Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-01-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 janvier 1927 17 janvier 1927
Description : 1927/01/17 (A28,N9). 1927/01/17 (A28,N9).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451005x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. N" 0
LB NUMERO : f tllfllg
LUNDI SOIR, 17 JANVIER 10*27
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Les délégations financières de la
Grande He remues à- TanAnarjlf-17
novembre ivzo ont si(gè jusqu'au 20.
Celte réunion empruntait une impor-
tance exceptionnelle au fait que des
relèvements considérables de taxes ne-
essail es pour financer les grands tra-
vaux entrepris étaient demandés.
Le Gouvernement Général a obtenu
complète satisfaction à cet égard. M.
Berthier, gouverneur général p. i, a pu,
dans son discours de clôture, remercier
les ikUigués d'avoir, sans hésitation,
consenti les sacrifices financiers indis-
pensables à la prospérité future de la
Grande Ile.
Le compte rendu des Iravauk. men
tioune que de nombreux problèmes ont
été examinés et discutés. Les plus im-
portants d'entre eux ont été étudiés par
moi dans les Annules Coloniales et j'ai
la satisfaction de voir que certaines so-
lutions préconisées ont été adoptées au
cours des délwits des délégations.
Parlant des grands travaux, le Gou-
verneur Général s'est, félicité d'avoir
obtenu du département l'autorisation
d employer les hommes du 2e contingent
militaire à leur exécution et la création
d'un budget spécial des grands travaux
aux ressources nettement spécifiées.
Au sujet de la situation sanitaire de
la Grande lie, le Gouverneur Géné-
rai p. i. a dû reconnaître l'insuffisance
des textes en vigueur, démontrée par
les récentes épidémies de peste. Un
Tiooveau décret est en préparation. Mais
je pense, avec beaucoup de délégués,
que ce n'est pas tant les textes qui se
sont montrés insuffisants que le man-
que dautorité qui a présidé à leur ap-
plication.
Au sujet. de l'extension des voies de
communication, les Délégations ont dé-
cidé de réunir à Tananarive les grands
t'enircs de Tuléar et de Fort-Dauphin
par des routes carrossables. Ainsi va
cesser l'isolement où le Sud a été tenu
depuis trente uns La route Tananarive-
Majunga qui aurait dû être exécutée de-
puis si longtemps est présentement en
bonne voie d'exécution et sa mise en ex-
ploitation est prévue pour 1928.
Au sujet du chemin de fer T. C. E. M.
le Gouverneur Général p. i. a déclaré
que son fonctionnement ne donne pas
toute satisfaction. Il attribue ce. fait à
la difficulté de conserver le personnel
exercé nécessaire. A cela, je répondrai :
payez-le suffisamment et il restera.
Dans un service industriel aussi impor-
tant les économies sont une faute qui,
en fin de gestion coûte très cher. Je ne
reviendrai pas sur cette question que
j*ai examinée récemment.
Le Gouvémeur Général p. i. ne s'est
pas très étendu sur le Service des Pos-
tes et Télégraphes. Et pourtant, il au-
rait pu constater que ce service ne dis-
posait même pas des fonds nécessaires
pour doter les grandes villes du télé-
phone que toutes réclament. Cependant
cette mise de fonds n'est qu'une avance
puisque les frais sont ensuite rembour-
ses par les intéressés.
Au sujet des transports maritimes,
l'année 1926 n'a apporté aucune amélio-
ration à Madagascar. On laisse espérer
que des réformes nécessaires vont se
poursuivre en 1987.
La situation économique de la Grande
Ile est des plus favorable. Le commerce
général a atteint en 1925 9i35.777.000 fr.
en augmentation de 289.000.000 sur ce-
lui de 1924. Et les résultats connus pour
1936 font prévoir que le milliard sera
largement dépassé. Ce résultat est d'au-
tant plus remarquable qu'il est obtenu
malgré un cyclone, des inondations et
des invasions de sauterelles qui ont dé-
terminé une diminution sensible des
exportations de riz et de manioc.
Dans l'exposé de la situation finan-
cière faite par le Directeur des Finan-
ces de la Colorie, je relève que les dif-
Ocultés budgétaires provenant de la dé-
valorisation de la monnaie, la hausse
des salaires et des matériaux, le pro-
blème des grands travaux ont été envi-
sagés dès la fin de 1924. J'étais donc
fondé à signaler dans plusieurs de mes
articles publiés ici l'inertie observée
en matière de finances pendant l'année
1920, inertie que de déplorais. Si le bud-
II' get n'en souffre pas trop, c'est par suite
de la politique d'économies à outrance
observée cette année, mais elle a eu des
conséquences qui ne peuvent se chif-
frer : désertion de personnel, surtout
indigène souffrances imposées à ce
dernier par des rémunérations insuf-
fisantes arrêt de certains travaux
qu'il faudra bien reprendre.
ta facilité aveê laquelle la Colonie a
- supporté le déséquilibre des changes
prouve qu'on auraiTTpu adopter une po-
litique financière beaucoup plus active.
J'en vois la preuve dans cette déclara-
tion : la majoration de 20 de recettes,
soit 18.624.500 francs en faveur du bud-
get de 1008 « a été obtenue sans au-
cun remaniement flssal ».
Je disais que c'était une faute de ne pas
par des relèvements judicieux de taxes
parer à l'insuffisance de ressources ac-
tuelles et surtout qu'il fallait préparer
l'avenir. J'avais raison. Madagascar va
certainement connaître une période de
marasme économique qui. fera regretter
que par dM mesures préventives le bud-
get de 1906 n'ait pas été en mesure d'ac-
cuser d'importantes plus-values que
l'on serait sans doute très aise de trou-
ver l'année prochaine. Les avertisse-
ments n'ont pourtant pas manqué à
l'administration.
Passant à l'examen du projet de bud-
get de 1927 le rapport du Directeur des
Finances indique que les ressources
nouvelles seront demandées aux licen-
ces, taxes de consommation, impôt per-
sonnel des indigènes, impôt sur les pa-
tentes, sur les bovidés et droits de place
sur les marchés. Notons tout de suite
qu'il n'est pas question d'une participa-
tion des Européens et Asiatiques sous
la forme d'un impôt sur les bénéfices
commerciaux.
Principalement les gros commerçants
asiatiques, quoique supportant une pa-
tente et une taxe de séjour assez élevées,
sont imposés beaucoup trop faiblement
surtout, si l'on sait qu'une bonne partie
des bénéfices qu'ils font est expatriée
aux Indes.
Par contre, je vois avec satisfaction
que les licences de débitants de bois-
sons alcooliques et les droits de con-
sommation sur les alcools sont sérieu-
sement augmentés. C'est un desideratum
que j'avais souvent exprimé en invo-
quant. la consommation énorme d'al-
cool depuis que l'indigène connaît la
prospérité. On parle également d'une
nouvelle réglementation (tela vente au
détail. Au lieu d'être autorisés pour des
quantités au moins égales h 2 litres, ce
qui favoriserait la consommation an
lieu de la restreindre, la vente ne pour-
rait plus se faire que par un lit.re au
maximum.
La taxe Irsonnel indigène sera por-
tée de 35 à 40 francs et peut-être même
à 75 francs « étant donné la prospérité
actuelle de l'indigène » dit le rapport.
()ui, mais il eut été préférable de rele-
ver cette taxe de. 35 à 40 francs ou 4&
francs en 1906, puis à 00 ou 75 en 1927.
Car la prospérité indéniable que l'indi-
gène a connue en 1926 pourrait bien
faire défaut en 1927. « Administrer,
c'est prévoir ».
La taxe sur les bovidés est portée de
i fr. 50 & 5 francs. C'est fort juste. Le
bœuf payait 1 fr. 50 quand il valait 00
à 75 Jrancs. Maintenant qu'il en vaut
300, une taxe de 5 francs reste encore
au-dessous de la plus-vulue de l'animal.
A ce sujet un délégué a fait une propo-
sition qui parait équitable : actuelle-
ment la taxe frappe indistinctement
bœufs gras, vaches, génisses et veaux
de plus d'un an. Il y a là évidemment !
différentes catégories qui demande-
raient une taxation différente. Un bœuf
gras peut valoir 7 à 800 francs. Un bœuf
d'herbage de 3 à 500 francs. Les vaches
sont nécessaires à la reproduction et de-
vraient être moins taxées. Enfin, il y a
une forte mortalité sur les génisses et
les veaux. Peut-être qu'une taxation par
catégorie se heurterait à des difficultés
d'application, mais elle serait beaucoup
plus juste et normale.
Sur la question des patentes, le rap-
porteur a remarqué que la réglementa-
tion actuelle prévoit trop de catégories
et que le faible taux des trois dernières
permet à un trop grand nombre d'indi-
gènes de se déclarer commerçants et de
vivre en parasites. Il n'y aura donc
plus que trois catégories et les tarifs éli-
mineront ces indésirables.
Tout cet exposé a obtenu un accueil
flatteur de la part des Délégations avec
seulement des réserves sur les mesures
pour faire baisser le coût de la vie dans
la grande lie.
Examinant la caisse de réserve de la
Colonie, le directeur des Finances a in-
diqué qu'en présence des perturbations
continuelles de changes et des aléas
d'une stabilisation prochaine, cette
caisse devait reprendre son rôle de ré-
gulateur. Ces dispositions eussent dû
être prises dès la fin de 1925. Elles au-
raient assuré d'importantes disponibi-
lités en fin 1926 au budget. Après que
les prélèvement prévus auront été ef-
fectués: 13 millions pour les Travaux pu-
blics, 3 millions pour la Banque d'émis-
sion, 1 million pour la contribution vo-
lontaire, cette caisse aura encore à son
actif 18 millions.
Au cours des séances les délégations
ne se sont pas fait faute de formuler
des critiques sur les méthodes adminis-
tratives. En général, elles ont regretté
le manque de personel et de crédits.
Les Travaux publics et le chemin de fer
ont été l'oet de longues discussions.
Trop de personnel à Tananarive alors
que les provinces en sont dépourvues.
«Dans son-discours de clôture, le Gou-
verneur Général p. i., Berthier a dé-
claré : tu Vous pouvez être persuadé que
« je n'hésiterai pas, dans la mesure où
« mes pouvoirs le permettent d'afflr-
« mer le principe d'autorité qui m'est,
« croyez-le bien, particulièrement cher..
Espérons qu'il ne s'agit pas d'une vaine
promesse.
Cette crise d'autorité n'atteint pas que
le personnel administratif ; elle se cons-
tate malheureusement partout dans la
population indigène.
Le président des Délégations, dans la
séance de clôture a déclaré : « Je ne re-
« prendrai pas ici les remarques con-
« tenues dans le rapport général ; je ne
« retiendrai que cette constatation élo-
« quente dans sa conclusion que le pro-
« Jet de budget n'a subi pour ainsi ditf
« aucun changement, cependant, je
« manquerais à mon devoir si je ne di-
« sais PQ4 que les charges considrii-
« bles qui ont été consenties l'ont été
« uniquement pour qu'il n'y ait plus
-- « - ni stagnation ni reqression. Si la
« colonie est unanime pour que les
t( fonctionnaires soient traités convena-
« blement il importe aussi que cette
« hauté conscience professionnelle, qui
« existait autrefois, soit la règle de tous
« et que l'esprit de discipline règne par-
a tout. »
Avec mes nombreux amis de la
Grande lie je suis anxieux de voir notre
belle Colonie de l'Océan Indien se dé-
velopper et sous l'active direction do M.
le Gouverneur Général Olivier apporter
à la Métropole le concours qu'il y a lieu
d'attendre d'elle.
Maurice Souilloux-Lafont
Député au Phature.
vtee-Pr,. de la Chambre,
M. Paul Doumer
---i>-o-
M. Paul Doumer, qui vient d'être élu pru-
dent du Sénat, est né à Aurillac le 22 mars
1857. Professeur de collège et publiciste. il se
présenta aux élections législatives et fut élu au
scrutin de liste député de l' Aisne à une élec-
tion partielle contre le général Boulanger le 8
avril 1888. Battu dans la 2e circonscription de
Laon en 1889, il devint chef de cabinet de M.
Charles Floquet, président de la Chambre.
Réélu député de la 2° circonscription d' Auxerre
le 8 novembre 1890 à une élection partielle, il
devint ministre des Finances.
Nommé Gouverneur Général de l'Indochine,
en 18%, M. Paul Doumer occupa ce poste im-
portant jusqu'en 1902.
Rentré à la Chambre des députés comme
député de la 2° circonscription de Laon, M.
Paul Doumer fut élu président de cette assem-
blée contre M. Henri Brisson en 1905, à la
fin de la huitième législature.
Réélu en 1906 président de la Chambre, il
lut candidat, la même année, à la présidence
de la République. Il obtint 371 voix contre 449
à M. Armand Fallières. Battu à Laon en 1910,
il fut élu sénateur de la Corse pour la première
lois le 7 janvier 1912 et réélu en 1920.
M. Paul Doumer fut ministre des. Finances
dans le cabinet Bourgeois (1895-1896), ministre
d'Etat pendant la guerre, puis ministre des FU
nances dans le cabinet Briand en 1921-1922.
il obtint, cette année-là, le vote définitif du
budget pour le 31 décembre 1921.
M. Doumer fut encore ministre des Finan-
ces pendant quelques semaines, en 1926. Il fut
chargé pendant la crise financière de former un
ministère, ses efforts ne purent aboutir.
Président de la Commission sénatoriale des
Finances, M. Doumer est également membre
de la Commission de l'Aimée.
Après avoir appartenu pendant plusieurs an-
nées au groupe de l'Union républicaine, M.
Paul Doumer s'est fait inscrire au groupe de la
gauche démocratique et radicale auquel il ap-
partient actuellement. -
M. Doumer a pUblié, en 1905. l'Indochine
françaiJe, et en 1906 un ouvrage sur l'éduca-
tion : le Livre de mes fils.
C'est un orateur sec, froid, sachant exposer
nettement une situation financière compliquée.
Il fut dans le Ministère Bourgeois, en 1895,
l'ardent apôtre de l'impôt sur Te revenu.
Comme Gouverneur Général de l'Indochine,
M. Paul Doumer a été l'animateur de cette
belle colonie. Il y a fait une œuvre qui a pu
être critiquée dans la suite, parce que ceux qui
lui ont succédé n ont pas évolué ; mais. de
18% à 1902, il a mis sur pied, au point de vue
économique et financier, notre belle France
d' Asie. Cinq lustres après lui, un autre peut et
doit avoir d'autres conceptions, surtout au point
de vue fiscal et indigène.
M. Maurice Viollette
à la Présidence du Conseil
Le Gouverneur Général de l'Algérie a entre-
tenu le président du Conseil des questions inté-
ressant l'Algérie, et notamment de la question
des ports, qui peut être, dès maintenant, consi-
dérée comme résolue.
De nouvelles convenations seront nécessaires
pour les questions des secrétaires des communes
mixtes, de la perception de l'impôt sur le chif-
fre d'affaires et de la nicotine réclamée par les
viticulteurs.
D' accord avec le ministre des Travaux pu-
blics, deux délégués de la Commission inter-
délégataire des transports maritimes sont convo-
qués à Paris, ainsi que le président et le rap-
porteur général de la Commission des Finances.
Le projet de loi sur la cai sse foncière de
crédit agricole, qui a subi quelques modifica-
tions de forme, par suite de divergences entre
le Ministère des Finances et celui de l'Agri-
culture, sera déposé mardi.
.a--
M. Édouard Daladier
à la Commission des Colonies
00
M. Edouard Daladier, ancien ministre des
Colonies, a été désigné par la gauche radi-
cale socialiste pour remplacer à la Commis-
sion de l'Algérie, des Colonies et du Protec-
torat, M. André Goirand, élu sénateur.
Les autres membres du groupe radical-so-
cialiste ont été confirmés dans leurs pou-
voira.
i.
Die lesui escligile
0-6-
Un de nos Gouverneurs généraux
a rappelé récmnmerrt à son person-
nel Vinterdiction faite pendent cinq
ans aux roncttonnatres et agents retraites ou
démissionnaires de servir dans les régions où
ils ont été en service.
, Cette mesure duc à un de nos anciens col-
lègues des plus sympathiques, il y a plus
d'un lustre, semble à beaucoup inopportune.
Tout £ abord, on ne voit pas bien comment
elle peut être appliquée et cette application
menu si elle était possible, donnerait lieu à
de eraves incotrvénients.
Un gouverneur, un secrétaire général, un
administrateur ayant exercé son action dam
une colonie entière, peut-ott lui interdire de
s1 intéresser aux affaires de cette Colonie ?
Cette action peut revêtir des formes diverses.
Comme membre d'un Conseil d'aaministra-
tion et résidant en Frallu, il peut fort bien
s'intéresser à la colonie qu'il a administrée.
Un administrateur qui, au cours de sa car-
rière, aura successivement commandé plu-
sieurs régions verra son activité interdite dans
toutes les régions où il est passé.
Quel motif peut-il y avoir à édicter pa-
reille suspicion injuste à l'égard des re-
liaités. A ceux-là, on ne peut rien repro-
cher. Ils ont donné tout le lemps qu'ils de-
vaient à l'Etat et à la Colouie.
- Et combien difficile est l'application de
ce texte f
Evidemment le fonctionnaire dans son ser-
vice aura acquis des notions au il ter a servir
an mieux de ses intérêts ou de ceux de la
Société qui l'emploie. Et après, pourquoi
penser qu'il S'fil servira de malhonnête
façon 1
Au contraire, on peut envisager l'intérêt
qu'ont, nos colonies à recruter des colons et
même des administrateurs de Sociétés qui,
par leur connaissance de l'indigène sont de
pr éciettx auxiliaires et dont la droiture a
été unanimement appréciée dans le service.
N'oublions pas que les retraites accordées
mbllfs aux hauts fonctionnaires ne sont pas
suffisantes pour vivre vit France et force
leur est de se créer des ressources. On pour-
raient Us mieux le faire qu'aux colonies ou
dans les sociétés coloniales?
Reste la question des fonctionnaires démis-
sionnaires. C'est là sans doute le réel motif
du rappel de la disposition législative en
question : beaucoup de jeunes gens s'en vont
et sont difficilement remplacés. Il faut donc
chercher à les retolir. Pour cette catégorie,
nous ne voyons pas de quels pouvoirs peut
disposer l'autorité supérieure pour les em-
pêcher de s'installer dans la colonie, Si ces
jeunes gens étaient bien payés et voyaient la
possibilité d'un avancement convenable et
d'une retraite suffisante, peut-on croire qu'ils
démissionneraient comme ils le fout. Et ne
voyons-nous pas aussi bien au ministère des
Finances qu'à celui des Affaires étrangères
des fonctionnaires démissionner ou prendre
une retraite anticipée pour entrer dans les
affaires? Pourquoi deux poids et deux me-
sures ?
Peut-on blâmer les jeunes gens qui n'ont
que peu il perdre en quittant l'Administra-
tion coloniale, de rechercher des situations
Plus lucratives dans l'industrie et le com-
merce? Que pèse la solde d'un administra-
teur en chef ou d'un administrateur ayant
trente ails de services à côté des bénéfices
d'un agent de Compagnie?
Il ne faut pas oublier que le Français est
frondeur. La menace ne réussit pas beau-
coup avec lui. Faites aux jeunes fonction-
naires une situation convenable. assurez leur
avenir et ils resteront en service.
Edouard Néron,
Sénateur de la llaute-Lolre,
Vice-président de la Commission
des Louanes.
La station agricole
de Banfora en Haute-Volta
---0-0--
A Banfora, en Haute-Volta, sur un terrain
de la station agricole déjà planté de palmiers
à huile qui constituent un abri bienfaisant,
l'administration locale vient de procéder à
une nouvelle plantation de bananiers et d'ana-
nas.
Au cours du deuxième semestre 1926, la sta-
tion a distribué près de 800 plants forestiers
parmi lesquels 330 oeilletons d'ananas ordi-
naires et du Brésil, 95 bananiers de variétés
différentes, 100 citronniers, 111 manguiers, 68
goyaviers, 20 orangers, etc.
En culture vivrière, il apété semé, après
scarifiage et labour, sur un terrain sortant de
mil, 1 hectare 60 d'arachides décortiquées à
3 graines et 3 hectares 800 d'arachides dé-
cortiquées à 2 graines. Les graines ont été se-
mées à 30 cm. sur des buttes espacées de 1 mè-
tre qui permettent une culture mécanique. La
levée s'est effectuée normalement.
- - -
Sur une autre parcelle sortant de blé, d ara-
chidcs, de pommes de terre, de coton et de
pachère, 8 hectares de gros mil ont été semés
à des intervalles qui permettent là aussi le
passage des animaux de labour.
Les semis de riz de montagne effectués sur
une superficie d'un demi-hectare et ceux de
pois bâmbaras couvrant 700 ares, ont donné
d'excellents résultats.
Les bulbilles de sisal ont été entièrement
récoltées. 12.000 ont été distribuées ; le reli-
quat de la récolte a été conservé en vue de
l'établissement d'une pépinière ; 300 kilos de
fibres ont été livrés.
La station agricole de Banfora dispose ac-
tuellement de 21 têtes de bétail dont 4 boeufs
et 17 taureaux.
W'.
Recratattuf ée "KII' (tltliia
Un concours pour le recrutement de dix méde-
cins de colonisation des centras ruraux on Algé-
rie. sera ouvert le 2 avril 1017. Traitement de
déhnt, 2V.f»on fr., plus l'indemnité algérienne de
unio.
L'élection sénatoriale
de l'Inde
00
Voici les résultats de l'éjection sénatoriale
des Etablissements fiançais de l'Inde :
Inscrits, 10&
Votants, 99.
Majorité absolue, 50.
MM. Paul Bl uysen, sénateur sortant, 50
voix, élu ; docteur Le Moignic, 49.
M. Paul Bluysen, rédacteur au Journal des
Débab, depuis de longues années, avait été élu
pour la première fois, député de l'Inde en
1910, contre M. J. Lemaire, député sot-ta ri t.
Il fut élu par 70 voix, en 1924, sénateur en
remplacement de M. Goëbelé, démission-
naire.
Rappelons que divers candidats avaient été
sollicités pour se présenter contre M. P. Bluy-
sen, notamment ; MM. Louis-Louis Dreyfus
et Coty, qui se récusèrent, M. Octave Hom-
berg qui essuya les plâtres, et M. Lederlii* qui,
jeudi dernier, déclara forfait, peu soucittax de
se voir rappeler à Pondichéry comme darts Ici
Vosges les récents scandales des Blanchisse-
ries d' Alsace.
Le docteur Le Moignic, commandeur de la
Légion d'honneur, commissaire du Gouverne-
ment près la Compagnie Fermière de V-icbry,
est, depuis bientôt vingt ans, l'alter eto -de
M. Paul Painlevé qui lui accorde sa cllallCe
la plus abso lue. Il fut, en 1914, chef J< ca-
binet du docteur Gauthier, ministre de la Ma-
rine, et a toujours été aux côtés de M. Pain-
levé, toutes les fois que ce dernier accéda au
pouvoir ou à la Présidence de la Chambre. Il
est actuellement chargé de missions au cabinet
du ministre de la Guerre.
Au point de vue scientifique, il a découvert
quelques vaccins, notamment un vaccin ntity-
phique utilisable en une seule piqûre et n'oc-
casionnant aucune réaction.
Le docteur Le Moignic ne s' est pas teifcdu
dans l'Inde.
Notre correspondant particulier nous ttâéftra-
phie :
La campagne fut, ces derniers jours, particu-
lièrement violente et passionnée. La ccnditJa-
tare de M. Le Moignic a été révélée à Jo veille
du scrutin. M. Maitei a fait campagne eit sa
faveur. Une propagande intelligente et Fnergi-
que a également été faite pour M. Le Muigrtic
par M. Roger foisson, chef adjoint du c&bmct
du ministre de la Guerre que M. Paul Painlevé
avait enoopé pour soutenir la candidature de
son collaborateur.
M. Paul Bluysen a retrouvé sa lWljorité,
malgré les trente voix de Karikal qui sug virent
le maire, M. Thomas A roui, et votèrent pour
le docteur Le Moignic.
La septième exposition
internationale de caontchmc
0
Les travaux d'installation de la 7" Ej^ositioa
Internationale du Caoutchouc se poursuivent
avec fébrilité. Le vendredi 21 janvier, à II
heures, M. Léon Perrier, ministre des Colo-
nies, pourra inaugurer cette grande maftiffesta-
tion qui soulève, aussi bien dans les Milieux
industriels et commerciaux que dans le public
lui-même, un extraordinaire mouvement de cu-
riosité.
Une rapide visite au Grand-Palais notas a
permis de constater l'inlassable activité ie Mi&3
Browne, le distingué commissaire gérerai, et
de Mlle de Rothschild. son assistante
Déjà, dans la nef centrale du Grand-Priais,
un immense dirigeable attire les regarde, Les
stands de la Section française, qui occupent
une superficie de plus de 1.500 mètres cnts,
se présentent avec une harmonie de Wi goût.
Les attachés commerciaux des grandes puis-
sances qui participent à l'Exposition du Grand-
Palais doivent arriver ces jours prochfeittt, ou
sont déjà à leur poste.
Récemment, le colonel Levey, qui eut la
direction de la « Gold Coast CommerciAl In-
telligence Bureau, à Londres (Agence Eco-
nomique de la Gold Coast) était ? Paris
pour régler les détails de la participation de
sa colonie qui sera très importante - et -. originale.
nous y verrons, en effet, une reconstitution du
chtteau d'Acra.
M. le vicomte de Pedallva, ancien minis-
tre, commissaire général du Portugal, préside
tre, l'installation des colonies portugaises, La
« maison de caoutchouc », qui sera certaine-
ment une des choses les plus visitées de l'Expo-
sition, et qui représente la participation de la
« Rubber Grower' s Association », inorganisé
très rapidement.
Ici, c'est le Congo belge ; là, ce aûnt les
Indes Néerlandaises, plus loin la Colombie et
le Mexique. Chacun se pique dette prêt en
temps voulu et d'avoir sa présentation origi-
nale.
Pendant ce temps s'élabore le Corgtès
scientifique des Conférences Internationa les-,
dont le président d'honneur est M. Paul Pain-
levé, membre de l'Institut, ministre de la
Guerre, et dont les présidents sont M le Pro-
fesseur Perrot et Sir Vyndham R. Dn.nst.an. La
première semaine sera consacrée à tfees confé-
rences techniques en français et en atigl ais sur
la production et l'utilisation du caoutchouc brut
et la seconde aux produits coloniaux de grand ie
consommation tels que coton, matières grasses
et denrées alimentaires.
La 1° Exposition Internationale du Caout-
chouc poursuit ainsi un double but scientifique
et pratique, en préparant le rapprochement des
savants et des industriels, et en Attachant à
une œuvre de propagande pour dAwotfctrer au
grand public que : « les Tropiques, c 't V ave-
nir ! »
TAUX DE LA PIASTRE
T.p Gouverneur Général de l'Indochine vifent faire connaître an minist re des Cxi lorries, qil'à la
date fin 15 janvier 1027, le taux officiel «le la
piastre était de 12 fr. 75.
L'AVIATIONCOLONIALE
--0-0--
Madagascar-Paris
L'ymvôo sur lu ein du eoinmuiKlunt
Bernard < t Uc son. nkècuiiicien liou^uult a
été l'iibjel de inutiiles-tationa enthousiastes.
U* deux héros de Fruii«ee-\lurul'jui s'n vinrent, umemés jpur une vi-detty
automobile, accoste!1 au ponton où les atten-
daient M. I..j.Cll'ges Ley^ues, ministre de
lit. Marine ; M. l'errier, ministre des t'.olo-
nie.s ; l'ingénieur Portant, directeur de
r Act'utmutKptc ; l'amiral Frochot.
Piwédés du Ministre de la Marine, Ber-
nard et Houtfaull fendirent, la foule, et mon-
tèrent sur la péniche Oryues, où le chum-
iKi^ne leur lut olferletcHi ils reçurent encore
les félicitations des hautes personalKOs pré-
sentes : le maréchal Franchet d'M})('J'Y,
les généraux Iiarès et Ifnet; l'arniml Yedel;
k* colonel I>enain, du cabim-t du Président
do lu Hôpul>li auci'-n Kons-seeretaire d'Etat à l'Aéronuuti-
qoc ; Olivier, Gouverneur général de Mada-
giisciir.
M. (iiM)ryi'.s Levgui-M. en quelques brèves
paroles, plusimirs fois coures par 1es
u^plituclisscinents, rappela 'Misuite la glo-
rieuse randonnée d»' lienuinl et liougauU.
11 termina en leur «.lisant d'une voix reten-
ussante :
-.. CHpit.'iine Herntii'l, nie. aninen Lkiutfault,
to marine est lièiv, de vous !.
Puis le minisire remit à Homard la
rosette d'oflU-ier «le la Lésion d'iionneur et
rnmonça à BOUj.{llll'U s,-t pnxrhaine promo-
tion au grade d'oftirier «les «'^pJipages d»i
Ui Hotte.
A 17 h, :H, les deux aviateurs étaient
nréscnlés à l'Klyséc, ,111 Président de la
t\pllhliqlH" par NI. Georges Ley.gues, qu'ac-
compagnait l'amiral l'rochot.
M. Gaston Doumeiigue écuiila avec le plus
vif intérêt l'exposé «lé.laillé «les principales
phases «lu voyaue dm dnux hardis uvi/i-
tours, auxipie's i! ne ménagea pas ses féli-
citations.
M. Léon Perrier. mini^'ie des C.olonies, cl
M. Marcel olivier, G«•t.• 1 n'"iir Général de
Madagascar, uni oITert s;un»-fM» «l'honneur «lu lieutenant «le vaiseeau Ber-
lin ni i't du maître. prin«âpal B«nmaiilt.
L'hydravion aveo -lequel le lieutenant vuisseini Bernard et le maître principal
lîon^uult rieiuH-nt «l'etf.** tuer le raid Fran-
ce-Madagascar d rt'n)- est cxposfc aaix
Tuileries depuis hier pr.'s «te la pMce d<- la
Conl'Ol'dt',
Toulouse-Gasablanca
Pmi après le di'purt d'un avion jKistal
d,Ali«,aute ,|X>nr C.asHhlmlC'n. le pilote s'aper-
çut que li! vêtement d'un passager etail.
uixToclié n Il fuselage, compromettant ainsi
l'équilibre de son af'pul'(.il.ll revint au camp
d'uvkition e-t, a Vatterriseage, constata
rivoc stupéfaction, que le voyageur embar-
qué avait disparu.
On lit des recherches et à quelque dis-
tance, niix abords do la ferme de « Les
Prailes », on trouvn le mdnvr • du passa-
fier. Il s'agit d'un ingénieur parisien, M.
Maurice Oonehez. qui avait manifesté,
avant son embarquement, un vif chagrin
I)niii- affaires de famille.
l.n frère dejn victime, M. Paul Bouchez,
nvoiiié au Havre, dément la version du sui-
ride titif, rien, d'npnVî lui, n'aurait motivé.
Il mirait reçu aujourd'hui même de Man-
rir, Bouche/ une le.tlre datée de Toulouse,
ha laissant nullement prévoir le tragique
événement.
Les voies de pénétration aérienne au Sahara
1-P colonel Yuillemin. eommnndant l'avia-
tion on Algérie, est de retour A Alger après
nvoir fait l'inspection dos voies de {>émé-
trntion aérienne nu nhllrn.
Il rivait quitté AV-ter le 5 janvier en
compagnie d'un de ses officiers adjoints,
le capitaine de Saint-Géran. Les deux offi-
ciers pilotaient ehaeun leur avion d'armes
Brftguet-tRcnault 300 HP.
Faisant. escale i't Laghouat et à Colomh-
Béchar, ils atteignaient Tn-Snlah le 8 jan-
vier et, suivant. le même itinéraire au re-
tour, le colonel Vuillemin et son compft-
gnon de route rejoignaient Alger le 13 jan-
vier fi 9 heures.
L'exécution de ce voyage, accompli sans
aucune préparation préalable, montre le
degré d'avancement de rétablissement, de
la voie de pénétration Algérie-Niger par la
vallée de la Saoura.
Italie-Maroc-Brésil
Le raid des cinq continents du comman-
dant italien de Pinedo commencera en fr
vrier. La première étape sera le Maroc, la
seconde le Brésil.
M. Marcel MMer MM le SM-Esi
---0-0--
M. Marcel Olivier. Gouverneur Général de
Madagascar, partira demain pour Grenoble, où
il doit inaugurer le groupement colonial de la
région économique des Alpes dont Grenoble est
la capitale. M. Léon Perrier honorera de sa
présence cette cérémonie.
M. Marcel Olivier se rendra ensuite, le 21.
à Lyon, où il sera reçu par la Chambre de
Commerce, et le 22 à Nîmes, où il sera égale-
ment reçu par la Chambre de Commerce. Il
sera rentré le 25 au matin à Paris.
Dépêches de l'Indochine
--0-0--
Inauguration de voies ferrées
Le 1). i. do, l'Indo-
chine a inaugiiri' les 1: cl 13 janvier, l'ou-
verture ù r'?.rp>i)itntina de deux nouveaux
tronçons de la i/nindc mie ferrde Iran s-
indt.chinoise destinée à réunir les ,IWH
paifs de l Union ca suivant la côte.
Le premier tronçon prolonge de 77 kil".
mètres, entre inii ci Pietic, la ligne ve-
nant tin TtmUin
Quant a\i second tronçon qui, de Dnnq
Hà A Dondu procèdent, il représente une longueur
de 1irJ h il on C très
L'achèvement, te In section intermédiai-
re qui s'est trouve retardé, par des TJluir
abondantes, est prévu pouv le milieu de
cette ann-U'. 111 continuité 'u rail ,J'(l
alors assurée entre les liqn^s du Nord de
l'Indochine d'une part et le centre (Ir t':\o-
nam, d'autre part
LB NUMERO : f tllfllg
LUNDI SOIR, 17 JANVIER 10*27
JOURNAL QWTIDItl
Mèiétciion & AdministrmHmm i
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Les Annales C de mêle s
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p mDRd des depile lation llîlclaO,%rgs à Madagaa
Les délégations financières de la
Grande He remues à- TanAnarjlf-17
novembre ivzo ont si(gè jusqu'au 20.
Celte réunion empruntait une impor-
tance exceptionnelle au fait que des
relèvements considérables de taxes ne-
essail es pour financer les grands tra-
vaux entrepris étaient demandés.
Le Gouvernement Général a obtenu
complète satisfaction à cet égard. M.
Berthier, gouverneur général p. i, a pu,
dans son discours de clôture, remercier
les ikUigués d'avoir, sans hésitation,
consenti les sacrifices financiers indis-
pensables à la prospérité future de la
Grande Ile.
Le compte rendu des Iravauk. men
tioune que de nombreux problèmes ont
été examinés et discutés. Les plus im-
portants d'entre eux ont été étudiés par
moi dans les Annules Coloniales et j'ai
la satisfaction de voir que certaines so-
lutions préconisées ont été adoptées au
cours des délwits des délégations.
Parlant des grands travaux, le Gou-
verneur Général s'est, félicité d'avoir
obtenu du département l'autorisation
d employer les hommes du 2e contingent
militaire à leur exécution et la création
d'un budget spécial des grands travaux
aux ressources nettement spécifiées.
Au sujet de la situation sanitaire de
la Grande lie, le Gouverneur Géné-
rai p. i. a dû reconnaître l'insuffisance
des textes en vigueur, démontrée par
les récentes épidémies de peste. Un
Tiooveau décret est en préparation. Mais
je pense, avec beaucoup de délégués,
que ce n'est pas tant les textes qui se
sont montrés insuffisants que le man-
que dautorité qui a présidé à leur ap-
plication.
Au sujet. de l'extension des voies de
communication, les Délégations ont dé-
cidé de réunir à Tananarive les grands
t'enircs de Tuléar et de Fort-Dauphin
par des routes carrossables. Ainsi va
cesser l'isolement où le Sud a été tenu
depuis trente uns La route Tananarive-
Majunga qui aurait dû être exécutée de-
puis si longtemps est présentement en
bonne voie d'exécution et sa mise en ex-
ploitation est prévue pour 1928.
Au sujet du chemin de fer T. C. E. M.
le Gouverneur Général p. i. a déclaré
que son fonctionnement ne donne pas
toute satisfaction. Il attribue ce. fait à
la difficulté de conserver le personnel
exercé nécessaire. A cela, je répondrai :
payez-le suffisamment et il restera.
Dans un service industriel aussi impor-
tant les économies sont une faute qui,
en fin de gestion coûte très cher. Je ne
reviendrai pas sur cette question que
j*ai examinée récemment.
Le Gouvémeur Général p. i. ne s'est
pas très étendu sur le Service des Pos-
tes et Télégraphes. Et pourtant, il au-
rait pu constater que ce service ne dis-
posait même pas des fonds nécessaires
pour doter les grandes villes du télé-
phone que toutes réclament. Cependant
cette mise de fonds n'est qu'une avance
puisque les frais sont ensuite rembour-
ses par les intéressés.
Au sujet des transports maritimes,
l'année 1926 n'a apporté aucune amélio-
ration à Madagascar. On laisse espérer
que des réformes nécessaires vont se
poursuivre en 1987.
La situation économique de la Grande
Ile est des plus favorable. Le commerce
général a atteint en 1925 9i35.777.000 fr.
en augmentation de 289.000.000 sur ce-
lui de 1924. Et les résultats connus pour
1936 font prévoir que le milliard sera
largement dépassé. Ce résultat est d'au-
tant plus remarquable qu'il est obtenu
malgré un cyclone, des inondations et
des invasions de sauterelles qui ont dé-
terminé une diminution sensible des
exportations de riz et de manioc.
Dans l'exposé de la situation finan-
cière faite par le Directeur des Finan-
ces de la Colorie, je relève que les dif-
Ocultés budgétaires provenant de la dé-
valorisation de la monnaie, la hausse
des salaires et des matériaux, le pro-
blème des grands travaux ont été envi-
sagés dès la fin de 1924. J'étais donc
fondé à signaler dans plusieurs de mes
articles publiés ici l'inertie observée
en matière de finances pendant l'année
1920, inertie que de déplorais. Si le bud-
II' get n'en souffre pas trop, c'est par suite
de la politique d'économies à outrance
observée cette année, mais elle a eu des
conséquences qui ne peuvent se chif-
frer : désertion de personnel, surtout
indigène souffrances imposées à ce
dernier par des rémunérations insuf-
fisantes arrêt de certains travaux
qu'il faudra bien reprendre.
ta facilité aveê laquelle la Colonie a
- supporté le déséquilibre des changes
prouve qu'on auraiTTpu adopter une po-
litique financière beaucoup plus active.
J'en vois la preuve dans cette déclara-
tion : la majoration de 20 de recettes,
soit 18.624.500 francs en faveur du bud-
get de 1008 « a été obtenue sans au-
cun remaniement flssal ».
Je disais que c'était une faute de ne pas
par des relèvements judicieux de taxes
parer à l'insuffisance de ressources ac-
tuelles et surtout qu'il fallait préparer
l'avenir. J'avais raison. Madagascar va
certainement connaître une période de
marasme économique qui. fera regretter
que par dM mesures préventives le bud-
get de 1906 n'ait pas été en mesure d'ac-
cuser d'importantes plus-values que
l'on serait sans doute très aise de trou-
ver l'année prochaine. Les avertisse-
ments n'ont pourtant pas manqué à
l'administration.
Passant à l'examen du projet de bud-
get de 1927 le rapport du Directeur des
Finances indique que les ressources
nouvelles seront demandées aux licen-
ces, taxes de consommation, impôt per-
sonnel des indigènes, impôt sur les pa-
tentes, sur les bovidés et droits de place
sur les marchés. Notons tout de suite
qu'il n'est pas question d'une participa-
tion des Européens et Asiatiques sous
la forme d'un impôt sur les bénéfices
commerciaux.
Principalement les gros commerçants
asiatiques, quoique supportant une pa-
tente et une taxe de séjour assez élevées,
sont imposés beaucoup trop faiblement
surtout, si l'on sait qu'une bonne partie
des bénéfices qu'ils font est expatriée
aux Indes.
Par contre, je vois avec satisfaction
que les licences de débitants de bois-
sons alcooliques et les droits de con-
sommation sur les alcools sont sérieu-
sement augmentés. C'est un desideratum
que j'avais souvent exprimé en invo-
quant. la consommation énorme d'al-
cool depuis que l'indigène connaît la
prospérité. On parle également d'une
nouvelle réglementation (tela vente au
détail. Au lieu d'être autorisés pour des
quantités au moins égales h 2 litres, ce
qui favoriserait la consommation an
lieu de la restreindre, la vente ne pour-
rait plus se faire que par un lit.re au
maximum.
La taxe Irsonnel indigène sera por-
tée de 35 à 40 francs et peut-être même
à 75 francs « étant donné la prospérité
actuelle de l'indigène » dit le rapport.
()ui, mais il eut été préférable de rele-
ver cette taxe de. 35 à 40 francs ou 4&
francs en 1906, puis à 00 ou 75 en 1927.
Car la prospérité indéniable que l'indi-
gène a connue en 1926 pourrait bien
faire défaut en 1927. « Administrer,
c'est prévoir ».
La taxe sur les bovidés est portée de
i fr. 50 & 5 francs. C'est fort juste. Le
bœuf payait 1 fr. 50 quand il valait 00
à 75 Jrancs. Maintenant qu'il en vaut
300, une taxe de 5 francs reste encore
au-dessous de la plus-vulue de l'animal.
A ce sujet un délégué a fait une propo-
sition qui parait équitable : actuelle-
ment la taxe frappe indistinctement
bœufs gras, vaches, génisses et veaux
de plus d'un an. Il y a là évidemment !
différentes catégories qui demande-
raient une taxation différente. Un bœuf
gras peut valoir 7 à 800 francs. Un bœuf
d'herbage de 3 à 500 francs. Les vaches
sont nécessaires à la reproduction et de-
vraient être moins taxées. Enfin, il y a
une forte mortalité sur les génisses et
les veaux. Peut-être qu'une taxation par
catégorie se heurterait à des difficultés
d'application, mais elle serait beaucoup
plus juste et normale.
Sur la question des patentes, le rap-
porteur a remarqué que la réglementa-
tion actuelle prévoit trop de catégories
et que le faible taux des trois dernières
permet à un trop grand nombre d'indi-
gènes de se déclarer commerçants et de
vivre en parasites. Il n'y aura donc
plus que trois catégories et les tarifs éli-
mineront ces indésirables.
Tout cet exposé a obtenu un accueil
flatteur de la part des Délégations avec
seulement des réserves sur les mesures
pour faire baisser le coût de la vie dans
la grande lie.
Examinant la caisse de réserve de la
Colonie, le directeur des Finances a in-
diqué qu'en présence des perturbations
continuelles de changes et des aléas
d'une stabilisation prochaine, cette
caisse devait reprendre son rôle de ré-
gulateur. Ces dispositions eussent dû
être prises dès la fin de 1925. Elles au-
raient assuré d'importantes disponibi-
lités en fin 1926 au budget. Après que
les prélèvement prévus auront été ef-
fectués: 13 millions pour les Travaux pu-
blics, 3 millions pour la Banque d'émis-
sion, 1 million pour la contribution vo-
lontaire, cette caisse aura encore à son
actif 18 millions.
Au cours des séances les délégations
ne se sont pas fait faute de formuler
des critiques sur les méthodes adminis-
tratives. En général, elles ont regretté
le manque de personel et de crédits.
Les Travaux publics et le chemin de fer
ont été l'oet de longues discussions.
Trop de personnel à Tananarive alors
que les provinces en sont dépourvues.
«Dans son-discours de clôture, le Gou-
verneur Général p. i., Berthier a dé-
claré : tu Vous pouvez être persuadé que
« je n'hésiterai pas, dans la mesure où
« mes pouvoirs le permettent d'afflr-
« mer le principe d'autorité qui m'est,
« croyez-le bien, particulièrement cher..
Espérons qu'il ne s'agit pas d'une vaine
promesse.
Cette crise d'autorité n'atteint pas que
le personnel administratif ; elle se cons-
tate malheureusement partout dans la
population indigène.
Le président des Délégations, dans la
séance de clôture a déclaré : « Je ne re-
« prendrai pas ici les remarques con-
« tenues dans le rapport général ; je ne
« retiendrai que cette constatation élo-
« quente dans sa conclusion que le pro-
« Jet de budget n'a subi pour ainsi ditf
« aucun changement, cependant, je
« manquerais à mon devoir si je ne di-
« sais PQ4 que les charges considrii-
« bles qui ont été consenties l'ont été
« uniquement pour qu'il n'y ait plus
-- « - ni stagnation ni reqression. Si la
« colonie est unanime pour que les
t( fonctionnaires soient traités convena-
« blement il importe aussi que cette
« hauté conscience professionnelle, qui
« existait autrefois, soit la règle de tous
« et que l'esprit de discipline règne par-
a tout. »
Avec mes nombreux amis de la
Grande lie je suis anxieux de voir notre
belle Colonie de l'Océan Indien se dé-
velopper et sous l'active direction do M.
le Gouverneur Général Olivier apporter
à la Métropole le concours qu'il y a lieu
d'attendre d'elle.
Maurice Souilloux-Lafont
Député au Phature.
vtee-Pr,. de la Chambre,
M. Paul Doumer
---i>-o-
M. Paul Doumer, qui vient d'être élu pru-
dent du Sénat, est né à Aurillac le 22 mars
1857. Professeur de collège et publiciste. il se
présenta aux élections législatives et fut élu au
scrutin de liste député de l' Aisne à une élec-
tion partielle contre le général Boulanger le 8
avril 1888. Battu dans la 2e circonscription de
Laon en 1889, il devint chef de cabinet de M.
Charles Floquet, président de la Chambre.
Réélu député de la 2° circonscription d' Auxerre
le 8 novembre 1890 à une élection partielle, il
devint ministre des Finances.
Nommé Gouverneur Général de l'Indochine,
en 18%, M. Paul Doumer occupa ce poste im-
portant jusqu'en 1902.
Rentré à la Chambre des députés comme
député de la 2° circonscription de Laon, M.
Paul Doumer fut élu président de cette assem-
blée contre M. Henri Brisson en 1905, à la
fin de la huitième législature.
Réélu en 1906 président de la Chambre, il
lut candidat, la même année, à la présidence
de la République. Il obtint 371 voix contre 449
à M. Armand Fallières. Battu à Laon en 1910,
il fut élu sénateur de la Corse pour la première
lois le 7 janvier 1912 et réélu en 1920.
M. Paul Doumer fut ministre des. Finances
dans le cabinet Bourgeois (1895-1896), ministre
d'Etat pendant la guerre, puis ministre des FU
nances dans le cabinet Briand en 1921-1922.
il obtint, cette année-là, le vote définitif du
budget pour le 31 décembre 1921.
M. Doumer fut encore ministre des Finan-
ces pendant quelques semaines, en 1926. Il fut
chargé pendant la crise financière de former un
ministère, ses efforts ne purent aboutir.
Président de la Commission sénatoriale des
Finances, M. Doumer est également membre
de la Commission de l'Aimée.
Après avoir appartenu pendant plusieurs an-
nées au groupe de l'Union républicaine, M.
Paul Doumer s'est fait inscrire au groupe de la
gauche démocratique et radicale auquel il ap-
partient actuellement. -
M. Doumer a pUblié, en 1905. l'Indochine
françaiJe, et en 1906 un ouvrage sur l'éduca-
tion : le Livre de mes fils.
C'est un orateur sec, froid, sachant exposer
nettement une situation financière compliquée.
Il fut dans le Ministère Bourgeois, en 1895,
l'ardent apôtre de l'impôt sur Te revenu.
Comme Gouverneur Général de l'Indochine,
M. Paul Doumer a été l'animateur de cette
belle colonie. Il y a fait une œuvre qui a pu
être critiquée dans la suite, parce que ceux qui
lui ont succédé n ont pas évolué ; mais. de
18% à 1902, il a mis sur pied, au point de vue
économique et financier, notre belle France
d' Asie. Cinq lustres après lui, un autre peut et
doit avoir d'autres conceptions, surtout au point
de vue fiscal et indigène.
M. Maurice Viollette
à la Présidence du Conseil
Le Gouverneur Général de l'Algérie a entre-
tenu le président du Conseil des questions inté-
ressant l'Algérie, et notamment de la question
des ports, qui peut être, dès maintenant, consi-
dérée comme résolue.
De nouvelles convenations seront nécessaires
pour les questions des secrétaires des communes
mixtes, de la perception de l'impôt sur le chif-
fre d'affaires et de la nicotine réclamée par les
viticulteurs.
D' accord avec le ministre des Travaux pu-
blics, deux délégués de la Commission inter-
délégataire des transports maritimes sont convo-
qués à Paris, ainsi que le président et le rap-
porteur général de la Commission des Finances.
Le projet de loi sur la cai sse foncière de
crédit agricole, qui a subi quelques modifica-
tions de forme, par suite de divergences entre
le Ministère des Finances et celui de l'Agri-
culture, sera déposé mardi.
.a--
M. Édouard Daladier
à la Commission des Colonies
00
M. Edouard Daladier, ancien ministre des
Colonies, a été désigné par la gauche radi-
cale socialiste pour remplacer à la Commis-
sion de l'Algérie, des Colonies et du Protec-
torat, M. André Goirand, élu sénateur.
Les autres membres du groupe radical-so-
cialiste ont été confirmés dans leurs pou-
voira.
i.
Die lesui escligile
0-6-
Un de nos Gouverneurs généraux
a rappelé récmnmerrt à son person-
nel Vinterdiction faite pendent cinq
ans aux roncttonnatres et agents retraites ou
démissionnaires de servir dans les régions où
ils ont été en service.
, Cette mesure duc à un de nos anciens col-
lègues des plus sympathiques, il y a plus
d'un lustre, semble à beaucoup inopportune.
Tout £ abord, on ne voit pas bien comment
elle peut être appliquée et cette application
menu si elle était possible, donnerait lieu à
de eraves incotrvénients.
Un gouverneur, un secrétaire général, un
administrateur ayant exercé son action dam
une colonie entière, peut-ott lui interdire de
s1 intéresser aux affaires de cette Colonie ?
Cette action peut revêtir des formes diverses.
Comme membre d'un Conseil d'aaministra-
tion et résidant en Frallu, il peut fort bien
s'intéresser à la colonie qu'il a administrée.
Un administrateur qui, au cours de sa car-
rière, aura successivement commandé plu-
sieurs régions verra son activité interdite dans
toutes les régions où il est passé.
Quel motif peut-il y avoir à édicter pa-
reille suspicion injuste à l'égard des re-
liaités. A ceux-là, on ne peut rien repro-
cher. Ils ont donné tout le lemps qu'ils de-
vaient à l'Etat et à la Colouie.
- Et combien difficile est l'application de
ce texte f
Evidemment le fonctionnaire dans son ser-
vice aura acquis des notions au il ter a servir
an mieux de ses intérêts ou de ceux de la
Société qui l'emploie. Et après, pourquoi
penser qu'il S'fil servira de malhonnête
façon 1
Au contraire, on peut envisager l'intérêt
qu'ont, nos colonies à recruter des colons et
même des administrateurs de Sociétés qui,
par leur connaissance de l'indigène sont de
pr éciettx auxiliaires et dont la droiture a
été unanimement appréciée dans le service.
N'oublions pas que les retraites accordées
mbllfs aux hauts fonctionnaires ne sont pas
suffisantes pour vivre vit France et force
leur est de se créer des ressources. On pour-
raient Us mieux le faire qu'aux colonies ou
dans les sociétés coloniales?
Reste la question des fonctionnaires démis-
sionnaires. C'est là sans doute le réel motif
du rappel de la disposition législative en
question : beaucoup de jeunes gens s'en vont
et sont difficilement remplacés. Il faut donc
chercher à les retolir. Pour cette catégorie,
nous ne voyons pas de quels pouvoirs peut
disposer l'autorité supérieure pour les em-
pêcher de s'installer dans la colonie, Si ces
jeunes gens étaient bien payés et voyaient la
possibilité d'un avancement convenable et
d'une retraite suffisante, peut-on croire qu'ils
démissionneraient comme ils le fout. Et ne
voyons-nous pas aussi bien au ministère des
Finances qu'à celui des Affaires étrangères
des fonctionnaires démissionner ou prendre
une retraite anticipée pour entrer dans les
affaires? Pourquoi deux poids et deux me-
sures ?
Peut-on blâmer les jeunes gens qui n'ont
que peu il perdre en quittant l'Administra-
tion coloniale, de rechercher des situations
Plus lucratives dans l'industrie et le com-
merce? Que pèse la solde d'un administra-
teur en chef ou d'un administrateur ayant
trente ails de services à côté des bénéfices
d'un agent de Compagnie?
Il ne faut pas oublier que le Français est
frondeur. La menace ne réussit pas beau-
coup avec lui. Faites aux jeunes fonction-
naires une situation convenable. assurez leur
avenir et ils resteront en service.
Edouard Néron,
Sénateur de la llaute-Lolre,
Vice-président de la Commission
des Louanes.
La station agricole
de Banfora en Haute-Volta
---0-0--
A Banfora, en Haute-Volta, sur un terrain
de la station agricole déjà planté de palmiers
à huile qui constituent un abri bienfaisant,
l'administration locale vient de procéder à
une nouvelle plantation de bananiers et d'ana-
nas.
Au cours du deuxième semestre 1926, la sta-
tion a distribué près de 800 plants forestiers
parmi lesquels 330 oeilletons d'ananas ordi-
naires et du Brésil, 95 bananiers de variétés
différentes, 100 citronniers, 111 manguiers, 68
goyaviers, 20 orangers, etc.
En culture vivrière, il apété semé, après
scarifiage et labour, sur un terrain sortant de
mil, 1 hectare 60 d'arachides décortiquées à
3 graines et 3 hectares 800 d'arachides dé-
cortiquées à 2 graines. Les graines ont été se-
mées à 30 cm. sur des buttes espacées de 1 mè-
tre qui permettent une culture mécanique. La
levée s'est effectuée normalement.
- - -
Sur une autre parcelle sortant de blé, d ara-
chidcs, de pommes de terre, de coton et de
pachère, 8 hectares de gros mil ont été semés
à des intervalles qui permettent là aussi le
passage des animaux de labour.
Les semis de riz de montagne effectués sur
une superficie d'un demi-hectare et ceux de
pois bâmbaras couvrant 700 ares, ont donné
d'excellents résultats.
Les bulbilles de sisal ont été entièrement
récoltées. 12.000 ont été distribuées ; le reli-
quat de la récolte a été conservé en vue de
l'établissement d'une pépinière ; 300 kilos de
fibres ont été livrés.
La station agricole de Banfora dispose ac-
tuellement de 21 têtes de bétail dont 4 boeufs
et 17 taureaux.
W'.
Recratattuf ée "KII' (tltliia
Un concours pour le recrutement de dix méde-
cins de colonisation des centras ruraux on Algé-
rie. sera ouvert le 2 avril 1017. Traitement de
déhnt, 2V.f»on fr., plus l'indemnité algérienne de
unio.
L'élection sénatoriale
de l'Inde
00
Voici les résultats de l'éjection sénatoriale
des Etablissements fiançais de l'Inde :
Inscrits, 10&
Votants, 99.
Majorité absolue, 50.
MM. Paul Bl uysen, sénateur sortant, 50
voix, élu ; docteur Le Moignic, 49.
M. Paul Bluysen, rédacteur au Journal des
Débab, depuis de longues années, avait été élu
pour la première fois, député de l'Inde en
1910, contre M. J. Lemaire, député sot-ta ri t.
Il fut élu par 70 voix, en 1924, sénateur en
remplacement de M. Goëbelé, démission-
naire.
Rappelons que divers candidats avaient été
sollicités pour se présenter contre M. P. Bluy-
sen, notamment ; MM. Louis-Louis Dreyfus
et Coty, qui se récusèrent, M. Octave Hom-
berg qui essuya les plâtres, et M. Lederlii* qui,
jeudi dernier, déclara forfait, peu soucittax de
se voir rappeler à Pondichéry comme darts Ici
Vosges les récents scandales des Blanchisse-
ries d' Alsace.
Le docteur Le Moignic, commandeur de la
Légion d'honneur, commissaire du Gouverne-
ment près la Compagnie Fermière de V-icbry,
est, depuis bientôt vingt ans, l'alter eto -de
M. Paul Painlevé qui lui accorde sa cllallCe
la plus abso lue. Il fut, en 1914, chef J< ca-
binet du docteur Gauthier, ministre de la Ma-
rine, et a toujours été aux côtés de M. Pain-
levé, toutes les fois que ce dernier accéda au
pouvoir ou à la Présidence de la Chambre. Il
est actuellement chargé de missions au cabinet
du ministre de la Guerre.
Au point de vue scientifique, il a découvert
quelques vaccins, notamment un vaccin ntity-
phique utilisable en une seule piqûre et n'oc-
casionnant aucune réaction.
Le docteur Le Moignic ne s' est pas teifcdu
dans l'Inde.
Notre correspondant particulier nous ttâéftra-
phie :
La campagne fut, ces derniers jours, particu-
lièrement violente et passionnée. La ccnditJa-
tare de M. Le Moignic a été révélée à Jo veille
du scrutin. M. Maitei a fait campagne eit sa
faveur. Une propagande intelligente et Fnergi-
que a également été faite pour M. Le Muigrtic
par M. Roger foisson, chef adjoint du c&bmct
du ministre de la Guerre que M. Paul Painlevé
avait enoopé pour soutenir la candidature de
son collaborateur.
M. Paul Bluysen a retrouvé sa lWljorité,
malgré les trente voix de Karikal qui sug virent
le maire, M. Thomas A roui, et votèrent pour
le docteur Le Moignic.
La septième exposition
internationale de caontchmc
0
Les travaux d'installation de la 7" Ej^ositioa
Internationale du Caoutchouc se poursuivent
avec fébrilité. Le vendredi 21 janvier, à II
heures, M. Léon Perrier, ministre des Colo-
nies, pourra inaugurer cette grande maftiffesta-
tion qui soulève, aussi bien dans les Milieux
industriels et commerciaux que dans le public
lui-même, un extraordinaire mouvement de cu-
riosité.
Une rapide visite au Grand-Palais notas a
permis de constater l'inlassable activité ie Mi&3
Browne, le distingué commissaire gérerai, et
de Mlle de Rothschild. son assistante
Déjà, dans la nef centrale du Grand-Priais,
un immense dirigeable attire les regarde, Les
stands de la Section française, qui occupent
une superficie de plus de 1.500 mètres cnts,
se présentent avec une harmonie de Wi goût.
Les attachés commerciaux des grandes puis-
sances qui participent à l'Exposition du Grand-
Palais doivent arriver ces jours prochfeittt, ou
sont déjà à leur poste.
Récemment, le colonel Levey, qui eut la
direction de la « Gold Coast CommerciAl In-
telligence Bureau, à Londres (Agence Eco-
nomique de la Gold Coast) était ? Paris
pour régler les détails de la participation de
sa colonie qui sera très importante - et -. originale.
nous y verrons, en effet, une reconstitution du
chtteau d'Acra.
M. le vicomte de Pedallva, ancien minis-
tre, commissaire général du Portugal, préside
tre, l'installation des colonies portugaises, La
« maison de caoutchouc », qui sera certaine-
ment une des choses les plus visitées de l'Expo-
sition, et qui représente la participation de la
« Rubber Grower' s Association », inorganisé
très rapidement.
Ici, c'est le Congo belge ; là, ce aûnt les
Indes Néerlandaises, plus loin la Colombie et
le Mexique. Chacun se pique dette prêt en
temps voulu et d'avoir sa présentation origi-
nale.
Pendant ce temps s'élabore le Corgtès
scientifique des Conférences Internationa les-,
dont le président d'honneur est M. Paul Pain-
levé, membre de l'Institut, ministre de la
Guerre, et dont les présidents sont M le Pro-
fesseur Perrot et Sir Vyndham R. Dn.nst.an. La
première semaine sera consacrée à tfees confé-
rences techniques en français et en atigl ais sur
la production et l'utilisation du caoutchouc brut
et la seconde aux produits coloniaux de grand ie
consommation tels que coton, matières grasses
et denrées alimentaires.
La 1° Exposition Internationale du Caout-
chouc poursuit ainsi un double but scientifique
et pratique, en préparant le rapprochement des
savants et des industriels, et en Attachant à
une œuvre de propagande pour dAwotfctrer au
grand public que : « les Tropiques, c 't V ave-
nir ! »
TAUX DE LA PIASTRE
T.p Gouverneur Général de l'Indochine vifent
date fin 15 janvier 1027, le taux officiel «le la
piastre était de 12 fr. 75.
L'AVIATIONCOLONIALE
--0-0--
Madagascar-Paris
L'ymvôo sur lu ein du eoinmuiKlunt
Bernard < t Uc son. nkècuiiicien liou^uult a
été l'iibjel de inutiiles-tationa enthousiastes.
U* deux héros de Fruii«ee-\lu
automobile, accoste!1 au ponton où les atten-
daient M. I..j.Cll'ges Ley^ues, ministre de
lit. Marine ; M. l'errier, ministre des t'.olo-
nie.s ; l'ingénieur Portant, directeur de
r Act'utmutKptc ; l'amiral Frochot.
Piwédés du Ministre de la Marine, Ber-
nard et Houtfaull fendirent, la foule, et mon-
tèrent sur la péniche Oryues, où le chum-
iKi^ne leur lut olferletcHi ils reçurent encore
les félicitations des hautes personalKOs pré-
sentes : le maréchal Franchet d'M})('J'Y,
les généraux Iiarès et Ifnet; l'arniml Yedel;
k* colonel I>enain, du cabim-t du Président
do lu Hôpul>li
qoc ; Olivier, Gouverneur général de Mada-
giisciir.
M. (iiM)ryi'.s Levgui-M. en quelques brèves
paroles, plusimirs fois coures par 1es
u^plituclisscinents, rappela 'Misuite la glo-
rieuse randonnée d»' lienuinl et liougauU.
11 termina en leur «.lisant d'une voix reten-
ussante :
-.. CHpit.'iine Herntii'l, nie. aninen Lkiutfault,
to marine est lièiv, de vous !.
Puis le minisire remit à Homard la
rosette d'oflU-ier «le la Lésion d'iionneur et
rnmonça à BOUj.{llll'U s,-t pnxrhaine promo-
tion au grade d'oftirier «les «'^pJipages d»i
Ui Hotte.
A 17 h, :H, les deux aviateurs étaient
nréscnlés à l'Klyséc, ,111 Président de la
t\pllhliqlH" par NI. Georges Ley.gues, qu'ac-
compagnait l'amiral l'rochot.
M. Gaston Doumeiigue écuiila avec le plus
vif intérêt l'exposé «lé.laillé «les principales
phases «lu voyaue dm dnux hardis uvi/i-
tours, auxipie's i! ne ménagea pas ses féli-
citations.
M. Léon Perrier. mini^'ie des C.olonies, cl
M. Marcel olivier, G«•t.• 1 n'"iir Général de
Madagascar, uni oITert s;un»-fM» «l'honneur «lu lieutenant «le vaiseeau Ber-
lin ni i't du maître. prin«âpal B«nmaiilt.
L'hydravion aveo -lequel le lieutenant vuisseini Bernard et le maître principal
lîon^uult rieiuH-nt «l'etf.** tuer le raid Fran-
ce-Madagascar d rt'n)- est cxposfc aaix
Tuileries depuis hier pr.'s «te la pMce d<- la
Conl'Ol'dt',
Toulouse-Gasablanca
Pmi après le di'purt d'un avion jKistal
d,Ali«,aute ,|X>nr C.asHhlmlC'n. le pilote s'aper-
çut que li! vêtement d'un passager etail.
uixToclié n Il fuselage, compromettant ainsi
l'équilibre de son af'pul'(.il.ll revint au camp
d'uvkition e-t, a Vatterriseage, constata
rivoc stupéfaction, que le voyageur embar-
qué avait disparu.
On lit des recherches et à quelque dis-
tance, niix abords do la ferme de « Les
Prailes », on trouvn le mdnvr • du passa-
fier. Il s'agit d'un ingénieur parisien, M.
Maurice Oonehez. qui avait manifesté,
avant son embarquement, un vif chagrin
I)niii- affaires de famille.
l.n frère dejn victime, M. Paul Bouchez,
nvoiiié au Havre, dément la version du sui-
ride titif, rien, d'npnVî lui, n'aurait motivé.
Il mirait reçu aujourd'hui même de Man-
rir, Bouche/ une le.tlre datée de Toulouse,
ha laissant nullement prévoir le tragique
événement.
Les voies de pénétration aérienne au Sahara
1-P colonel Yuillemin. eommnndant l'avia-
tion on Algérie, est de retour A Alger après
nvoir fait l'inspection dos voies de {>émé-
trntion aérienne nu nhllrn.
Il rivait quitté AV-ter le 5 janvier en
compagnie d'un de ses officiers adjoints,
le capitaine de Saint-Géran. Les deux offi-
ciers pilotaient ehaeun leur avion d'armes
Brftguet-tRcnault 300 HP.
Faisant. escale i't Laghouat et à Colomh-
Béchar, ils atteignaient Tn-Snlah le 8 jan-
vier et, suivant. le même itinéraire au re-
tour, le colonel Vuillemin et son compft-
gnon de route rejoignaient Alger le 13 jan-
vier fi 9 heures.
L'exécution de ce voyage, accompli sans
aucune préparation préalable, montre le
degré d'avancement de rétablissement, de
la voie de pénétration Algérie-Niger par la
vallée de la Saoura.
Italie-Maroc-Brésil
Le raid des cinq continents du comman-
dant italien de Pinedo commencera en fr
vrier. La première étape sera le Maroc, la
seconde le Brésil.
M. Marcel MMer MM le SM-Esi
---0-0--
M. Marcel Olivier. Gouverneur Général de
Madagascar, partira demain pour Grenoble, où
il doit inaugurer le groupement colonial de la
région économique des Alpes dont Grenoble est
la capitale. M. Léon Perrier honorera de sa
présence cette cérémonie.
M. Marcel Olivier se rendra ensuite, le 21.
à Lyon, où il sera reçu par la Chambre de
Commerce, et le 22 à Nîmes, où il sera égale-
ment reçu par la Chambre de Commerce. Il
sera rentré le 25 au matin à Paris.
Dépêches de l'Indochine
--0-0--
Inauguration de voies ferrées
Le 1). i. do, l'Indo-
chine a inaugiiri' les 1: cl 13 janvier, l'ou-
verture ù r'?.rp>i)itntina de deux nouveaux
tronçons de la i/nindc mie ferrde Iran s-
indt.chinoise destinée à réunir les ,IWH
paifs de l Union ca suivant la côte.
Le premier tronçon prolonge de 77 kil".
mètres, entre inii ci Pietic, la ligne ve-
nant tin TtmUin
Quant a\i second tronçon qui, de Dnnq
Hà A Dondu procèdent, il représente une longueur
de 1irJ h il on C très
L'achèvement, te In section intermédiai-
re qui s'est trouve retardé, par des TJluir
abondantes, est prévu pouv le milieu de
cette ann-U'. 111 continuité 'u rail ,J'(l
alors assurée entre les liqn^s du Nord de
l'Indochine d'une part et le centre (Ir t':\o-
nam, d'autre part
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