Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-03-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 mars 1927 17 mars 1927
Description : 1927/03/17 (A28,N43). 1927/03/17 (A28,N43).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64510389
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Les Annales Coloniales
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LE NOUVEAU RÉGINE DOUANIER
ET LES COLONIES
mm
J'ai essayé de montrer, dans un précédent
.article, l'intérêt actuel que présente l'étude
du nouveau régime douanier colonial prévu
-dans les articles 16 à 27 du projet de loi prévu
por-
tant revision du tarif général des douanes,
actuellement soumis aux Commissions com-
pétentes de la Chambre des députés. Ayant
rappelé les grandes lignes du régime de
1892, j'ai montré que son vice originel, si
je puis dire, s'aftirmait dans l'arbitraire
distinction des « colonies assimilées » et des
« colonies non assimilées 9.
Or, le nouveau projet maintient la dis-
tinction, sans même opérer un nouveau clas-
sement. Il se contente de faire passer la
Nouvelle-Calédonie et le Gabon du premier
groupe dans le second. Dorénavant, les « co-
lonies assimilées » à la métropole seraient
l'Indochine, Madagascar et ses dépendances,
la Guadeloupe et ses dépendances, la Mar-
tinique, la Guyane, la Réunion, tous les au-
tres territoires coloniaux ou sous mandat
français restant « non assimilés ».
Comment le projet jtJstifie-t-ii cet illogi-
que classement?
- Il rappelle justement que, dans la pensée
du législateur de 1892, l'assimilation devait
être la règle et la « non-assimilation 8 seu-
lement une provisoire exception. « Quelques-
unes de nos nouvelles colonies étaient sou-
mises, pour une période plus ou moins lon-
gue, aux stipulations d'actes ou traités in
ternationaux qui ne permettaient pas de réa-
liser leur assimilation douanière avec la
métropole. D'autre part, certaines de cet
colonies n'étaient pas arrivées à un état de
développement économique suffisant pour
qu'on pût leur appliquer un semblable ré-
gime. Il fallait attendre toi certain temps
avant de les faire entrer dans le premier
groupe. 8 Ainsi, le principe adopté en
1892 pouvait être, économiquement, irra-
tionnel, du moins était-il logique et simple :
toutes les colonies doivent être 8 assimilées 8
dès que cela devient possihle.
Mais le nouveau projet parait se récla-
mer de principes tout à fait différents. Après
kvoir noté que toutes les colonies (à l'excep-
tion des petites îles de Diégo Suarez, Nossi
Bé et Sainte-Marie de Madagascar), ran-
gées, en 1892, dans le second groupe, sont
restées « non assimilées P, il ajoute :
« Leur situation économinue et l'ad jonc-
tion de territoires nouveaux qui, pour cer-
taines d'entre elles, ont étendu considéra-
blement leurs frontières primitives: les né-
cessités résultant de leur sol et de leur cli-
mat, ne permettent pas, aujourd'hui encore,
d'incorporer ces colonies et possessions dans
le premier groupe. Il est douteux, même, que
Vassimilation douanière puisse être jamais
rialisie pour elles.., »
Ainsi, pour le rédacteur du nouveau pro.
jet, ce sont les nécessités, naturelles, perma-
nentes, résultant de leur sol et de leur cli-
mat qui mettent obstacle à l'assimilation
douanière de ces cotonies qui, logiquement,
ne pourra jamais être réalisée pour elles. Et,
justifiant le déclassement proposé de la
Nouvelle-Calédonie avec des arguments em-
pruntés à un projet antérieur, ce rédacteur
insiste sur la même idée, en ces termes :
« Quant à la Nouvelle-Calédonie, on
serait en droit de s'étonner de voir cette
possession isolée et lointaine rester placée
sous le régime de l'assimilation douanière ;
le moment parait également venu de la dé-
classer du premier groupe. a
Nous tenons bien, maintenant, les raisons
nouvelles du classement : il est des colonies
qui, par suite des nécessités naturelles, per-
manentes, résultant de leur sol, de leur - cli-
mat, de leur position géographique (isole-
ment, éloignement), ne peuvent pas être pla-
cées sous le régime de l'assimilation doua-
nière avec la métropole.
Mais, dès l'instant qu'on adopte ce nou-
veau critérium, il faut admettre aussi la né-
cessité inéluctable de reviser le classement
de 1892 qui ne reposait pas sur lui, mais
sur un autre tout différent. Tant qu'on a
admis que toutes les colonies devaient être,
par principe, soumises au régime de rassi-
milation, dans un délai plus ou moins éloi-
gné, la question de la valeur spécifiquement
économique, de l'assimilation ne pouvait pas
se poser pour les colonies déjà assimilées.
Mais, à partir du moment oit on admet que
l'éloignement, l'isolement, la nature de son
climat justifient la non-assimilation de la
Nouvelle-Calédonie, on peut se demande!
pourquoi les mêmes raisons ne vaudraient
pas pour l'Indochine ou Madagascar et
pourquoi, inversement, leur rapprochement
de la métropole et la nature complémen-
taire de leur économie ne justifieraient pas
l'assimilation douanière de l'A. 0. F. ou
de l'A. K. F. avec la métropole?
La vérité, c'est que le régime de 1892,
simple compromis entre les à assimilateurs
totaux. et les « autonomistes .e répond
plus aux conditions présentes de la vie éco-
nomique de nos colonies. Et cela est si vrai
qu'après avoir adopté le cadre formel de
1892, le nouveau projet s'efforce, par toute
une série de dispositions plus ou moins clai-
res - et dont certaines sont parfaitement
obscures - d'instituer un régime souple,
trop souple à mon avis, qui sera pratique-
ment le même dans les colonies assimilées
et dans les « non-assimilées ». J'essaierai
d'analyser, dans un prochain article, ce ré-
gime nouveau. Je veux dire seulement, au-
jourd'hui, qu'il est commandé tout entier
par le vieux principe de notre droit colo-
nial qui fait de l'exécutif le principal lé-
gislateur colonial. N'ayant point le respect
aveugle des traditions, je me permets de
trouver J'application d'un tel principe
particulièrement dangereux en matière
douanière.
Etienne Antonelli,
Député ite la ffnute-Savoie, prof ti-
reur de 1.40istation coloniale et tréco-
nomie politique à la Faculté de Droit
tte I.von
LI CYCLONE DE IADABASCARI
00
Au Conseil des Ministres
Au Conseil des Ministres tenu à l'Elysée,
sous la présidence de M. Gaston Doumergue,
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, <*
donné connaissance des télégrammes qu'il a
reçus, rendant compte des dommages causés à
Madagascar, notamment dans la région de
Tamatave, par le cyclone et le raz de marée,
et des mesures prises pour porter secours à ls
population.
Le ministre a annoncé qu'il déposerait pro-
chainement un projet de loi tendant à deman-
der au Parlement le vote de crédits spéciaux
(Éi faveur des populations sinistrées de la
Grande lie.
M. Léon Perrier a également annoncé qu'un
Comité sera organisé pour recueillir des dons
et souscriptions au profit des victimes du dé-
sastre de la côte est de Madagascar.
De son côté, M. Albert Sarraut, ministre de
t'tnterieur, a envoyé aux préfets des instruc-
tions en vue de recueillir dans tous les dépar-
tements des fonds de secours par voie de sous-
cription publique.
Informations malaises
La British United .Press a reçu des nouvelles
directes de Tamatave annonçant que les com-
munications ont été rétaiblies avec Tananarive.
Le ravitaillement de Tamatave est maInte-
nant assuré.
Toutes les plantations ont été détruites pat
le cyclone dans un rayon de 50 kilomètres.
Le nombre des morts camées par la catas-
trophe est de 40. Une centaine de personnes
ont disparu.
Dans ces chiffres ne sont pas compris les ma-
rins qui ont été noyés et dont le nombre dé-
passe une cinquantaine.
.'8'
Mort d'un explorateur italien
Le prince Scipion Borghèse, chef de la
maison princière romaine, ancien député, est
décédé à Florence, à l'âge de 56 ans.
Le prince Borghèse fut un grand sports-
man, Il s'intéressa à l'automobile dès 1899.
Il gagna, en 1907, le raid Pékin-Paris que
le matin organisa. Il était le premier à tra-
velser l'Asie en automobile. Il passa en 1908
son brevet de pilote aviateur. Il fit une ex-
ploration en Himalaya en 1910 et fut élu,
six ans après, président de la Société ita-
lienne de géographie.
Bravo, Monsieur le Député !
--i).O-
M. Edouard Barthe, député de l'Hérault,
signalant par question écrite à M. le Ministre
de l'Agriculture, la haute qualité des crus de
liqueurs français et-algériens, lui avait de-
mandé (e s'il ne conviendrait pas, dans les ré-
ceptions officielles, d'offrir les bons produits
des grands crus français et algériens au lieu de
vins exotiques ».
Le ministre vient de répondre :
« Le département de l'Agriculture a pris
une note toute particulière du vœu qui fait
l'objet de la question posée par l'honorable dé-
puté et en a saisi à toutes fins utiles les divers
départements ministériels. n
Nous espérons que cette « note toute parti-
culière » n'est pas une formule polie et qu'elle
sera suivie d'effet, d'un effet chaleureux, dès
le prochain banquet officiel.
Et la suggestion de M. Edouard Barthe nous
semble si heureuse que nous voudrions voir, à
la première occasion, des Languedociennes et
des Mauresques simplement vêtues de feuilles
de vigne couronner de pampres le sympathique
représentant de l'Hérault, aux cris mille fois
répétés d'Eoohé !
Audion
- 1
LA MARINE DE GUERRE
ET NOS COLONIES
00
Sans entrer dans le rôle tactique des diffé-
rentes unités de notre marine de guerre, qui
aurait à défendre 58.000 kilomètres de lignes
de communications avec nos colonies et 1.800
kilomètres de côtes, nous pouvons constater
que notre nouvelle flotte de croiseurs légers
tels que Tigre, Chacal, Hourrasque, nous
permet de montrer le pavillon français dans
tous nos ports coloniaux comme ce fut le
cas lors de la croisière de l'Atlantique Est
de l'amiral Pirot.
Par sa présence plus freoucntc, le pavillon
français couvre non seulement la marchan-
dise, mais le marchand et le colon qui, en
réussissant dans leurs affaires, contribuent à
la prospérité de leur colonie et, par consé-
quent, du pays.
1.1 HK RM SRCONOF. PAC.R :
1 r. i ( 11.l unnK.
/Il7.1770Y rm.OMAI.K
1.1 noCTKCR GdVZIFW
Les racontars de M. Outre,
08
Mes séjours outre-mer m1 ont i,,
cité à la plus grande prudence lors-
qu'il s'agit de polémiques entre co-
loniaux.
C'est dans cet ctat d'esprit que je me suis
rendu, mardi dernier, à la réunion de la
Commission des Colonies.
Après la récente audition, plutôt fai-
blarde, du colonel Sée, nous det,ions (llfol.
dre M. Léon Perrier.
Nous savions à l'avance que la contradic-
tion serait apportée par notre collègue M.
Ernest Outrey, assez connu des lecteurs des
Annales Coloniales, pour que je ne lasse
pas sa présentation.
D'ailleurs la grande presse publiera sa
photographie samedi matin, puisqu'il doit
être le héros de l'interpellation parlemen-
taire de vendredi.
Nous avons etl, mardi, un avant-goût des
Prochains débats.
Le prétexte de l'interpellation, c'est que
M. Sabatier, administrateur colonial, a été
pourvu de la Légion d'honneur.
Disons tout de suite que M. Sabatier n'est
nullement, accusé d'être entré en relation
avec M. Ruotte.
M. Sabatier a eu le grand tort d'avoir
Varettne comme Gouverneur Général. Va-
renne ce pelé, ce galeux, d'où nous vient tout'
le mal.
Et pour « tomber » Varettne tous les
moyens sont bons, il est à ."tine besoin de
le dire. Toujours est-il que dix-sept plaintes
ont été déposées. D'après les signataires des
dix-sept plaintes, M. Sabatier est quelque
chose comme un « bandit » -- c'est écrit en
toutes lettres - coupable des pires méfaits.
Les dix-sept plaintes sont parties - sim-
ple coïncidence - le même jour de la même
localité. Je ne jurerais pas qu'elles ne soient
écrites de la même encre et rédigées sur un
papier de même provenance. le sais, par
contre, qu'elles exhalent les mêmes grtefs,
avec une singulière monotonie. On dirait la
répétition d'un même cliché. Nous en som-
mes, n est-il pas vrai, à la période du tra-
vail en série.
Ces dix-sept plaintes - pas une de moins
- ont été adressées à la fois au Gouverneur
Général, au Résident Supérieur et au Procu-
reur Général de la République.
Le Procureur Général les a transmises au
Gouverneur Général en spécifiant que si,
après enquête, le Gouverneur Général esti-
mait qu'une procédure judiciaire devait être
engagée, il faudrait lui renvoyer les pa-
piers.
Le ministre des Colonies affirme que l'en-
quête a démontré Vinanité des comméra-
ges dont on a voulu accabler M. Sabatier.
Il ajoute même que M. Sabatier est un fonc-
tionnaire de derrière les fagots.
Tout le monde semble d'accord sur ce
point, excepté, M, entendu, notre collègue
Outrey, qui m peut tout de même pas mo-
difier l'alticlie parlementaire en rdirallt, de
but en blanc, sa hâtive demande d'interpel-
lation.
Il ressort, en tout cas, des rapports lus
par le ministre des Colonies, que tous ceux
qui ont approché, de près ou de loin, M.
Sabatier, sont unanimes à le considérer
comme un administrateur hors ligne.
Le Gouverneur honoraire Charles, qui l'a
eu sous ses ordres, de 1913 à 1919, s'est
porté garant et énumère les routes et autres
travaux qui lui sont dus.
Le Directeur de l'Enseignement de l'An-
nam nous le montre comme un organisateur
émérite d'écoles, de terrains de jeux. de
groupes sportifs.
Te commandant Glaize, chef de l'aéronau-
tique d'Indochine - avec lequel se solida.
rise M. Brocard, député de Paris - qui a
connu Sabatier en 1921 et 1925, ne jure que
Par lui.
Un membre de V Institut, M. Jean
Brunîtes, qui a pu juger sur place les tra-
vaux de M. Sabatier, déclare que c'est un
homme dévoué, dont le grand souci était
d'amener à notre civilisation la peuple des
AI'rI"is qu'il était chargé d'administre* en
apprenant leur langue et en respectant leurs
coutumes, en les protégeant contre les affai-
ristes de France et contre les exploiteurs an-
namites.
M. Flllat, professeur au Collège de
France, témoin oculaire, a vu, de ses yeux
vu, quels sentiments de confiance a pu ins-
pirer aux Mois M. Sabatier, lequel se pro-
menait sans armes et sans interprète, parmi
la population. Il a assisté aux audiences du
tribunal provincial composé de juges indi-
gènes. Il sait que la liberté de la défense
est absolue. Il raconte que le seul désir de
M. Sabatier était de régénérer la population
et qu'on ne pourrait lui reprocher qu'un
excès de foi et de sincérité.
Il y a aussi la lettre émouvante de Roland
Dorgelés.
Ah oui! 011 a accusé ironiquement M. Sa
batier de s'intituler le Roi des Mois, comme
on a accusé jadis le Christ de se dire le Roi
des Juifs.
Mais de quoi lI'accusc-t-n" pas les hom-
mes que l'on veut perdre dans l'opinion pu-
bliqtlt'/ Roi des AlnïJ/ Comme s'il n'était
pas établi que les Mois donnaient à M. Sa-
batier, le nom respecté de l' grand' père JI.
M. Outre y portero donc font cela. ven-
dredi, à la tribune du Palais-Bourbon.
Il est probable que Varettne lui répondra.
Il est sûr que la documentation du ministre
des Colonies suffira pour établtr qu'il n'y
a pas grand'chose de sérieux dans les ra
eontars de M. Outrey.
F Coude.
ntputà du Finistère
Membre. tif' In Commission
des Colonies
LE BEREMl ellimill AU IAIIC
00 -
Le général d'Amade a reçu avant-hier
mardi, a Rabat, un accueil aussi chaleureux
qtk celui lait hier par Casablanca au paci-
ficateur de la Chaoula. lime de M. Stceg,
le maUII, A la résidence générale, il rentrait
dans la soirée à Casablanca, où un grand
banquet était offert en son honneur. Le
liésident Général avait tenu à présider en
personne cette mani/estatioll de la recon-
nu issance m a rocu inc.
Après que le général d'Amade eut traduit
rémotion intense qu'il éprouva à voir la
prodigieux développement de l'œuvre à la-
quelle il collabora, M. Steeg prit la parole.
En termes chaleureux et unanimement ap-
plaudis, le Hésidenl Général salua le défen-
seur de Casablanca, puis, évoquant la por-
tée de l'œuvre qui s'ébauchait alors, il
rappela ces mots du cardinal Lavigerie qui,
en 1888, écrivait :
- Le Maroc est le pendant de la Tunisie. La
France est assez coquette pour ne pas s'en al-
ler à travers l'histoire parée d'une seule bou-
cle d'oreille.
- Ce n'était pas affaire de coquetterie ou
de symétrie, mais de sécurité et d'intérêt natio-
nal.
Puis, félicitant le yénâral d'Amade de ICI
méthode qu'il appliqua, il précisa :
« Cette méllwde. c'est celle qui consolida
le succès des armes par le progrès de la
colonisation et qui ne se croit délinilive.
ment victorieuse que lorsque. ayant imposé
la lin de la guerre par la force, elle orga-
nise la paix par la iuslice et le labeur fé-
COM. »
Ptioquant alors les événements du lUI
et le douloureux épisode qui a coiité, hier,
la vie à deux de nos officiers e.t à plusieurs
de nos hommes au nord U'Ouezzan. M.
Steeg ajouta :
- Certes, il y a encore des sursauts redou-
tables de banditisme et d'assassinat. Des offi-
ciers, des soldats, des partisans en sont les
nobles victimes devant lesquelles nous nous in-
clinons avec respect. Nous en viendrons a bout
par la continuité réfléchie et résolue de notre
action, et saurons garantir au Maroc tout en-
tier la tranquillité dans l'ordre et le travail,
comme le général d'Amade sut l'aasurer aux
tribus occidentales.
Le général d'Amade, accompagné ci"
contrôleur chef de la région de la Chaoula
et des autorités locales, a quitté Casablanca
aujourd'hui, à la première heure, d desti-
nation de Kourigha. Il a été reçu, à son
arrivée, par la direction de l'Office chri-
lien des phosphates. Il a visité longuement
cette exploitation et il n'a pas caché son
émerveillement. u
(,e général d'Amade s'est rendu ensuite à
K as ba-ben-Ahmed, où, au cours d'une fête
tlralle, il a remis la croix de la Légion
d'honneur au caïd Ulasscn, qui s'est illus-
tré, l'an dernier, sur le font rifain, à la tête
de ses partisans des tribus chaoufas. Le
caïd Lhassen a été autrefois moghazni au
service du général d'ilinade. Ce dernier a
été ensuite salué par la colonie française de
la région, puis il a été reçu chez le caïd,
où une grande diffa était donnée en son
huuneur. I.a fête (lrafle. exécutée par les
ciwaiiers des tribus, a été particulièremen
réussie. »»
La Caisse d'épargne
de rafriqu Occidentale Française
Un décret en date du 17 janvier 1926 avait
fixé à 7.500 francs le maximum du compte
ouvert à chaque titulaire d'un livret de la Caisse
d'Epargne de l'Afrique Occidentale française ;
pour les sociétés de secours mutuels, de bien-
faisance et de coopération, ainsi que les insti-
tutions spécialement autorisées, les dépôts
étaient autorisés jusqu'à concurrence de 40.000
francs.
La loi du 20 août 1926 ayant élevé respec-
tivement à 12.000 francs et 50.000 francs le
maximum de ces dépôts dans les Caisses
d'épargne métropolitaines, M. le Gouverneur
Général Carde a demandé que ces mesures
soient étendues à la Caisse d'épargne de l' A.
O. F. Un décret en date du 18 février 1927
vient de consacrer ces propositions.
t –-
Le nranneil cnnrclil et Mt française
piniial l'anoie 1926
--0-0---
Depuis l'année 1924, le commerce général
de la Guinée française marque une progression
annuelle très régulière de l' ordre de 46
Pour l'année 1926, les chiffres provisoires
actuellement connus accusent un mouvement
commercial de 229-952.242 francs, dont 152
millions 536.377 francs aux importations et 77
millions 413.865 francs aux exportations.
En 1925, la valeur des entrées s'était élevée
à 103.429.743 francs, et celle des sorties à
53.296.574 francs, soit au 'total 156.726.317
francs.
«t»
P.. les râilears de l'exposition coloniale
de 1929
.0 ()-
Afin d'assurer rapidement le transport des
nembreux visiteurs de r Exposition Coloniale,
le Conseil municipal a décidé d'importantes
améliorations aux cafférentes lignes du métro
aboutissant à la Porte de Vincennes.
11 ne sera pas possible, dans le délai dont
on dispose, d'achever la construction de la ligne
métropolitaine an 8 dans sa partie comprise
entre la place de la Bastille et la porte de
Picpus. Mais MM. Georges Lemarchand et
Fcrnand-Laurent ont pensé - que cette ligne
n° 8 pourrait être terminée jusqu à la Bastille,
où elle rejoindrait la ligne n° I, allant à la
porte de Vincennes. Ils estiment, en outre, que
les stations entre la Bastille et la porte de Vin-
cennes devraient être allongées jusqu'à 105
mètres.
D'autre part, l'assemblée a décidé la cons-
truction d'une plateforme mobile, partant de
la porte de Vincennes, pour aboutir à l'entrée
de l'Exposition. La réalisation -de ces projets
l assurera le transport de 50.000 voyageurs à
I l' heure.
Il n'est pas qnestion que M. Albert Sarraut
parte pour l'Indochine
--0-0--
A la suite de l'exposé fait par M. Léon
Perrier devant la Commission dos Colonies, les
adversaires de la politique d'association franco-
indigène poursuivie par M. Alexandre Va-
renne, ont annoncé que le Gouverneur Général
de l'Indochine abandonnerait son poste, et que
M. Albert Sarraut le remplacerait. Le bruit
habilement propagé des couloirs a débordé dans
la presse, et certains journaux, à la fois amis
de MM. Emest Outrey et Albert Sarraut, no-
tamment l'Echo de Paris et la Liberté, l'ont
répandu dans le public.
Le ministre de l'Intérieur n'a pas tardé à
communiquer le démenti suivant :
Une information a été publiée, hier, suivant
laquelle il serait question de remplacer M.
Alexandre Varenne au Gouvernement Général
de l'Indochine par M. Albert Sarraut, minis-
tre de ri rrtérieur.
Nous aoons interrogé hier M. Sarraut qui
nous a fait, à ce sujet, la réponse suivante :
- Vous pouvez dire qu'il n'a été aucune-
ment question et qu'il n'est pas question de mon
départ pour l'Indochine.
M. Alexandre Varenne, dont la mission a
été renouvelée, il y a six semaines, répondra
demain aux questions qui lui seront posées à la
Chambre, bien que sou ffrant d'une grippe qui
approche l' aphonie, et rejoindra son poste par
le paquebot le 8 avril.
––-– .1.
Dépêches de l'Indochine
M. Pasquier à Hanoi
Le Gouverneur Générol, par intérim,
Pasquier, accompagné du Gouverneur des
Colonies, Bonamu, vient d'arriver A Hanoi.
Commémoration
A Thuathien vient d'avoir lieu la céré-
monie d'apposition d'une plaque commé-
morative, en souvenir du (Iocteur Jules
Itarmand. négociateur du traité de 1883 et
pionnier de l'œuvre française en Indo-
chine, fi la fois explorateur, savant et di-
plomate.
La main-d'œuvre jiénale aux Indes
Iœ Gouvernement de Birmanie va tenter
une nouvelle expérience pour l'emploi des
convicts : 3.000 seront libérés sur parole
et fouiront de la vie d'hommes libres. Ils
seront employés sur les routes et exécu-
teront d'autres travaux d'utilité publique
dans les différentes parties de la Birmanie,
Ils recevront du Gouvernement leurs sa-
laires en nature. Les convicts seront auto-
risés A garder leur famille. Mais pour
fouir de ce privilège, ils devront avoir une
bonne conduite en prison et s'engager à
travailler lors de leur libération, A tous
travaux que le Gouvernement leur con-
liera,
a' Indopaoifi.
Retour
M. Rouelle, maire de SaIgon, s'est em-
barqué mardi pour la France.
Le cours du riz
0
SAIGON, 14 mars
(les 100 kilos en piastres)
Hiz no 1, 25 0/0 brisures 122S
o 2, iO 0/0 brisures 1054
Riz a° 2, ijO 0/0 brisures 10 13
Brisures nOll 1 et 2 8 98
brisures n OR a et. 7 82
Farines .,. 3 15
Paddy Vinli-Long 6 62
Paddy Co-Collg 6 84
Paddy Hac-Licu 6 69
Paddy Haixau 0 7(i
Coprah .,. 19
AU SENAT
- n -
A LA COMMISSION DES DOUANES
Prestations allemandes pour les colonies
La Commission sénatoriale des Douanes
s'est réunie mardi après-midi, sous la pré-
sidence de M. Chapsal.
Elle a adopté le rapport de M. Noël, sé-
nateur de l'Oise sur le projet tendant il dé-
terminer le régime douanier applicable à
certaines marclftmdisos allemandes an titre
des prestations en nature.
D'après le texte adopté par la Commis-
sion, le tarif minimum serait accordé aux
,prest.ations d'approvisionnternent et aux
prestations d'outillage national pour la
France, les Colonies, les pays de Protecto-
rnts et les pays sous mandat.
l.a Commission a désigné M. Tournon,
sénntour du Gers, comme rapporteur des
dispositions de la loi douanière relative aux
éehariinos de la Métroiiole avec ses Colo-
nies.
M. Tissi'T. sénateur du Vaueluse, a étrt
nommé rapp()l'I.tnr du projet tendant à
augmenter les droits de douane sur les alca-
loïdes et iï exonérer de tous droits d'entrée
l'opium destiné ii la fabrication des aleo-
loïdes.
TUNIS-TRIPOLI
- e n
Une tempête de sable, des oueds débor-
dés,, des tornades de, pluie o ni. comme on
sait, mis à dure épreuve les voitures de
la course Tunis-Tripoli. La deuxième étape
a dû être différée, de vAngt-quatre heures
et, seuls, trois véhicules sur les vingt-cinq
partis, sont parvenus au but dans les
délais.
C'est M. Hizzo qui est sorti vainquent
de cette course qui fut un véritable coml>at
contre les éléments déchaînés.
La Conférence internationale de droit
oe
le Gouvernement britannique sera repré-
senté à la Conférence internattonale de droit,
qui se réunira à La Haye cette année. La
plupart des Dominions y enverront sans
doute des délégués.
le
LES MUES B IHDOCHWE
A la Coraissioo de l'Algérie,
des Colonies et des .Protectorats
0
On sait que la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats do la Cham-
bre Ot'S députés, a entendu, voici quelques
jours, M. Sée, directeur du jburnu) L'Opi-
nion à Saïgon, qui lui a fait des révélations
graves sur les agissements dans le Darlac,
en Annam, de 1 ancien chef de cette pro-
vince, M. Sabatier, administrateur des Ser-
vices civils de l'Indochine.
A cdtt déclaration, commentée par la
presse et certes faites pour émouvoir, cor-
respondait une campagne violente menée par
un journal du soir, tendant à ieprésenter M.
Sabatier comme chargé de tous les crimes.
Un conçoit que la Commission de 1 Algé-
rie, des Colonies et des Protectorats, ne pou-
vant s'en tenir à l'expression d'une seule
opinion, si impressionnante fût-elle, ait eu
le désir d'entendre M. Léon Perrier, minis-
tre des Colonies, afin qu'il pût expliquer
eur quels renseignements précis et sur quels
témoignages il s'était basé pour comprendre
M. Sabatier dans la dernière promotion de
la Légion d'honneur.
Toujours fort élogieusement apprécié de
ses chefs, M. Sabatier avait été proposé der-
nièrement pour un avancement qu'il obtint.
Les premières propositions dont il a été
l'objet pour la Croix remontent à quelques
années, et certaines ont fait l'objet de rap-
potts spéciaux. Elles sont établies par le Ré-
sident Supérieur de l'Annam et appuyées
par des gouverneurs généraux successifs. La
première date de 1923 et émane de l'émi-
nent fonctionnaire qu'est M. Martial Merlin,
alors gouverneur général de l'Indochine, et
a été faite dans des termes où l'éloge n'est
voilé d'aucune nuance.
Toutes s'accordent à reconnaître que M.
Sabatier a réalisé au Darlac, parmi des po-
pulations particulièrement attardées, une
œuvre humaine, une œuvre administrative
absolument remarquable, à citer en exemple.
Avant cependant de prendre une décision
définitive, M. Léon Perrier eut le scrupule
de demander au Gouverneur Général par in-
térim, en lui indiquant les attaques dont
M. Sabatier était l'objet, s'il maintenait les
termes de sa dernière proposition. La ré-
ponse de M. Pasquier, Gouverneur Général
par intérim, fut d'une grande netteté. Au
courant des faits reprochés à l'ancien chef
de la province du Darlac, il affirmait leur
inanité et demandait qu'une réparation fût
accordée à M. Sabatier par sa promotion
dans l'ordre de la Légion d'honneur.
Sur les dix-sept plaintes qui avaient été
recueillies contre cet administrateur, adres-
sées au Résident Supérieur et au Procureur
Général, une enquête administrative a été
effectuée qui les a réduites à néant.
D'autres faits plus graves que ceux conte-
nus dans ces dix-sept plaintes ont été publiés
par des journaux d'Indochine et reproduits
par certains de la Métropole. Ils tendaient
à faire passer M. Sabatier pour un fou, un
sadique, un criminel, un dément ayant lit..
téraicDicnt persécuté la population moi de
la province du Darlac.
Or, saisi de la campagne ardente menée
dans la Métropole contre M. Sabatier et des
graves déclarations de M. Sée devant la
Commission des Colonies, le Gouverneur Gé-
néral par intérim n'a. cessé de défendre avec
la dernière énergie M. Sabatier.
Ainsi, d'un côté la déclaration de M. Sée
et les articles parus dans certains journaux,
de l'autre les protestations véhémentes du
plus haut fonctionnaire actuellement en In-
dochine qui couvre entièrement M. l'admi-
nistrateur Sabatier et affirme mensongères
les imputations relevées contre son adminis-
tration.
A cela s'ajoutent les témoignages émou-
vants apportés spontanément en faveur de
M. Sabatier par de hautes personnalités
comme MM. Jean Kinot, professeur au Col-
lège de France, I.évy Rruhl et Jean
Rrünhcs, membres de l'Institut, Charles,
Gouverneur Général honoraire de l'Indo-
chine. Roland Dorgelès, homme de lettres,
le commandant Glaize, chef du Service de
l'aviation en Indochine, tant d'autres. Ils
sont venus spontanément apporter leur té-
moignage, ayant séjourné au Darlac, ayant
vu M. Sabatier à l 'œuvre. Tous sont unani-
mes. Ils considèrent M. Sabatier comme un
administrateur de la plus grande valeur,
adoré des Mois pour avoir consacré toute
son activité et tout son cœur à leur relève-
ment. Homme profondément humain, pro-
fondément bon, véritable apôtre, ayant de
ses devoirs professionnels une conception
fort élevée, M. Sabatier leur apparaît comme
un prétexte et une victime.
Pour décider des avancements et des pro-
motions de croix du personnel colonial, le
ministre n'a qu'une base d'appréciation :
les notes données par les chefs des colonies.
Ou bien, il doit soupçonner en cette ma-
tière la sûreté de jugement des gouverneurs
qui lui proposent. Dès lors, sa tâche serait
impossible. Ou bien, il doit leur faire con-
fiance jusqu'à preuve du contraire. Et c'est
à ce principe que M. Léon Perrier s'est ar-
rêté parce que le long passé et la carrière
qui ont porté ces hauts fonctionnaires au
poste de commandement de nos colonies
offrent tout de même de sérieuses garanties.
Et c'est ainsi que le ministre des Colonies
n'a pas hésité à comprendre M. Sabatier
dans la dernière promotion de la Légion
d'honneur. Les fonctionnaires ont droit à des
garanties et le ministre est leur défenseur
naturel.
Reste un fait : les baux emphytéotiques
1 onsentis par les Mois, usagers du -ni. à \1.
Mailhot.
M. I.éon Perrier a eu connaissance du fait
par un journal de Boursc. puis p.u un arti-
cle de La r.¡hott:. Aussitôt, il a câblé à
l'Inspecteur Général des colonie-, chel de la
mi-sion actuellement en Indo< lune, pour
l'inviter à examiner dans quelles conditions
de régularité ces contrats avaient ete pas-
ces. et à étudier les clauses relatives à l'em-
ploi de la main-d'eruvre.
M. Sabatier n'était plu> chet de la pro-
vince du Darlac quand t es contrats ont été
passés. D'autre part, ces contrats ont été
approuvés par le Résident Supérieur, con-
formément à la réglementation loca le. Le
ministère des Colonies n'a pas eu a en con-
naître étant donné les termes du décret de
1011 qui détermine les pouvoirs du Gouver-
neur Général.
M. T éon Perrier n'a eu d'autre alternativeT
JOIMIL eluillec
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Rédaction & A émiuistrmHê• l
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Les Annales Coloniales
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LE NOUVEAU RÉGINE DOUANIER
ET LES COLONIES
mm
J'ai essayé de montrer, dans un précédent
.article, l'intérêt actuel que présente l'étude
du nouveau régime douanier colonial prévu
-dans les articles 16 à 27 du projet de loi prévu
por-
tant revision du tarif général des douanes,
actuellement soumis aux Commissions com-
pétentes de la Chambre des députés. Ayant
rappelé les grandes lignes du régime de
1892, j'ai montré que son vice originel, si
je puis dire, s'aftirmait dans l'arbitraire
distinction des « colonies assimilées » et des
« colonies non assimilées 9.
Or, le nouveau projet maintient la dis-
tinction, sans même opérer un nouveau clas-
sement. Il se contente de faire passer la
Nouvelle-Calédonie et le Gabon du premier
groupe dans le second. Dorénavant, les « co-
lonies assimilées » à la métropole seraient
l'Indochine, Madagascar et ses dépendances,
la Guadeloupe et ses dépendances, la Mar-
tinique, la Guyane, la Réunion, tous les au-
tres territoires coloniaux ou sous mandat
français restant « non assimilés ».
Comment le projet jtJstifie-t-ii cet illogi-
que classement?
- Il rappelle justement que, dans la pensée
du législateur de 1892, l'assimilation devait
être la règle et la « non-assimilation 8 seu-
lement une provisoire exception. « Quelques-
unes de nos nouvelles colonies étaient sou-
mises, pour une période plus ou moins lon-
gue, aux stipulations d'actes ou traités in
ternationaux qui ne permettaient pas de réa-
liser leur assimilation douanière avec la
métropole. D'autre part, certaines de cet
colonies n'étaient pas arrivées à un état de
développement économique suffisant pour
qu'on pût leur appliquer un semblable ré-
gime. Il fallait attendre toi certain temps
avant de les faire entrer dans le premier
groupe. 8 Ainsi, le principe adopté en
1892 pouvait être, économiquement, irra-
tionnel, du moins était-il logique et simple :
toutes les colonies doivent être 8 assimilées 8
dès que cela devient possihle.
Mais le nouveau projet parait se récla-
mer de principes tout à fait différents. Après
kvoir noté que toutes les colonies (à l'excep-
tion des petites îles de Diégo Suarez, Nossi
Bé et Sainte-Marie de Madagascar), ran-
gées, en 1892, dans le second groupe, sont
restées « non assimilées P, il ajoute :
« Leur situation économinue et l'ad jonc-
tion de territoires nouveaux qui, pour cer-
taines d'entre elles, ont étendu considéra-
blement leurs frontières primitives: les né-
cessités résultant de leur sol et de leur cli-
mat, ne permettent pas, aujourd'hui encore,
d'incorporer ces colonies et possessions dans
le premier groupe. Il est douteux, même, que
Vassimilation douanière puisse être jamais
rialisie pour elles.., »
Ainsi, pour le rédacteur du nouveau pro.
jet, ce sont les nécessités, naturelles, perma-
nentes, résultant de leur sol et de leur cli-
mat qui mettent obstacle à l'assimilation
douanière de ces cotonies qui, logiquement,
ne pourra jamais être réalisée pour elles. Et,
justifiant le déclassement proposé de la
Nouvelle-Calédonie avec des arguments em-
pruntés à un projet antérieur, ce rédacteur
insiste sur la même idée, en ces termes :
« Quant à la Nouvelle-Calédonie, on
serait en droit de s'étonner de voir cette
possession isolée et lointaine rester placée
sous le régime de l'assimilation douanière ;
le moment parait également venu de la dé-
classer du premier groupe. a
Nous tenons bien, maintenant, les raisons
nouvelles du classement : il est des colonies
qui, par suite des nécessités naturelles, per-
manentes, résultant de leur sol, de leur - cli-
mat, de leur position géographique (isole-
ment, éloignement), ne peuvent pas être pla-
cées sous le régime de l'assimilation doua-
nière avec la métropole.
Mais, dès l'instant qu'on adopte ce nou-
veau critérium, il faut admettre aussi la né-
cessité inéluctable de reviser le classement
de 1892 qui ne reposait pas sur lui, mais
sur un autre tout différent. Tant qu'on a
admis que toutes les colonies devaient être,
par principe, soumises au régime de rassi-
milation, dans un délai plus ou moins éloi-
gné, la question de la valeur spécifiquement
économique, de l'assimilation ne pouvait pas
se poser pour les colonies déjà assimilées.
Mais, à partir du moment oit on admet que
l'éloignement, l'isolement, la nature de son
climat justifient la non-assimilation de la
Nouvelle-Calédonie, on peut se demande!
pourquoi les mêmes raisons ne vaudraient
pas pour l'Indochine ou Madagascar et
pourquoi, inversement, leur rapprochement
de la métropole et la nature complémen-
taire de leur économie ne justifieraient pas
l'assimilation douanière de l'A. 0. F. ou
de l'A. K. F. avec la métropole?
La vérité, c'est que le régime de 1892,
simple compromis entre les à assimilateurs
totaux. et les « autonomistes .e répond
plus aux conditions présentes de la vie éco-
nomique de nos colonies. Et cela est si vrai
qu'après avoir adopté le cadre formel de
1892, le nouveau projet s'efforce, par toute
une série de dispositions plus ou moins clai-
res - et dont certaines sont parfaitement
obscures - d'instituer un régime souple,
trop souple à mon avis, qui sera pratique-
ment le même dans les colonies assimilées
et dans les « non-assimilées ». J'essaierai
d'analyser, dans un prochain article, ce ré-
gime nouveau. Je veux dire seulement, au-
jourd'hui, qu'il est commandé tout entier
par le vieux principe de notre droit colo-
nial qui fait de l'exécutif le principal lé-
gislateur colonial. N'ayant point le respect
aveugle des traditions, je me permets de
trouver J'application d'un tel principe
particulièrement dangereux en matière
douanière.
Etienne Antonelli,
Député ite la ffnute-Savoie, prof ti-
reur de 1.40istation coloniale et tréco-
nomie politique à la Faculté de Droit
tte I.von
LI CYCLONE DE IADABASCARI
00
Au Conseil des Ministres
Au Conseil des Ministres tenu à l'Elysée,
sous la présidence de M. Gaston Doumergue,
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, <*
donné connaissance des télégrammes qu'il a
reçus, rendant compte des dommages causés à
Madagascar, notamment dans la région de
Tamatave, par le cyclone et le raz de marée,
et des mesures prises pour porter secours à ls
population.
Le ministre a annoncé qu'il déposerait pro-
chainement un projet de loi tendant à deman-
der au Parlement le vote de crédits spéciaux
(Éi faveur des populations sinistrées de la
Grande lie.
M. Léon Perrier a également annoncé qu'un
Comité sera organisé pour recueillir des dons
et souscriptions au profit des victimes du dé-
sastre de la côte est de Madagascar.
De son côté, M. Albert Sarraut, ministre de
t'tnterieur, a envoyé aux préfets des instruc-
tions en vue de recueillir dans tous les dépar-
tements des fonds de secours par voie de sous-
cription publique.
Informations malaises
La British United .Press a reçu des nouvelles
directes de Tamatave annonçant que les com-
munications ont été rétaiblies avec Tananarive.
Le ravitaillement de Tamatave est maInte-
nant assuré.
Toutes les plantations ont été détruites pat
le cyclone dans un rayon de 50 kilomètres.
Le nombre des morts camées par la catas-
trophe est de 40. Une centaine de personnes
ont disparu.
Dans ces chiffres ne sont pas compris les ma-
rins qui ont été noyés et dont le nombre dé-
passe une cinquantaine.
.'8'
Mort d'un explorateur italien
Le prince Scipion Borghèse, chef de la
maison princière romaine, ancien député, est
décédé à Florence, à l'âge de 56 ans.
Le prince Borghèse fut un grand sports-
man, Il s'intéressa à l'automobile dès 1899.
Il gagna, en 1907, le raid Pékin-Paris que
le matin organisa. Il était le premier à tra-
velser l'Asie en automobile. Il passa en 1908
son brevet de pilote aviateur. Il fit une ex-
ploration en Himalaya en 1910 et fut élu,
six ans après, président de la Société ita-
lienne de géographie.
Bravo, Monsieur le Député !
--i).O-
M. Edouard Barthe, député de l'Hérault,
signalant par question écrite à M. le Ministre
de l'Agriculture, la haute qualité des crus de
liqueurs français et-algériens, lui avait de-
mandé (e s'il ne conviendrait pas, dans les ré-
ceptions officielles, d'offrir les bons produits
des grands crus français et algériens au lieu de
vins exotiques ».
Le ministre vient de répondre :
« Le département de l'Agriculture a pris
une note toute particulière du vœu qui fait
l'objet de la question posée par l'honorable dé-
puté et en a saisi à toutes fins utiles les divers
départements ministériels. n
Nous espérons que cette « note toute parti-
culière » n'est pas une formule polie et qu'elle
sera suivie d'effet, d'un effet chaleureux, dès
le prochain banquet officiel.
Et la suggestion de M. Edouard Barthe nous
semble si heureuse que nous voudrions voir, à
la première occasion, des Languedociennes et
des Mauresques simplement vêtues de feuilles
de vigne couronner de pampres le sympathique
représentant de l'Hérault, aux cris mille fois
répétés d'Eoohé !
Audion
- 1
LA MARINE DE GUERRE
ET NOS COLONIES
00
Sans entrer dans le rôle tactique des diffé-
rentes unités de notre marine de guerre, qui
aurait à défendre 58.000 kilomètres de lignes
de communications avec nos colonies et 1.800
kilomètres de côtes, nous pouvons constater
que notre nouvelle flotte de croiseurs légers
tels que Tigre, Chacal, Hourrasque, nous
permet de montrer le pavillon français dans
tous nos ports coloniaux comme ce fut le
cas lors de la croisière de l'Atlantique Est
de l'amiral Pirot.
Par sa présence plus freoucntc, le pavillon
français couvre non seulement la marchan-
dise, mais le marchand et le colon qui, en
réussissant dans leurs affaires, contribuent à
la prospérité de leur colonie et, par consé-
quent, du pays.
1.1 HK RM SRCONOF. PAC.R :
1 r. i ( 11.l unnK.
/Il7.1770Y rm.OMAI.K
1.1 noCTKCR GdVZIFW
Les racontars de M. Outre,
08
Mes séjours outre-mer m1 ont i,,
cité à la plus grande prudence lors-
qu'il s'agit de polémiques entre co-
loniaux.
C'est dans cet ctat d'esprit que je me suis
rendu, mardi dernier, à la réunion de la
Commission des Colonies.
Après la récente audition, plutôt fai-
blarde, du colonel Sée, nous det,ions (llfol.
dre M. Léon Perrier.
Nous savions à l'avance que la contradic-
tion serait apportée par notre collègue M.
Ernest Outrey, assez connu des lecteurs des
Annales Coloniales, pour que je ne lasse
pas sa présentation.
D'ailleurs la grande presse publiera sa
photographie samedi matin, puisqu'il doit
être le héros de l'interpellation parlemen-
taire de vendredi.
Nous avons etl, mardi, un avant-goût des
Prochains débats.
Le prétexte de l'interpellation, c'est que
M. Sabatier, administrateur colonial, a été
pourvu de la Légion d'honneur.
Disons tout de suite que M. Sabatier n'est
nullement, accusé d'être entré en relation
avec M. Ruotte.
M. Sabatier a eu le grand tort d'avoir
Varettne comme Gouverneur Général. Va-
renne ce pelé, ce galeux, d'où nous vient tout'
le mal.
Et pour « tomber » Varettne tous les
moyens sont bons, il est à ."tine besoin de
le dire. Toujours est-il que dix-sept plaintes
ont été déposées. D'après les signataires des
dix-sept plaintes, M. Sabatier est quelque
chose comme un « bandit » -- c'est écrit en
toutes lettres - coupable des pires méfaits.
Les dix-sept plaintes sont parties - sim-
ple coïncidence - le même jour de la même
localité. Je ne jurerais pas qu'elles ne soient
écrites de la même encre et rédigées sur un
papier de même provenance. le sais, par
contre, qu'elles exhalent les mêmes grtefs,
avec une singulière monotonie. On dirait la
répétition d'un même cliché. Nous en som-
mes, n est-il pas vrai, à la période du tra-
vail en série.
Ces dix-sept plaintes - pas une de moins
- ont été adressées à la fois au Gouverneur
Général, au Résident Supérieur et au Procu-
reur Général de la République.
Le Procureur Général les a transmises au
Gouverneur Général en spécifiant que si,
après enquête, le Gouverneur Général esti-
mait qu'une procédure judiciaire devait être
engagée, il faudrait lui renvoyer les pa-
piers.
Le ministre des Colonies affirme que l'en-
quête a démontré Vinanité des comméra-
ges dont on a voulu accabler M. Sabatier.
Il ajoute même que M. Sabatier est un fonc-
tionnaire de derrière les fagots.
Tout le monde semble d'accord sur ce
point, excepté, M, entendu, notre collègue
Outrey, qui m peut tout de même pas mo-
difier l'alticlie parlementaire en rdirallt, de
but en blanc, sa hâtive demande d'interpel-
lation.
Il ressort, en tout cas, des rapports lus
par le ministre des Colonies, que tous ceux
qui ont approché, de près ou de loin, M.
Sabatier, sont unanimes à le considérer
comme un administrateur hors ligne.
Le Gouverneur honoraire Charles, qui l'a
eu sous ses ordres, de 1913 à 1919, s'est
porté garant et énumère les routes et autres
travaux qui lui sont dus.
Le Directeur de l'Enseignement de l'An-
nam nous le montre comme un organisateur
émérite d'écoles, de terrains de jeux. de
groupes sportifs.
Te commandant Glaize, chef de l'aéronau-
tique d'Indochine - avec lequel se solida.
rise M. Brocard, député de Paris - qui a
connu Sabatier en 1921 et 1925, ne jure que
Par lui.
Un membre de V Institut, M. Jean
Brunîtes, qui a pu juger sur place les tra-
vaux de M. Sabatier, déclare que c'est un
homme dévoué, dont le grand souci était
d'amener à notre civilisation la peuple des
AI'rI"is qu'il était chargé d'administre* en
apprenant leur langue et en respectant leurs
coutumes, en les protégeant contre les affai-
ristes de France et contre les exploiteurs an-
namites.
M. Flllat, professeur au Collège de
France, témoin oculaire, a vu, de ses yeux
vu, quels sentiments de confiance a pu ins-
pirer aux Mois M. Sabatier, lequel se pro-
menait sans armes et sans interprète, parmi
la population. Il a assisté aux audiences du
tribunal provincial composé de juges indi-
gènes. Il sait que la liberté de la défense
est absolue. Il raconte que le seul désir de
M. Sabatier était de régénérer la population
et qu'on ne pourrait lui reprocher qu'un
excès de foi et de sincérité.
Il y a aussi la lettre émouvante de Roland
Dorgelés.
Ah oui! 011 a accusé ironiquement M. Sa
batier de s'intituler le Roi des Mois, comme
on a accusé jadis le Christ de se dire le Roi
des Juifs.
Mais de quoi lI'accusc-t-n" pas les hom-
mes que l'on veut perdre dans l'opinion pu-
bliqtlt'/ Roi des AlnïJ/ Comme s'il n'était
pas établi que les Mois donnaient à M. Sa-
batier, le nom respecté de l' grand' père JI.
M. Outre y portero donc font cela. ven-
dredi, à la tribune du Palais-Bourbon.
Il est probable que Varettne lui répondra.
Il est sûr que la documentation du ministre
des Colonies suffira pour établtr qu'il n'y
a pas grand'chose de sérieux dans les ra
eontars de M. Outrey.
F Coude.
ntputà du Finistère
Membre. tif' In Commission
des Colonies
LE BEREMl ellimill AU IAIIC
00 -
Le général d'Amade a reçu avant-hier
mardi, a Rabat, un accueil aussi chaleureux
qtk celui lait hier par Casablanca au paci-
ficateur de la Chaoula. lime de M. Stceg,
le maUII, A la résidence générale, il rentrait
dans la soirée à Casablanca, où un grand
banquet était offert en son honneur. Le
liésident Général avait tenu à présider en
personne cette mani/estatioll de la recon-
nu issance m a rocu inc.
Après que le général d'Amade eut traduit
rémotion intense qu'il éprouva à voir la
prodigieux développement de l'œuvre à la-
quelle il collabora, M. Steeg prit la parole.
En termes chaleureux et unanimement ap-
plaudis, le Hésidenl Général salua le défen-
seur de Casablanca, puis, évoquant la por-
tée de l'œuvre qui s'ébauchait alors, il
rappela ces mots du cardinal Lavigerie qui,
en 1888, écrivait :
- Le Maroc est le pendant de la Tunisie. La
France est assez coquette pour ne pas s'en al-
ler à travers l'histoire parée d'une seule bou-
cle d'oreille.
- Ce n'était pas affaire de coquetterie ou
de symétrie, mais de sécurité et d'intérêt natio-
nal.
Puis, félicitant le yénâral d'Amade de ICI
méthode qu'il appliqua, il précisa :
« Cette méllwde. c'est celle qui consolida
le succès des armes par le progrès de la
colonisation et qui ne se croit délinilive.
ment victorieuse que lorsque. ayant imposé
la lin de la guerre par la force, elle orga-
nise la paix par la iuslice et le labeur fé-
COM. »
Ptioquant alors les événements du lUI
et le douloureux épisode qui a coiité, hier,
la vie à deux de nos officiers e.t à plusieurs
de nos hommes au nord U'Ouezzan. M.
Steeg ajouta :
- Certes, il y a encore des sursauts redou-
tables de banditisme et d'assassinat. Des offi-
ciers, des soldats, des partisans en sont les
nobles victimes devant lesquelles nous nous in-
clinons avec respect. Nous en viendrons a bout
par la continuité réfléchie et résolue de notre
action, et saurons garantir au Maroc tout en-
tier la tranquillité dans l'ordre et le travail,
comme le général d'Amade sut l'aasurer aux
tribus occidentales.
Le général d'Amade, accompagné ci"
contrôleur chef de la région de la Chaoula
et des autorités locales, a quitté Casablanca
aujourd'hui, à la première heure, d desti-
nation de Kourigha. Il a été reçu, à son
arrivée, par la direction de l'Office chri-
lien des phosphates. Il a visité longuement
cette exploitation et il n'a pas caché son
émerveillement. u
(,e général d'Amade s'est rendu ensuite à
K as ba-ben-Ahmed, où, au cours d'une fête
tlralle, il a remis la croix de la Légion
d'honneur au caïd Ulasscn, qui s'est illus-
tré, l'an dernier, sur le font rifain, à la tête
de ses partisans des tribus chaoufas. Le
caïd Lhassen a été autrefois moghazni au
service du général d'ilinade. Ce dernier a
été ensuite salué par la colonie française de
la région, puis il a été reçu chez le caïd,
où une grande diffa était donnée en son
huuneur. I.a fête (lrafle. exécutée par les
ciwaiiers des tribus, a été particulièremen
réussie. »»
La Caisse d'épargne
de rafriqu Occidentale Française
Un décret en date du 17 janvier 1926 avait
fixé à 7.500 francs le maximum du compte
ouvert à chaque titulaire d'un livret de la Caisse
d'Epargne de l'Afrique Occidentale française ;
pour les sociétés de secours mutuels, de bien-
faisance et de coopération, ainsi que les insti-
tutions spécialement autorisées, les dépôts
étaient autorisés jusqu'à concurrence de 40.000
francs.
La loi du 20 août 1926 ayant élevé respec-
tivement à 12.000 francs et 50.000 francs le
maximum de ces dépôts dans les Caisses
d'épargne métropolitaines, M. le Gouverneur
Général Carde a demandé que ces mesures
soient étendues à la Caisse d'épargne de l' A.
O. F. Un décret en date du 18 février 1927
vient de consacrer ces propositions.
t –-
Le nranneil cnnrclil et Mt française
piniial l'anoie 1926
--0-0---
Depuis l'année 1924, le commerce général
de la Guinée française marque une progression
annuelle très régulière de l' ordre de 46
Pour l'année 1926, les chiffres provisoires
actuellement connus accusent un mouvement
commercial de 229-952.242 francs, dont 152
millions 536.377 francs aux importations et 77
millions 413.865 francs aux exportations.
En 1925, la valeur des entrées s'était élevée
à 103.429.743 francs, et celle des sorties à
53.296.574 francs, soit au 'total 156.726.317
francs.
«t»
P.. les râilears de l'exposition coloniale
de 1929
.0 ()-
Afin d'assurer rapidement le transport des
nembreux visiteurs de r Exposition Coloniale,
le Conseil municipal a décidé d'importantes
améliorations aux cafférentes lignes du métro
aboutissant à la Porte de Vincennes.
11 ne sera pas possible, dans le délai dont
on dispose, d'achever la construction de la ligne
métropolitaine an 8 dans sa partie comprise
entre la place de la Bastille et la porte de
Picpus. Mais MM. Georges Lemarchand et
Fcrnand-Laurent ont pensé - que cette ligne
n° 8 pourrait être terminée jusqu à la Bastille,
où elle rejoindrait la ligne n° I, allant à la
porte de Vincennes. Ils estiment, en outre, que
les stations entre la Bastille et la porte de Vin-
cennes devraient être allongées jusqu'à 105
mètres.
D'autre part, l'assemblée a décidé la cons-
truction d'une plateforme mobile, partant de
la porte de Vincennes, pour aboutir à l'entrée
de l'Exposition. La réalisation -de ces projets
l assurera le transport de 50.000 voyageurs à
I l' heure.
Il n'est pas qnestion que M. Albert Sarraut
parte pour l'Indochine
--0-0--
A la suite de l'exposé fait par M. Léon
Perrier devant la Commission dos Colonies, les
adversaires de la politique d'association franco-
indigène poursuivie par M. Alexandre Va-
renne, ont annoncé que le Gouverneur Général
de l'Indochine abandonnerait son poste, et que
M. Albert Sarraut le remplacerait. Le bruit
habilement propagé des couloirs a débordé dans
la presse, et certains journaux, à la fois amis
de MM. Emest Outrey et Albert Sarraut, no-
tamment l'Echo de Paris et la Liberté, l'ont
répandu dans le public.
Le ministre de l'Intérieur n'a pas tardé à
communiquer le démenti suivant :
Une information a été publiée, hier, suivant
laquelle il serait question de remplacer M.
Alexandre Varenne au Gouvernement Général
de l'Indochine par M. Albert Sarraut, minis-
tre de ri rrtérieur.
Nous aoons interrogé hier M. Sarraut qui
nous a fait, à ce sujet, la réponse suivante :
- Vous pouvez dire qu'il n'a été aucune-
ment question et qu'il n'est pas question de mon
départ pour l'Indochine.
M. Alexandre Varenne, dont la mission a
été renouvelée, il y a six semaines, répondra
demain aux questions qui lui seront posées à la
Chambre, bien que sou ffrant d'une grippe qui
approche l' aphonie, et rejoindra son poste par
le paquebot le 8 avril.
––-– .1.
Dépêches de l'Indochine
M. Pasquier à Hanoi
Le Gouverneur Générol, par intérim,
Pasquier, accompagné du Gouverneur des
Colonies, Bonamu, vient d'arriver A Hanoi.
Commémoration
A Thuathien vient d'avoir lieu la céré-
monie d'apposition d'une plaque commé-
morative, en souvenir du (Iocteur Jules
Itarmand. négociateur du traité de 1883 et
pionnier de l'œuvre française en Indo-
chine, fi la fois explorateur, savant et di-
plomate.
La main-d'œuvre jiénale aux Indes
Iœ Gouvernement de Birmanie va tenter
une nouvelle expérience pour l'emploi des
convicts : 3.000 seront libérés sur parole
et fouiront de la vie d'hommes libres. Ils
seront employés sur les routes et exécu-
teront d'autres travaux d'utilité publique
dans les différentes parties de la Birmanie,
Ils recevront du Gouvernement leurs sa-
laires en nature. Les convicts seront auto-
risés A garder leur famille. Mais pour
fouir de ce privilège, ils devront avoir une
bonne conduite en prison et s'engager à
travailler lors de leur libération, A tous
travaux que le Gouvernement leur con-
liera,
a' Indopaoifi.
Retour
M. Rouelle, maire de SaIgon, s'est em-
barqué mardi pour la France.
Le cours du riz
0
SAIGON, 14 mars
(les 100 kilos en piastres)
Hiz no 1, 25 0/0 brisures 122S
o 2, iO 0/0 brisures 1054
Riz a° 2, ijO 0/0 brisures 10 13
Brisures nOll 1 et 2 8 98
brisures n OR a et. 7 82
Farines .,. 3 15
Paddy Vinli-Long 6 62
Paddy Co-Collg 6 84
Paddy Hac-Licu 6 69
Paddy Haixau 0 7(i
Coprah .,. 19
AU SENAT
- n -
A LA COMMISSION DES DOUANES
Prestations allemandes pour les colonies
La Commission sénatoriale des Douanes
s'est réunie mardi après-midi, sous la pré-
sidence de M. Chapsal.
Elle a adopté le rapport de M. Noël, sé-
nateur de l'Oise sur le projet tendant il dé-
terminer le régime douanier applicable à
certaines marclftmdisos allemandes an titre
des prestations en nature.
D'après le texte adopté par la Commis-
sion, le tarif minimum serait accordé aux
,prest.ations d'approvisionnternent et aux
prestations d'outillage national pour la
France, les Colonies, les pays de Protecto-
rnts et les pays sous mandat.
l.a Commission a désigné M. Tournon,
sénntour du Gers, comme rapporteur des
dispositions de la loi douanière relative aux
éehariinos de la Métroiiole avec ses Colo-
nies.
M. Tissi'T. sénateur du Vaueluse, a étrt
nommé rapp()l'I.tnr du projet tendant à
augmenter les droits de douane sur les alca-
loïdes et iï exonérer de tous droits d'entrée
l'opium destiné ii la fabrication des aleo-
loïdes.
TUNIS-TRIPOLI
- e n
Une tempête de sable, des oueds débor-
dés,, des tornades de, pluie o ni. comme on
sait, mis à dure épreuve les voitures de
la course Tunis-Tripoli. La deuxième étape
a dû être différée, de vAngt-quatre heures
et, seuls, trois véhicules sur les vingt-cinq
partis, sont parvenus au but dans les
délais.
C'est M. Hizzo qui est sorti vainquent
de cette course qui fut un véritable coml>at
contre les éléments déchaînés.
La Conférence internationale de droit
oe
le Gouvernement britannique sera repré-
senté à la Conférence internattonale de droit,
qui se réunira à La Haye cette année. La
plupart des Dominions y enverront sans
doute des délégués.
le
LES MUES B IHDOCHWE
A la Coraissioo de l'Algérie,
des Colonies et des .Protectorats
0
On sait que la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats do la Cham-
bre Ot'S députés, a entendu, voici quelques
jours, M. Sée, directeur du jburnu) L'Opi-
nion à Saïgon, qui lui a fait des révélations
graves sur les agissements dans le Darlac,
en Annam, de 1 ancien chef de cette pro-
vince, M. Sabatier, administrateur des Ser-
vices civils de l'Indochine.
A cdtt déclaration, commentée par la
presse et certes faites pour émouvoir, cor-
respondait une campagne violente menée par
un journal du soir, tendant à ieprésenter M.
Sabatier comme chargé de tous les crimes.
Un conçoit que la Commission de 1 Algé-
rie, des Colonies et des Protectorats, ne pou-
vant s'en tenir à l'expression d'une seule
opinion, si impressionnante fût-elle, ait eu
le désir d'entendre M. Léon Perrier, minis-
tre des Colonies, afin qu'il pût expliquer
eur quels renseignements précis et sur quels
témoignages il s'était basé pour comprendre
M. Sabatier dans la dernière promotion de
la Légion d'honneur.
Toujours fort élogieusement apprécié de
ses chefs, M. Sabatier avait été proposé der-
nièrement pour un avancement qu'il obtint.
Les premières propositions dont il a été
l'objet pour la Croix remontent à quelques
années, et certaines ont fait l'objet de rap-
potts spéciaux. Elles sont établies par le Ré-
sident Supérieur de l'Annam et appuyées
par des gouverneurs généraux successifs. La
première date de 1923 et émane de l'émi-
nent fonctionnaire qu'est M. Martial Merlin,
alors gouverneur général de l'Indochine, et
a été faite dans des termes où l'éloge n'est
voilé d'aucune nuance.
Toutes s'accordent à reconnaître que M.
Sabatier a réalisé au Darlac, parmi des po-
pulations particulièrement attardées, une
œuvre humaine, une œuvre administrative
absolument remarquable, à citer en exemple.
Avant cependant de prendre une décision
définitive, M. Léon Perrier eut le scrupule
de demander au Gouverneur Général par in-
térim, en lui indiquant les attaques dont
M. Sabatier était l'objet, s'il maintenait les
termes de sa dernière proposition. La ré-
ponse de M. Pasquier, Gouverneur Général
par intérim, fut d'une grande netteté. Au
courant des faits reprochés à l'ancien chef
de la province du Darlac, il affirmait leur
inanité et demandait qu'une réparation fût
accordée à M. Sabatier par sa promotion
dans l'ordre de la Légion d'honneur.
Sur les dix-sept plaintes qui avaient été
recueillies contre cet administrateur, adres-
sées au Résident Supérieur et au Procureur
Général, une enquête administrative a été
effectuée qui les a réduites à néant.
D'autres faits plus graves que ceux conte-
nus dans ces dix-sept plaintes ont été publiés
par des journaux d'Indochine et reproduits
par certains de la Métropole. Ils tendaient
à faire passer M. Sabatier pour un fou, un
sadique, un criminel, un dément ayant lit..
téraicDicnt persécuté la population moi de
la province du Darlac.
Or, saisi de la campagne ardente menée
dans la Métropole contre M. Sabatier et des
graves déclarations de M. Sée devant la
Commission des Colonies, le Gouverneur Gé-
néral par intérim n'a. cessé de défendre avec
la dernière énergie M. Sabatier.
Ainsi, d'un côté la déclaration de M. Sée
et les articles parus dans certains journaux,
de l'autre les protestations véhémentes du
plus haut fonctionnaire actuellement en In-
dochine qui couvre entièrement M. l'admi-
nistrateur Sabatier et affirme mensongères
les imputations relevées contre son adminis-
tration.
A cela s'ajoutent les témoignages émou-
vants apportés spontanément en faveur de
M. Sabatier par de hautes personnalités
comme MM. Jean Kinot, professeur au Col-
lège de France, I.évy Rruhl et Jean
Rrünhcs, membres de l'Institut, Charles,
Gouverneur Général honoraire de l'Indo-
chine. Roland Dorgelès, homme de lettres,
le commandant Glaize, chef du Service de
l'aviation en Indochine, tant d'autres. Ils
sont venus spontanément apporter leur té-
moignage, ayant séjourné au Darlac, ayant
vu M. Sabatier à l 'œuvre. Tous sont unani-
mes. Ils considèrent M. Sabatier comme un
administrateur de la plus grande valeur,
adoré des Mois pour avoir consacré toute
son activité et tout son cœur à leur relève-
ment. Homme profondément humain, pro-
fondément bon, véritable apôtre, ayant de
ses devoirs professionnels une conception
fort élevée, M. Sabatier leur apparaît comme
un prétexte et une victime.
Pour décider des avancements et des pro-
motions de croix du personnel colonial, le
ministre n'a qu'une base d'appréciation :
les notes données par les chefs des colonies.
Ou bien, il doit soupçonner en cette ma-
tière la sûreté de jugement des gouverneurs
qui lui proposent. Dès lors, sa tâche serait
impossible. Ou bien, il doit leur faire con-
fiance jusqu'à preuve du contraire. Et c'est
à ce principe que M. Léon Perrier s'est ar-
rêté parce que le long passé et la carrière
qui ont porté ces hauts fonctionnaires au
poste de commandement de nos colonies
offrent tout de même de sérieuses garanties.
Et c'est ainsi que le ministre des Colonies
n'a pas hésité à comprendre M. Sabatier
dans la dernière promotion de la Légion
d'honneur. Les fonctionnaires ont droit à des
garanties et le ministre est leur défenseur
naturel.
Reste un fait : les baux emphytéotiques
1 onsentis par les Mois, usagers du -ni. à \1.
Mailhot.
M. I.éon Perrier a eu connaissance du fait
par un journal de Boursc. puis p.u un arti-
cle de La r.¡hott:. Aussitôt, il a câblé à
l'Inspecteur Général des colonie-, chel de la
mi-sion actuellement en Indo< lune, pour
l'inviter à examiner dans quelles conditions
de régularité ces contrats avaient ete pas-
ces. et à étudier les clauses relatives à l'em-
ploi de la main-d'eruvre.
M. Sabatier n'était plu> chet de la pro-
vince du Darlac quand t es contrats ont été
passés. D'autre part, ces contrats ont été
approuvés par le Résident Supérieur, con-
formément à la réglementation loca le. Le
ministère des Colonies n'a pas eu a en con-
naître étant donné les termes du décret de
1011 qui détermine les pouvoirs du Gouver-
neur Général.
M. T éon Perrier n'a eu d'autre alternativeT
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