivet, que
les futurs visiteurs du Maroc soient exacte-
tnent renseignés sur la situation actuelle de
ce pays au point de vue touristique.
Nos lecteurs savent, d'autre part, l'acti-
vité des syndicats d'initiative et de tou-
risme des principales villes du Maroc et
aussi avec quel soin la Direction des Beaux-
Arts entretient et protège les beaux sites et
les monuments du Maroc.
.1.
I:Avlt ation Coloniale
Congo belge .:
Au- moment où est tentée de nouveau la
liaison aérienne Belgique-Congo, tentative
que seul le mauvais temps a enrayée, il est
intéressant de résumer les résultats obte-
nus au Congo belge par la Compagnie de
lignes aériennes la Sabena.
Le trajet Lépoldvilde-Elisabethville (2.275
kilomètres) est effectué en 2 jours. Boma-
Léopoldville en 2 heures trente et le départ
coïncide avec l'arrivée des malles belges.
La régularité obtenue sur la ligne est re-
marquable et peut victorieusement soutenir
la comparaison avec les meilleures lignes
du monde.
Aussi le fret transporté augmente-t-il ré-
gulièrement à tel point que le fret en T.
Km transporté ,pendant les G premiers mois
de l'année 1927 est supérieur à celui trans-
porté pendant l'année 1926 toute entière. Et
ceLa malgré les importantes augmentations
de tarif mises en vigueur au début de l'an-
née.
Le nombre de Km parcourus par les
avions de la Société est passé do 49.989 en
1925 à 158.322 en 1926 et le nombre de ton-
nes kilomètres transportées s'est accru de
18.376 en 1925 à 51.386 en 1926.
Les recettes se sont élevées de 920.149 fr.
48 en 1925 à, 2.616.599 fr. JO en 1926 dont
800.000 francs environ provenant de la
clientèle privée.
:PoUlr 1927-1928, il a été établi un projet
d'extension des lignes aériennes suivantes :
Léopoldville-Coquilhatville (620 km) Lue-
bo Tshikapa (160 km.) et Luebo Lusambo
(340 km), soit au total 1.120 km de lignes
nouvelles en 1928, équipement et mise en
exploitation des sections ICoquilhatville
Stanleyville (900 km) et Lusqmbo-Kabale-
Kongolo (600 km) soit 1.500 km de lignes
nouvelles.
Le programme sera ensuite étendu à la
liaison du Congo Belge aux Colonies voi-
sines et spécialement au Soudan Egyptien.
Le but final de la Sabena est, après avoir
donné aux lignes intérieures congolaises
toute l'exitcnsion possible, de façon à des-
servir tous les grands centres du Congo,
de réaliser la liaison aérienne Congo-Bel-
gique et rapprocher ainsi la Colonie de la
Mère Patrie.
Ce programme est considérable, il sup-
pose la 'mise on service, avant cinq uns, de
plus de 15.000 kilomètres de lignes aérien-
nes alors que le réseau total des chemins
de fer belges est de 4.000 kilomètres seule-
ment réalisé en qunlrc-vin.yt cinq ans et
que celui des chemins de fer congolais en
exploitnlion dépasse a peine 1.500 kilomè-
Ires établis en plus d'e 1l'onl.c'cinq ans.
Celle rruvre ne parait pas impossible dans
le délai prévu si l'on songe que le réseau
des lignes aériennes allemandes atteint
22.000 kilomètres et celui des lignes fran-
çaises 12.000 kilomètres.
Bruxelles-Congo
D'après le colonel Rmeyers, commandant
il Aeronailliqti(, militaire, rentré de sa visite
aux aviateurs belges tombés dans le dépar-
tement de l'Aube, Mednets et Verhaegen
ont pris déjà des dispositions pour recom-
mencer leur tentative.
La croisière d'hydravions
Les quatre hydravions militaires hritan-
niques qui moursuivent leur croisière de
40.000 kilomètres d'Angleterre en Australie
et. en ExtrAme-Orient, ont atteint mn Non-
jnm hier matin à 8 henrl's, venant de Bou-
chir.
L'animisme africain
0-0
Les expositions coloniales qui se succèdent
depuis quelques années à une cadence acce
lérée nous ont initié à l'ait nègre, qui est ainsi
devenu fort à la mode. -
Nous voyons ainsi un grand nombre de not.
compatriotes s' intéresser de plus en plus à ces
manifestations artistiques des noirs africains et
s'inquiéter des rapports possibles entre l'âme
de nos populations africaines et leurs produc-
tions esthétiques.
C'est par une exploration méthodique de c6
domaine obscur que M. Georges Hardy, le
distingué directeur de l'Ecole Coloniale et an-
cien inspecteur général de l' Enseignement en
A1' .O.F., a résolu ce passionnant problème e
[ « art nègre ». (Henri Laurens, éditeur,
Fans.)
« Mieux on connaît les nombreuses reli.
gions africaines, écrit M. Georges Hardy dans
son introduction, plus on est autorisé à affir-
mer qu'elles procèdent toutes d'un dogme
commun, dogme qui doit être bien fort et bien
profond pour avoir résisté à tant de tribu-
lations et s'être maintenu aussi ferme, malgré
l'absence généra's;" e livres saints. »
Le spiritualisme tient la plus grande place
dans les religions des noirs.
D'un être suprême, ils ont tous la notion
et le placent généralement au-dessus de la
terre. S'ils lui accordent d'avoir créé la terrct
ils bornent là son rôle : les génies ont fait le
reste.
- Dès le lendemain de la création, Dieu a'
cessé de prêter attention aux choses humaines
et nulle part on ne lui rend un culte.
Sur le Sénégal, on prétend, qu'ayant été
mal reçu dans un village de pêcheurs (l'his-
toire me fut contée dans un tam-tam à Cascas),
Dieu s'est vengé en ôtant la parole aux habi-
tants et en les transformant en singes. La
croyance en un être suprême est, d'après
M. Delafosse, d ordre cosmogonique plutôt
que d'ordre religieux.
Les Noirs parlent donc de Nzamé, 4e
N'zapa, de N' gala, de Mahou, mais ne le
représentent dans leurs figurines ou statuea.
Ils se désintéressent d'un dieu créateur comme
il se désintéresse d' eux. -
La religion des Noirs consiste essentielle-
ment dans le culte des esprits. C'est VAni-
misme. Cette religion n'est fétichiste que dans
ses manifestations accessoires.
Le Noir, en principe, rend un culte non
point à la pierre ou à l'arbre, mais à l'esprit
qu'il croit y résider.
Les honneurs, ou même le culte rendu à
certains animaux, relèvent plutôt des prati-
ques magico-religieuses que de la religion pro-
prement dite.
Ames des défunts et forces naturelles, voife
où est concentrée la vie religieuse des Noirs.
La mort est très redoutée des Noirs. Le sui-
cide est très rare chez eux, à moins que ce
ne soit par vengeance, comme au Moyen-
Congo : un homme qui croit avoir à se venger
d'un autre déclare que « son esprit » tuera
son ennemi et punira ceux qui, de son vivant,
ne l'ont pas soutenu. Menace qui terrorise le
village tout entier.
Pour éviter ces vengeances des esprits, les
Noirs attachent une, importance considérable au
culte des Morts.
De cet aperçu rapide de l' Animisme des
Noirs, sur lequel M. Georges Hardy donne
infiniment de détails fort intéressants, nous
passons à la création artistique d'origine essen-
tiellement retigieuse.
Pour cette étude, il importait de se rappro-
cher des régions d'art qui dépendent des con-
ditions analogues et dont les productions
offrent un air de parenté. incontestable.
L'art de la Grande Forêt est fort différent
de celui de la Savane soudanaise. Aussi,
l'auteur de cette étude groupera-t-il les pro-
ductions de .'la Côte d'Ivoire et du Gabon,
tous deux fragments de la Grande Forêt.
Dans la Savane, cultivateurs et pasteurs
jouissent 1 d'un rayonnement lumineux remar-
quable, la lumière tue la ligne et la couleur
anéantit le détail.
Dans la Forêt, au contraire, l'homme vit
isolé, concentré sur lui-même, écrasé par la
violence de la nature.
La Forêt est triste et sombre dans son
débordement, eHe arrête la lumière, oblige
les hommes à passer leur vie dans une sorte de
crépuscule. Cela donne au tableau une cou-
leur austère, glaciale, une solennité indéfinis-
sable, un air poignant de désolation.
Ce pays morne et sauvage est une puissance
d'art, les matériaux y surabondent, c'est la
Forêt qui présente la plus grande variété da
productions artistiques.
Statues funéraires et statues d'ancêtres se
rapprochent franchement du portrait, et d' au-
tres œuvres se rattachent au culte des Morts.
De cet art nègre, dont nous avons vu les
grandes lignes et les caractéristiques, on a pu
craindre un moment la disparition. Il était et
est encore en pleine décadence.
L'Islam lui a porté un coup sérieux, car il
est monothéiste et surtout iconoclaste, c'est-à-
d're qu'il ne permet pas la représentation figu.
rée des personnes ni l'attribution à la divinité
de la figure humaine.
Les missionnaires catholiques et evangeli-
ques, en détruisant l' essentiel de la religion in-
digène, l'arrêtèrent dans ses manifestations
artistiques.
De ce brusque contact avec une civilisatioa
nouvelle, il résulte de nouveaux foyers d'un
art indigène nouveau.
Les statuaires du Dahomey, par exemple,
représentant des scènes de la vie de famille,
des chefs en tournée, suivis de leur maison
civile ; 4es artisans se changent en artistes.
Avec M. Georges Hardy, nous pouvons,
conclure que les forces créatrices de la race
noire ne sont nuHemenl épuisées.
Quand elles seront de nouveau en état
d'équilibre et qu'eUes pourront se développer
librement dans leur milieu d'origine, elles
jailliront de nouveau avec éclat.
Eugène Dmvovx
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Les Annales Coloniales
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PiMermim i MarMl RUEDIIL et Ib-Q. THÉBAULT
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La - question Je la "_d' œme à Madagascar
- -' m
Cette question continue n'être au pre-
Cuer plan des préoccupations des Fran-
çais installés à Madagascar. On peut
même dire que ce problème domine tous
les autres. C'est ce qui résulte d'une
longue lettre que m'adresse un colon
installé depuis vingt-cinq ans dans
notre colonie de l'Océan Indien.
Les entreprises industrielles, se déve-
loppent, les auperficies cultivées aug-
mentent dans une énorme proportion et
la. main-d'œuvre a tendance à diminuer.
.A cette question, j'ai, dans de pré-
cédents ariqles, indiqué de possibles
solutions.
Depuis cinquante ans, l'industrie a
créé des machines de plus en plus per-
fectionnées pour faire plus vite et mieux
que l'homme tous liés travaux indus-
triels. Introduisons ces machines à Ma-
dagascar pour permettre de retrouver
l'équilibre de la main-d'œuvre faisant
défaut.
Cela paraît simple, mais l'application
est ardue.
Voici l'Administration des travaux
publics qui^ a beaucoup de gtancfs tra-
vaux en cours d'exécution. Elie devrait
donc donner l'exemple. Cependant, des
milliers de tonnes de caillasse sont encore
cassées par des* manœuvres dont le seul
Souci est d'en faire souvent le moins pos-
sible. Les transports remblais et dé-
blais notamment - se font par des
moyens primitifs, à la brouette et à la
bêche !
Voyons maintenant la manière d'opé-
ter des Sociétés et Compagnies privées
importantes, qui ont des millions enga-
gés dans leurs affaires de Madagascar.
En visitant leurs exploitations agrico-
les, on est frappé de 1 absence de machi-
nes. Certes, leurs représentants, si vous
leur posez la question, vous donneront
toutes sorte. d excellentes raisons, mais
pas Ihi vraie, qui est celle-ci :
Les Conseils d'administration de ces
Sociétés de 'France imputent générale-
ment aux frais d'exploitation les dépen-
ses occasionnées par les essais mécani-
ques entrepris sur leurs domaines. Or,
qui dit essais dit échec possible, donc
dépense improductive. Même producti-
très, ces-dépenses ne produiront "Souvent
un gain d'exploitation que pîtilïieuçp
années après. Or, les agents de ces Com-
pagnies ont un contrat de trois ans. Ils
ignorent s'ils JLe renouvelleront. La par-
tie la plus importante de leur salaire est
constituée par un pourcentage sur les bé-
néfices d.exploitation. Or, nous venons
de voir que les dépenses occasionnées
par les essais et sûrement improductives
dans ce laps de trois années sont impu-
tées aux frais d'exploitation, venant
ainsi diminuer le pourcentage des
agents. Dès lorsi ces derniers - cherchent
à s'en affranchir et, aux ordres venus
d'Europe, opposent toutes sortes de
bonnes raisons pour; ne pas s'exécuter et
remplacer la main-d'œuvre indigène par
la machine.
Malgré cette/situation, l'urgence d'ob-
tenir de la main-d'œuvre pousse irrésis-
tiblement usiniers et agriculteurs à. mo-
derniser leur installation. On 'commence
par les appareils utiles, moteurs et au-v
très, qui payent de suite. On ts'étonne
devant la facilité de la manœuvre et
l'économie réalisée. Puis le jtemps-et la
nécessité font ensuite leur œuvre inexo-
rablement.
Tout récemment, \fnon correspondant
a vu ce tableau dans un port (une photo-
graphie de la scène eût ,été instructive) :
un contre-maître débarquait des ponts
métalliques, avec quatre hommes, des
palans etn petit moteur. Rapidement
enlevées sans peine, les grosses poutres
de fer sont placées sur un wagonnet et
disparaissent. C'est' un industriel de
France qui travaille là.
En même temps, passait près de là
une charrette avec un baril de ciment,
et autour du véhicule, accrochés tant
bien que mal, vingt indigènes; le tout
conduit à un pas de tortue par un « com-
mandeur » baguette à la main. La char-
rette appartenait à une maison locale
qui travaillait à la « malgache ». Tant
qu'on pourra voir de tels spectacles, je
suis de l'avis de mon correspondant, il
y aura une crise de main-d'œuvre.
Maurice Bouilioux-Lafont
Député au Finistère.
Y"cffI"dén' de la Chambre,
AU CONSEIL DI, AT
Rejet d'une requête du gouvernement
de fïndocMne
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête
que le Gouvernement général do l'Indochi-
ne uvuit inlrodtiito ù, l'cl,(ef. d'obtenir l'nunu.
lation d'un arrêté, en claie du 7 février 1923,
uar lequel le Conseil du contentieux admi-
nistratif do l'Indochine ri reconnu à M.
Fonlnno, agent principal des services agri-
coles et commerciaux, droit, depuis sa réin-
tégration, à la solde de son .grade et un
complément Spécial institué par la loi (111
26 octobre 1919.
a 'II
Le rejet de ladite requote a été décidé
pour la raison ; qu'en vertu des disposi-
tions combinées de l'art 89 du décret du
6 août 1881,-modifiée par le décret du 25
janvier 1891), et de l'article 90 du décret
précité du 5 août 1881, lequel a été rendu
-applicable à toutes les! colonies françaises
par le décret du 7 septembre suivant, la
requête en recours doit être déposée, ù
peine de déchéance, au secrétariat du con-
tentieux du Conseil d'Etat dans un délai
ée 6 mois, il compter de la signification
de la déclaration du recours si 1e défen-
peur réside ù l'est du 'cup de Bonne Eisipe-
irance.
Considérant que la requête dont s agit
n'a été enregistrée au secrétariat général
du contentieux du Conseil t'llat que le 18
octobre 1923, c'est-à-dire après Vexpiration
du délai imparti par les articles précités.
dés lors, elle n'est pas recevable.
Un discours de M Steeg
––
présidé hier la séance du Conseil supérieur
du tourisme à H abat. Dans son discours
d'ouverture, M. Sloeg, après avoir dépeint
US progrés immenses accomplis dans le
tourisme marocain depuis WU, a- Tait allu-
sion à la sécurité et aux récents .événe-
ments.
Aujourd'hui que les opérations, militaires
sont terminées, on exploite, a-t-il déclaré no-
tamment, deux événements déplorables sur-
venus, eux aussi, aux frontières du Maroc utile,
au pied de ces montagnes où le brigandage et
les rapines s'exercent librement, au sein des
tribus anarchiques qui n'ont jamais connu
aucune contrainte. Ne nous lassons pas de
rappeler le carnclèrc local" do lois enlèvements
dont peut être victime une midace imprudente.
Nous ne nous lasserons pas de demander
qu'on veuille bien mesurer sur la carte les dis-
tances qui séparent ces confins de l'insoumis-
sion barbare des régions pacifiées et coloni-
sées. »
M. Steeg a parlé ensuite de la sécurité
qui règne dans le Grand Atlas, dans le
Souss et autres régions récemment soumi-
ses.
-".- -----------------. -.,
ÊTABUSSCmENTS FRANÇAIS
DANS L'INDE
0 G---
U session onSmire du Conseil Général de
l'Inde française s'ouvrir» à Ptndichéiy samedi
< 19 iRfflsnibrç
D'importunes queutons fifevCit i l'ordre du
jour, ,
La petite colonisation
en Cochinchine
Le Gouvernement de la Cochinchine, pont
encourager la petite colonisation, accorde
aux anciens combattants fixés dans la Colonie
une concession de 50 hectares à choisir dans
les terres les plus fertiles et les. plus propres à
l'hévéaculture et en les leur, cédant de gré
à gré au prix uniforme de 2 piastres 50 l'hgré
ec-
tae. de manière à ne pas grever lés frais d'ex-
ploitation dès le début d'un prix d'achat trop
élevé.
Depuis l'adoption de cette mesure, les
demandes des anciens combattants ont englobé
38.810 hectares, dont 16.860 ont déjà été
attribués. Il reste actuellement 23.000 hectares
en instance, sur lesquels 1.030 font l'objet de
demandes de non-combattants.
Deux derniers lotissements administratifs sont
en cours de lever dans les provinces de Tay-
riinh et de Baria. Ils permettront de régler la
situation de 182 derniers demandeurs non
encore pourvus dont la liste a été arrêtée le
lor février dernier. Le reste, qui se compose
de demandes hors lotissements, est en voie
d'instruction.
Ces 40.000 hectares environ demandés, ou
qui siéront réglés sous peu, représentent une va-
leur foncière de 600.000 piastres s'ils avaient
été concédés par adjudication publique. Ils
sont cédés aux anciens combattants pour une
somme qui n'excédera pas 100.000 piastres.
Ces avantages considérables ont été accordés
aux frais du Domaine, et ils pourraient, s'ils
étaient maintenus, influer sur les résultats bud-
gétaires prévus pour les concessions domania-
les. Aussi le Gouvernement actuel de la Co-
chinchine cherche-t-il à limiter cette faveur aux
anciens combattants domicilias en Cochinchine
1 depuis au moins deux ans. -
La question a été soumise au Conseil Colo-
nia! dans sa dernière session. Le Gouverne-
ment et la Commission des Affaires diverses,
peu soucieux des droits acquis ont les anciens
combattants, allaient commettre à leur égard la
plus grave injustice si M. Quintrie-Lamothe
n'était intervenu. Sa parole autorisés a été
entendue par le Conseil Colonial et le statu
rtta a été maintenu.
- t
Congrès de Nice
G
l.a FtWrnlion Nationale des Anciens Colo-
niaux (TonHra cette année son Conpri's h Nice,
lo? 'S. 10, Vî et 2" novembre rTorbnln.
P-p, Irès ,irnoorln'nfM questions v srront discu-
tons, nolnniniont celles conrernnnt ln péréqua-
tion des îcnsionp. ln rn'ssc autonome des re-
traites. rt rnuffmrnlnt'on des rotrnllcs du i'cr-
sormel colonial des services locnux.
\L le ministre des Colon-es sera représenté of-
ficiellement a celle importante mrmTestntion pnr
M. îrt pénéral de division Peltior ; M. le minis-
tre de la Guerre, pnr M. le colonel Dubrer,* di-
recteur-»! d!o1nt des troupes rolorrinles et M. le
mln'slrn des Tensions pnr M. Sevln, directeur de
ges Services.
En manière de conclusion
Une politique des ports
-. en A..O. F.
1
Dans une série d'articles, nous
avons passé en revue la situation,
en réalité assez irecairc. de l'outil-
lage maritime de l'A. O. F. et nous avons
examiné les remèdes qu'il convenait, avec
plus ou moins d'urgence, de lui apporter.
Ces remèdes constituettt, tout un programme :
outillage et, dans une certaine mesure, amé-
lioration des conditions d'accès des ports u-
condaires du Sénégal, en considérant néan-
moins ceux-ci comme ports annexes du port
de Ddkaf, dragage de la rade, extension et
outillage de la jetée de Conakry, wharf sup-
plémetttaire à Cotonou, port moderne dans
la zouc lagunaire de la Côte d'Ivoire, wharf
et installations diverses à Sassandra, telles
en sont les grandes lignes. C'est l'affaire de
260300 millions peut-être, à répartir sur
10 ou 15 exercices financiers.
On dira que ce programme dépasse la ca-
pacité financière actuelle de l'Afrique Occi-
dentale française. C'est possible, mais
qu'importé après tout ? Nous estimons, si le
Budget Général et les Budgets locaux ne
suffisent pas à de pareilles dépenses, que
l'on ne doit pas hésiter à recourir à Hem-
pfunt pour exécuter les travaux et aUlue",
l'outillage nécessaire. Nous estimons égale-
ment que les ports doivent passer avant tous
les atlires grands travaux prévus pour accé-
lérer la mise en valeur de la colonie. A quoi
servirait, en effet, d'ouvrir, par des chemins
de fer ou des routes, de nouvelles régions à
l'activité du commerce si, on ne pouvait pas embarquer les produits
fournis par ces régions, ou si on les embar-
quait dans des conditions tellement défec-
tueuses que leur exploitation ou leur achat
<) l'indigène seraient rendus pratiquement
impossibles.
Sénégal et Soudan pourront, fournir avant
longtemps un million de tonnes à V exporta-
tion. La Guinée, la Côte d'Ivoire peuvent
voir leur trafic se développer plus vite cet-
core pour peu qu'on songe à utiliser les
richesses minières en partie connues et très
propablement considérables de ces deux co-
lonies. Mais ces richesses minières, de même
que les richesses forestières (à l'exception de
certains bois de luxe de la Côte d'Ivoire)
ne pourront être exploitées, nous l'avons dit,
et nous ne saurions, trop le répéter, que lors-
fut exis/trollt des ports permettant leur em-
barquement dans des conditions de rafiditè
et Jécotlomie, conditions qui font totalement
défaut actuellement. Ce sera également le
cas pour les produits agricoles de valeur re-
lativement faible que pourront fournir en
très fortes quantités le Sud-Est du Soudan
et la ttaute-Voit a, lorsque le rail partant
d'Abidjan aura dépassé la frontière de la
Côte 'd'Ivoire et sera prolongé vers le cen-
tre de la Boucle du Niger. Ces produits all-
ront à parcourir un long traiet par voie fer-
rée avant d'arriver à la mer. Ils seront grevés
de ce fait de frais élevés et ne pourront sup-
porter les -tarifs de frtt qui leur seront ap-
pliqués si l'outillage d'embarquement con-
tinue à consister exclusivement dans des
wharfs, dont le rendement est très lellt et
très irréeulicr.
Au Sénégal, les travaux entrepris à Dakar
ne résoudront pas non plus tout le problème
de l'outillage maritime de la colonie, car la
situation géographique de ce port est d'abord
trop désavantageuse, ensuite parce que la sur-
face des terre-pleins restera beaucoup trop
insuffisante pour répondre aux besoins
qu'exigeront de plus en plus le stockage et
l'embarquement du araclzidef. Vaméliora-
tion de la navigation dans le Siné-Saloum
s'impose, de même que s'impose l'équipe-
ment, en partie réalisé, des escales de cet
estuaire et de l'escale de Rufisque.
L'amélioratioll des ports et moyens d'em-
barquement doit frimer tout en A. O. F., on
peut ne pas négliger pour cela certains au-
fres travaux dont l'urgence peut apparaître
également, mais il est indispensable que le
Gouvernement Général consacre sans délai à
l'outillage maritime de la colonie la majeure
partie de ses ressources disponibles et con-
tracte, si nécessaire, un emprullt, pour les
réalisations, à la Côte d'Ivoire notamment,
dont l'échcance ne peut plus - être reculée.
Pierre Valude,
lirpiilfi dIt Cher,
Ancien ministre.
» -0* -
Fraternité maritime
--0-0--
On ne saurait trop louer le bel exemple
de fraternité maritime donné Jar les navires
dont deux français, Formosa et Moselle" lors
du naufrage du Mafalda sur les côtes brési-
liennes. Le consul italien de Rio-de-Janeiro.
a reçu le commandant du vapeur français'
Formosa et lui a remis une médaille en or,
en signe de reconnaissance pour sa partici-
pation au sauvetage des naufragés du Prin-
cipessa-Mafalda.
De plus, un chèque de 5.000 francs-or a été
remis au commandant du Formosa pour être
versé au fonds général des orphelins français
èt des victimes de la guerre.
Le commandant du Moselle qui contribua
nour une large part au sauvetage des nau-
fragés du Mafalda, interrogé sur la leçon à
tireT de ce pénible événement, a répondu :
Il faut le dire et le répéter : si chacun
des quatre navires présents au moment du
sinistre avaient en un proiecteur et une em-
barcation à moteur, le chiffre des passagers
sauvés se serait accru de plusieurs centaines.
Une convention Internationale devrait obli-
ger les navires à posséder une vedette et de
puissants pmjmtenim.
Délégation; algérienne
*11 Ministère de l'Intérieur
) 00
M. Albert Sarraut, ministre de l'Intérieur, a
.t jeçujpçr une délégation de. notables algériens
aë-M. dâlah Mustapha si Henni,
pr&ident de la Délégation ifnancière, section
arabe, et de MM. Chekiken, Kaid-Hammoud,
Mustapha Tamzali et Zesrouk Mahiédinne.
La Délégation était venue demander à M.
Albert Sarraut de bien vouloir considérer avec
bienveillance les revendications des Algériens
en faveur de la représentation des indigènes au
Parlement.
M Albert Sarraut a fait à la. délégation le
meilleur accueil et a annoncé à ses interlocu-
teurs qu'il allait constituer une Commission dé
juristes chargée d'étudier la délicate question
soulevé e par cette revendication dont il ne mé-
connaît nullement l'importance.
> .'8
Les Sociétés i ll llllIl
en Tunisie ici
Les recouvrements de ces Sociétés, en
1926, se sont élevés, lit-on dans le cc Jour-
nal Officiel » tunisien, à plus de 28 millions
en ce qui concerne les prêts consentis par
elles antérieurement, et dont la plus grande
partie doit être reversée à l'Etat qui en a
fait l'avance, et ils sont supérieurs à 2 mil-
lions pour les recettes destinées a accroître
Jeur propre actif. Il convient toutefois d'en
Wêdtiire la somme de 662.741 fr. 80, montant
des indemnités allouées aux cultivateurs au
nombre de 3.848, dont les récoltes ont été
grêlées, c'est la quatrième fois, depuis l'ins-
titution de cette assurance, que les indem-
nités de sinistre ont pu être attribuées dans
leur intégralité de façon iL couvrir les dom-
mages causés. A noter, d'ailleurs, que peu-
vent bénéficier d une double indemnité les
cultivateurs qui ont consenti ti verser au
profit des Sociétés le double des centimes
perçus ii leur profit additionnellement à
1 r proilt
l'achour ; les sommes supplémentaires en-
caissées & ce titre par les Sociétés se sont
élevées à 249.748 fr. 40.
i La situation des autres postes du bilan
des Sociétés est normale ; sans doute, elles
otlt dÙ, malgré la récolte assez satisfaisante
dons dû, l'ensemble, consentir des prêts de se-
mences et de subsistance s'élevant au total
de 7.103.850 francs, mais il convient de tenir
compte, pour l'appréciation de ce chiffre,
des prix élevés des céréales ; les distribu-
tions n'ont, en effet, porté que sur 13.400
quintaux de blé, 18.000 quintaux d'orge,
31.249 quintaux de superphosphate et 1.0OO
quintaux de pommes de terre, quantités re-
lativement modestes qui ont cependant per-
mis de donner satisfaction aux cultivateurs.
A signaler à ce sujet que les prêts de su-
perphosphates ont brusquement passé de
18.000 à 31.249 quintaux ; les Sociétés voient
d'un œil très favorable le développement de
cette partie de leurs opérations que le Con-
seil de Contrôle n'a pas manqué d'encoura-
ger en raison du grand intérêt qu'elles pré-
sentent pour l'amélioration des cultures in-
digènes.
Enfin, les Sociétés continuent, comme par
le passé, à faciliter lu création et le déve-
loppement entre leurs membres de petites
coopératives destinées it permettre a leurs
adhérents l'amélioration de leur production
ou de leur industrie ; c'est ainsi que, cette
année, elles cherchent avec le concours de
la Direction générale des Travaux publics a
grouper en une association professionnelle
les pécheurs indigènes de la région de Bi-
zerte qui trouveraient ensuite auprès d'elles
les fonds nécessaires a l'achat de matériel
et d'engins de pèche perfectionnés.
Les Sociétés mettent ainsi de plus en plus
en application le programme de travaux qui
leur a été tracé par leurs statuts au lieu de
se limiter à leurs premières opérations de
prêts en faveur des agriculteurs ne dispo-
sant que de ressources insuffisantes pour
leurs semailles ; bien que cette méthode sou-
lève de nombreuses difficultés pratiques,
elles ont même procédé, cette année, à titre
(l'essai et seulement dans quelques cas par-
ticuliers, à des prêts en argent au lieu de
fournir les grains de sernênces, les résultats
de cette expérience, qui sera poursuivie nu
cours de la prochaine campagne agricole,
seront indiqués au compte rendu suivant.
Le Conseil de contrôle estime, d'ailleurs,
touiours aussi nécessaire d'annorter dans
tous ces essais le maximum de prudence à
l'emploi des fonds des Sociétés qui auront
besoin prochainement de toutes leurs dispo-
nibilités pour faire face à des demandes
extrÓmëment importantes de prôts de se-
mences et de subsistance en raison de la
récolte des céréales qui s'annonce malheu-
reusement, comme devant être particulière-
ment déficitaire à la suite d'une sécheresse
exceptionnelle.
1 «1»
Pour Fœuvre de l'Enfance
en Tunisie
-00--
Les premiers spécimens de la nouvelle
série de timbres-poste mis en vente par la
Tunisie, au profit de l'Œuvre de 1 Enfance
de Mme Saint, viennent d'arriver à Tunis.
Ces timbres sont d'un très bel-effet. Les
couleurs choisies pour les sept valeurs ven-
dues sont : bistre, violet, bleu foncé, car-
min, bleu pôle, vert, brun rouge.
Très finement gravées par l'Institut de
Gravure, ces épreuves donnent des détails
très fouinés, d'un ensemble très harmo-
nieux et les teintes foncées qui ont été choi-
sies font ressortir le sujet d'une façon par-
faite.
La liste d'inscription des commandes
sera close le 1er décembre prochain, aussi
les souscriptions se font-elles chaque jour
plus nombreuses, fi mesure que s'approche
la date de la forclusion des demandes. Il
est de l'intérêt des acquéreurs d'Adresser
leur commande fi l'Office Postal sans atten-
dre le dernier moment.. Les retardataires
courraient le risque de n'être pas servis,
car l'Administ.rajion a décidé qu'après la
clôture do l'émission, les timbres invendus
seront incinérés.
TAUX IŒ LA PIASTRE
Le Gouverneur Général (le l'Indochine vient
de faire ronnaître au Ministre des Colonies
0\1';\ In dale du n novembre 1127 le iaux offi-
ciel de In piast-rc ôttnt de 12 fr. M.
Les ealèvemeifts m Naroc
00 -
L'optimisme continue à régner sur la pro-
chaine libération des fillettes Arnaud et. de
MM. Steeg et Maillet, ainsi que durs
coiiipagnes de captivité qui sont toujours
dans ta mêtne situation. Ils ne sont points
comme le bruit en avait couru, les prison-
niers d'ftne nouve^e tribu berbère. Ils sont
tcu\ours retenus chez les Ben-Chero. Les
conditions de leur libération sont ttouiours
les mêmes ; une rançon de huit millions
et certains avantages, mais on apprend de
source autorisée que rien ne permet de
croire que les captifs seront retenus défi-
nilivement comme otages. Les pourparlers
continuent, mais on prévoit qu'ils seront
longs à aboutir.
•
L'orgaaisaliofl hôtelière ai Maroc
00 -
D'une lettre de M. Nacivet, directeur de
l'Office du Maroc à Paris, au directeur du
Temps, il résulte que, loin de craindre la
venue de nouveaux visiteurs, le protectorat
chérifien vient, au contraire, de faire acte
de prévoyance en élaborant un système de
crédit hôtelier -- des plus intéressants.
Ce système favorisera l'amélioration des
hôtels existants et la construction .d'hôtels
nouveaux. Déjà, des conversations qui ont
été menées sous l'égide de l'Administration
et paraissent en très bonne voie, laissent
espérer la construction, a l'aide de cette
(orme nouvelle de crédit et au cours des
nrochains mois, d'importants hôtels dans
les grandes villes, comme Marrakech et
Fez.
L'organisation hôtelière du Maroc, dont
on pouvait craindre l'insuffisance au mo-
ment où les touristes commençaient à venir
en grand nombre visiter ce pays, s'est déjà
beaucoup améliorée ; de nouveaux progrès
seront accomplis prochainement grâce au
crédit hôtelier, et sous peu lle sera en
mesure de donner satisfaction à toutes les
catégories de touristes.
U n'en reste pas moins vrai que le Ma-
roc constitue un excellent terrain d'activité
pour toutes les initiatives pourvues de ca-
pitaux èt désirant s'exercer dans lo domai-
ne hôtelier. Le crédit hôtelier leur fournira
un appoint sérieux. Elles pourront ainsi
entreprendre plus facilement l'installation
et la gestion de bons hôtels de premier et
de deuxième ordre, comportant une nourri-
ture agréable et le maximum de confort.
Il est souhaitable, ajoute M. Nacivet, que
les futurs visiteurs du Maroc soient exacte-
tnent renseignés sur la situation actuelle de
ce pays au point de vue touristique.
Nos lecteurs savent, d'autre part, l'acti-
vité des syndicats d'initiative et de tou-
risme des principales villes du Maroc et
aussi avec quel soin la Direction des Beaux-
Arts entretient et protège les beaux sites et
les monuments du Maroc.
.1.
I:Avlt ation Coloniale
Congo belge .:
Au- moment où est tentée de nouveau la
liaison aérienne Belgique-Congo, tentative
que seul le mauvais temps a enrayée, il est
intéressant de résumer les résultats obte-
nus au Congo belge par la Compagnie de
lignes aériennes la Sabena.
Le trajet Lépoldvilde-Elisabethville (2.275
kilomètres) est effectué en 2 jours. Boma-
Léopoldville en 2 heures trente et le départ
coïncide avec l'arrivée des malles belges.
La régularité obtenue sur la ligne est re-
marquable et peut victorieusement soutenir
la comparaison avec les meilleures lignes
du monde.
Aussi le fret transporté augmente-t-il ré-
gulièrement à tel point que le fret en T.
Km transporté ,pendant les G premiers mois
de l'année 1927 est supérieur à celui trans-
porté pendant l'année 1926 toute entière. Et
ceLa malgré les importantes augmentations
de tarif mises en vigueur au début de l'an-
née.
Le nombre de Km parcourus par les
avions de la Société est passé do 49.989 en
1925 à 158.322 en 1926 et le nombre de ton-
nes kilomètres transportées s'est accru de
18.376 en 1925 à 51.386 en 1926.
Les recettes se sont élevées de 920.149 fr.
48 en 1925 à, 2.616.599 fr. JO en 1926 dont
800.000 francs environ provenant de la
clientèle privée.
:PoUlr 1927-1928, il a été établi un projet
d'extension des lignes aériennes suivantes :
Léopoldville-Coquilhatville (620 km) Lue-
bo Tshikapa (160 km.) et Luebo Lusambo
(340 km), soit au total 1.120 km de lignes
nouvelles en 1928, équipement et mise en
exploitation des sections ICoquilhatville
Stanleyville (900 km) et Lusqmbo-Kabale-
Kongolo (600 km) soit 1.500 km de lignes
nouvelles.
Le programme sera ensuite étendu à la
liaison du Congo Belge aux Colonies voi-
sines et spécialement au Soudan Egyptien.
Le but final de la Sabena est, après avoir
donné aux lignes intérieures congolaises
toute l'exitcnsion possible, de façon à des-
servir tous les grands centres du Congo,
de réaliser la liaison aérienne Congo-Bel-
gique et rapprocher ainsi la Colonie de la
Mère Patrie.
Ce programme est considérable, il sup-
pose la 'mise on service, avant cinq uns, de
plus de 15.000 kilomètres de lignes aérien-
nes alors que le réseau total des chemins
de fer belges est de 4.000 kilomètres seule-
ment réalisé en qunlrc-vin.yt cinq ans et
que celui des chemins de fer congolais en
exploitnlion dépasse a peine 1.500 kilomè-
Ires établis en plus d'e 1l'onl.c'cinq ans.
Celle rruvre ne parait pas impossible dans
le délai prévu si l'on songe que le réseau
des lignes aériennes allemandes atteint
22.000 kilomètres et celui des lignes fran-
çaises 12.000 kilomètres.
Bruxelles-Congo
D'après le colonel Rmeyers, commandant
il Aeronailliqti(, militaire, rentré de sa visite
aux aviateurs belges tombés dans le dépar-
tement de l'Aube, Mednets et Verhaegen
ont pris déjà des dispositions pour recom-
mencer leur tentative.
La croisière d'hydravions
Les quatre hydravions militaires hritan-
niques qui moursuivent leur croisière de
40.000 kilomètres d'Angleterre en Australie
et. en ExtrAme-Orient, ont atteint mn Non-
jnm hier matin à 8 henrl's, venant de Bou-
chir.
L'animisme africain
0-0
Les expositions coloniales qui se succèdent
depuis quelques années à une cadence acce
lérée nous ont initié à l'ait nègre, qui est ainsi
devenu fort à la mode. -
Nous voyons ainsi un grand nombre de not.
compatriotes s' intéresser de plus en plus à ces
manifestations artistiques des noirs africains et
s'inquiéter des rapports possibles entre l'âme
de nos populations africaines et leurs produc-
tions esthétiques.
C'est par une exploration méthodique de c6
domaine obscur que M. Georges Hardy, le
distingué directeur de l'Ecole Coloniale et an-
cien inspecteur général de l' Enseignement en
A1' .O.F., a résolu ce passionnant problème e
[ « art nègre ». (Henri Laurens, éditeur,
Fans.)
« Mieux on connaît les nombreuses reli.
gions africaines, écrit M. Georges Hardy dans
son introduction, plus on est autorisé à affir-
mer qu'elles procèdent toutes d'un dogme
commun, dogme qui doit être bien fort et bien
profond pour avoir résisté à tant de tribu-
lations et s'être maintenu aussi ferme, malgré
l'absence généra's;" e livres saints. »
Le spiritualisme tient la plus grande place
dans les religions des noirs.
D'un être suprême, ils ont tous la notion
et le placent généralement au-dessus de la
terre. S'ils lui accordent d'avoir créé la terrct
ils bornent là son rôle : les génies ont fait le
reste.
- Dès le lendemain de la création, Dieu a'
cessé de prêter attention aux choses humaines
et nulle part on ne lui rend un culte.
Sur le Sénégal, on prétend, qu'ayant été
mal reçu dans un village de pêcheurs (l'his-
toire me fut contée dans un tam-tam à Cascas),
Dieu s'est vengé en ôtant la parole aux habi-
tants et en les transformant en singes. La
croyance en un être suprême est, d'après
M. Delafosse, d ordre cosmogonique plutôt
que d'ordre religieux.
Les Noirs parlent donc de Nzamé, 4e
N'zapa, de N' gala, de Mahou, mais ne le
représentent dans leurs figurines ou statuea.
Ils se désintéressent d'un dieu créateur comme
il se désintéresse d' eux. -
La religion des Noirs consiste essentielle-
ment dans le culte des esprits. C'est VAni-
misme. Cette religion n'est fétichiste que dans
ses manifestations accessoires.
Le Noir, en principe, rend un culte non
point à la pierre ou à l'arbre, mais à l'esprit
qu'il croit y résider.
Les honneurs, ou même le culte rendu à
certains animaux, relèvent plutôt des prati-
ques magico-religieuses que de la religion pro-
prement dite.
Ames des défunts et forces naturelles, voife
où est concentrée la vie religieuse des Noirs.
La mort est très redoutée des Noirs. Le sui-
cide est très rare chez eux, à moins que ce
ne soit par vengeance, comme au Moyen-
Congo : un homme qui croit avoir à se venger
d'un autre déclare que « son esprit » tuera
son ennemi et punira ceux qui, de son vivant,
ne l'ont pas soutenu. Menace qui terrorise le
village tout entier.
Pour éviter ces vengeances des esprits, les
Noirs attachent une, importance considérable au
culte des Morts.
De cet aperçu rapide de l' Animisme des
Noirs, sur lequel M. Georges Hardy donne
infiniment de détails fort intéressants, nous
passons à la création artistique d'origine essen-
tiellement retigieuse.
Pour cette étude, il importait de se rappro-
cher des régions d'art qui dépendent des con-
ditions analogues et dont les productions
offrent un air de parenté. incontestable.
L'art de la Grande Forêt est fort différent
de celui de la Savane soudanaise. Aussi,
l'auteur de cette étude groupera-t-il les pro-
ductions de .'la Côte d'Ivoire et du Gabon,
tous deux fragments de la Grande Forêt.
Dans la Savane, cultivateurs et pasteurs
jouissent 1 d'un rayonnement lumineux remar-
quable, la lumière tue la ligne et la couleur
anéantit le détail.
Dans la Forêt, au contraire, l'homme vit
isolé, concentré sur lui-même, écrasé par la
violence de la nature.
La Forêt est triste et sombre dans son
débordement, eHe arrête la lumière, oblige
les hommes à passer leur vie dans une sorte de
crépuscule. Cela donne au tableau une cou-
leur austère, glaciale, une solennité indéfinis-
sable, un air poignant de désolation.
Ce pays morne et sauvage est une puissance
d'art, les matériaux y surabondent, c'est la
Forêt qui présente la plus grande variété da
productions artistiques.
Statues funéraires et statues d'ancêtres se
rapprochent franchement du portrait, et d' au-
tres œuvres se rattachent au culte des Morts.
De cet art nègre, dont nous avons vu les
grandes lignes et les caractéristiques, on a pu
craindre un moment la disparition. Il était et
est encore en pleine décadence.
L'Islam lui a porté un coup sérieux, car il
est monothéiste et surtout iconoclaste, c'est-à-
d're qu'il ne permet pas la représentation figu.
rée des personnes ni l'attribution à la divinité
de la figure humaine.
Les missionnaires catholiques et evangeli-
ques, en détruisant l' essentiel de la religion in-
digène, l'arrêtèrent dans ses manifestations
artistiques.
De ce brusque contact avec une civilisatioa
nouvelle, il résulte de nouveaux foyers d'un
art indigène nouveau.
Les statuaires du Dahomey, par exemple,
représentant des scènes de la vie de famille,
des chefs en tournée, suivis de leur maison
civile ; 4es artisans se changent en artistes.
Avec M. Georges Hardy, nous pouvons,
conclure que les forces créatrices de la race
noire ne sont nuHemenl épuisées.
Quand elles seront de nouveau en état
d'équilibre et qu'eUes pourront se développer
librement dans leur milieu d'origine, elles
jailliront de nouveau avec éclat.
Eugène Dmvovx
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