Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-01-25
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 janvier 1927 25 janvier 1927
Description : 1927/01/25 (A28,N14). 1927/01/25 (A28,N14).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64510107
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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VINGT-HUITIEME ANNEE. Nil 14 La lfiaMPIO 1 a I"UI"" MARIUJiÔhV 25 JANVIER 1927
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Les Annales Coloniales
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La dépréciation de notre monnaie - qui
semble bien, cette fois, être définitivement
enrayée a eu cette conséquence, assez inat-
tendue, de faire comprendre à de nombreux
i sprits combien il était anormal, voire dan-
gereux, de demander aux pays étrangers à
changes élevés des matières premières que
os colonies produisent déjà (mais qu'elles
tpédient, en totalité ou en partie, ailleurs
"tu en France), et qu'elles pourraient pro-
pre en quantités plus importantes, si l'cf-
,IIJrt nécessaire était fait pour cela.
l..e problème de l'aide économique et finan-
cière que nos Colonies peuvent prêter à la
rance, se présente donc sous un double
'\pect : assurer à la Métropole le inaxi-
jHim des produits de première nécessité que
yjut lui procurer actuellement son immense
i,t lâche empire colonial; intensifier sans
t'¡':lai la mise en valeur et le rendement de
otites ses possessions d'outre-mer.
Il est bien évident qu une telle question
* saurait être résolue hâtivement et d'une
iKtnière simpliste. Il y a là, en effet, des
bérets primordiaux, complexes mais divers,
•. sauvegarder. S'il est, par exemple, légi-
•I ve, juste et nécessaire en même temps, de
r erver à notre industrie et à notre com-
nœrcc métropolitains la priorité de certaines
marchandises, il importe aussi que l'expor-
on coloniale ne se trouve pas lésée par
l,' mesures trop rigides. A plus forte raison,
mi de nous la pensée d'une réquisition qucl-
( I! que, propre tout au plus à décourager
n'' niions producteurs 1
lais n'est-il pas paradoxal de remarquer
;!*"• i l'heure présente, la majeure partie de
i' matières premières coloniales sont drai-
vers les marché étrangers, alors que
', ':,ines d'entre elles nous font entièrement
ttit. - au point que nous sommes contraints,
> • nos propres besoins, de les racheter --
/'- quel prix! sur les places étrangères?
,' est-il pas établi, par exemple, que les
;. luits alimentaires que nous sommes obli-
¡:l' d'acheter à l'extérieur '- et que nos
< mies pourraient parfaitement nous four-
bu forment un total annuel de 5 mil-
:' '-jt de tonnes? Quant à nos besoins en ma-
Ilrl es premières tlestinées à faire vivre nos
ndustrics, ils dépassent chaque année
]) millions de tonnes.
Sait-on que la laine, le coton, la soie
ge, importés en France, représentent un
M ours de 8 milliards par an pour nos
i flustrieU? Et pourtant le concours que
al .M pouvons attendre de nos Colonies, en
̃< <̃ qui concerne notre ravitaillement en tex-
U jus, est immense; on pourrait presque dire
qu'il est illimité. - - , -
Sait-on encore que la Métropole achète,
.tI'\Duellement, 20.000 tonnes de riz, tandis
'J'le nos Colonies - l'Indochine notamment
nous en fournissent 70.000 tonnes? Or,
tif JUS pourrions puiser la totalité de nos be-
nins en Indochine. Pendant les six pre-
miers mois de 1926, en effet, n'a-t-il pas
dé cxjxïrté de Saïgon, 607.000 tonnes de
<12 blanc, 27.000 tonnes de paddy, 118.000
onnes de brisures et 64.000 tonnes de fa-
ânes de riz? Est-il besoin d'ajouter que la
oajcurc partie de ces produits a été expé-
liée sur divers pays d' Extrême-Oriem?
Ne pourrait-on pas arriver à ce que nos
tossessions indochinoises nous procurent, sur
leur exportation considérable, les 20.000 ton-
nes de riz que nous payons très cher à l'étran-
ger, au détriment de notre change et au
bénéfice - de - multiples intermédiaires? -
En un mot, pour obtenir que ces énormes
déficits soient comblés par un apport équi-
valent de nos territoires d'outre-mer, que
faut-il ?
Un programme précis, énergique, à réali-
sation rapide, appuyé par les moyens maté-
riels indispensables.
A l'heure où le sort financier et économi-
que de notre pays est en jeu, à l'heure où
tout est mis en œuvre pour opérer le redres-
sement national qui, seul, nous sauvera de
la ruine, il faut résolument tourner nos re-
prds vers nos colonies, nous rappelant que,
dans un passé tout récent, elles nous ont
donné, sans compter, le sang de leurs tirail-
leurs, le travail de milliers d'ouvriers em-
ployés dans nos usines de guerre, les pro-
duits les plus variés de leurs sols et de
leurs climats divers. Elles ont attesté ainsi
une telle solidarité avec la mère patrie qu'on
a pu dire 8 qu'elles sont vraiment apparues
comme la chair de sa chair ».
Elles sont prêtes, à nouveau, a donner
à la métropole tous les appuis et toutes les
ressources qui lui sont nécessaires, à condi-
tion que, de notre côté, nous ne leur mar-
chandions pas les nôtres.
Certes, la question est complexe. Mais,
que de suggestions ont déjà été proposées!
Une des plus importantes est évidemment
la multiplication des facilitée d'exportation
sur la France, grâce auxquelles notre pro-
duction coloniale pourrait être plus rapi-
dement orientée vers nos marchés métropoli-
tains. Notons, qu'ici, les transports mari-
times à meilleur marché sont appelés à jouer
-- un rôle -- considérable.
D'autres mesures, telles que des contingen-
tements des taxes sur les exportations à
l'étranger, des primes soigneusement établies
et adaptées pourront aussi influer heureu-
sement sur le mouvement des expéditions
vers la métropole. -
De toutes façons, il y a urgence à résou-
dre ce problème. Mon éminent ami, M. Al-
tert Sarraut, expert en la matière s'il en
fut, ne déclarait-il pas lui-même, tout récem-
ment, a qu'il est inadmissible qu'avec une
« Afrique grenier de l'Empire romain, avec
a une Syrie, grenier des empires babylo-
a mens, la France manque de céréales, de co-
« ton, de laine, etc., et voie périodiquement
« s'effondrer son change, du fait de ses
a achats au dehors? »
Ce qui importe donc, avant tout, c'est de
concilier à la fois, et par des mesures soi-
gneusement étudiées d'une part, le dévelop-
pement de nos Colonies et le ravitaillement
de la Métropole en matières premières, d'au-
tre part, le progrès de nos industries d'expor-
tation.
Intensifier la production de notre empire
colonial! Faire venir de nos territoires d'ou-
tre-mer les produits de première nécessité
indispensables à la vie économique de nos
industries ! Qu'est-ce en fin de compte, sinon
associer, plus intimement encore si possi-
ble, la France et ses Colonies qui sont vrai-
ment la partie la plus féconde et la plus
variée de notre richesse nationale? 1
Plus que jamais, par conséquent, une poli-
tique coloniale réfléchie, prévoyante, métho-
dique, poursuivie avec persévérance, s'im-
pose à notre pays, s'il veut se libérer du
formidable tribut financier payé à l'étran-
ger et défendre son indépendance au milieu
des difficultés où il se débat.
Mettre en valeur nos colonies, les exploiter
rationnellement, c'est là, nous ne le (épéte-
rons jamais assez, un des points essentiels du
redressement économique et financier de la
France.
Henri Michel,
Député des Basses-Alpes, Vice-Prési-
dent de la Commission de VAlgérie,
des Colonies et Protectorats, Vice-
Président de la Commission de la
Marine militaire.
A propos d'un livre
--()-o-
Notre ami M. Lucien Hubert, sénateur des
Ardennes, président de la Commission des
Affaires Extérieures, va publier à la fin de la
semaine un volume intitulé : « Ce qu'il faut
connaître de nos colonies. »
Sa compétence en matière coloniale, aussi
grande que son autorité dans les questions
extérieures, assurent à ce livre un succès dans
le monde colonial et parmi ceux pour lesquels
la mise en valeur de nos possessions d'outre-
mer demeure une question essentielle.
Dans ces pages écrites d'une plume alerte,
M. Lucien Hubert examine successivement la
formation de l'Empire colonial français la
politique coloniale les besoins de la France
et les ressources coloniales, les procédés et les
moyens de mise en valeur.
L'optimisme éclairé et raisonné de 1 auteur
sera pour tous les Français un motif d espérer
que, bientôt enfin, grâce à nos ressources colo-
niales, la France pourra cesser d'acheter à
l'étranger, dans des conditions particulière-
ment onéreuses, les produits dont nos colonies
peuvent nous approvisionner.
«etel
Une grande figure aairersiteire
-o--
La sunlé tic M. Paul Lapie, recteur de
l'Académie de Paris inquiétait fort ses amis
depuis quelques jours. Malgré une amélio-
ration sensible, le mal l'a emporté et notre
ami et ancien collaborateur est mort hier
soir d'une endocardite infectieuse.
M. Paul Lapic, qui était né à Montfort
(Marne), avait cinquootc-scpt ans. Sa
fille e3t mariée il M. Mcstrc, 111s du pro-
fesseur à la Faculté de droit.
Ancien élève du Lycée de Reims et de la
Faculté de Paris, agrégé de philoeoplhie et
docteur ès lettres, avec une thèse sur la
logique et la volonté, le Recteur de l'Acadé-
mie de Paris avait été professeur de philo-
sophie aux lycées de Tunis et de Pau puis
professeur aux facultés de Rennes, d'Àix et
de Bordeaux. Recteur de l'Académie de
Toulouse ensuite, il fut nommé directeur de
l'enseignement primafre au ministère de
l'Instruction publique en 19H, puis recteur
de l'Académie de Paris en mai 1925.
M. Paul Lopie a publié de nombreux ou-
vrages philosophiques et pédagogiques, par-
mi lesquels on peut citer : les Civilisations
tunisiennes, la Justice par l'Etat, la logique
de la Volonté, la Femme dans la famille,
l'Ecole et les écoliers.
Il succéda à M. Lucien Poincaré. Il était
Commandeur -âe la Légion d'honneur et
président du Conseil Supérieur de l'Instruc-
tion Publique.
Par ses qualités d'énergie et de fermeté
dans les principes démocratiques auxquelles
se joignait une grande bonté, notre ami
avait rendu de très grands services à l'ins-
truction de France. Depuis son séjour à Tu-
nis, il n'avait cessé Ge-porter aux questions
coloniales un intérêt particulier et s'était
montré un partisan convaincu du dévelop-
pement de l'enseignement de la géographie
coloniale dans les écoles normales d'insti-
tateurB appelés plus tand à renseigner eux-
mêmes.
L'Université perd en M. Paul Lapie une
des figures les plus attachantes et les plus
sympathiques.
E. D.
DEPART
00
M. Steeg, Résident Général de France au
Mame, a de Mme Steeg et de M.
Dubroca, chef de son Secrétariat particulier, a
quitté Paùs hier soir à destination de Mar-
seille, où il s'embarquera demain pow Casa-
blanca et Rabat.
M. Steeg a été salué sur le quai de la gare
de Lyon par M. de Saint-Quentin, repmen-
tant le ministre des Affaires a ; le co-
lonel Ducla, représentant le ministre de la
Guerre ; MM. Bouiu, préfet de la Seine ;
Mounié, sénateur ; Baréty, député ; Naei_,
directeur de l'Office du Maroc ; Branfly, di-
recteur des Finances au Maroc ; Kampnann,
directeur, et Mony Sabin, chef adjoint du ca-
binet de M. Steeg, et de mmlnewcs person-
nalités et Amis vangm-6 S.
L'enseignement
de la géographie coloniale
M. le sénateur Messimy m'est fet
satisfait de la fart faite dam Hos
écoles à Venseignement de la gio-
graphic coloniale. Et il s'en plaint à M. fier-
riot dans une lettre publique.
A l'école frimaire, dit-il, à Part VAfrique
du Nord, renseignement de la géographie
coloniale se borne à une simple nomencla-
ture sans aucune explication.
Dan) les écoles normales £ instituteurs et
les écoles primaires supérieures, on ne parle
Pas a de Vévénement prodigieux qu'est la
conquête en un demi-siècle d'un empire to-
lowal gigantesque J,
Dans l'enseignement secondaire, deux lt-
çons placées tout à la fin du programme et
qu'on ne fait parce qu'elles viennent en fin
d'année ou que Von fait à des bancs vides
d'élèves. « Au surplus, ajoute-t-il, je crois
qu'il est sans exemple qu on ait pesé à un
candidat au baccalauréat une question de
géographie coloniale autre que de la nomen-
clature. »
Quant à r enst:igflolu"t supérieur, autant
ne pas en parler. La chaire de géographie co-
loniale qu'occupa si brillamment pendant de
longues années Marcel Dubois a été suppri-
mée et remplacée par une chaire de gram-
maire comparée. h'tf actuellement, il n'y au-
rait en Sorbonne aucun enseignement colo-
nial, si les gouvernements d'Algérie, de Tu-
nisie et du Maroc « 11 y avaient fondé, de
leurs propres deniers, une chaire consacrée,
du reste, exclusivement à V Afrique du
Nord P.
Au programme de Saitit-Cyr figurent sell.
lement « les grands traits de la géograplrie
physique et économique de nos colonies. Est-
fin, en ifrovittec, il existe seulement des cours
de géographie coloniale dans trois Univer.
sités : Lyon, Marseille, Bordeaux et encore
est-cc parce qu'ils sont subventionnes par les
Chambres de Commerce de ces villes. Ces
griefs ne sont pas sans fondement. La place
occupée dans nos programmes non pas par la
géographie coloniale, mais par la géographie
tout court est trop restreinte. Dans nos lycées
on a même eu depuis le passage de M. Léon
Birard rue de Grenelle, l'idée saugrenue,
absurde, d'en confier dans certaines classes,
sous prétexte d'économie, l'enseignement à
des professeurs qui l'ignorent ou à peu pris.
Dans la plupart des établissements secon-
daires de France, les éléments de la géogra-
phie générale, si importants pour Vintelli-
fence des différents pays, l'Amérique, l'Asie,
[' A/ri'lue et l'Océanie, sont enseignés par des
agrégés de grammaire qui connaissent à peine
ces matières et s'acquittent sans aucun en-
thousiasme de cette tâche qu'on leur a im-
posée. Les associations professionnelles, des
parlementaires ont protesté, mais en vain.
On peut facilement s'imaginer les piètres ré-
sultats d'une pareille méthode. Heureuse-
ment que certains manuels fort répandus sont
bien faits et que les élèves studieux peuvent,
grâce à eux, suppléer à l'insuffisance de
V enseignement magistral. Mais les autres,
ceux qui n'ont pas le goût du travail et ne
trouvent pas dans leur entourage - et c'est
le cas d'un très grand nombre - quelqu'un
pour les stimulerf Eh bieiil ceux-là ne sa-
vent rien ou ne savent que des choses satto
valeur géographique.
Cependant, M, Messimy se trompe, quand
il prétend que dans les écoles normales on ne
dit rien sur la fondation de notre empire co-
lonial et qu'on n'en étudie pas la géographie.
Qu'il se reporte au programme et il ri1 aura
pas de peine à se rendre compte de son
erreur.
Quant à l'enseignement secondaire, l'étude
des colonies, de notre politique coloniale, de
la politique coloniale en général y occupe,
non pas une ou deux leçons, mais plusieurs
levons. Depuis les programmes de 1902-1904,
les candidats au baccalauréat, soit à la pre-
mière partie, soit à la seconde, sont exposés
à être interrogés sur les possessions françaises
et le mouvement d'expansion européenne et,
par conséquent, française dans les temps mo-
dernes et contemporains.
Ce que sont ces interrogations ? Elles dé-
pendent naturellement de V examinateur.
Mais les programmes nu peuvent être rendus
responsables de leur insuffisance, si jamais
elles sont insuffisantes. On pourrait cepen-
dant augmenter le coefficient attribué à ces
disciplines. Certains professeurs le deman-
dent.
M. Messimy espère ainsi Iveïller des vo-
cations coloniales. C'est une pensée louable.
Mais je suis un peu sceptique sur les résul-
tats. Pourquoi, me direz-vous, cc.; doutes?
Ma réponse est simple : lisez les chiffres du
dernier recensement.
Henry Pontanier,
Député dia Cantal
Secrétaire de la Commission
des Affaires Etrangères
membre de la Commission
des Colonies.
A la commission
de la marine marchande
-–– 00
Par suite d'une erreur matérielle insérée au
Journal officiel, M. Labes (Morbihan) a été
marqué comme membre de la Commission
de la Marine Marchande, désigné par le
groupe radical et radical-socialiste.
En réalité, c'est notre ami Pierre Valude,
ancien sous-secrétaire d'Etat à la Marine
Marchande, qui a été désigné.
Au Conseil d État
-HM»
Rejet de la requête d'un administrateur ad-
joint de la commune mixte de Baida.
lie Gçwvjerneur Général de l'Algérie ayant
par arrêté en doté du 25 septembre 1991,
déplacé M. Duchuteau, administrateur ad-
joint de la comnvufie mixte, puis désigné
il ki résidence do Sedvata, ce fonctionnaire
a déféré cette décision au Conseil d'Etat,
aux fins de sou annulation, attendu, disait-
il, que son dossier ne lui avait pas été com-
muniqué. Mais, cette haute jurisprudence a
rejeté cette requête et ce, pour les motifs
ci-après : u-
.- - - - - ..-
Le Lonseil, considérant <11111 est établi
par l'instruction que M. Diudiateau a reçu
communication de louites les pièces consU.
tuant son dossier d'administrateur adjoint
de commune mixte, qu'en contestant que
les documents uient été Vernis par d'autres
administrations au nom de ce fonction-
naire, il résulte des précisions fournies par
le requérant lui-méine, que lesdites pièces
11e Concernent pas sa carrière, en tant
qu'administrateur de commune mixte, et
qu'elles n'auraient pu être réunies qu'à
l'occasion de faits étrangers aux fonctions
admiriiistratives qu'il a remplies ainsi
qu'aux circonstances qani ont motivé la me-
sure prise it son endroit ; tJiU'iJ. suit de là
que fc-s pièces dont s'agit, et dont l'adminis-
tration déclare ignorer l'existence; ne sau-
raient être regardées comme faisant partie
du dossier du requérant au sens de l'arti-
cle 05 de la loi du 2. avril liiOG. qu'ainsi, le
requérant n'est pas fondé à soutenir que
ràdminwtitition ait contrevenu aux pres-
criptions dudit. ortie le, des lors sa requête
est rejetée,
Rejet de la requête des instituteurs
de la Guyane
La requête ci-après, qu'avait introduite
treize instituteurs et institutrices de la
Guyane, retiendrait certainement l'attention
des membres de renseignement de cette co-
lonie.
Le Conseil d>'Ktat. avait à statuer si, par
l'arrêté en dntc dm 8 mars 1921, lixaiit le
traitement des instituteurs et des institutri-
ces, le Gouverneur intérimaire de la
Guyane n'ava it pas excédé ses pouvoirs.
CÎeUe haute juridiction n répondu pur la
négative et ce, pour les motifs, entre autres
cl-aprés :
Le (jonse-il,
fXMisidérnnt qu'aux tenues de l'art .8 du
décret du 8 sejrtemtwe 1921 « des supplé
ments coloniaux attribués par les règle-
fflcments antérieurs aux fonctionnaires de
renseignement primaire, en service dans la
colonie de la Guyane sont supprimés. Il
en prenant les dispositions attaquées, le
Gouverneur intérimaire de la Guyane n'a
fait qu'assurer l'application du décret pré-
cité. par suite les requérants ne sont pas
fondés (Y soutenir que le Gouverneur a ex-
cédé ses pou voire. des lors, il n'y a pas
Ueu à statuer.
H. Naarice Viotte lc fi Fraace
A Paris
M. Maurice Yiollettc poursuit à l'uris
ses pourparlers avec les ministères inté-
ressés, en vue d'upportft' des solutions
prochaines à divers problèmes algériens.
Le Gouvurneur générul, accompagné de
plusieurs parlementaires d'Algérie, s'est
entretenu à nouvcuu, uu ministère des Fi-
lIances, avec le Directeur des contributions
indirectes, au sujet de. l'impôt sur le chif-
fre d'affaires tel qu'il est appliqué en Al-
gérie. Le président du Conseil sera appelé
a arbitrer lui-mèmp cette, question la se-
maine prochaine.
Par ailleurs, M. Maurice Yiollette a avisé
telégraphiquement les viticulteurs d'Algé-
rie, par le canal du secrétaire générul de.
la colonie, des conditions dans lesquelles
ils pouvaient obtenir, pour soigner leurs
vignes, les quantités de nicotine qui leui,
manquent, la métropole en étant dlc-mme
dépourvue et dans l'obligation de s'en pro-
curer aux Etats-Unis,
A Dreux
M. Maurice Viollette, député, maire de
Dreux et gouverneur général de l'Algérie,
a fait, iL 1 Université populaire, de Dreux,
une conférence sur l'Algérie. Il a exposé
l'Œuvre admirable réalisée par les colons
et préconisé une politique généreuse d'union
étroite entre. les colons et les indigènes.
Malgré la présence de quelques commu-
nistes, la conférence s'est déroulée sans
incident et a été très applaudie.
inoui
M. Marcel Olivier à Nîmes
M. Marcel Olivier, gouverneur générai
de Madagascar, vient de faires à Nîmes, sa
ville natale, un court séjour. Il a été l'eu
officiellement à la Chambre de commerce,
qiui a ensuite donné un banquet en son
honneur, où d'intéressants discours ont été
prononcés par le préfet, le maire, le séna-
teur Méjan et le député Jean Bosc, et erufin
par le gouverneur général en faveur de
l'œuvre, colonisatrice de la France.
A la suite de ce banquet a eu lieu une
conférence sur notre colonie de Madagas-
car,-au cours de laquelle M. Marcel Olivier
a çxposé ce que l'on peut aittenure de cette
colonie.
--Ib
Un débouché Intéressant
en Tunisie
--o-Bien que la Tunisie produise d'importan-
tes quantités de cuirs et peaux, elle doit
exporter à l'état brut la presque totalité
de ces produits, en raison du peu d'im-
portance de l'industrie locale de la tannerie
et de la mégisserie.
cependant, la 'Régence offre d importants
débouchés aux cuirs et peaux ouvrés et il
cet à souhaiter que l'industrie française de
la tannerie et de la mégisserie suive de plus
près le marché tunisien et adapte sa fabri-
cation aux besoins de la clientèle locale.
Os besoins, et cela est à noter avant
toutes choses, différent souvent de ceux de
la clientèle métropolitaine.
Les nombreux artisans du paye recher-
chent surtout la qualité moyenne à un prix
raisonnable.
L'âme marocaine
---0-0--
Inaugurant la série des conférences qu'il
a organisées sur la psychologie des popula-
tions indigènes, M. Aàeorges Hardy, le dis-
tingué directeur de 1 Ecole Coloniale a parlé
l'autre soir de « l'Ame Marocaine ».
Les indigènes de nos colonies n'ont pas
seulement un corps qui travaille, ils ont aussi
une âme dont la notion doit nous être fon-
cièrement acquise. Mais cette âme ne se li-
vre pas. Il faut la sonder et recouper les son-
- dages. -
L'âme marocaine, que M. Georges Hardy
s'est efforcé d'analyser, est une combinaison
d'un fond berbère et d'un apport de l'Islam,
Le Berbère occupant les régions récemment
pacifiées par nos troupes, pays au climat par-
ticulièrement rude, est comparable au paysan
de nos régions montagneuses les plus déshé-
ritées. Il a le même entrain à la besogne, la
même application vigoureuse et l'habitude de
l'effort physique. Ses loisirs, il les voue à la
guerre et au brigandage, ses qualités se trans-
forment en courage, si nécessaire dc.ins la
guérilla, et en une audace inimaginable,
avec le mépris de la mort porté au suprême
degré.
Ce frémissement continu des armes auquel
la femme participe, développe chez elle un
vif sentiment de l'honneur guerrier. L'éner-
gie berbère est tout entière tendue vers les
besoins matériels.
Une fois conquis, le Berbère devient un su-
jet dévoué, fidè e, soumis parce qu'il se ait
propriétaire de son sol sous la garantie de la
France. Le particularisme berbère rend ainsi
possible notre oeuvre colonisatrice.
La femme jouit chez les Berbères d'une
situation différente de celle des femmes dans
les autres pays d'Islam. Elle sort le ,'i<:ag-I'
découvert, prend part aux délibérations des
djemaa et, pendant les combats, excite les
guerriers, porte les munitions et les vivres.
soigne les blessés.
Le Berbère, même islamisé, n'est ni fana-
tique, ni xénophobe et est de préférence mo-
nogame. Pratique avant tout, son langage est
bref, il pense peu mais veut l'action immé-
diate, bien que très prudent dans l'adapta-
tion de notre progrès.
Sa littérature dénote un défaut d'imagina-
tion créatrice, mais sa poésie est très ex-
pressive de son âme et ses chants de deuil
sont souvent riches en accents tragiques.
Ses grandes joies se résument en trois cho-
ses : la femme, le thé à la menthe et le che-
val.
L'Islam l'a peu à peu détourné de sa re-
ligion primitive, car il vénère des saints, re-
doute les génies dont l'action est constante.
Sa religion, vrai schisme dans l'Islam, est
surtout pratique.
Au Maroc, conclut M. Georges Hardy, nous
sommes dans une sorte de Bretagne afri-
caine où le souffle puissant de l'Islam n'a
pu détruire l'organisation familiale des Ber-
bères.
En respectant leurs coutumes et leurs
mœurs, on peut aisément conquérir leur
cœur.
Eugène Devaux
-----
Le statut de Tanger
I/opinion du Timi's ne saurait nous être
indifférente. Voici donc en queis termes
notre confrère britannique juge la thèse es-
pagnole :
Il est. difficile de soutenir que Tanger être incorporé dnns la zone espn^nole géogruphiquement el économiquement paiville
demande peut parai Ire raisonnable, il n en e-t
pus do trienio du jKiiril «le vue ]>olili«|ue, atten-
du que des traités et des principes trop nom-
breux seraient en jeu. II ne para il pas douteux
que les autres gouvernements intéressés iv la
question étant consultes, acquiesceront a la
solution trouvée, duns ces eonversutions de l'a-
ris et que. l'Italie sera invitée a participer a
.l'introduction (tes modilieations projetées rl a
adhérer aux statuts.
A la veille de* conversations qui vont
avoir lieu à Paris, on ne fait pus mystère,
à Madriu, des raisons qu'on a de croire
que le général Primo de llivera aura, cette
fois, gain do 'auge ; on parle de conféren-
ces confidentielles entre Madrid, Itonie et
Londres.
Le général Primo de Rivera a fait sou-
vent allusion h ce dilemme : Tanger espa-
gnol ou révision du traité franco-espagnol
de 11M2, e'est-à-diie du statut de l'empire
marocain. Cette dernière éventualité 11e
contrarierait certainement pas les aspira-
tions de la diplomatie italienne.
Pour nos soldats du Maroc
-
Alors que nos soldats en service en Syrie
peuvent recevoir des mandats-lettres, ceux
qui sont en service au Maroc sont privés
de cet avantage. Ksporons qu'il suffira de
signaler cette anomalie pour qu'il y soit re-
médié.
Vertu en deçà.
En deçà de !a Méditerranée, c'est-à-dire
dans le3 petites vinl's, les chef-lieux de
canton, les bourgades ue France, et notam-
ment dans le Midi, on peut encore voir, le
dimanche e.l, par l'es belles lins de journées
estivales, des boutiquiers, des petits retrai-
tés, des artisans jouer au loto sur le pas de
leurs portNI. Et aux Ca.fes « du Ounmer-
ce » ou du « Lion d'Or et Cheval Rlanv
Réunis », les dominos ont des adeptes auswi
fervente, aussi sérieusement attentifs que
peuvent l'être, à Paris, les joueurs d'éohec
de la Régence.
l.otophiles et dominophUcs. (pie ce soit
ou seuil de l'épicerie un dans dans le t'oill
de café réservé aux hommes d'Age, prati-
quent l'art pour l'art. Us jouent u l'hon-
neur ». A une odeur de vanille et de poivre.
Ou de vermouth, se mêle toujours un ihii -
fum d'innocence.
Il n'en va pas de même, sans doute, en
Tunisie, puisque le Conseil municipal de
Gafsa, sur la proposition du caïd Ixmgo,
son président, vient d'interdire les jeux de
lotos et de dominos dans les cafés maures.
Ici, en somme, de menus disques de bois
et de petits rectangles d'os ont comme un
air de vertu ; hVbas, ils sont, qui l'eût cru?
des instruments de vice et la perdition des
familles.
Audion
L'AVIATION COLONIALE
--0-0--
Le Bourget-Madagascar
Le ministre des Colonies a adressé hier au
Gouverneur Général de Madagascar le télé-
gramme suivant :
Vous prie transmettre il commandant 1 Vi-
gneaux mes plus vives félicitations pour raid
qu'il vient de réaliser dans l'' plus tieureus' ->
conditions.
Madagascar-Etang de Berre
Le lieutenant de vaisseau Bernard et l'of-
ficier mécanicien Bougault, héros du raid
France-Madagascar et retour, ont été, hier
après-midi, les hôtes de la Ligue internatio-
nale des aviateurs et des a Vieilles Tiges Ii,
dont les membres les fêtèrent très amicale-
ment.
M. Clifford Harmon, président de la L.I.A,
et M. Léon Bathiat, président des V. T., fé-
licitèrent les deux vaillants aviateurs.
Le lieutenant de vaisseau Bernard et l'of-
ficier des équipages Bougault recevront le 12
février, à 21 heures, à la Sorbonne, l'un une
grande médaille d'or, l'autre une grande mé-
daille de bronze, au cours de la manifesta-
tion organisée en leur honneur par la Ligue
Maritime et Coloniale, f-n présence des mi-
nistres de la Marine, des Colonies et du Com-
merce
Dépêches de l'Indochine
Ouverture d'écoles élémentaires
Les communes du Tonkin ne disposant
actuellement d'aucunr ér.ole of/icielle pour-
ront être autorisées à ouvrir des écoles élr-
m en t aitvs publiques confit-es à des maîtres
n appartenant pas au.r cadres réguliers de
I hnseiqncmenf, "lIi seront recrutés et ré-
munérés directement par les communes
avec Vagrément de l'autorité administra-
tive.
Ccs écoles seront entièrement à la charge
îl es communes.
La situation en Chine
.4 la suite du pillaifr de la mission de.
VI) II-Td'ÓJU et. de l'assassinat d'une ving-
taine d'orphelines, le (iouvcniement espa-
gnol envoie un croiseur à Shangai pour la
protection tic ses nationaux. Le, ministre
espagnol de Pékin a envoyé mi secrétaire
de légation ù Shangai pour être en contact
direct avec la Colonie espagnole.
La situation à Chang-Sha s'aggrave, Les
domestiques employés par les Anglais
sont en grève depuis le 1.1. Les Allemands
portent des brassards marqués (( Germa n »
a/in d'éviter d'être molestés.
La situation à Kiu-Kiang demeure sé-
rieuse. Le Consul de France a été arrêté,
il a été fait prisonyiicr par les piquets et
relâché avec l'assurance des étrangers
qu'il ne quitterait pas la concession.
Shangai confirme lu nouvelle de Hong-
Kong relative au Consul de France de Kiu-
Kiang. Un télégramme d'Ilanlîow de source
privée, annonce l'évacuation d'un millier
d'hommes, Anglais ou Américains La si-
tuation dans les f>orts Yang-Tsé est très
serieus". # Indopucin,
L'empierrement des routes
indochinoises
0-0
Pour améliorer l'entretien des routes, la di-
rection des Travaux publics a fait choix à
Luong-Phu dans la province de Sontay. à 50
kilomètres d' Hanoï, d' un gisement cte por-
phyre devant fournir des matériaux de premier
choix.
Situé sur la Rivière Noire, à proximité du
confluent du Fleuve Rouge, ce gisement,
d'une grande étendue, promet, s'il est métho-
diquement exploité, des résultats tels que l'on
peut envisager de très s érieuses économies sur
les dépenses d entretien des routes.
Jusqu'ici, il n'a été employé que des maté-
riaux calcaires tellement friables que les ar-
tères fréquentées doivent être refaites au moins
tous les trois ans pour pouvoir être praticables
en toutes saisons.
Le porphyre de Luong-Phu est une roche
gris bleuté à grain très fin et d'une grande
résistance. L'exploitation en sera aisée, la
roche formant des mamelons presque totale-
ment déboisés et recouverts d'une mince cou-
che de terre. Les moyens de transport seront
facilités par la proximité de la rivière qui est
navigable toute l' année ; une route passant à
pied d' oeuvre permettra l'installation d'un De-
cauville pour transporter les matériaux au point
d'embarquement.
L administration des Travaux publics
compte, d'ici deux ou trois ans, pouvoir
extraire 30.000 mètres cubes de la carrière de
Luong-Phu, grâce à une installation moderne
d'extraction à l' air comprimé et de concassage
de la pierre.
^4»
Le cours du riz
--0+--
SAIGON, 22 janvier
(tes 100 Icilog. rn piastres)
Iliz il, 1, 25 °/n hl'ilIr,':-; ",. 10 O)
Riz n- 2, iw 0/0 brisuivs 0T»
Pdz n.° 2, fH) 0/0 brisuivs 930
Brisures nos 1 et 2 .,.,.,.., 8:ri
Brisures nos 3 et 4 ,. 7 40
Farines.. , , , , , , 3 10
Paddy Vinh-Long 0 10
Paddy (o-Con g "',., ", 0 35
Paddy Hae-Liou 0 Il
Paddv Haixau 0 05
C.opràh 17 50
La lutte contre le paludisme
--<>-(}---
Au palais Chigi. ù Kotr. > ; avaient été con- t
voqués les représentant* j" - Kt-ats de l'Améri-
n ire d'Etat, rt
que latine, M. (îrandi, ..:,)\!..:-,.;.','rl'tnire d'Etat, a
fait un commentaire (1t, la d-vision de M. Musso-
lini relntive fi la Tt'ation à Home d'une école
supérieure d'étude de la malaria, sur l'initiative
de l'ambassadeur t' Iki République Argentine et
des Kbits de l'Amérique latine. Les représen-
tants de ces Ktats ont remercié M. Grandi et
l'ont, assuré de l'nllhl\i(\n de leurs gouvern.
irents.
1 t #,,
VINGT-HUITIEME ANNEE. Nil 14 La lfiaMPIO 1 a I"UI"" MARIUJiÔhV 25 JANVIER 1927
JNIMl QViTIKIK
Rédaction & Administrant* t
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PARIS Ol
tiLin. : loottbb INf
I 0 l
Les Annales Coloniales
us amume et rielum ow nqm m
bureau du gmrml
OtMCTMM. Maratl RUBDBL et L4L TMÉBAULT
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out inédits, gui sont tour proprtftf exclusive.
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teot - bwum de Po"
Li rldrllliai ellimilli 0 ilialcier
La dépréciation de notre monnaie - qui
semble bien, cette fois, être définitivement
enrayée a eu cette conséquence, assez inat-
tendue, de faire comprendre à de nombreux
i sprits combien il était anormal, voire dan-
gereux, de demander aux pays étrangers à
changes élevés des matières premières que
os colonies produisent déjà (mais qu'elles
tpédient, en totalité ou en partie, ailleurs
"tu en France), et qu'elles pourraient pro-
pre en quantités plus importantes, si l'cf-
,IIJrt nécessaire était fait pour cela.
l..e problème de l'aide économique et finan-
cière que nos Colonies peuvent prêter à la
rance, se présente donc sous un double
'\pect : assurer à la Métropole le inaxi-
jHim des produits de première nécessité que
yjut lui procurer actuellement son immense
i,t lâche empire colonial; intensifier sans
t'¡':lai la mise en valeur et le rendement de
otites ses possessions d'outre-mer.
Il est bien évident qu une telle question
* saurait être résolue hâtivement et d'une
iKtnière simpliste. Il y a là, en effet, des
bérets primordiaux, complexes mais divers,
•. sauvegarder. S'il est, par exemple, légi-
•I ve, juste et nécessaire en même temps, de
r erver à notre industrie et à notre com-
nœrcc métropolitains la priorité de certaines
marchandises, il importe aussi que l'expor-
on coloniale ne se trouve pas lésée par
l,' mesures trop rigides. A plus forte raison,
mi de nous la pensée d'une réquisition qucl-
( I! que, propre tout au plus à décourager
n'' niions producteurs 1
lais n'est-il pas paradoxal de remarquer
;!*"• i l'heure présente, la majeure partie de
i' matières premières coloniales sont drai-
vers les marché étrangers, alors que
', ':,ines d'entre elles nous font entièrement
ttit. - au point que nous sommes contraints,
> • nos propres besoins, de les racheter --
/'- quel prix! sur les places étrangères?
,' est-il pas établi, par exemple, que les
;. luits alimentaires que nous sommes obli-
¡:l' d'acheter à l'extérieur '- et que nos
< mies pourraient parfaitement nous four-
bu forment un total annuel de 5 mil-
:' '-jt de tonnes? Quant à nos besoins en ma-
Ilrl es premières tlestinées à faire vivre nos
ndustrics, ils dépassent chaque année
]) millions de tonnes.
Sait-on que la laine, le coton, la soie
ge, importés en France, représentent un
M ours de 8 milliards par an pour nos
i flustrieU? Et pourtant le concours que
al .M pouvons attendre de nos Colonies, en
̃< <̃ qui concerne notre ravitaillement en tex-
U jus, est immense; on pourrait presque dire
qu'il est illimité. - - , -
Sait-on encore que la Métropole achète,
.tI'\Duellement, 20.000 tonnes de riz, tandis
'J'le nos Colonies - l'Indochine notamment
nous en fournissent 70.000 tonnes? Or,
tif JUS pourrions puiser la totalité de nos be-
nins en Indochine. Pendant les six pre-
miers mois de 1926, en effet, n'a-t-il pas
dé cxjxïrté de Saïgon, 607.000 tonnes de
<12 blanc, 27.000 tonnes de paddy, 118.000
onnes de brisures et 64.000 tonnes de fa-
ânes de riz? Est-il besoin d'ajouter que la
oajcurc partie de ces produits a été expé-
liée sur divers pays d' Extrême-Oriem?
Ne pourrait-on pas arriver à ce que nos
tossessions indochinoises nous procurent, sur
leur exportation considérable, les 20.000 ton-
nes de riz que nous payons très cher à l'étran-
ger, au détriment de notre change et au
bénéfice - de - multiples intermédiaires? -
En un mot, pour obtenir que ces énormes
déficits soient comblés par un apport équi-
valent de nos territoires d'outre-mer, que
faut-il ?
Un programme précis, énergique, à réali-
sation rapide, appuyé par les moyens maté-
riels indispensables.
A l'heure où le sort financier et économi-
que de notre pays est en jeu, à l'heure où
tout est mis en œuvre pour opérer le redres-
sement national qui, seul, nous sauvera de
la ruine, il faut résolument tourner nos re-
prds vers nos colonies, nous rappelant que,
dans un passé tout récent, elles nous ont
donné, sans compter, le sang de leurs tirail-
leurs, le travail de milliers d'ouvriers em-
ployés dans nos usines de guerre, les pro-
duits les plus variés de leurs sols et de
leurs climats divers. Elles ont attesté ainsi
une telle solidarité avec la mère patrie qu'on
a pu dire 8 qu'elles sont vraiment apparues
comme la chair de sa chair ».
Elles sont prêtes, à nouveau, a donner
à la métropole tous les appuis et toutes les
ressources qui lui sont nécessaires, à condi-
tion que, de notre côté, nous ne leur mar-
chandions pas les nôtres.
Certes, la question est complexe. Mais,
que de suggestions ont déjà été proposées!
Une des plus importantes est évidemment
la multiplication des facilitée d'exportation
sur la France, grâce auxquelles notre pro-
duction coloniale pourrait être plus rapi-
dement orientée vers nos marchés métropoli-
tains. Notons, qu'ici, les transports mari-
times à meilleur marché sont appelés à jouer
-- un rôle -- considérable.
D'autres mesures, telles que des contingen-
tements des taxes sur les exportations à
l'étranger, des primes soigneusement établies
et adaptées pourront aussi influer heureu-
sement sur le mouvement des expéditions
vers la métropole. -
De toutes façons, il y a urgence à résou-
dre ce problème. Mon éminent ami, M. Al-
tert Sarraut, expert en la matière s'il en
fut, ne déclarait-il pas lui-même, tout récem-
ment, a qu'il est inadmissible qu'avec une
« Afrique grenier de l'Empire romain, avec
a une Syrie, grenier des empires babylo-
a mens, la France manque de céréales, de co-
« ton, de laine, etc., et voie périodiquement
« s'effondrer son change, du fait de ses
a achats au dehors? »
Ce qui importe donc, avant tout, c'est de
concilier à la fois, et par des mesures soi-
gneusement étudiées d'une part, le dévelop-
pement de nos Colonies et le ravitaillement
de la Métropole en matières premières, d'au-
tre part, le progrès de nos industries d'expor-
tation.
Intensifier la production de notre empire
colonial! Faire venir de nos territoires d'ou-
tre-mer les produits de première nécessité
indispensables à la vie économique de nos
industries ! Qu'est-ce en fin de compte, sinon
associer, plus intimement encore si possi-
ble, la France et ses Colonies qui sont vrai-
ment la partie la plus féconde et la plus
variée de notre richesse nationale? 1
Plus que jamais, par conséquent, une poli-
tique coloniale réfléchie, prévoyante, métho-
dique, poursuivie avec persévérance, s'im-
pose à notre pays, s'il veut se libérer du
formidable tribut financier payé à l'étran-
ger et défendre son indépendance au milieu
des difficultés où il se débat.
Mettre en valeur nos colonies, les exploiter
rationnellement, c'est là, nous ne le (épéte-
rons jamais assez, un des points essentiels du
redressement économique et financier de la
France.
Henri Michel,
Député des Basses-Alpes, Vice-Prési-
dent de la Commission de VAlgérie,
des Colonies et Protectorats, Vice-
Président de la Commission de la
Marine militaire.
A propos d'un livre
--()-o-
Notre ami M. Lucien Hubert, sénateur des
Ardennes, président de la Commission des
Affaires Extérieures, va publier à la fin de la
semaine un volume intitulé : « Ce qu'il faut
connaître de nos colonies. »
Sa compétence en matière coloniale, aussi
grande que son autorité dans les questions
extérieures, assurent à ce livre un succès dans
le monde colonial et parmi ceux pour lesquels
la mise en valeur de nos possessions d'outre-
mer demeure une question essentielle.
Dans ces pages écrites d'une plume alerte,
M. Lucien Hubert examine successivement la
formation de l'Empire colonial français la
politique coloniale les besoins de la France
et les ressources coloniales, les procédés et les
moyens de mise en valeur.
L'optimisme éclairé et raisonné de 1 auteur
sera pour tous les Français un motif d espérer
que, bientôt enfin, grâce à nos ressources colo-
niales, la France pourra cesser d'acheter à
l'étranger, dans des conditions particulière-
ment onéreuses, les produits dont nos colonies
peuvent nous approvisionner.
«etel
Une grande figure aairersiteire
-o--
La sunlé tic M. Paul Lapie, recteur de
l'Académie de Paris inquiétait fort ses amis
depuis quelques jours. Malgré une amélio-
ration sensible, le mal l'a emporté et notre
ami et ancien collaborateur est mort hier
soir d'une endocardite infectieuse.
M. Paul Lapic, qui était né à Montfort
(Marne), avait cinquootc-scpt ans. Sa
fille e3t mariée il M. Mcstrc, 111s du pro-
fesseur à la Faculté de droit.
Ancien élève du Lycée de Reims et de la
Faculté de Paris, agrégé de philoeoplhie et
docteur ès lettres, avec une thèse sur la
logique et la volonté, le Recteur de l'Acadé-
mie de Paris avait été professeur de philo-
sophie aux lycées de Tunis et de Pau puis
professeur aux facultés de Rennes, d'Àix et
de Bordeaux. Recteur de l'Académie de
Toulouse ensuite, il fut nommé directeur de
l'enseignement primafre au ministère de
l'Instruction publique en 19H, puis recteur
de l'Académie de Paris en mai 1925.
M. Paul Lopie a publié de nombreux ou-
vrages philosophiques et pédagogiques, par-
mi lesquels on peut citer : les Civilisations
tunisiennes, la Justice par l'Etat, la logique
de la Volonté, la Femme dans la famille,
l'Ecole et les écoliers.
Il succéda à M. Lucien Poincaré. Il était
Commandeur -âe la Légion d'honneur et
président du Conseil Supérieur de l'Instruc-
tion Publique.
Par ses qualités d'énergie et de fermeté
dans les principes démocratiques auxquelles
se joignait une grande bonté, notre ami
avait rendu de très grands services à l'ins-
truction de France. Depuis son séjour à Tu-
nis, il n'avait cessé Ge-porter aux questions
coloniales un intérêt particulier et s'était
montré un partisan convaincu du dévelop-
pement de l'enseignement de la géographie
coloniale dans les écoles normales d'insti-
tateurB appelés plus tand à renseigner eux-
mêmes.
L'Université perd en M. Paul Lapie une
des figures les plus attachantes et les plus
sympathiques.
E. D.
DEPART
00
M. Steeg, Résident Général de France au
Mame, a de Mme Steeg et de M.
Dubroca, chef de son Secrétariat particulier, a
quitté Paùs hier soir à destination de Mar-
seille, où il s'embarquera demain pow Casa-
blanca et Rabat.
M. Steeg a été salué sur le quai de la gare
de Lyon par M. de Saint-Quentin, repmen-
tant le ministre des Affaires a ; le co-
lonel Ducla, représentant le ministre de la
Guerre ; MM. Bouiu, préfet de la Seine ;
Mounié, sénateur ; Baréty, député ; Naei_,
directeur de l'Office du Maroc ; Branfly, di-
recteur des Finances au Maroc ; Kampnann,
directeur, et Mony Sabin, chef adjoint du ca-
binet de M. Steeg, et de mmlnewcs person-
nalités et Amis vangm-6 S.
L'enseignement
de la géographie coloniale
M. le sénateur Messimy m'est fet
satisfait de la fart faite dam Hos
écoles à Venseignement de la gio-
graphic coloniale. Et il s'en plaint à M. fier-
riot dans une lettre publique.
A l'école frimaire, dit-il, à Part VAfrique
du Nord, renseignement de la géographie
coloniale se borne à une simple nomencla-
ture sans aucune explication.
Dan) les écoles normales £ instituteurs et
les écoles primaires supérieures, on ne parle
Pas a de Vévénement prodigieux qu'est la
conquête en un demi-siècle d'un empire to-
lowal gigantesque J,
Dans l'enseignement secondaire, deux lt-
çons placées tout à la fin du programme et
qu'on ne fait parce qu'elles viennent en fin
d'année ou que Von fait à des bancs vides
d'élèves. « Au surplus, ajoute-t-il, je crois
qu'il est sans exemple qu on ait pesé à un
candidat au baccalauréat une question de
géographie coloniale autre que de la nomen-
clature. »
Quant à r enst:igflolu"t supérieur, autant
ne pas en parler. La chaire de géographie co-
loniale qu'occupa si brillamment pendant de
longues années Marcel Dubois a été suppri-
mée et remplacée par une chaire de gram-
maire comparée. h'tf actuellement, il n'y au-
rait en Sorbonne aucun enseignement colo-
nial, si les gouvernements d'Algérie, de Tu-
nisie et du Maroc « 11 y avaient fondé, de
leurs propres deniers, une chaire consacrée,
du reste, exclusivement à V Afrique du
Nord P.
Au programme de Saitit-Cyr figurent sell.
lement « les grands traits de la géograplrie
physique et économique de nos colonies. Est-
fin, en ifrovittec, il existe seulement des cours
de géographie coloniale dans trois Univer.
sités : Lyon, Marseille, Bordeaux et encore
est-cc parce qu'ils sont subventionnes par les
Chambres de Commerce de ces villes. Ces
griefs ne sont pas sans fondement. La place
occupée dans nos programmes non pas par la
géographie coloniale, mais par la géographie
tout court est trop restreinte. Dans nos lycées
on a même eu depuis le passage de M. Léon
Birard rue de Grenelle, l'idée saugrenue,
absurde, d'en confier dans certaines classes,
sous prétexte d'économie, l'enseignement à
des professeurs qui l'ignorent ou à peu pris.
Dans la plupart des établissements secon-
daires de France, les éléments de la géogra-
phie générale, si importants pour Vintelli-
fence des différents pays, l'Amérique, l'Asie,
[' A/ri'lue et l'Océanie, sont enseignés par des
agrégés de grammaire qui connaissent à peine
ces matières et s'acquittent sans aucun en-
thousiasme de cette tâche qu'on leur a im-
posée. Les associations professionnelles, des
parlementaires ont protesté, mais en vain.
On peut facilement s'imaginer les piètres ré-
sultats d'une pareille méthode. Heureuse-
ment que certains manuels fort répandus sont
bien faits et que les élèves studieux peuvent,
grâce à eux, suppléer à l'insuffisance de
V enseignement magistral. Mais les autres,
ceux qui n'ont pas le goût du travail et ne
trouvent pas dans leur entourage - et c'est
le cas d'un très grand nombre - quelqu'un
pour les stimulerf Eh bieiil ceux-là ne sa-
vent rien ou ne savent que des choses satto
valeur géographique.
Cependant, M, Messimy se trompe, quand
il prétend que dans les écoles normales on ne
dit rien sur la fondation de notre empire co-
lonial et qu'on n'en étudie pas la géographie.
Qu'il se reporte au programme et il ri1 aura
pas de peine à se rendre compte de son
erreur.
Quant à l'enseignement secondaire, l'étude
des colonies, de notre politique coloniale, de
la politique coloniale en général y occupe,
non pas une ou deux leçons, mais plusieurs
levons. Depuis les programmes de 1902-1904,
les candidats au baccalauréat, soit à la pre-
mière partie, soit à la seconde, sont exposés
à être interrogés sur les possessions françaises
et le mouvement d'expansion européenne et,
par conséquent, française dans les temps mo-
dernes et contemporains.
Ce que sont ces interrogations ? Elles dé-
pendent naturellement de V examinateur.
Mais les programmes nu peuvent être rendus
responsables de leur insuffisance, si jamais
elles sont insuffisantes. On pourrait cepen-
dant augmenter le coefficient attribué à ces
disciplines. Certains professeurs le deman-
dent.
M. Messimy espère ainsi Iveïller des vo-
cations coloniales. C'est une pensée louable.
Mais je suis un peu sceptique sur les résul-
tats. Pourquoi, me direz-vous, cc.; doutes?
Ma réponse est simple : lisez les chiffres du
dernier recensement.
Henry Pontanier,
Député dia Cantal
Secrétaire de la Commission
des Affaires Etrangères
membre de la Commission
des Colonies.
A la commission
de la marine marchande
-–– 00
Par suite d'une erreur matérielle insérée au
Journal officiel, M. Labes (Morbihan) a été
marqué comme membre de la Commission
de la Marine Marchande, désigné par le
groupe radical et radical-socialiste.
En réalité, c'est notre ami Pierre Valude,
ancien sous-secrétaire d'Etat à la Marine
Marchande, qui a été désigné.
Au Conseil d État
-HM»
Rejet de la requête d'un administrateur ad-
joint de la commune mixte de Baida.
lie Gçwvjerneur Général de l'Algérie ayant
par arrêté en doté du 25 septembre 1991,
déplacé M. Duchuteau, administrateur ad-
joint de la comnvufie mixte, puis désigné
il ki résidence do Sedvata, ce fonctionnaire
a déféré cette décision au Conseil d'Etat,
aux fins de sou annulation, attendu, disait-
il, que son dossier ne lui avait pas été com-
muniqué. Mais, cette haute jurisprudence a
rejeté cette requête et ce, pour les motifs
ci-après : u-
.- - - - - ..-
Le Lonseil, considérant <11111 est établi
par l'instruction que M. Diudiateau a reçu
communication de louites les pièces consU.
tuant son dossier d'administrateur adjoint
de commune mixte, qu'en contestant que
les documents uient été Vernis par d'autres
administrations au nom de ce fonction-
naire, il résulte des précisions fournies par
le requérant lui-méine, que lesdites pièces
11e Concernent pas sa carrière, en tant
qu'administrateur de commune mixte, et
qu'elles n'auraient pu être réunies qu'à
l'occasion de faits étrangers aux fonctions
admiriiistratives qu'il a remplies ainsi
qu'aux circonstances qani ont motivé la me-
sure prise it son endroit ; tJiU'iJ. suit de là
que fc-s pièces dont s'agit, et dont l'adminis-
tration déclare ignorer l'existence; ne sau-
raient être regardées comme faisant partie
du dossier du requérant au sens de l'arti-
cle 05 de la loi du 2. avril liiOG. qu'ainsi, le
requérant n'est pas fondé à soutenir que
ràdminwtitition ait contrevenu aux pres-
criptions dudit. ortie le, des lors sa requête
est rejetée,
Rejet de la requête des instituteurs
de la Guyane
La requête ci-après, qu'avait introduite
treize instituteurs et institutrices de la
Guyane, retiendrait certainement l'attention
des membres de renseignement de cette co-
lonie.
Le Conseil d>'Ktat. avait à statuer si, par
l'arrêté en dntc dm 8 mars 1921, lixaiit le
traitement des instituteurs et des institutri-
ces, le Gouverneur intérimaire de la
Guyane n'ava it pas excédé ses pouvoirs.
CÎeUe haute juridiction n répondu pur la
négative et ce, pour les motifs, entre autres
cl-aprés :
Le (jonse-il,
fXMisidérnnt qu'aux tenues de l'art .8 du
décret du 8 sejrtemtwe 1921 « des supplé
ments coloniaux attribués par les règle-
fflcments antérieurs aux fonctionnaires de
renseignement primaire, en service dans la
colonie de la Guyane sont supprimés. Il
en prenant les dispositions attaquées, le
Gouverneur intérimaire de la Guyane n'a
fait qu'assurer l'application du décret pré-
cité. par suite les requérants ne sont pas
fondés (Y soutenir que le Gouverneur a ex-
cédé ses pou voire. des lors, il n'y a pas
Ueu à statuer.
H. Naarice Viotte lc fi Fraace
A Paris
M. Maurice Yiollettc poursuit à l'uris
ses pourparlers avec les ministères inté-
ressés, en vue d'upportft' des solutions
prochaines à divers problèmes algériens.
Le Gouvurneur générul, accompagné de
plusieurs parlementaires d'Algérie, s'est
entretenu à nouvcuu, uu ministère des Fi-
lIances, avec le Directeur des contributions
indirectes, au sujet de. l'impôt sur le chif-
fre d'affaires tel qu'il est appliqué en Al-
gérie. Le président du Conseil sera appelé
a arbitrer lui-mèmp cette, question la se-
maine prochaine.
Par ailleurs, M. Maurice Yiollette a avisé
telégraphiquement les viticulteurs d'Algé-
rie, par le canal du secrétaire générul de.
la colonie, des conditions dans lesquelles
ils pouvaient obtenir, pour soigner leurs
vignes, les quantités de nicotine qui leui,
manquent, la métropole en étant dlc-mme
dépourvue et dans l'obligation de s'en pro-
curer aux Etats-Unis,
A Dreux
M. Maurice Viollette, député, maire de
Dreux et gouverneur général de l'Algérie,
a fait, iL 1 Université populaire, de Dreux,
une conférence sur l'Algérie. Il a exposé
l'Œuvre admirable réalisée par les colons
et préconisé une politique généreuse d'union
étroite entre. les colons et les indigènes.
Malgré la présence de quelques commu-
nistes, la conférence s'est déroulée sans
incident et a été très applaudie.
inoui
M. Marcel Olivier à Nîmes
M. Marcel Olivier, gouverneur générai
de Madagascar, vient de faires à Nîmes, sa
ville natale, un court séjour. Il a été l'eu
officiellement à la Chambre de commerce,
qiui a ensuite donné un banquet en son
honneur, où d'intéressants discours ont été
prononcés par le préfet, le maire, le séna-
teur Méjan et le député Jean Bosc, et erufin
par le gouverneur général en faveur de
l'œuvre, colonisatrice de la France.
A la suite de ce banquet a eu lieu une
conférence sur notre colonie de Madagas-
car,-au cours de laquelle M. Marcel Olivier
a çxposé ce que l'on peut aittenure de cette
colonie.
--Ib
Un débouché Intéressant
en Tunisie
--o-
tes quantités de cuirs et peaux, elle doit
exporter à l'état brut la presque totalité
de ces produits, en raison du peu d'im-
portance de l'industrie locale de la tannerie
et de la mégisserie.
cependant, la 'Régence offre d importants
débouchés aux cuirs et peaux ouvrés et il
cet à souhaiter que l'industrie française de
la tannerie et de la mégisserie suive de plus
près le marché tunisien et adapte sa fabri-
cation aux besoins de la clientèle locale.
Os besoins, et cela est à noter avant
toutes choses, différent souvent de ceux de
la clientèle métropolitaine.
Les nombreux artisans du paye recher-
chent surtout la qualité moyenne à un prix
raisonnable.
L'âme marocaine
---0-0--
Inaugurant la série des conférences qu'il
a organisées sur la psychologie des popula-
tions indigènes, M. Aàeorges Hardy, le dis-
tingué directeur de 1 Ecole Coloniale a parlé
l'autre soir de « l'Ame Marocaine ».
Les indigènes de nos colonies n'ont pas
seulement un corps qui travaille, ils ont aussi
une âme dont la notion doit nous être fon-
cièrement acquise. Mais cette âme ne se li-
vre pas. Il faut la sonder et recouper les son-
- dages. -
L'âme marocaine, que M. Georges Hardy
s'est efforcé d'analyser, est une combinaison
d'un fond berbère et d'un apport de l'Islam,
Le Berbère occupant les régions récemment
pacifiées par nos troupes, pays au climat par-
ticulièrement rude, est comparable au paysan
de nos régions montagneuses les plus déshé-
ritées. Il a le même entrain à la besogne, la
même application vigoureuse et l'habitude de
l'effort physique. Ses loisirs, il les voue à la
guerre et au brigandage, ses qualités se trans-
forment en courage, si nécessaire dc.ins la
guérilla, et en une audace inimaginable,
avec le mépris de la mort porté au suprême
degré.
Ce frémissement continu des armes auquel
la femme participe, développe chez elle un
vif sentiment de l'honneur guerrier. L'éner-
gie berbère est tout entière tendue vers les
besoins matériels.
Une fois conquis, le Berbère devient un su-
jet dévoué, fidè e, soumis parce qu'il se ait
propriétaire de son sol sous la garantie de la
France. Le particularisme berbère rend ainsi
possible notre oeuvre colonisatrice.
La femme jouit chez les Berbères d'une
situation différente de celle des femmes dans
les autres pays d'Islam. Elle sort le ,'i<:ag-I'
découvert, prend part aux délibérations des
djemaa et, pendant les combats, excite les
guerriers, porte les munitions et les vivres.
soigne les blessés.
Le Berbère, même islamisé, n'est ni fana-
tique, ni xénophobe et est de préférence mo-
nogame. Pratique avant tout, son langage est
bref, il pense peu mais veut l'action immé-
diate, bien que très prudent dans l'adapta-
tion de notre progrès.
Sa littérature dénote un défaut d'imagina-
tion créatrice, mais sa poésie est très ex-
pressive de son âme et ses chants de deuil
sont souvent riches en accents tragiques.
Ses grandes joies se résument en trois cho-
ses : la femme, le thé à la menthe et le che-
val.
L'Islam l'a peu à peu détourné de sa re-
ligion primitive, car il vénère des saints, re-
doute les génies dont l'action est constante.
Sa religion, vrai schisme dans l'Islam, est
surtout pratique.
Au Maroc, conclut M. Georges Hardy, nous
sommes dans une sorte de Bretagne afri-
caine où le souffle puissant de l'Islam n'a
pu détruire l'organisation familiale des Ber-
bères.
En respectant leurs coutumes et leurs
mœurs, on peut aisément conquérir leur
cœur.
Eugène Devaux
-----
Le statut de Tanger
I/opinion du Timi's ne saurait nous être
indifférente. Voici donc en queis termes
notre confrère britannique juge la thèse es-
pagnole :
Il est. difficile de soutenir que Tanger être incorporé dnns la zone espn^nole géogruphiquement el économiquement paiville
demande peut parai Ire raisonnable, il n en e-t
pus do trienio du jKiiril «le vue ]>olili«|ue, atten-
du que des traités et des principes trop nom-
breux seraient en jeu. II ne para il pas douteux
que les autres gouvernements intéressés iv la
question étant consultes, acquiesceront a la
solution trouvée, duns ces eonversutions de l'a-
ris et que. l'Italie sera invitée a participer a
.l'introduction (tes modilieations projetées rl a
adhérer aux statuts.
A la veille de* conversations qui vont
avoir lieu à Paris, on ne fait pus mystère,
à Madriu, des raisons qu'on a de croire
que le général Primo de llivera aura, cette
fois, gain do 'auge ; on parle de conféren-
ces confidentielles entre Madrid, Itonie et
Londres.
Le général Primo de Rivera a fait sou-
vent allusion h ce dilemme : Tanger espa-
gnol ou révision du traité franco-espagnol
de 11M2, e'est-à-diie du statut de l'empire
marocain. Cette dernière éventualité 11e
contrarierait certainement pas les aspira-
tions de la diplomatie italienne.
Pour nos soldats du Maroc
-
Alors que nos soldats en service en Syrie
peuvent recevoir des mandats-lettres, ceux
qui sont en service au Maroc sont privés
de cet avantage. Ksporons qu'il suffira de
signaler cette anomalie pour qu'il y soit re-
médié.
Vertu en deçà.
En deçà de !a Méditerranée, c'est-à-dire
dans le3 petites vinl's, les chef-lieux de
canton, les bourgades ue France, et notam-
ment dans le Midi, on peut encore voir, le
dimanche e.l, par l'es belles lins de journées
estivales, des boutiquiers, des petits retrai-
tés, des artisans jouer au loto sur le pas de
leurs portNI. Et aux Ca.fes « du Ounmer-
ce » ou du « Lion d'Or et Cheval Rlanv
Réunis », les dominos ont des adeptes auswi
fervente, aussi sérieusement attentifs que
peuvent l'être, à Paris, les joueurs d'éohec
de la Régence.
l.otophiles et dominophUcs. (pie ce soit
ou seuil de l'épicerie un dans dans le t'oill
de café réservé aux hommes d'Age, prati-
quent l'art pour l'art. Us jouent u l'hon-
neur ». A une odeur de vanille et de poivre.
Ou de vermouth, se mêle toujours un ihii -
fum d'innocence.
Il n'en va pas de même, sans doute, en
Tunisie, puisque le Conseil municipal de
Gafsa, sur la proposition du caïd Ixmgo,
son président, vient d'interdire les jeux de
lotos et de dominos dans les cafés maures.
Ici, en somme, de menus disques de bois
et de petits rectangles d'os ont comme un
air de vertu ; hVbas, ils sont, qui l'eût cru?
des instruments de vice et la perdition des
familles.
Audion
L'AVIATION COLONIALE
--0-0--
Le Bourget-Madagascar
Le ministre des Colonies a adressé hier au
Gouverneur Général de Madagascar le télé-
gramme suivant :
Vous prie transmettre il commandant 1 Vi-
gneaux mes plus vives félicitations pour raid
qu'il vient de réaliser dans l'' plus tieureus' ->
conditions.
Madagascar-Etang de Berre
Le lieutenant de vaisseau Bernard et l'of-
ficier mécanicien Bougault, héros du raid
France-Madagascar et retour, ont été, hier
après-midi, les hôtes de la Ligue internatio-
nale des aviateurs et des a Vieilles Tiges Ii,
dont les membres les fêtèrent très amicale-
ment.
M. Clifford Harmon, président de la L.I.A,
et M. Léon Bathiat, président des V. T., fé-
licitèrent les deux vaillants aviateurs.
Le lieutenant de vaisseau Bernard et l'of-
ficier des équipages Bougault recevront le 12
février, à 21 heures, à la Sorbonne, l'un une
grande médaille d'or, l'autre une grande mé-
daille de bronze, au cours de la manifesta-
tion organisée en leur honneur par la Ligue
Maritime et Coloniale, f-n présence des mi-
nistres de la Marine, des Colonies et du Com-
merce
Dépêches de l'Indochine
Ouverture d'écoles élémentaires
Les communes du Tonkin ne disposant
actuellement d'aucunr ér.ole of/icielle pour-
ront être autorisées à ouvrir des écoles élr-
m en t aitvs publiques confit-es à des maîtres
n appartenant pas au.r cadres réguliers de
I hnseiqncmenf, "lIi seront recrutés et ré-
munérés directement par les communes
avec Vagrément de l'autorité administra-
tive.
Ccs écoles seront entièrement à la charge
îl es communes.
La situation en Chine
.4 la suite du pillaifr de la mission de.
VI) II-Td'ÓJU et. de l'assassinat d'une ving-
taine d'orphelines, le (iouvcniement espa-
gnol envoie un croiseur à Shangai pour la
protection tic ses nationaux. Le, ministre
espagnol de Pékin a envoyé mi secrétaire
de légation ù Shangai pour être en contact
direct avec la Colonie espagnole.
La situation à Chang-Sha s'aggrave, Les
domestiques employés par les Anglais
sont en grève depuis le 1.1. Les Allemands
portent des brassards marqués (( Germa n »
a/in d'éviter d'être molestés.
La situation à Kiu-Kiang demeure sé-
rieuse. Le Consul de France a été arrêté,
il a été fait prisonyiicr par les piquets et
relâché avec l'assurance des étrangers
qu'il ne quitterait pas la concession.
Shangai confirme lu nouvelle de Hong-
Kong relative au Consul de France de Kiu-
Kiang. Un télégramme d'Ilanlîow de source
privée, annonce l'évacuation d'un millier
d'hommes, Anglais ou Américains La si-
tuation dans les f>orts Yang-Tsé est très
serieus". # Indopucin,
L'empierrement des routes
indochinoises
0-0
Pour améliorer l'entretien des routes, la di-
rection des Travaux publics a fait choix à
Luong-Phu dans la province de Sontay. à 50
kilomètres d' Hanoï, d' un gisement cte por-
phyre devant fournir des matériaux de premier
choix.
Situé sur la Rivière Noire, à proximité du
confluent du Fleuve Rouge, ce gisement,
d'une grande étendue, promet, s'il est métho-
diquement exploité, des résultats tels que l'on
peut envisager de très s érieuses économies sur
les dépenses d entretien des routes.
Jusqu'ici, il n'a été employé que des maté-
riaux calcaires tellement friables que les ar-
tères fréquentées doivent être refaites au moins
tous les trois ans pour pouvoir être praticables
en toutes saisons.
Le porphyre de Luong-Phu est une roche
gris bleuté à grain très fin et d'une grande
résistance. L'exploitation en sera aisée, la
roche formant des mamelons presque totale-
ment déboisés et recouverts d'une mince cou-
che de terre. Les moyens de transport seront
facilités par la proximité de la rivière qui est
navigable toute l' année ; une route passant à
pied d' oeuvre permettra l'installation d'un De-
cauville pour transporter les matériaux au point
d'embarquement.
L administration des Travaux publics
compte, d'ici deux ou trois ans, pouvoir
extraire 30.000 mètres cubes de la carrière de
Luong-Phu, grâce à une installation moderne
d'extraction à l' air comprimé et de concassage
de la pierre.
^4»
Le cours du riz
--0+--
SAIGON, 22 janvier
(tes 100 Icilog. rn piastres)
Iliz il, 1, 25 °/n hl'ilIr,':-; ",. 10 O)
Riz n- 2, iw 0/0 brisuivs 0T»
Pdz n.° 2, fH) 0/0 brisuivs 930
Brisures nos 1 et 2 .,.,.,.., 8:ri
Brisures nos 3 et 4 ,. 7 40
Farines.. , , , , , , 3 10
Paddy Vinh-Long 0 10
Paddy (o-Con g "',., ", 0 35
Paddy Hae-Liou 0 Il
Paddv Haixau 0 05
C.opràh 17 50
La lutte contre le paludisme
--<>-(}---
Au palais Chigi. ù Kotr. > ; avaient été con- t
voqués les représentant* j" - Kt-ats de l'Améri-
n ire d'Etat, rt
que latine, M. (îrandi, ..:,)\!..:-,.;.','rl'tnire d'Etat, a
fait un commentaire (1t, la d-vision de M. Musso-
lini relntive fi la Tt'ation à Home d'une école
supérieure d'étude de la malaria, sur l'initiative
de l'ambassadeur t' Iki République Argentine et
des Kbits de l'Amérique latine. Les représen-
tants de ces Ktats ont remercié M. Grandi et
l'ont, assuré de l'nllhl\i(\n de leurs gouvern.
irents.
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