Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-08-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 août 1927 16 août 1927
Description : 1927/08/16 (A28,N123). 1927/08/16 (A28,N123).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451117g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. N° 123
ES NUMERO : SO GBtfTIMBB
MARDI SOIR, 16 AOUT 1927
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Les Annales Coloniales
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Dirbctbuiis I MaroéI RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
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« En vérité, il n'y a ni Orient, ni Occident. »
J'ai déjà, à plusieurs repr ises, signalé, ici,
te profond mouvement moral et social qui en-
traîne tout rOrient, dont T importance pour
l'évolution de nos conceptions de la coloni-
sation en génral et de notre action colonisa-
trice en particulier, ne peut plus être ignorée
ou seulement négligée, et qui nous imposera,
plus tôt qu'on ne pense généralement, une re-
vision totale du classement des valeurs dont
est faite notre vie morale et intellectuelle
d'Occidentaux et d'Européens.
A nouveau, je viens d'éprouver la forte im-
pression de la gravité de ces problèmes et de
l'urgence de leur solution à la lecture du
m Cahier Japonais » de la belle revue, si ri-
chement éditée,. des « Messages d'Orient »,
que je viens de recevoir.
Remarquablement préparé et présenté par
Albert Maybon, l'auteur de ce livre si sugges-
tif, paru l' an dernier, sur « Le Japon d au-
jourd'hui », ce cahier nous montre le Japon
actuel sous ses divers aspects sociaux, mo-
taux et intellectuels. Au tableau ont collaboré
les Japonais les plus fins, les plus éclairés, les
plus « occidentalisés ».
C'est le vicomte S. J. Motono qui nous
parle de cette « psychologie du peuple japo-
nais » qui ne se résume pas, mais s'épanouit,
en quelque sorte, dans la splendide formule
du Boushido, devenue celle même du Japon :
« D'abord la droiture puis la vie, après tout
l' argent. Auprès de la droiture, la vie n'est
C'est M. Toshio Nogami, professeur de pé-
dagogie à la Faculté des lettres de 1 Univer-
sité impériale de Kyoto, qui nous parle de
« l'Enseignement aU Japon » et de « la
Femme japonaise et de l'éducation féminine ».
C'est Wl. lEJichi Makino, professeur dd
droit pénal à la Faculté de droit de l'Univer-
sité impériale de Tokio, qui traite « Des ten-
dances récentes dans la législation et la juris-
prudence japonaises ».
Des artistes, comme Kamenosuké Monta,
professeur à r Ecole des beaux-arts de Tokyo,
des poètes comme Aro Naito, Kuni Matono,
Sadayuki Amada, traitent de « la philosophie
des arts japonais », de « la nouvelle poésie
japonaise », de l' « esthétique du Haikai »
ou de « la musique japonaise ».
La romancière Kikou Yamata, le délicieux
auteur de Masako, nous fait, dans un remar-
quable essai sur « La Shintoiste », toucher le
fond même de l ame multiple et vibrante du
Japon.
ti de toutes ces études, si diverses pour-
tant et par les sujets traités et par la position
sociale des auteurs, se dégage une impression
unique de noblesse, de fierté, de foi en cette
vieille civilisation japonaise, toujours curieu-
sement ouverte à toutes les nouveautés du de-
hors, mais qui, à travers tous les change-
ments, reste fière de sa lignée ininterrompue
de Mikado - une seule dynastie depuis vingt-
cinq siècles - de son intégrité, jamais une
armée étrangère ne conquit les terres du Ya-
mato, du développement harmonieux et
continu de l'âme ancestrale.
Et rien n' est plus impressionnant que cette
affirmation de « personnalité nationale et ethni-
que », devant notre Occident, qui n est ni dé-
dain, ni ignorance, mais simple dignité, di-
gnité qu'exprime d'une façon si amusante et
si délicate à la fois, un jeune poète, Nico D.
Horigoutchi, dans sa délicieuse « tanka » :
Je danse bien le tango :
- Et pourtant
Je songe que je suis Japonais !
Combien les pages des Occidentaux amis,
très amis pourtant du Japon, comme celles des
Félicien Challaye, Philippe Soupault, Fran-
c is de Miomandre ou Jean Rodes, qui com-
plètent ce « Cahier japonais », paraissent en-
core loin de la compréhension totale d'un tel
état d'âme.
A les lire, je ne pouvais détacher mon es-
prit du souvenir de cette formule de Kikou
Yamata, où s'enferme la leçon sévère, sous
son charme léger, que donne à notre vanité
occidentale cette Japonaise souriante :
« Faut-il bâiller d'ennui quand on dit :
Orient, Occident ? Bâiller de lassitude et de
la stupidité des hommes qui voient, comme
Narcisse, toujours leur image sur l'eau ? Cela
vaut l'histoire de cette jeune fille, qui fut
moi-même, et qui croyait la lune japonaise.
Lorsqu'elle la vit en France, elle s étonna
Tiens, la lune du Japon qui se promène ici ! •>
Mais je veux regarder plus loin encore que
cette impression. Ce cahier japonais n'est
qu'une feuille des « Messages d Orient M,
dont M. Elian J. Finbert, l'un des directeurs
de la Revue, nous dit, en termes hautains, le
but et le programme qui se découvrent et se
modifient à mesure même qu'ils se réalisent.
« Entra l'Occident, écrit M. Finbert, dont
nous avions subi toutes les séductions, et qui,
aujourd'hui, nous propose sa mystique intel-
lectualiste, nous impose ses débâcles économi -
ques, son mercantilisme et ses machines, et
notre Orient, entraîné dans le tourbillon de la
tourmente et que noua portions dans notre
sang, nous étions écartelés f4 !,nw -::!'!!
choisir. Cette revue est née de ce conflit et
de ce débat. »
Mais l'horizon s'est vite élargi. Le conflit,
le débat du début se fond, peu à peu, dans
un vaste sentiment d'harmonie et d'unité :
« En nous imposant ce travail d'échan-
ges, et celui d'inventorier les valeurs orienta-
les dans ce qu'elles ont de plus vivant, par
des écrivains orientaux, c'est dans la seule
perspective de réintégrer l'Orient dans l'hu-
manité (on l'en a chassé et écarté, on l'a ré-
duit à un simple marché de matières premières
et de denrées coloniales depuis trop long-
temps), de disperser autour de lui les préju-
gés. de race, de caste et de reliRion, et d'ins-
tituer entre lui et l'Occident un compagnon-
nage et un rapproch ement. »
Et déjà on entrevoit le moment où ce mot
« compagnonnage » apparaîtra comme insuffi-
sant, où ces « Messages d'Orient » devront
s'élargir « pour n'être que des messages aux
hommes de toutes les latitudes ». « car, en
vérité, il n'y a ni Orient, ni Occident. Il y a
des civilisations différentes qui concourent,
chacune, à parer la terre, qui se séparent par
leurs formes extérieures, par leurs symboles,
par leur parler, mais qui, toutes, possèdent
un but commun de sentiments éternels par les-
quels les hommes se reconnaissent et se com-
prennent. »
Et je reviens de mon rêve, et je retrouve
le sourire amusé de ce colonisateur, membre
de vingt Conseils d'administration, qui ré-
pond : « oui, oui, il n' y a ni Orient, ni
Occident., il y a des hommes qui gagnent
de l'argent et des hommes qui font gagner de
l' argent. » Et j'entends la voix sèche de
ce colonisateur de cabinet qui affirme : « U
n' y a ni Orient, ni Occident., il y a notre
civilisation, puis il n' y a plus rien. »
Etienne Antonetti,
lJpuM de la lIautc-:Stlvofe, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la l'acuité de Droat
de Lyon.
L'Aviation Coloniale
Londres-Le Cap
Le lieutenant aviateur R. R. Bentley se
prépare à entreprendre un raid Londres-Le
Cap avec une aviette. L'aviateur gagnera le
Sud Afrique par étapes et s'il atteint son but,
il aura donc battu le retord pour aviette dé-
tenu par les Anglais Lccte et Stacke, qui ont
couvert les 6.000 miles séparant Londres de
Delhi aux Indes. La distance de Londres au
Cap est d'environ 9.000 miles.
Bruxelles-Congo
Le duc de Brabant, accompagné du capi-
taine Van den Heuvel, officier d'ordonnance,
s'est rendu samedi dernier à l'aérodrome
d'Evere, où il a été reçu par le colonel
Smeyers, ainsi que les majors de Cartier et
Iserentant.
Le prince Léopold a suivi avec le plus
grand intérêt les explications fournies par
es lieutenants aviateurs Georges Medacts et
Jean Verhacgen, au sujet de leur matériel et
de leur voyage. Il s est entretenu ensuite
avec l'adjudant spécialiste Coppens et le
mécanicien français Turro.
Cinéma Colonial
--0-0--
Les « documentaires n
On peut voir ces jours-ci dans divers ci-
riémas de Paris l'arrivée du croiseur La
M otte-Picquet, à Saint-Vincent du Cap-Vert,
et le « Mellah » au Maroc.
Le mellah est la ville juive ménagée dans
la ville musulmane. Les femmes y évoquent
les temps bibliques. Dans les rues, où règne
le commerce, passent des Arabes majestueux.
La bonne propagande
Le Gouvernement anglais aurait, dit-on, ré-
cemment inauguré un cinéma gratuit destiné à
faire connaître au public le développement des
Colonies britanniques.
N'est-ce pas là une idée française qui allait
être réalisée en 1914, lorsque la guene anéan-
tit, entre autres, ce projet louable 7
Mais il n'est pas trop tard pour le repren-
dre. Et l' on pourrait commencer par projeter
des vues de nos possessions lointaines dans les
écoles.
! !
Exposition Coloniale de Paris
--- < > O -
Le Gouvernement belge a choisi comme
Commissaire général à l'Exposition Coloniale
de Paris 1929 M. Maurice Lippens, Gouver-
neur Général honoraire du Congo belge.
D'après l'Essor Colonial et Maritime, M.
Lippens choisirait comme adjoint le major Ver-
vloet, le colonial belge assurément le mieux
introduit dans les milieux officiels et coloniaux
français.
M. Vervloet habite Paris depuis plusieurs
années ; il est intimement mêlé à toutes les
manifestations coloniales de la France, et a
assuré, pas. son dévouement inlassable et son
intelligente activité, le brillant succès remporté
par la participation belge à l'Exposition colo-
niale de Marseille.
Notre confrère termine en rappelant le rôle
que ce propagandiste-né, l'un des fondateurs
des Journées coloniales belges, a joué dans
l'organisation de la toute récente Semaine colo-
niale française.
DANS LA LEGION D'UONNBUI
--0-0--
MINISTERE DE LA GUERRE
Rat promu commandeur le colonel Mail-
les du 28® régiment d'infanterie coloniale.
Est promu officier :
Le commandant de Mairtoiine, -- chef - dn
Cabinet militaire du Gouverneur Général
de l'A. O. F., directeur du service géogra-
phique de cette colonie.
M. de Mnrlollne est l'auteur de nombreux
ouvrages relatifs À la cartographie et à la
géodésie de l'A. O. F. et mie sa direction
la cartographie de l'O. O. F. a pris une
extension importante dont les lecteurs des
Annales Coloniales ont suivi avec intérêt
les divorses phases.
.,.
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies
qu'à la date du 13 août 1927, le taux officiel de
la piastre était de 12 fr, 45.
CENT ANS APRÈS
00 --
Par les soins d'une Commission
interministérielle où siégeaient des
personnalités qualifiées du Conseil
d'Etat et du corps judiciaire métropolitain
et colonial, une reforme de la magistrature
coloniale vient d'être élaborée rue Otldinot.
Voccasion va s'offrir à M. Léon Perrier
de donner au statut qu'il est appelé à sanc-
tionner toute sa portée libérale :
Il y a cent ans, en 1827, une ordonnance
organique « suspendait 8 l'inamovibilité des
magistrats coloniaux. Ceux-ci étaient appe-
lés à l'avenir à exercer leurs fonctions dans
leur colonie d'affectation c tant que le roi
le jugera utile au bien du service D.
Commentant quelques mois après cette me-
sure, le Journal des Débats écrivait que la
nouvelle organisation judiciaire c violait 'des
droits acquis » et « dépouillait le corps judi-
ciaire colonial de garanties positives P.
Monarchie de juillet, République de 48,
Second Empire, Troisième République ont
maintenu le juge colonial dans l'exception,
dans la dépendance du Pouvoir central, le
privant de ces a garanties » que la loi assure
à son collègue métropolitain, l'exposant à
des déplacements discrétionnaires sous cou-
leur de « raisons de service ».
Pour légitimer l'atteinte ainsi portée à un
principe consacré par toutes les constitutions
modernes, qui se confond avec l'institution
judiciaire elle-même, qui est apparu, à me-
sure 'du progrès de l idée de la séparation
entre le pouvoir administratif et le pouvoir
judiciaire, comme la base de Vindépendance
et de la dignité du juge, les auteurs de l'or-
donnance du 30 septembre 1827 avaient in-
voqué le fait de l'esclavage, la crainte de
voir des magistrats insuffisamment avertis
des circonstances locales blesser « certaines
convenances coloniales ».
Quelle objection tirée de l'état social de
nos colonies pourrait être opposée aujour-
d'hui à un retour au droit commun? Quel in-
convénient, quel abus a révélé la pratique
de Vinamovibilité pendant toute la période
où elle a été la règlef /'engage M. Léon
Perrier à relire à cet égard les procès-ver-
baux d enquête de la fameuse Commission
des réformes coloniales de 1849 où sont con-
signés des témoignages décisifs d'anciens
procureurs généraux ou de membres é minent s
des plus hautes juridictions métropolitaines :
aucun incident ne s'est produit, aucune trace
d'abus n'a pu être relevée permettant d'in-
criminer le principe !
Que M. ie ministre des Colonies me per-
mette donc de le lui dire : il s'honorerait en
aflralle/lissant les magistrats coloniaux de
l'injuste suspicion qui a pesé sur eux POI-
dant tout un siècle, en restaurant une règle
tutélaire pour le justiciable comme pour le
juge lui-même.
Une société forte demande une magistra-
ture libre : « Je ne puis m'élever au-dessus
de moi-même, disait un orateur de la Res-
tllllratioll, que si 'j'ons me Protégez contre
moi et contre vous 1.
Auguste Brunet
Député du la HêunUm.
L'Affaire Baudoin-Bellan
00
L'administration de M. Baudoin, Résident
Supérieur au Cambodge, ayant donné lieu à de
nombreuses plaintes, le Ministère des Colonies
envoya sur place, en 1926, une mission d'ins-
pection chargée d'enquêter sur les agissements
de ce haut fonctionnaire.
Au retour de cette mission, le Ministère dé-
clara que les plaintes portées contre M. Bau-
doin n'étaient pas fondées. Toutefois, le Rési-
dent Supérieur était mis à la retraite.
Mais on sut bientôt que la mission des ins-
pecteurs avait été entravée par M. Baudoin
ui était resté à son poste pendant la durée de
1 enquête, et les inspecteurs eux-mêmes décla-
rèrent qu'il leur avait été impossible de se ren-
seigner.
La Ligue des Droits de l' Homme demanda
au ministre des Colonies de faire recommencer
l'enquête.
Le ministre vient de faire savoir à la Ligue
qu'il avait l' intention d'envoyer proçhainement
au Cambodge une nouvelle mission d'inspection
chargée de faire toute la lumière.
-
Les évènements de Chine
---0-0--
A la concession française de Chaughaï
Des incidents d'une certaine gravité se
sont produits à l'intérieur de la concession
française de Changhaï dans les conditions
suivantes - : --
Le général Tchang Kaï Cl¡,cf',qui était ar-
rivé à Changhaï, s'était décidé soudaine-
ment, après avoir reçu des informations de
Nankin, à s'embarquer immédiatement A
destination de NinYTHJ, dans la province du
Tcité-Kiang, au sud de Changhaï
Il donna donc l ordre à une escorte de
six cents hommes de l'accompagner jus-
qu'à Vembarcadède ; mais, afin de gagner
du temps, la petite troupe, au lieu de con-
tourner l'enclave internationale, s'engagea.
résolument à l'intérieur de la concession
française, de façon à éviter un long trajet.
lR. sentinelles françaises laissèrent bien
passer le. général Tchang Kaï Chek, mais
s'om)ogèrent énergiquement à l'entrée de
son escorte et essayèrent de fermer les por-
tes de fer qui séparent la concession fran-
çaise du quartier indigène.
Un certain nombinred, i ène.
Un certain nombre de soldats nationalis-
tes composant l'escorte ouvrirent le feu
contre les sentinelles françaises et les
agents de police chargés du service d'ordr.
Sept soldats et agents furent blessé9 et les
soldats chinois në cessèrent de tirer contre
les portes de la concession française que
lorsque le général Tchang Kat Chek lui-
même revint sur ses pas et leur enjoignit
de se retirer à l'intérieur du quartier indi-
gène.
(Par dépèche.)
BROUSSES
* BROUTILLES
00
Une broutille qui n'a pas de prix
C'est la « lucutate », qui, au dire d'un
explorateur anglais, restitue la jeunesse aux
animaux hommes compris. Cette plante
redoutable fut révélée au baron Cageru par
le maharadjah de Deshaipur, qui, par elle,
non seulement aurait rendu force et verdeur
à des perroquets, à des éléphants, mais se-
rait lui-même retourné aux joies de l'adoles-
cence.
Eh t oui, redoutable ! Supposez un instant
que le baron n'ait pas rêvé. Avec quel or-
gueil agressif des millions de barbons ne
redresseraient-ils pas la tête, avec quelle fu-
reur de revanche ne chercheraient-ils pas à
faire payer leurs dédains aux « moins de
trente ans » ! Et que de haines pourraient
s'accumuler sur un Sénat armé à la fois de
jeunesse et d'expérience pour la conquête
des fillettes en fleurs? Il est vrai que pour
la conquête préalable de la lucutate, telle-
ment plus précieuse que le charbon, le pé-
trole et l'or, une guerre effroyable et sans
fin se déchaînerait. Grâce à quoi le néces-
saire équilibre entre la vie et la mort serait
rétabli.
Audion
* ̃
Pour les Arabes de Paris
Paris, dit-on, n'a jwis de piscines dignes
de la capitale d'un monde civilisé.
Pourtant, la piscine des Tourelles est rC-
ninrxjudo'e ¡".!' ses proportions. Celle oe
lu Hutte-aux-Cailles, avec ses jolis orne-
ments bleus, est parfaitement moderne '= t
très suivie à cause de la propreté parfaite
de ses eaux ut du son installation d «mu
cliauttee à la température.
Une nouvelle piscine vient d'être inau-
gurée, lisons-nous dans le Soir, c'est la
grande piscine de la Gare.
Mlle a T)0 mèties de long, 12 mètres de
large, possède trois étages de cabines, qui
sont au nombre de iJOO. L'eau se renouvelle
plusieurs fois par joue
Chose digne de nos frères du désert qui
aiment les ahlutions, cette piscine sera ré-
servée une fois par semaine aux Arabes de
Paris.
Allah, le Pacha
et la machine à écrire
Le général Chambrun avait offert jadis
une automobile au pacha de Fez. Il vient do
lui donner une machine à écrire en caractè-
res arabes :
- Jamais je ne me servirai de cela,
s'écria le pacha.
- Pourquoi ?
- Parce que ça ne me plaît pas !
- Regardez comment on s'en sert.
Le général s'installa devant la machine et
écrivit :
Qu'Allah bénisse le Pacha!
Et le pacha fut conquis à la dactylogra-
phie.
.1.
A A.la;.te"r en ÎOUO
08
Le Comité il lot-giiiiisitt,ioti du Congrès
des Sapeurs-Pompiers est chargé, sur l'ini-
tiative du commandant Fa met, d'Alger,
d'étudier la possibilité de réunir à Alger
le Congrès de H)M>, en commémoration du
centenaire de la prise de l'Algérie.
.a$*.
M. Maurice Viollette en Savoie
---0-0---'
M. Maurice Viollette, gouverneur géné-
ral de l'Algérie, qui villégiature actuelle-
ment à Brides-Ies-Bains, a visité, à l'occa-
810n de la session annuelle des Centres de
Vacances de Savoie, les huit centres for-
més par cette euvre, qui comptent 1.400
enfants.
4<»
A l'Arc de Triomphe
----0-0-
Une délégation de la Société dn Touring-
Club d'Algérie a déposé, avant-hier matin,
une gerbe de Meurs sur la tombe du Soldat
inconnu, sous la conduite de MM. Fiori et
Mallarmé, députés.
Le Maréchal Lyautey
exalte le Soldat Français
--0-0--
A l'occasion de la cérénjonie commémora-
tive de la bataille de Mars-la-Tour du 16 août
1870, le maréchal Lyautey, qui présidait, a
prononcé un important discours.
De cette bataille qui aurait pu, le lendemain,
être transformée en victoire, le maréchal Lyau-
tey a tiré un enseignement : concevoir et oser
comme le fit AIensleben. malgré la fatigue
et la désunion de ses troupes.
« Mais .depuis nos revers de |x/0, .1 ajoute le |
Maréchal Lyautey, de tels chefs, de tels hommes. 1
nous les avons eus à tous 1rs échelons.
Ce turent ces cadres formés pur ces quarante
années'de labeur incessant, possédant la science
technique, mais possédant aussi ce que nulle nr-
mée ne possède au même degj-é qur la nôtre, le
contact, l'intelligence ri l'amour du troupier,
cette solidarité intime et affectueuse dt-s ofticiers
et de la troupe.
.dwi
INAUGURATION
-a-o-
Une statno de Notre-Dame-des-Ncigos
vient d'être installée an-dessus du vil-
lage de Gavarnie et face au mont Vigne-
maie. La cérémonie a eu lieu en,
présence de Mgr Poirier assisté de
Mgr Riéard, évôque délice et de Mgr Sau-
vant, de l'ordre des Pères Blancs, évéque
de Bamako où il succéda an regretté Père
Oacgunrt. membre de la mission Bonrst,
do Tombouctoai au Golfe dru flklin,
La messe pontificale a été célébrée par
Mgr Sauvant.
La liaison Oran - Niger
La Chambre de Commerce d'Oran vient de
publier, en une petite brochure joliment illus-
trée, l'intéressante conférence faite par notre
distingué collaborateur et ami M. Roux-Freis-
sineng, député d'Oran, à son retour de la mis-
sion oranaise transsaharienne.
Comme il s'agissait surtout pour l' orateur de
gagner à sa cause un auditoire convaincu
d'avance, la tâche de M. Roux-Freissineng tut
aisée et ce, d'autant plus qu'il fit un exposé
fort intéressant de cette randonnée de sept jours
et quatre heures à travers le Sahara occidental
dans une confortable roulotte Renault : fau-
teuils le jour, couchettes la nuit, cabinet de toi-
lette, office pour cuisinier. (On ne trouve pas
tout cela sur un chameau, vaisseau du désert,
mais inconfortable.)
Par r analyse de M. Ernest Haudos parue
dans les Annales Coloniales du 12 juillet, du
récit de M. Guittard, nous connaissons les péri-
péties du voyage, mais M. Roux-F reissineng y
ajoute quelques précisions sur lesquelles on doit
s'arrêter.
La route suivie par la mission oranaise, si
elle franchit la partie la plus désertique du
T aneuoutft, a sur les itinéraires lantérieurs
l' avantage de ne nécessiter ni la traveisée des
« Ergs », ni d'aucune dune.
Cette voie, ajoute l'orateur, est même indi-
quée. à peu près exclusivement, pour des ser-
vices réguliers d'avions.
Elle évite le danger du survol des dunes au
milieu desquelles l' atterrissage ne peut s'effec-
tuer sans capoter. Il est, de plus, presque im-
possible de porter secours à un appareil perdu
au milieu des vagues de sable.
L'irrigation de la palmeraie d'Adrar du
Touat à l'aide de joggaras est fort originale.
C'est l' oeuvre prodigieuse de puisatiers, se suc-
cédant de père en fils. Ces galeries souterraines
de 10 et 30 kilomètres, creusées avec une pe-
tite pioche canalisent les juintements qui se trou-
vent dans le sol et les rassemblent en un point
central, car, contrairement à ce qui se passe dans
les oasis des départements d'Alger et de Cons-
tantine, les puits, dans les oasis oranaises,
n' aboutissent pas à des nappes souterraines.
La conclusion pratique que M. Roux-Freis-
s ineng tire de son voyage, c'est, en premier
lieu, que le désert est définitivement vaincu par
l' automobile ; secondement, que la voie qui
s'impose pour un parcours rapide et sans obs-
tacle est celle de l'Ouest suivie par la mission
oranaise.
Mais, très prudemment, l' orateur d'ajouter :
(( Par cette voie, on traversera le Sahara quand
on voudra et comme on le voudra ! Ce qui ne
veut pas dire qu'on pourra s'y lancer témérai-
rement sans s'assurer, au préalable, d'un se-
cours sûr en cas J'accident. »
Il est indispensable que des mesures de sû-
reté soient prises. Le Gouverneur général de
l'Algérie, reconnaissant que la piste Colomb-
Béchard est la seule pratique, pour des com-
munications régulières, a décidé de faire immé-
diatement tout le nécessaire.
La l iaison entre l'Afrique du Nord et l'Afri-
que Centrale s'imposait, elle est définitivement
consacrée par les missions transsahariennes afri-
caines.
Quand les temps seront révolus, le rail
transsaharien Colomb-Béchar-T osaye parachè-
vera l'oeuvre colonisatrice de la France.
Enpène Devaux.
PHILATÉLIE
o---
Indochine
Par suite de la baisse du franc, il fallut
en 1919 surcharger les timbres de la série
précédente, en monnaie locale, piastres et
cents, en attendant la mise en service de
timbres établis spécialement en ladite mon-
naie et l'on mit en service une série entière,
comprenant :
2/5 cents sur 1 c., valeur environ o fr. 40;
4/5 cents sur 2 c., valeur environ o fr. 90;
1 c. 3/5 cents sur 4 c., valeur environ 1 fr. ;
2 cents sur 5 c., valeur environ 1 fr. ;
4 cents sur 10 c., valeur environ 2 Ir. 25 ;
6 cents sur 15 c., valeur environ 5 fr.;
8 cents sur 20 c., valeur environ 7 fr. 50;
10 cents sur 25 c., valeur environ 6 fr. ;
12 cents sur 30 c., valeur environ 9 fr. ;
14 cents sur 35 c., valeur environ 9 fr. ;
16 cents sur 40 c., valeur environ 10 fr.
18 cents sur 45 c., valeur environ 10 fr. ;
20 cents sur 50 c., valeur environ 10 fr. ;
30 cents sur 75 c., valeur environ 15 Fr. j
40 cents sur 1 fr., valeur environ 22 fr. ;
80 cents sur 2 fr., valeur environ 60 fr. ;
2 piastres sur 5 fr., valeur environ 250 fr. ;
4 piastres sur ln fr., valeur environ 550 fr.
Comme variétés, on connaît les 2 cents
sur 5 c. vert, surcharge, renversée, valeur
200 fr. et les 4 et 14 cents avec 4 fermé, va-
leur 4 fois environ celle du timbre normal.
Les prix ci-dessus s'entendent pour exem-
plaires neufs. Pour les raisons déjà données
précédemment, les timbres oblitérés ont une
valeur beaucoup moindre, saut pour les deux
derniers qui ont même valeur à l'état usé
qu'à l'état neuf.
Pour la Pêche aux Phoques
Le paquebot Lozère, qui appareillera du
Havre à la fin du mois, embarque à destination
des îles Kerguelcn une chaloupe à moteur de
2e chevaux destinée à la chasse aux phoques,
Cette embarcation à petit roof au centre me-
j 1 Rure 10 m. 50 de longueur et 3 mètres de lar-
gellr.
t-- - .,. -
Le Choléra en Asie
Une note parue dans la Gazette Officielle
Japonaise déclare que des cas de choléra ont
été signalés à Shanghaï et à Ou-Chahg.
D'autre part, le Consul britannique à Bou-
chtr (Perse) a signalé que Minab, près de Ben-
der-Abbas, est également atteint par le cho-
léra.
Les Antilles à Paris
Gratte aux elforts incessunls de Mme
Germaine CUiSose, originaire de la Guade-
loupe, qu aident avec une bonne volonté
remarquable les Antillais établis à Paris
tall- pourra bientôt faire connaissance, au
CU'Ut même de la eüpilale, avec les pro-
duits exotiques, et admirer des tableaux
qui représentent les sites merveilleux des
Antilles.
Les artistes antillais, nous apprend1 Mme
Casse dans le Soir, travaillent à créer 'e
« Théâtre Antillais », dont la première piè-
ce, Sous* les Bananiers, de Kené liourgui-
gnon, sera jouée prochainement.
Dans ces pièces créoles ou d'auteurs
oreoles, les manifestations de l'Atelier Ka-
rukera feront connaître la littérature et
1 art antillais,
Il Sans parti pris d'avant-garde, de réa-
lisme ou d tion de plaire au publie, nous donnerons,
ajoute l'animatrice, ù ce publie falig,JÁ,
de tout l'étalage de vire des pièces moder-
nes, des spectacles m'i il se reposera de-
vant un peu <1 iMé-a!, de fraîcheur idéale dé-
licieusement puérile parfois, relevée par
tout le piquant de la danse lascive mais
bien '< nature » des a bals doudous ».
Tous nos compliments ii Mme Germaine
Casse et à ses compatriotes, qui ont as-
surémor.t pris le meilleur chemin pour
faire apprécier et aimer leur pavs d'ori-
gine.
l' --
Consommez-vous la papaïne?
M. Patrouillard, chimiste et pharmacien,
vient, à la Société de Géographie commer-
ciale. de révéler à ses auditeurs l'existence d'un
ferment peptonisant très puissant, pouvant de-
venir un merveilleux agent thérapeutique.
Il est produit par le papayer (Carica Papaya)
qui se rencontre non seulement en Amérique du
Sud, mais aussi dans l' Inde, aux Antilles, en
Annam, au Tonkin et dans l'Afrique tropicale
et équatoriale.
On retire du papayer un latex qui s'écoule
par incision du tronc et des fruits non encore
arrivés à maturité ; le liquide exude des bles-
sures à raison de 25 à 30 centimètres cubes à
l'heure et donne environ 10 de papaïne
brute.
A cause de ses propriétés et de son puissant
pouvoir hydrolisant, la papaïne est utilisée par
de nombreuses industries ; elle le serait beau-
coup plus si son prix de revient était moins
élevé.
La papaïne brute ne se trouve que sur le mar-
ché londonien, et, suivant le cours de la livre,
elle est vendue de 250 à 300 francs le kilo.
Notre consommation mensuelle étant en
moyenne de 50 kilos, c'est donc 150.000 à
200.000 francs que nous versons annuellement
à nos voisins d' outre-Manche.
Mûrs, les fruits du papayer se mangent com-
me dessert. On les fend en deux et, après avoir
versé du sucre dans chacune des alvéoles, on
les arrose de vin rouge ou de champagne.
Du sucre de caroubes ?
Deux membres de l'Université do Pa-
ïenne, le professeur Giuseppe Oddo et le
docteur Vieen/o Del'onzi), ont réussi ù ex-
traire, du fruit d'un arbuste extrêmement
commun dans les campagnes italiennes, le
caiouluor, du siutv* ordinaire, ou obtenant
un rendement de près de -^Mf/0, ce qui re-
présente un résultat bien supérieur à celui
des betteraves et de lu canne à sucre.
En Sicile seulement, si l'on prend pour
base des calculs, la production annuelle de
caroulKîs, on pourrait, obtenir environ
kO,OoO quintaux de sucre qui, en raison du
procédé d'extraction extrêmement simple
qui est employé, reviendraient à bien meil-
]1 Ill' llIa\'dll' qu'une égale quantité de sucre
de betterave.
-@Ob
Le Bdri-Beri à bord d'un navire
00 -
Le capitaine du vapeur britannique Baron-
Sempill a envoyé un radio par lequel il faisait
savoir que, se trouvant par 39° 30' latitude
nord et 17" 48' longitude ouest, son navire
avait rencontré le bateau français Général-de-
Négricr, de antes, revenant du Cameroun. A
bord, onze membres de l'équipage. dont le
capitaine, étaient atteints du béri-béri, maladie
(pi il ne faut pas confondre comme le fit un de
nos confrères, avec la maladie du sommeil. Le
navire anglais a fourni des provisions et des
médicaments au Général-de-Nc<îricr.
Le bernberi. d après le docteur Trabaud,
des hôpitaux militaires, serait une sorte d'intoxi-
cation par carence alimentaire portant son action
élective sur l' appareil nerveux périphérique.
Malgré de nombreuses rechcrrhl's, on n'a
pu encore se prononcer exactement sur les
causes de cette grave maladie épidémique qui
atteint généralement, comme l'a remarqué le
docteur Braband, les individus soumis à un
régime alimentaire privé de vitamines ; mais il
serait prématuré d'imputer cette maladie, à la
nourriture principale en riz.
Projet de Fédération Coloniale Britannique
L'éventualité d'une confédération de tous les
territoires britanniques de l'Est-Africain et
même de tous les territoires de r Afrique Cen-
trale vient de faire l' objet d' une conférence de
délégués officieux qui se sont réunis à Nairobi
(Kenya) avant l'ouverture des travaux de la
Commission royale chargée d'étudier cette
question - et d'autres problèmes connexes.
Il y a lieu de croire que les délégués du
Kenya et du Tanganyika seraient favorables à
un projet de fédération. Les délégués se sont
préoccupés. d'autre part, du problème de l'im-
portation, en quantités énormes dans ce terri-
toire de marchandisek et produits étrangers.
On apprend que la Rodhésie du nord serait
en principe hostile au projet de fédération.
ES NUMERO : SO GBtfTIMBB
MARDI SOIR, 16 AOUT 1927
[ ~C l 0 1
Les Annales Coloniales
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Dirbctbuiis I MaroéI RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
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du inédits, qui sont leur propriété eieêhisfpe.
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Qn l'tboui mm mil Oui
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« En vérité, il n'y a ni Orient, ni Occident. »
J'ai déjà, à plusieurs repr ises, signalé, ici,
te profond mouvement moral et social qui en-
traîne tout rOrient, dont T importance pour
l'évolution de nos conceptions de la coloni-
sation en génral et de notre action colonisa-
trice en particulier, ne peut plus être ignorée
ou seulement négligée, et qui nous imposera,
plus tôt qu'on ne pense généralement, une re-
vision totale du classement des valeurs dont
est faite notre vie morale et intellectuelle
d'Occidentaux et d'Européens.
A nouveau, je viens d'éprouver la forte im-
pression de la gravité de ces problèmes et de
l'urgence de leur solution à la lecture du
m Cahier Japonais » de la belle revue, si ri-
chement éditée,. des « Messages d'Orient »,
que je viens de recevoir.
Remarquablement préparé et présenté par
Albert Maybon, l'auteur de ce livre si sugges-
tif, paru l' an dernier, sur « Le Japon d au-
jourd'hui », ce cahier nous montre le Japon
actuel sous ses divers aspects sociaux, mo-
taux et intellectuels. Au tableau ont collaboré
les Japonais les plus fins, les plus éclairés, les
plus « occidentalisés ».
C'est le vicomte S. J. Motono qui nous
parle de cette « psychologie du peuple japo-
nais » qui ne se résume pas, mais s'épanouit,
en quelque sorte, dans la splendide formule
du Boushido, devenue celle même du Japon :
« D'abord la droiture puis la vie, après tout
l' argent. Auprès de la droiture, la vie n'est
C'est M. Toshio Nogami, professeur de pé-
dagogie à la Faculté des lettres de 1 Univer-
sité impériale de Kyoto, qui nous parle de
« l'Enseignement aU Japon » et de « la
Femme japonaise et de l'éducation féminine ».
C'est Wl. lEJichi Makino, professeur dd
droit pénal à la Faculté de droit de l'Univer-
sité impériale de Tokio, qui traite « Des ten-
dances récentes dans la législation et la juris-
prudence japonaises ».
Des artistes, comme Kamenosuké Monta,
professeur à r Ecole des beaux-arts de Tokyo,
des poètes comme Aro Naito, Kuni Matono,
Sadayuki Amada, traitent de « la philosophie
des arts japonais », de « la nouvelle poésie
japonaise », de l' « esthétique du Haikai »
ou de « la musique japonaise ».
La romancière Kikou Yamata, le délicieux
auteur de Masako, nous fait, dans un remar-
quable essai sur « La Shintoiste », toucher le
fond même de l ame multiple et vibrante du
Japon.
ti de toutes ces études, si diverses pour-
tant et par les sujets traités et par la position
sociale des auteurs, se dégage une impression
unique de noblesse, de fierté, de foi en cette
vieille civilisation japonaise, toujours curieu-
sement ouverte à toutes les nouveautés du de-
hors, mais qui, à travers tous les change-
ments, reste fière de sa lignée ininterrompue
de Mikado - une seule dynastie depuis vingt-
cinq siècles - de son intégrité, jamais une
armée étrangère ne conquit les terres du Ya-
mato, du développement harmonieux et
continu de l'âme ancestrale.
Et rien n' est plus impressionnant que cette
affirmation de « personnalité nationale et ethni-
que », devant notre Occident, qui n est ni dé-
dain, ni ignorance, mais simple dignité, di-
gnité qu'exprime d'une façon si amusante et
si délicate à la fois, un jeune poète, Nico D.
Horigoutchi, dans sa délicieuse « tanka » :
Je danse bien le tango :
- Et pourtant
Je songe que je suis Japonais !
Combien les pages des Occidentaux amis,
très amis pourtant du Japon, comme celles des
Félicien Challaye, Philippe Soupault, Fran-
c is de Miomandre ou Jean Rodes, qui com-
plètent ce « Cahier japonais », paraissent en-
core loin de la compréhension totale d'un tel
état d'âme.
A les lire, je ne pouvais détacher mon es-
prit du souvenir de cette formule de Kikou
Yamata, où s'enferme la leçon sévère, sous
son charme léger, que donne à notre vanité
occidentale cette Japonaise souriante :
« Faut-il bâiller d'ennui quand on dit :
Orient, Occident ? Bâiller de lassitude et de
la stupidité des hommes qui voient, comme
Narcisse, toujours leur image sur l'eau ? Cela
vaut l'histoire de cette jeune fille, qui fut
moi-même, et qui croyait la lune japonaise.
Lorsqu'elle la vit en France, elle s étonna
Tiens, la lune du Japon qui se promène ici ! •>
Mais je veux regarder plus loin encore que
cette impression. Ce cahier japonais n'est
qu'une feuille des « Messages d Orient M,
dont M. Elian J. Finbert, l'un des directeurs
de la Revue, nous dit, en termes hautains, le
but et le programme qui se découvrent et se
modifient à mesure même qu'ils se réalisent.
« Entra l'Occident, écrit M. Finbert, dont
nous avions subi toutes les séductions, et qui,
aujourd'hui, nous propose sa mystique intel-
lectualiste, nous impose ses débâcles économi -
ques, son mercantilisme et ses machines, et
notre Orient, entraîné dans le tourbillon de la
tourmente et que noua portions dans notre
sang, nous étions écartelés f4 !,nw -::!'!!
choisir. Cette revue est née de ce conflit et
de ce débat. »
Mais l'horizon s'est vite élargi. Le conflit,
le débat du début se fond, peu à peu, dans
un vaste sentiment d'harmonie et d'unité :
« En nous imposant ce travail d'échan-
ges, et celui d'inventorier les valeurs orienta-
les dans ce qu'elles ont de plus vivant, par
des écrivains orientaux, c'est dans la seule
perspective de réintégrer l'Orient dans l'hu-
manité (on l'en a chassé et écarté, on l'a ré-
duit à un simple marché de matières premières
et de denrées coloniales depuis trop long-
temps), de disperser autour de lui les préju-
gés. de race, de caste et de reliRion, et d'ins-
tituer entre lui et l'Occident un compagnon-
nage et un rapproch ement. »
Et déjà on entrevoit le moment où ce mot
« compagnonnage » apparaîtra comme insuffi-
sant, où ces « Messages d'Orient » devront
s'élargir « pour n'être que des messages aux
hommes de toutes les latitudes ». « car, en
vérité, il n'y a ni Orient, ni Occident. Il y a
des civilisations différentes qui concourent,
chacune, à parer la terre, qui se séparent par
leurs formes extérieures, par leurs symboles,
par leur parler, mais qui, toutes, possèdent
un but commun de sentiments éternels par les-
quels les hommes se reconnaissent et se com-
prennent. »
Et je reviens de mon rêve, et je retrouve
le sourire amusé de ce colonisateur, membre
de vingt Conseils d'administration, qui ré-
pond : « oui, oui, il n' y a ni Orient, ni
Occident., il y a des hommes qui gagnent
de l'argent et des hommes qui font gagner de
l' argent. » Et j'entends la voix sèche de
ce colonisateur de cabinet qui affirme : « U
n' y a ni Orient, ni Occident., il y a notre
civilisation, puis il n' y a plus rien. »
Etienne Antonetti,
lJpuM de la lIautc-:Stlvofe, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la l'acuité de Droat
de Lyon.
L'Aviation Coloniale
Londres-Le Cap
Le lieutenant aviateur R. R. Bentley se
prépare à entreprendre un raid Londres-Le
Cap avec une aviette. L'aviateur gagnera le
Sud Afrique par étapes et s'il atteint son but,
il aura donc battu le retord pour aviette dé-
tenu par les Anglais Lccte et Stacke, qui ont
couvert les 6.000 miles séparant Londres de
Delhi aux Indes. La distance de Londres au
Cap est d'environ 9.000 miles.
Bruxelles-Congo
Le duc de Brabant, accompagné du capi-
taine Van den Heuvel, officier d'ordonnance,
s'est rendu samedi dernier à l'aérodrome
d'Evere, où il a été reçu par le colonel
Smeyers, ainsi que les majors de Cartier et
Iserentant.
Le prince Léopold a suivi avec le plus
grand intérêt les explications fournies par
es lieutenants aviateurs Georges Medacts et
Jean Verhacgen, au sujet de leur matériel et
de leur voyage. Il s est entretenu ensuite
avec l'adjudant spécialiste Coppens et le
mécanicien français Turro.
Cinéma Colonial
--0-0--
Les « documentaires n
On peut voir ces jours-ci dans divers ci-
riémas de Paris l'arrivée du croiseur La
M otte-Picquet, à Saint-Vincent du Cap-Vert,
et le « Mellah » au Maroc.
Le mellah est la ville juive ménagée dans
la ville musulmane. Les femmes y évoquent
les temps bibliques. Dans les rues, où règne
le commerce, passent des Arabes majestueux.
La bonne propagande
Le Gouvernement anglais aurait, dit-on, ré-
cemment inauguré un cinéma gratuit destiné à
faire connaître au public le développement des
Colonies britanniques.
N'est-ce pas là une idée française qui allait
être réalisée en 1914, lorsque la guene anéan-
tit, entre autres, ce projet louable 7
Mais il n'est pas trop tard pour le repren-
dre. Et l' on pourrait commencer par projeter
des vues de nos possessions lointaines dans les
écoles.
! !
Exposition Coloniale de Paris
--- < > O -
Le Gouvernement belge a choisi comme
Commissaire général à l'Exposition Coloniale
de Paris 1929 M. Maurice Lippens, Gouver-
neur Général honoraire du Congo belge.
D'après l'Essor Colonial et Maritime, M.
Lippens choisirait comme adjoint le major Ver-
vloet, le colonial belge assurément le mieux
introduit dans les milieux officiels et coloniaux
français.
M. Vervloet habite Paris depuis plusieurs
années ; il est intimement mêlé à toutes les
manifestations coloniales de la France, et a
assuré, pas. son dévouement inlassable et son
intelligente activité, le brillant succès remporté
par la participation belge à l'Exposition colo-
niale de Marseille.
Notre confrère termine en rappelant le rôle
que ce propagandiste-né, l'un des fondateurs
des Journées coloniales belges, a joué dans
l'organisation de la toute récente Semaine colo-
niale française.
DANS LA LEGION D'UONNBUI
--0-0--
MINISTERE DE LA GUERRE
Rat promu commandeur le colonel Mail-
les du 28® régiment d'infanterie coloniale.
Est promu officier :
Le commandant de Mairtoiine, -- chef - dn
Cabinet militaire du Gouverneur Général
de l'A. O. F., directeur du service géogra-
phique de cette colonie.
M. de Mnrlollne est l'auteur de nombreux
ouvrages relatifs À la cartographie et à la
géodésie de l'A. O. F. et mie sa direction
la cartographie de l'O. O. F. a pris une
extension importante dont les lecteurs des
Annales Coloniales ont suivi avec intérêt
les divorses phases.
.,.
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies
qu'à la date du 13 août 1927, le taux officiel de
la piastre était de 12 fr, 45.
CENT ANS APRÈS
00 --
Par les soins d'une Commission
interministérielle où siégeaient des
personnalités qualifiées du Conseil
d'Etat et du corps judiciaire métropolitain
et colonial, une reforme de la magistrature
coloniale vient d'être élaborée rue Otldinot.
Voccasion va s'offrir à M. Léon Perrier
de donner au statut qu'il est appelé à sanc-
tionner toute sa portée libérale :
Il y a cent ans, en 1827, une ordonnance
organique « suspendait 8 l'inamovibilité des
magistrats coloniaux. Ceux-ci étaient appe-
lés à l'avenir à exercer leurs fonctions dans
leur colonie d'affectation c tant que le roi
le jugera utile au bien du service D.
Commentant quelques mois après cette me-
sure, le Journal des Débats écrivait que la
nouvelle organisation judiciaire c violait 'des
droits acquis » et « dépouillait le corps judi-
ciaire colonial de garanties positives P.
Monarchie de juillet, République de 48,
Second Empire, Troisième République ont
maintenu le juge colonial dans l'exception,
dans la dépendance du Pouvoir central, le
privant de ces a garanties » que la loi assure
à son collègue métropolitain, l'exposant à
des déplacements discrétionnaires sous cou-
leur de « raisons de service ».
Pour légitimer l'atteinte ainsi portée à un
principe consacré par toutes les constitutions
modernes, qui se confond avec l'institution
judiciaire elle-même, qui est apparu, à me-
sure 'du progrès de l idée de la séparation
entre le pouvoir administratif et le pouvoir
judiciaire, comme la base de Vindépendance
et de la dignité du juge, les auteurs de l'or-
donnance du 30 septembre 1827 avaient in-
voqué le fait de l'esclavage, la crainte de
voir des magistrats insuffisamment avertis
des circonstances locales blesser « certaines
convenances coloniales ».
Quelle objection tirée de l'état social de
nos colonies pourrait être opposée aujour-
d'hui à un retour au droit commun? Quel in-
convénient, quel abus a révélé la pratique
de Vinamovibilité pendant toute la période
où elle a été la règlef /'engage M. Léon
Perrier à relire à cet égard les procès-ver-
baux d enquête de la fameuse Commission
des réformes coloniales de 1849 où sont con-
signés des témoignages décisifs d'anciens
procureurs généraux ou de membres é minent s
des plus hautes juridictions métropolitaines :
aucun incident ne s'est produit, aucune trace
d'abus n'a pu être relevée permettant d'in-
criminer le principe !
Que M. ie ministre des Colonies me per-
mette donc de le lui dire : il s'honorerait en
aflralle/lissant les magistrats coloniaux de
l'injuste suspicion qui a pesé sur eux POI-
dant tout un siècle, en restaurant une règle
tutélaire pour le justiciable comme pour le
juge lui-même.
Une société forte demande une magistra-
ture libre : « Je ne puis m'élever au-dessus
de moi-même, disait un orateur de la Res-
tllllratioll, que si 'j'ons me Protégez contre
moi et contre vous 1.
Auguste Brunet
Député du la HêunUm.
L'Affaire Baudoin-Bellan
00
L'administration de M. Baudoin, Résident
Supérieur au Cambodge, ayant donné lieu à de
nombreuses plaintes, le Ministère des Colonies
envoya sur place, en 1926, une mission d'ins-
pection chargée d'enquêter sur les agissements
de ce haut fonctionnaire.
Au retour de cette mission, le Ministère dé-
clara que les plaintes portées contre M. Bau-
doin n'étaient pas fondées. Toutefois, le Rési-
dent Supérieur était mis à la retraite.
Mais on sut bientôt que la mission des ins-
pecteurs avait été entravée par M. Baudoin
ui était resté à son poste pendant la durée de
1 enquête, et les inspecteurs eux-mêmes décla-
rèrent qu'il leur avait été impossible de se ren-
seigner.
La Ligue des Droits de l' Homme demanda
au ministre des Colonies de faire recommencer
l'enquête.
Le ministre vient de faire savoir à la Ligue
qu'il avait l' intention d'envoyer proçhainement
au Cambodge une nouvelle mission d'inspection
chargée de faire toute la lumière.
-
Les évènements de Chine
---0-0--
A la concession française de Chaughaï
Des incidents d'une certaine gravité se
sont produits à l'intérieur de la concession
française de Changhaï dans les conditions
suivantes - : --
Le général Tchang Kaï Cl¡,cf',qui était ar-
rivé à Changhaï, s'était décidé soudaine-
ment, après avoir reçu des informations de
Nankin, à s'embarquer immédiatement A
destination de NinYTHJ, dans la province du
Tcité-Kiang, au sud de Changhaï
Il donna donc l ordre à une escorte de
six cents hommes de l'accompagner jus-
qu'à Vembarcadède ; mais, afin de gagner
du temps, la petite troupe, au lieu de con-
tourner l'enclave internationale, s'engagea.
résolument à l'intérieur de la concession
française, de façon à éviter un long trajet.
lR. sentinelles françaises laissèrent bien
passer le. général Tchang Kaï Chek, mais
s'om)ogèrent énergiquement à l'entrée de
son escorte et essayèrent de fermer les por-
tes de fer qui séparent la concession fran-
çaise du quartier indigène.
Un certain nombinred, i ène.
Un certain nombre de soldats nationalis-
tes composant l'escorte ouvrirent le feu
contre les sentinelles françaises et les
agents de police chargés du service d'ordr.
Sept soldats et agents furent blessé9 et les
soldats chinois në cessèrent de tirer contre
les portes de la concession française que
lorsque le général Tchang Kat Chek lui-
même revint sur ses pas et leur enjoignit
de se retirer à l'intérieur du quartier indi-
gène.
(Par dépèche.)
BROUSSES
* BROUTILLES
00
Une broutille qui n'a pas de prix
C'est la « lucutate », qui, au dire d'un
explorateur anglais, restitue la jeunesse aux
animaux hommes compris. Cette plante
redoutable fut révélée au baron Cageru par
le maharadjah de Deshaipur, qui, par elle,
non seulement aurait rendu force et verdeur
à des perroquets, à des éléphants, mais se-
rait lui-même retourné aux joies de l'adoles-
cence.
Eh t oui, redoutable ! Supposez un instant
que le baron n'ait pas rêvé. Avec quel or-
gueil agressif des millions de barbons ne
redresseraient-ils pas la tête, avec quelle fu-
reur de revanche ne chercheraient-ils pas à
faire payer leurs dédains aux « moins de
trente ans » ! Et que de haines pourraient
s'accumuler sur un Sénat armé à la fois de
jeunesse et d'expérience pour la conquête
des fillettes en fleurs? Il est vrai que pour
la conquête préalable de la lucutate, telle-
ment plus précieuse que le charbon, le pé-
trole et l'or, une guerre effroyable et sans
fin se déchaînerait. Grâce à quoi le néces-
saire équilibre entre la vie et la mort serait
rétabli.
Audion
* ̃
Pour les Arabes de Paris
Paris, dit-on, n'a jwis de piscines dignes
de la capitale d'un monde civilisé.
Pourtant, la piscine des Tourelles est rC-
ninrxjudo'e ¡".!' ses proportions. Celle oe
lu Hutte-aux-Cailles, avec ses jolis orne-
ments bleus, est parfaitement moderne '= t
très suivie à cause de la propreté parfaite
de ses eaux ut du son installation d «mu
cliauttee à la température.
Une nouvelle piscine vient d'être inau-
gurée, lisons-nous dans le Soir, c'est la
grande piscine de la Gare.
Mlle a T)0 mèties de long, 12 mètres de
large, possède trois étages de cabines, qui
sont au nombre de iJOO. L'eau se renouvelle
plusieurs fois par joue
Chose digne de nos frères du désert qui
aiment les ahlutions, cette piscine sera ré-
servée une fois par semaine aux Arabes de
Paris.
Allah, le Pacha
et la machine à écrire
Le général Chambrun avait offert jadis
une automobile au pacha de Fez. Il vient do
lui donner une machine à écrire en caractè-
res arabes :
- Jamais je ne me servirai de cela,
s'écria le pacha.
- Pourquoi ?
- Parce que ça ne me plaît pas !
- Regardez comment on s'en sert.
Le général s'installa devant la machine et
écrivit :
Qu'Allah bénisse le Pacha!
Et le pacha fut conquis à la dactylogra-
phie.
.1.
A A.la;.te"r en ÎOUO
08
Le Comité il lot-giiiiisitt,ioti du Congrès
des Sapeurs-Pompiers est chargé, sur l'ini-
tiative du commandant Fa met, d'Alger,
d'étudier la possibilité de réunir à Alger
le Congrès de H)M>, en commémoration du
centenaire de la prise de l'Algérie.
.a$*.
M. Maurice Viollette en Savoie
---0-0---'
M. Maurice Viollette, gouverneur géné-
ral de l'Algérie, qui villégiature actuelle-
ment à Brides-Ies-Bains, a visité, à l'occa-
810n de la session annuelle des Centres de
Vacances de Savoie, les huit centres for-
més par cette euvre, qui comptent 1.400
enfants.
4<»
A l'Arc de Triomphe
----0-0-
Une délégation de la Société dn Touring-
Club d'Algérie a déposé, avant-hier matin,
une gerbe de Meurs sur la tombe du Soldat
inconnu, sous la conduite de MM. Fiori et
Mallarmé, députés.
Le Maréchal Lyautey
exalte le Soldat Français
--0-0--
A l'occasion de la cérénjonie commémora-
tive de la bataille de Mars-la-Tour du 16 août
1870, le maréchal Lyautey, qui présidait, a
prononcé un important discours.
De cette bataille qui aurait pu, le lendemain,
être transformée en victoire, le maréchal Lyau-
tey a tiré un enseignement : concevoir et oser
comme le fit AIensleben. malgré la fatigue
et la désunion de ses troupes.
« Mais .depuis nos revers de |x/0, .1 ajoute le |
Maréchal Lyautey, de tels chefs, de tels hommes. 1
nous les avons eus à tous 1rs échelons.
Ce turent ces cadres formés pur ces quarante
années'de labeur incessant, possédant la science
technique, mais possédant aussi ce que nulle nr-
mée ne possède au même degj-é qur la nôtre, le
contact, l'intelligence ri l'amour du troupier,
cette solidarité intime et affectueuse dt-s ofticiers
et de la troupe.
.dwi
INAUGURATION
-a-o-
Une statno de Notre-Dame-des-Ncigos
vient d'être installée an-dessus du vil-
lage de Gavarnie et face au mont Vigne-
maie. La cérémonie a eu lieu en,
présence de Mgr Poirier assisté de
Mgr Riéard, évôque délice et de Mgr Sau-
vant, de l'ordre des Pères Blancs, évéque
de Bamako où il succéda an regretté Père
Oacgunrt. membre de la mission Bonrst,
do Tombouctoai au Golfe dru flklin,
La messe pontificale a été célébrée par
Mgr Sauvant.
La liaison Oran - Niger
La Chambre de Commerce d'Oran vient de
publier, en une petite brochure joliment illus-
trée, l'intéressante conférence faite par notre
distingué collaborateur et ami M. Roux-Freis-
sineng, député d'Oran, à son retour de la mis-
sion oranaise transsaharienne.
Comme il s'agissait surtout pour l' orateur de
gagner à sa cause un auditoire convaincu
d'avance, la tâche de M. Roux-Freissineng tut
aisée et ce, d'autant plus qu'il fit un exposé
fort intéressant de cette randonnée de sept jours
et quatre heures à travers le Sahara occidental
dans une confortable roulotte Renault : fau-
teuils le jour, couchettes la nuit, cabinet de toi-
lette, office pour cuisinier. (On ne trouve pas
tout cela sur un chameau, vaisseau du désert,
mais inconfortable.)
Par r analyse de M. Ernest Haudos parue
dans les Annales Coloniales du 12 juillet, du
récit de M. Guittard, nous connaissons les péri-
péties du voyage, mais M. Roux-F reissineng y
ajoute quelques précisions sur lesquelles on doit
s'arrêter.
La route suivie par la mission oranaise, si
elle franchit la partie la plus désertique du
T aneuoutft, a sur les itinéraires lantérieurs
l' avantage de ne nécessiter ni la traveisée des
« Ergs », ni d'aucune dune.
Cette voie, ajoute l'orateur, est même indi-
quée. à peu près exclusivement, pour des ser-
vices réguliers d'avions.
Elle évite le danger du survol des dunes au
milieu desquelles l' atterrissage ne peut s'effec-
tuer sans capoter. Il est, de plus, presque im-
possible de porter secours à un appareil perdu
au milieu des vagues de sable.
L'irrigation de la palmeraie d'Adrar du
Touat à l'aide de joggaras est fort originale.
C'est l' oeuvre prodigieuse de puisatiers, se suc-
cédant de père en fils. Ces galeries souterraines
de 10 et 30 kilomètres, creusées avec une pe-
tite pioche canalisent les juintements qui se trou-
vent dans le sol et les rassemblent en un point
central, car, contrairement à ce qui se passe dans
les oasis des départements d'Alger et de Cons-
tantine, les puits, dans les oasis oranaises,
n' aboutissent pas à des nappes souterraines.
La conclusion pratique que M. Roux-Freis-
s ineng tire de son voyage, c'est, en premier
lieu, que le désert est définitivement vaincu par
l' automobile ; secondement, que la voie qui
s'impose pour un parcours rapide et sans obs-
tacle est celle de l'Ouest suivie par la mission
oranaise.
Mais, très prudemment, l' orateur d'ajouter :
(( Par cette voie, on traversera le Sahara quand
on voudra et comme on le voudra ! Ce qui ne
veut pas dire qu'on pourra s'y lancer témérai-
rement sans s'assurer, au préalable, d'un se-
cours sûr en cas J'accident. »
Il est indispensable que des mesures de sû-
reté soient prises. Le Gouverneur général de
l'Algérie, reconnaissant que la piste Colomb-
Béchard est la seule pratique, pour des com-
munications régulières, a décidé de faire immé-
diatement tout le nécessaire.
La l iaison entre l'Afrique du Nord et l'Afri-
que Centrale s'imposait, elle est définitivement
consacrée par les missions transsahariennes afri-
caines.
Quand les temps seront révolus, le rail
transsaharien Colomb-Béchar-T osaye parachè-
vera l'oeuvre colonisatrice de la France.
Enpène Devaux.
PHILATÉLIE
o---
Indochine
Par suite de la baisse du franc, il fallut
en 1919 surcharger les timbres de la série
précédente, en monnaie locale, piastres et
cents, en attendant la mise en service de
timbres établis spécialement en ladite mon-
naie et l'on mit en service une série entière,
comprenant :
2/5 cents sur 1 c., valeur environ o fr. 40;
4/5 cents sur 2 c., valeur environ o fr. 90;
1 c. 3/5 cents sur 4 c., valeur environ 1 fr. ;
2 cents sur 5 c., valeur environ 1 fr. ;
4 cents sur 10 c., valeur environ 2 Ir. 25 ;
6 cents sur 15 c., valeur environ 5 fr.;
8 cents sur 20 c., valeur environ 7 fr. 50;
10 cents sur 25 c., valeur environ 6 fr. ;
12 cents sur 30 c., valeur environ 9 fr. ;
14 cents sur 35 c., valeur environ 9 fr. ;
16 cents sur 40 c., valeur environ 10 fr.
18 cents sur 45 c., valeur environ 10 fr. ;
20 cents sur 50 c., valeur environ 10 fr. ;
30 cents sur 75 c., valeur environ 15 Fr. j
40 cents sur 1 fr., valeur environ 22 fr. ;
80 cents sur 2 fr., valeur environ 60 fr. ;
2 piastres sur 5 fr., valeur environ 250 fr. ;
4 piastres sur ln fr., valeur environ 550 fr.
Comme variétés, on connaît les 2 cents
sur 5 c. vert, surcharge, renversée, valeur
200 fr. et les 4 et 14 cents avec 4 fermé, va-
leur 4 fois environ celle du timbre normal.
Les prix ci-dessus s'entendent pour exem-
plaires neufs. Pour les raisons déjà données
précédemment, les timbres oblitérés ont une
valeur beaucoup moindre, saut pour les deux
derniers qui ont même valeur à l'état usé
qu'à l'état neuf.
Pour la Pêche aux Phoques
Le paquebot Lozère, qui appareillera du
Havre à la fin du mois, embarque à destination
des îles Kerguelcn une chaloupe à moteur de
2e chevaux destinée à la chasse aux phoques,
Cette embarcation à petit roof au centre me-
j 1 Rure 10 m. 50 de longueur et 3 mètres de lar-
gellr.
t-- - .,. -
Le Choléra en Asie
Une note parue dans la Gazette Officielle
Japonaise déclare que des cas de choléra ont
été signalés à Shanghaï et à Ou-Chahg.
D'autre part, le Consul britannique à Bou-
chtr (Perse) a signalé que Minab, près de Ben-
der-Abbas, est également atteint par le cho-
léra.
Les Antilles à Paris
Gratte aux elforts incessunls de Mme
Germaine CUiSose, originaire de la Guade-
loupe, qu aident avec une bonne volonté
remarquable les Antillais établis à Paris
tall- pourra bientôt faire connaissance, au
CU'Ut même de la eüpilale, avec les pro-
duits exotiques, et admirer des tableaux
qui représentent les sites merveilleux des
Antilles.
Les artistes antillais, nous apprend1 Mme
Casse dans le Soir, travaillent à créer 'e
« Théâtre Antillais », dont la première piè-
ce, Sous* les Bananiers, de Kené liourgui-
gnon, sera jouée prochainement.
Dans ces pièces créoles ou d'auteurs
oreoles, les manifestations de l'Atelier Ka-
rukera feront connaître la littérature et
1 art antillais,
Il Sans parti pris d'avant-garde, de réa-
lisme ou d
ajoute l'animatrice, ù ce publie falig,JÁ,
de tout l'étalage de vire des pièces moder-
nes, des spectacles m'i il se reposera de-
vant un peu <1 iMé-a!, de fraîcheur idéale dé-
licieusement puérile parfois, relevée par
tout le piquant de la danse lascive mais
bien '< nature » des a bals doudous ».
Tous nos compliments ii Mme Germaine
Casse et à ses compatriotes, qui ont as-
surémor.t pris le meilleur chemin pour
faire apprécier et aimer leur pavs d'ori-
gine.
l' --
Consommez-vous la papaïne?
M. Patrouillard, chimiste et pharmacien,
vient, à la Société de Géographie commer-
ciale. de révéler à ses auditeurs l'existence d'un
ferment peptonisant très puissant, pouvant de-
venir un merveilleux agent thérapeutique.
Il est produit par le papayer (Carica Papaya)
qui se rencontre non seulement en Amérique du
Sud, mais aussi dans l' Inde, aux Antilles, en
Annam, au Tonkin et dans l'Afrique tropicale
et équatoriale.
On retire du papayer un latex qui s'écoule
par incision du tronc et des fruits non encore
arrivés à maturité ; le liquide exude des bles-
sures à raison de 25 à 30 centimètres cubes à
l'heure et donne environ 10 de papaïne
brute.
A cause de ses propriétés et de son puissant
pouvoir hydrolisant, la papaïne est utilisée par
de nombreuses industries ; elle le serait beau-
coup plus si son prix de revient était moins
élevé.
La papaïne brute ne se trouve que sur le mar-
ché londonien, et, suivant le cours de la livre,
elle est vendue de 250 à 300 francs le kilo.
Notre consommation mensuelle étant en
moyenne de 50 kilos, c'est donc 150.000 à
200.000 francs que nous versons annuellement
à nos voisins d' outre-Manche.
Mûrs, les fruits du papayer se mangent com-
me dessert. On les fend en deux et, après avoir
versé du sucre dans chacune des alvéoles, on
les arrose de vin rouge ou de champagne.
Du sucre de caroubes ?
Deux membres de l'Université do Pa-
ïenne, le professeur Giuseppe Oddo et le
docteur Vieen/o Del'onzi), ont réussi ù ex-
traire, du fruit d'un arbuste extrêmement
commun dans les campagnes italiennes, le
caiouluor, du siutv* ordinaire, ou obtenant
un rendement de près de -^Mf/0, ce qui re-
présente un résultat bien supérieur à celui
des betteraves et de lu canne à sucre.
En Sicile seulement, si l'on prend pour
base des calculs, la production annuelle de
caroulKîs, on pourrait, obtenir environ
kO,OoO quintaux de sucre qui, en raison du
procédé d'extraction extrêmement simple
qui est employé, reviendraient à bien meil-
]1 Ill' llIa\'dll' qu'une égale quantité de sucre
de betterave.
-@Ob
Le Bdri-Beri à bord d'un navire
00 -
Le capitaine du vapeur britannique Baron-
Sempill a envoyé un radio par lequel il faisait
savoir que, se trouvant par 39° 30' latitude
nord et 17" 48' longitude ouest, son navire
avait rencontré le bateau français Général-de-
Négricr, de antes, revenant du Cameroun. A
bord, onze membres de l'équipage. dont le
capitaine, étaient atteints du béri-béri, maladie
(pi il ne faut pas confondre comme le fit un de
nos confrères, avec la maladie du sommeil. Le
navire anglais a fourni des provisions et des
médicaments au Général-de-Nc<îricr.
Le bernberi. d après le docteur Trabaud,
des hôpitaux militaires, serait une sorte d'intoxi-
cation par carence alimentaire portant son action
élective sur l' appareil nerveux périphérique.
Malgré de nombreuses rechcrrhl's, on n'a
pu encore se prononcer exactement sur les
causes de cette grave maladie épidémique qui
atteint généralement, comme l'a remarqué le
docteur Braband, les individus soumis à un
régime alimentaire privé de vitamines ; mais il
serait prématuré d'imputer cette maladie, à la
nourriture principale en riz.
Projet de Fédération Coloniale Britannique
L'éventualité d'une confédération de tous les
territoires britanniques de l'Est-Africain et
même de tous les territoires de r Afrique Cen-
trale vient de faire l' objet d' une conférence de
délégués officieux qui se sont réunis à Nairobi
(Kenya) avant l'ouverture des travaux de la
Commission royale chargée d'étudier cette
question - et d'autres problèmes connexes.
Il y a lieu de croire que les délégués du
Kenya et du Tanganyika seraient favorables à
un projet de fédération. Les délégués se sont
préoccupés. d'autre part, du problème de l'im-
portation, en quantités énormes dans ce terri-
toire de marchandisek et produits étrangers.
On apprend que la Rodhésie du nord serait
en principe hostile au projet de fédération.
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