Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-01-13
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 13 janvier 1927 13 janvier 1927
Description : 1927/01/13 (A28,N7). 1927/01/13 (A28,N7).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64510033
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
I
M -
VINGT HUITIEME ANNEE. No 7 LE NUMERO : 30 CENTIMES JEUDI SOIn. 13 JANVIER HJttT
JOURNAL QUOTIDIEN
Médaction & Administratif» t
Mi IM fll ̃Mt-TUNT
PARIS O-)
vflUn. 1 umi Ml
Les Annales Coloniales
tm amum id riolum mm ̃
Ohkinni M. RUEDEL *t L.-Q. THÈBAULT
La AMUM cammm iw pubumi
flln biMHi #̃! Mil
IIOIIEIEITS
ma k supplément illustré :
Ua M 6 Moi* I Mali
PraiM al
MMIm ttO. M » M »
CXraBttr.. 1M » IM » M »
811 MHhM
ém III
l'Indochine et rEarope Centrale
R'8 -
Depuis trois ans, l'agence économique de
J lu'tociûnc, répondant à l'invitation du Co-
vi ité permanent des foires à l'étranger, a
participé à la foire internationale de Pra-
gue. Elle se propose de participer à la
prochaine foire de Vienne. Ces heureuses
initiatives ont déjà permis de nouer certaines
tdlb'!\ commerciales et de recueillir de
très utiles suggestions sur l'organisation des
délioucivîs ('U:l:.t'lftciUliX possibles de l'Indo-
chine, d;ms 1 Kuropc Centrale.
Oit :.>.t '4 ¡W. p.lllni les produits coloniaux
importas 0-a T('I"k(h.w'!uil, caix que l'In-
dochine. peut lf.nirnir sonc lt riz, le poivre,
la ba(rl\1 la cannelle, le coprah, le shellac,
la goitfino-ijuttcv U* l»us d'^lénisterie, les
peaux lie bceuls. :\J :ii. incontestablement les
deux produits, qui peuvent tvomer en Eu-
rope centrale le plus immédiat et le plus
sûr (kh()uchl sont le riz et le poivre.
La Tchécoslovaquie importe 50.500 ton-
nes environ magne et Uamhwtg. fo.oco fie l'Italie,
7.000 par les ports de Hume et de Trieste
et to.ooc euviion des Indes britanniques.
Ainsi l'Allemagne fourni 4+ >,L" du riz im-
porté et r Italie oitn quo productrice de riz
( .H y 'compris le tianait par Trieste et
'̃ Viunie. «•
Pour le point., la situation commerciale
est analogue. Sur un total de 800 tonnes
environ, la Tchécoslovaquie importe 485 ton-
v nés, noit 60 10. d'Allemagne et seulement
170 tllnue-s, soit 20 %, de l'Italie et de
Trieste.
il semble qu'il doive être possible par
une lionne organisation des rupports com-
merciaux île supplanter la concurrence alle-
mande sur le marché tchécoslovaque.
I.. 't'nqut-le faite sur place a montré que
deux séries d'obît.icles sont a vaincre pour
y parvenir.
Le premier provient de la qualité des pro-
duits offerts. Une maison, nous dit l'enquête,
u fait, en 1919, un essai malheureux de riz
Saïgon, dont un chaigement lui est parvenu
dans un état absolument défectueux (riz
jaune, mou, plein d'insectes), Une autre mai-
tOtt a acheté, en 1921-22, du riz Saïgon, cif
,.", iHartiboVug, à des maisons anglaises et a
tll si toécontente de cette fourniture qu'elle
n'a plus renouvelé son essai et s'est bornée
i, à des; achats de riz de Birmanie. Le chef de
cette dernière maison, qui est l'un des plus
gt<\* importateurs de Prague, a fait parvenir
à l'agence économique de l'Indochine des
échantillons du riz de Birmanie, qui se vend
couramment en Tchécoslovaquie et qui pour-
jaient servir de base aux importateurs d'In-
dochine. ','
, Comment vaincre ce premier obstacle?
Evidemment par une amélioration des. 1.
thodes de culture du riz en rndocbine.
Dans ce but, il faut d'abord lutter contre
l'exploitation des commerçants chinois qui
.d*nt les récoltes avant qu'elles soient sur
pied et qui s'assurent les produits du sol en
prêtant aux cultivateurs leurs fonds de rou-
lement et souvent leurs semences en nature.
Par ailleurs, la facilité d'écoulement du riz
sur le marché chinois a eu pour effet que les
producteurs se sont désintéressés de la qua-
lité du produit. Enfin, le riz extrait du
paddy est usiné dans quelques grandes usines
françaises et chinoises mais surtout dans une
multitude de petites usines chinoises, et, cha-
I que année, des quantités très importantes de
paddy partent, sur des voiliers ou des navi-
res, se faire usiner à Hong-Kong ùu ailleurs,
en Chine.
Contre l'usurier chinois il faut défendre
le cultivateur par l'organisation du crédit
agricole, dont le développement est encore
trop lent. Contre la mauvaise qualité du pro-
duit il faut multiplier les stations de sélec-
tions, fondées par l'administration, qui font
l'éducation des cultivateurs, répandent la
semence nécessaire, déterminent les engrais
les meilleurs, dans chaque cas. Il faut en-
core encourager les initiatives de culture ra-
tionnelle. Ainsi une des grandes rizeries de
l'Indochine, préoccupée d'alimenter abon-
damment et régulièrement ses usines de
paddy de choix a demandé, à titre onéreux,
la concession de terrains domaniaux en pre-
nant l'engagement de réaliser, en grand,
tous essais de culture sélectionnée que les
services agricoles de la colonie jugeraient
désirables. Il faut souhaiter que ce projet
se réalise. ------- - -
Enfin, il faut, pour lutter contre le mau-
vais usinage du paddy, encourager la créa-
lion de grandes usines qui fut, pendant trop
longtemps, entravée par le. fameux arrêté de
1878 qui établissait un droit de sortie sur
le riz en exonérant partiellement le paddy.
Mais, en même temps que ces résultats
seront poursuivis qui permettront au riz in-
dochinois de concurrencer, sur les marchés
européens, celui du Siam, de Birmanie ou
de Madagascar, en qualité et en prix, il_fau-
dra se préoccuper du second obstacle me
révèle l'enquête de l'agence économique de
l'Indochine en Tchécoslovaquie et en Autri-
che, celui des transports.
L'importation, dans ces pays, se fait par
Hambourg ou par Trieste. Les transports
par chemin de fer sont plus chers de Ham-
bourg à Prague (55 kô les 100 kilos), que de
Trieste à Prague 5 kô les 100 kilos);
mais Trieste est très lourdement handicapée
si l'on utilise la voie d'eau de Hambourg à
la frontière tchécoslovaque (Tetsdhen) (coût
6 kô 50 à S kô), car - le supplément de
transport par chemin de fer n'est que de
5 kô 20. Pour éviter de passer par l'inter-
.- médiaire de Hambourg, le rit Indochinois
devrait donc iM'iwi une séiiesae économie
de transport jusqu'à Trieste. Or, actuelle-
ment, la nécessité d'un transbordement à
Marseille ne permet point, même, d'y son-
ger. Il faut, de toute nécessité, établir des
relations maritimes directes entre Saïgon et
Trieste.
Ainsi apparaît sur cet exemple, d'une
façon frappante, me semble-t-il, la nécessité
de concevoir et d'appliquer une politique
économique d'ensemble, liant étroitement
l'action sur le terrain de la production et
sur le terrain commercial.
En ce sens, la participation de l'agence
économique de l'Indochine aux foires de
Prague et de Vienne peut être très féconde.
Etienne AntoneUi,
Député de la Hante-Savoie, profet-
feur de législation coloniale et d'éco-
nomie poiiitque A la Faculté de Droit
de Lyoi\.
Sévère. et an peu injuste
Nos lecteurs se souviennent peut-être de
la fâcheuse aventure du navire Itavraise qui,
entré dans le port de la Pointe des Galets.
à La Réunion, le 31 mars, était empêché
d'en sortir par l'ensablement du chenal.
Notre confrère Le Petit Bleu, rappelle
cette histoire, qu'il qualifie, non sans rai-
son, de » lamentable u et il ajoute :
« C'est dans le rapport sur le budget du
ministère des Travaux publics que nous
avions cueilli. cette histoire- effarante. Nous
disions que le rapport prévoyait que, grâce
à la mise en œuvre d'une puissante drague,
le vapeur serait libéré vers le milieu d'août.
Nous ajoutions faute de renseignements sur
le captif et par manière de plaisanterie, qu'il
était peut-être encore captif aux rivages heu-
reux de Bourbon.
cc Une information trouvée dans un jour-
nal colonial nous apprend que VHavraisç
a pu quitter la Pointe-des-Galets le 23 dé-
cembre, soit près de neuf mois - après avoir
eu l'imprudence d y entrer 1 Nous avions
manqué d'imagination t
cc Il faut avouer que cette aventure serait
vaudevillesque, si elle n'était navrante pour
notre organisation coloniale. n
Evidemmen il y a lieu dt s'affliger et
même de s'indigner quelque peu lorsqu'on
apprend, par exemple, qu'une drague en-
voyée à La Réunion, n'a pu fonctionner,
par suite de l'absence d'une pièce essentielle,
» oubliée Pi en France ou perdue en route.
L'on voudrait savoir, en pareil cas, que des
responsabilités, une fois découvertes, n'ont
pas été couvertes.
?1 ne faudrait pourtant pas trop générali-
ser. Dans la plupart des cas où notre « or-
ganisation coloniale n parait « navrante n,
on trouve, à l'origine, la plaie d'argent,
puis, en remontant un peu plus haut, la
guerre fralche et joyeuse.
Audion
.-. «t–
M. fturice VitUetie à Paris
- tH»
M. Maurice Viollette, qui était attendu
avant-hier soir A Marseille, n'est arrivé que
hier matin à 6 heures, à bord du transatlan-
tique Timgad, courrier d'Alger.
Le Gouverneur général de VAlgérie a
quitté Marseille Par le rapide de 9 h, 25. Il
est arrivé à Paris hier soir.
,..
La délégation alsacienne
en Algérie
0-0
On télégraphie d'Alger ces nouveaux dé-
tails sur le voyage en Afrique du Nord des
délégués de la Chambre des Métiers de
Strasbourg :
La délégation de la Chambre des métiers
de Strasbourg est arrivée le 7 janvier au
camp du Maréchal, où les membres de la
délégation se sont rencontrés avec les co-
lons alsaciens qui ont fondé cette agglomé-
ration. Des plats et des gdteaux alsaciens
que la délégation avait spécialement appor-
tés de Strasbourg ont été dégustés à la
mairie, où une chaleureuse réception a eu
lieu. Des allocutions ont été prononcées,
expnmant-le sentiment de gratitude des co-
Ions alsaciens envers la mère patrie et leur
fidélité à la France alsacienne.
Dans l après-midi, la délégation s'est
rendue 4 Aumalê, où elle a été reçue à nou-
veau par les colons d'origine alsacienne.
L'administrateur de la commune a ac-
cueilli la délégation avec une sollicitude
toute particulière.
Le 8 janvierJes délégués sont partis pour
Bou-Saada. Les administrateurs adjoints
sont venus à leur rencontre les saluer à
Ain-Elkermann.
Au cours de l'après-midi, le caM a offert
une grande réception arabe, avec divertis-
sements indigène.. - -
La délégation, qui a fait également une
excursion à dos de chameau à travers les
dunes, est arrivée le soir à Biskra après
une étape pénible.
Après une journée de repos et une nou-
velle excursion vers le désert A dos de cha-
meau, la délégation, qui s'est déclarée en-
chantée de Vaccueii chaleureux qu'elle a
reçu partout, est repartie pour Constant
Une.
(Par dépêche.)
naPART
00
M. Chnpon-Baissac, Gouverneur de la
Côte française des Somalis, s'embarquera
le 28 janvier sur le Paul-Lecat, pour join-
dre eon pôste.
Rapatriés du Maroc
00
Dix corps de militaires tués devant l'en-
nemi au Maroc et embarqués à Oran sur le
vapeur RourbonnoU sont arrivés au Havre.
Lee honneurs militaires leur ont été ren-
due.
Le bolchevisme
et le problème du Pacifique
fit
H n'est pas sans intérêt de savoir
comment la Russie bolchevisU en-
visage le redoutable problème du
Potifigue.
Transportons-nous, par la pensée, au 7e
plenum du Comité Exécutif de l Interna-
tionale Communiste, scance du 29 novembre.
Le camarade Chinois Tan Pan Sian vient de
faire un résumé de la révolution chinoise
qu'il divise en trois grandes périodes : celle
de Voffensive brusquée contre les impéria-
listes, qui commence avec les. événements de
Changhai et finit au moment de la révolte
de Ho Sun Lin contre Tchang Tso Lin; -
celle de la contre-offensive des impérialistes
qui coïncide avec la défaite de Ho Sun Lin
et se prolonge jusqu'au début de Vexpédi-
tion nordiste dit gouvernement de Canton: ..-
celle de la seconde offensive qui se poursuit
actuellement. Voilà pour les manuels du
baccalauréat de nos petits enfattts. Et le dé-
légué chinois ajoutait qu'on était à peine au
début de la révolution et il faisait appel au
front unique pour la mener à ses fins.
Là-dssits, discussions très animées au
cours desquelles M. Manouilski s'efforce de
démontrer le lien de la révolution chinoise
mec le vaste problème du Pacifique. Trois
colosses se rencontrent à ce grand carrefour
maritime: l'Angleterre, les Etats-Unis, le
Japon. Le conflit est certain, doublement
certain : la Cltine, les Indes Néerlandaises,
les Philippines sont remuées par les mêmes
soulèvements; d'autre part, la question des
dominions anglais parmi lesquels sont l'Aus-
tralie (et le Canada), constituent un objet
de discorde entre les Etats-Unis et l'An-
gleterre.
Pour les travailleurs de l'univers, c'est
l'impérialisme américain qui. aux yeux du
bolchevisme, constitue le daltgc" le plus
grave, cet impérialisme se confondant avec la
lutte Pour Vhéaémonie sur tout le elobe, Il t
a longtemps, d'après M. Manouilski, que les
Etats-Unis préparent la réalisation de leurs
immenses projets; Voccupation de Cuba, des
Philippines, des îles Sandwich, autant
d'étapes sur la route suivie ; de même, l'ou-
verture dit canal de Panama, la conférence
de Washington : toujours et partout le même
dessein, toujours et partout la marche vers le
conflit armé. A Was/lington, ils ont réussi à
isoler le Japon en précipitant la rupture de
son alliance avec VAngleterre. « Le paci-
fisme, des Etais-Unis n'est autre chose
qu'une politique d'un caractère provisoire,
nécessitée par une préparation incomplète
pour une offensive armée. » L'Amérique
proclame son amour de la paix en se prépa-
rant à la guerre et pour qu'on lui laisse le
temps matériel de s'y préparer.
Quant au Japon, il ne considère la Chine
que comme un très riche réservoir de matiè.
res brutes, comme un endroit favorable au
placement de capitaux japonais; la M and-
chourie surtout attire son attention. Le Ja-
pon a concentré dans ses mains plus d'un
tiers de l'industrie textile chinoise, et il a
profité de la crise du textile pour acheter la
plupart des entreprises qui restaient. Il est
donc nécessaire, fatal, que le choc violent se
produise entre les Etats-Unis et le lapon,
puis entre te vainqueur et VAngleterre. Une
seule chose peut empêcher le dénouement
sanglant sur le Pacifique : « la lutte des
masses des travailleurs asiatiques contre les
rapaces anglais ». - - -
Pour éviter le dénouement sanglant, les
masses des travailleurs asiatiques doivent
multiplier les révolutions sanglantes : cela
s'appelle probablement la méthode homéo-
pathique.
Continuons à suivre le développement de
M. Manouilski; il y aura deux grandes pé-
riodes dans la solution sanglante du pro-
blème du Pacifique (toujours avec l'hypo-
thèse que les révolutions sanglantes n'arrl-
tent pas le dénouement sanglant) : 10 une
guerre acharnée entre les Etats-Unis et le
Japon; 2° une guerre implacable entre l'An-
gleterre et les Etats-Unis pour le partage des
dépouilles japonaises. Dans la première de
ces périodes, le communisme sera très me-
nacé : en effet, le Pacifique est loin du front
européen et les jeunes partis communistes
d'Extrême-Orient auront seuls le poids de
la lutte gigantesque. On ne comprend pas
bien pourquoi, dans ce cas-là, ils ne se tien-
draient pas tranquilles. Suave mari magno.
Mais non, le devoir des jeunes partis com-
munistes d'Extrême-Orient est de se pré-
parer et de s'armer fortement, « Vous trtom-
pheree, camarades, la situation internatio-
nale vous est favorable. Mais lors même que
vous réussiriez à grouper la Chine, - vous de-
vez savoir que les bandes impérialistes, par
l'entremise de tiers, continueront la lutte,
une série de luttes, sur votre territoire, à vos
frontières. » La Chine révolutionnaire, grou-
pée autour de la Russie soviétique, assurera
la paix dans ces contrées lointaines; « elle.
Peut et doit être une sentinelle de paix, le
défenseur qui s'oppose aux guerres impéria-
listes sur le Pacifique 1.
il y a toujours un moment où ceux qut
font des prophéties n'échappent pas au dé-
faut d'être vagues et obscurs. J'ai cepen-
dant l'idée que tout cela signifie : les trois
colosses. Japon, Etats-Unis, Angleterre sont
destinés à se battre sur le Pacifique; notre
révolution chinoise a tour but de rendre la
CIti", communiste afin d'empêcher ces ba-
tailles entre colosses; si c'est bien cela, cette
intention part tl' bon naturel; mats que
1 penserait-on d'un corps de pompiers qui,
pour prévenir des incendies probables, com-
menceraient par mettre eux-mêmes le feu
aux maisons f
Merio Remetmn,
Sénateur de rHémmU, mem mtylrtrt,
Le lncoi le la ClMrtrc
0
La Chambre a procédé à l'élection de son
bureau au ralenti, mardi elle a choisi son
président, mercredi ses quatre vice-prési-
dents et ses trois questeurs, aujourd'hui elle
élit ses huit secrétaires. Le doyen d'âge, le
docteur Pinard en avait proclamé huit hier,
mais il les a reformés pour vice de forme.
Voici les résultats du scrutin pour l'élec-
tion du président :
La droite s'est comptée aux trois tours sur
lè nom de M. André Maginot, député de la
Meuse (gauche républicaine démocratique).
La gauche radicale, qui ne compte que 40
membres s'est comptée sur M. Bouilloux-La-
font, vice-président que la multiplicité des
candidatures a réduit à un chiffre voisin de
l'effectif de son groupe.
M. Frédéric Brunet était le candidat des
républicains socialistes, M. Léo Bouyssou
était celui des radicaux-socialistes et M. Fet-
nand Bouisson celui des socialistes S. F. I.O.
Ces quatre derniers candidats, nous
l'avons dit, étaient vice-présidents portants.
Le premier tour
Nombre de votants 496
Bulletins blancs ou nuls 1
Suffrages exprimés 495
Majorité absolue 248
Ont obtenu :
MM. André Maginot 161 suffrages
Fernand Bouisson 145 -
Léo Bouyssou n 2
Bouilloux-Lafont. 40 6.
Frédéric Brunet 23 -
Divers 14
Aucun candidat n'a obtenu la majorité
absolue.
Le second tour
Voici le résultat du second tour de scru-
tin:
Nombre de votants 500
Bulletins blancs ou nuls. 12
Suffrages exprimés 488
Majorité absolue. 245
Ont obtenu:
MM Maginot 172 suffrages
Fernand Bouisson 161 -
Léo Bouyssou 130 -
Divers .,. 2Ç -
Aucun candidat n'a obtenu la majorité des
suffrages. M. Bouyssou se désiste pour
M. Bouisson.
Le troisième tour
M. Pinard donne lecture du résultat défi-
nitif :
Nombre de votants 496
Bulletins blancs ou nuls. 21
Suffrages exprimés 475
Ont obtenu :
M. Fernand Bouissnn 284 suffrages
(Applaudissements à l'extrême. gauche et
à vauche.)
M. André Maginot. 186 suffrages
Divers .,' 5 -
M. Fernand Bouisson ayant obtenu la ma-
jorité absolue des suffrages, M. Pinard le
proclame président de la Chambre des dé-
putés.
Hier,la.- Chambre a élu ses vice-présidents.
Etaient candidats :
La gauche radicale présentait M. Maurice
Bouilloux-Lafont, vice-président sortant.
Les républicains socialistes M. Frédéric
Brunet, vice-président sortant. Le choix des
radicaux-socialistes se fixa sur M. Léo
Bouyssou, vice-président sortant et André
Hesse, ancien ministre des colonies. M.
Henry.Paté, ancien commissaire à l'éduca-
tion physique, qui se rapproche à grands
pas de la gauche, n'appartenant à aucun
groupe, était candidat de même que MM.
Jean Carnot, gauche indépendante (13 mem-
bres) ; Lefebvre du l'rey, union républicaine
démocatique (103 membres) ; Landry, gau-
che républicaine démocratique (32 membres),
et Pierre-Etienne Flandin, même groupe.
Voici les résultats des deux tours de scru-
tin - : ------
MM. Bouilloux-Laffont 258 ELU
Bouyssou , , 246 ELU
Brunet 217 voix
P.-E. Flandin ,..,. 169
Henry Paté 161 -
André Hesse. 147
Landry 136
Lefebvre du Prey. 114
Carnot. , , , 5°-
Divers 85
Un second tour était nécessaire pour deux
sièges. I
MM. André Hesse, Lefebvre du Prey et
Landry firent alors connaître qu'ils retiraient
leur candidature, le premier en faveur de
M. Henry Paté et les deux autres en faveur
de M. Pierre-Etienne Flandin.
Ainsi réduit, le deuxième tour fut le sui-
vant 9 m
M. Frédéric Brunet 216 ELU
M. Henry Paté 190 ELU
M. Pierre-Etienne Flandin 153 voix
Les trois questeurs sortants, M. Adolphe
Girod par 377 voix, M. Saumande par 374 et
M. Barthe par 358 voix, furent ensuite ra-
pidement réélus.
.1.
lukuu sMHje le rhfc
Nous apprenons que M. Mattef, tiésorier-
payeur des établissements français de l'Inde
n'est plus candidat mais qu'il soutient la can-
didature d'un sénateur sortant qui ne s'est pas
représenté dans les Vosges. Il s'agit du richis-
sime M. Paul Lederlin, iétaire de rŒu.
ore, des blanchisseries de Thaon et de l'Ere
Nouvelle. M. Paul Lederlin appartenait à la
Gauche démocratique du Sénat (Dotaner-Clé-
mentel).
M. Paul Bluysen, sénateur sortant de l'Inde
appartient , au groupe de l'Union "Républicaine
(Poincaré-Chéron Comte d'Alsace).
i
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
00
Au cours d'une récente séance de l'Aca-
démie des Sciences, il a été donné lecture
d'un» contrihulkxv de. M. AuherL da la Rûe
Il l'Mmto de la minéralogie de la Côte
d'Ivoire.
M. Fernand Bouisson
PRÉSIDENT DE LA CHAMBRE
--0.0--
M. Fernand Bouisson, le nouveau président
de la Chambre, est né à Constantme, le 16
juin 1874. Industriel à Aubagne, il a débuté
dans la vie politiquq comme conseiller général
des Bouches-du-Rhône. EJu conseiller munici-
pal de Marseille, il fut quelque temps maire
de la ville. Il se présenta à la députation pow
la première fois le 7 man 1909 à une élection
partielle en remplacement du fameux Antide
Boyer, élu sénateur, et fut constamment réélu
depuis lors dans le département. Il se spécia-
lisa vite dans les questions maritimes et devint
haut-commissaire à la marine marchande, pen-
dant la guerre, sous le ministère Clemenceau.
M. Fernand Bouisson a puissamment contri-
bué alors au ravitaillement de la métropole pen-
dant la période difficile où les sous-marins al-
lemands attaquaient les navires de commerce.
Il fit décider, en outre, la création d'une flotte
d'Etat dont plusieurs navires assurent actuelle-
ment le service entre la France et rAlgkie. Il
présidait l' an dernier au Palais-Bourbon la
commission de la marine marchande et celle de
la Corse.
M. Fernand Bouisson avait été élu vice-pré-
sident de la Chambre en 1924, et c'est en
dirigeant fréquemment les débats de l'Assem-
blée qu'il a fait apprécier par ses collègues de
tous les partis les aptitudes exceptionnelles qui
lui ont certainement facilité l' accession au fau-
teuil présidentiel.
C'est un homme fin, d'esprit très délié qui
est doté d'une magnifique voix « aux reflets de
cuivre » a dit M. Léon Daudet, qui a ajouté :
« On devine afu*il a de l'appétit, qu'il ne
boude pas à la bourride ni à t'aittoii, et dame,
cela donne confiance. ».
C'est aussi un lettré et un homme de bon
conseil qui ne voit pas se dérouler les événe-
ments politiques à travers un prisme déformant.
C'est enfin, et ceci le peint tout entier, un
homme de belle et bonne humeur.
Bref. c' est avec plaisir que nous voyons
prendre possession du fauteuil un homme qui,
dès 1909, fut pour nous un ami sincère et
fidèle.
.1.
L'Indochine" à la T. S. F.
L' Agence Economique de l'Indochine a,
depuis le mois d'octobre 1925, organisé dans
les différents postes d'émission de Paris des
causeries par radiophonie sur l'Indochine. Ces
causeries, qui se renouvellent tous les mois et
d'où sont exclues toutes questions de politique,
tendent à renseigner le puolic sur les merveilles
de notre belle colonie au point de vue touris-
tique, à lui rappeler son hi"oire, à lui faire
aimer et ac'mirer son art déjà très ancien, enfin
à lui taire connaître mieux les efforts réalisés
par la France pour son développement -écono-
mique en associant à cette oeuvre ceux qui nous
ont reçut là-bas. les Annamites, et en assurant
davantage tous les jdurs leur perfectionnement
moral et leur bien-être matériel. C'est dans
cette dernière pensée que M. le Gouverneur
Général Varenne, actuellement en mission en
France, fera personnellement. samed i prochain
15 janvier, à 20 heures, à Radio-Pari une
conférence d'un quart d'heure sur cc ruvn
française en Indochine ». sur «
Le 29 janvier, à 17 h. 30, à la Tour Eiffel,
M. le Docteur Verneau, Professeur au Mu-
séum, Conservateur du Musée d'Ethnographie
du Trocadéro, parlera du Cambodge et de son
histoire. Enfin, le samedi 5 février, à 20 h. 30,
à l'Ecole Supérieure des P.T.T., M. Emile
Cordonnier, ancien Magistrat en Indochine,
Chef du Service de la Presse à l' Agence Eco-
nomique de l'Indochine, fera une petite conf é-
rence, spécialement réservée aux enfants, sur le
« Beau Jardin de l'Indochine » et la forêt tro-
picale. Cette brève causerie sera suivie d'un
concert de mus-ique cambodgienne et annamite
organisé par l'Agence.
8..
Dépêches de l'Indochine
--cM)--
l
Hankéou, Shangaï
llanluou est toujours occupé par les Chi-
nois. Le pillage de Kiu-Kiang est confirmé.
Les réfugiés venant de Hankéou et Kiu-
Kianq confirment les nouvelles précéden-
tes. L'opinion publique pense que - Shangaï
sera le théâtre d'événements importants
d'ici à la fin du mois.
M. Lacroix, de l'Institut, au Tonkin
M. Lacroix, membre de l'Institut, est de
retour du Japon, où il avait été envoyé en
mission ollicielle. Il est arrivé au Tonkin
le 10 courant, Il visitera les exploitations
minières puis il se rendra en Cochinchine
et ait Cambodge par voie de terre.
(lndopadfl.)
Le cours du riz
SAIGON
11 janvier
(les 100 kilos en piastres)
ftiz no 1, 25 0/0 brisures 10 80
Riz no 2, 40 0/0 brisures 9 85
Riz no 2, 50 0/0 brisures 9 45
Brisures Ti 01 t nt 2 8 50
Brisures non 3 et 4 6 95
Farines 3 10
Paddy Vinh-Loog ,-" 6 15
Paddy Co-Cong 6 50
Paddy Bac-Lieu. 6 25
Paddy Baixau 625
Coprah 18
.,.
TAUX DE LA ROUPIE
Le Gouverneur des établissements français
dans FIndc vient de faire connaître au mtnls-
r tm des Colonies qu'A la date du 9 janvier 1927
le taux officiel de la roupie 6tait de 8 fr. 85,
Des touristes pour Nouméa
--<>-0--
Dans les relations maritimes de l'Australie
avec les autres continents, la France n' arrive
qu. au 9° rang, suivie de près par l'Allemagne,
plus du tiers du tonnage français est consacré
aux relations de l'Australie avec la Nouvelle-
Calédonie et les autres îles françaises du Paci-
fique.
Si les relations commerciales entre l'Aus-
tralie et la Nouvelle-Calédonie sont restreintes
et en voie de décroissance, notre colonie sem-
ble appelée à devenir un centre de tourisme
pour hivernants Australiens.
Une tournée de propagand e organisée l' an
dernier par la Compagnie des Messageri es Ma-
ritimes avec le concours des autorités néo-calé-
doniennes et du consulat général de France
à Sydney, a obtenu un grand succès.
Le nombre des touristes ne pourra qu'aug-
menter lorsque le service maritime qui relie
Sydney à Nouméa sera amélioré.
Il est certain que le développement du mou-
vement touristique sera un élément de prospérité
pour notre colonie.
etoi
Un aviateur français
mercenaire en Chine
–0-0–
Nos lecteurs se souviennent de l' aviateur
Poulet, qui détint, il y a quelques années, un
certain nombre de records. Parti en Indochine.
il s'y livra à des exhibitions aéronautiques qui
eurent un plein succès, tant auprès des indigè-
nes que des Français. Depuis de longs mois,
l' aviateur Poulet est, en Chine, directeur des
services de l' aviation de l' armée du nord, au-
près du maréchal Tchang-Tso-ün. qui appré-
cie particulièrement sa collaboration.
Après quelques semaines d'absence, passées
on ne sait où, il a, par le Transsibérien, rega-
gné la Chine, où il vient de reprendre ses
Fonctions.
L'AYUTION COLONIALE
Madagascar Etang de Berre
Le lieutenant cie vaisseau Uernard a
amerri hier sur l'étang de Berre A 14 h. 40,
revenunt au point qu'il avait quitté le 12
octobre dernier et fermant ainsi l'immenlt,
boucle qu'il vient de purcourir : exactement
28.000 kilomètres en trois mois de voyage.
sur hydravion Lioré-Olivier, moteur Gnô-
ine-IUiùne-Ju itei- 120 ch.
Le héros de ce grand raid est arrivé à
Berre, escorté depuis Saint-naphaet par
cinq hydravions de la marine. Il était at-
tendu sur la rive, devant le centre d'avia-
tion militaire par le capitaine de vaisseau
de Luborde, délégué du ministre de la Ma-
rine, par MM. Delvoye, directeur de l'Aé-
ronautique de la Méditerranée ; Lioré,
constructeur ; Benoit, ingénieur, etc.
L'amerrissage - a eu lieu dans de bonnet
conditions, et, des que Bernard et son mé-
canicien. le maître principal Hougault, eu-
rent quitté l'appareil, le clairon "u centre
d'aviation sonna Aux Champs pour les
deux héros, qui défilèrent devant les mate-
lots aviateurs ; ceux-ci poussèrent les
hourrnhs réglementaires. Très simple, cet
accueil fut très émouvant.
Rappelons le voyage d'aller à Mada-
gascar (15.500 kilomètres), en 20 étapes
de 800 kilomètres de moyenne, réparties
sur 40 jours. L'appareil du lieutenant de
vaisseau Oiuilbault dut s'arrêter entre Lo-
kodja et Garoua. C'est à ce moment que
le second maître Gara étant malade, Bou.
gault continua avei-, Bernard.
Au retour, trois étapes ont conduit le
! lieutenant de - vaisseau ---- Rernard --- de la
Grande Ile aux Grands Lacs (1.050 kilo-
mètres) ; Majunga-Mozambique, 060 kilo-
mètres le 10 décembre ; fozambique-Qui-
limnne, 550 kilomètres le 11 décembre ;
Quilimnne-Fort Johnston 550 kilomètres le
12 décembre. Trois autres vols l'ont mené
AX sources du Nil (2.200 kilomètres) :
Fort JnSinston-Albertville. 1.250 kilomètres
le 15 décembre ; Albertville-Mouanza, 600
kilomètres le 1G décembre ; 'Mouanza-Ki-
soumnu, 350 kilomètres le 17 décembre.
Puis, en trombe, il a descendu le cours du
Nil et rejoint la Méditerranée en 7 étapes
(4.570 kilornètres) : Kisoumou-Mongolla,
850 kilomètres le 23 décembre ; M*>ngolla-
Fachoda, 600 kilomètres la 2.1: décembre ;
Fachoda-Khartoum (KiO kilomètres le ;
Khartoum-Atbam, 300 kilomètres le 26 dé-
cembre ; At.bara-Assouun, 1.270 kilomètres
le 27 décembre ; Assouan-Louqsor, 170 ki-
lomètres le 28 décembre : Louqsor-Aboukir,
730 kilomètres le 29 décembre.
Retardé il Aboukir par une tempête qui
chassait de la mer tout ce qui n'est pas
gros bâtiment, le lieutenant de vaisseau
Bernard partit comme une flèche et, en
deux nouveaux bonds il fut il Bizerte (2.340
kilomètres) : Aboukir-f.a Sude^ 860 kilo-
mètres le 6 janvier ; La Sude-Rizerte, 1.300
kilomètres le 8 janvier : enfin Rizertc-Derre
le 12. ,
Il est a regretter que les circonstances
atmosphériques n'aient pas permis à Ber-
nard et à Rougault de recevoir au Gala des
Ailes du Trocadéro les applaudissement®
enthousiastes des Parisiens. Mais ceux-ci
viendront nombreux assister à leur arri-
vée prodhaino sur la Seine, entre le pont
de Suresnes et la passerelle de Saint-Cloud.
Ils arriveront, si le temps le permet, ven-
dredi au début de l'après-midi.
Le Bourqet-Madagascar
Le commandant Dnjjncaux et son méca-
nicien sur le sort desquels on était inquiet,
n'ayant pas de nouvelles depuis leur de-
part de Léopol'dville, sont retenus A Luebo
par suite des pluies et du sol détrempé.
Luebo se trouve dans le Congo belge par 5
degrés de latitude sud. sur un gros affinent
d'il fleuve Congo.
Antibes Ajaccio-Tanis
On annonce pour le mois d'avril l'inau/»
guration d'une nouvelle ligne qui doublera
celle de Tunis, c'est la ligne Antibes-Ajac-
cio-Bône.
La ligne Antibes-Ajaccio-Tunis est en re-
tard dans son horaire prévu qui exige deux
services hebdomadaires dans les deux sens,
et ce retard est du 1\ la non-livraison dans
M -
VINGT HUITIEME ANNEE. No 7 LE NUMERO : 30 CENTIMES JEUDI SOIn. 13 JANVIER HJttT
JOURNAL QUOTIDIEN
Médaction & Administratif» t
Mi IM fll ̃Mt-TUNT
PARIS O-)
vflUn. 1 umi Ml
Les Annales Coloniales
tm amum id riolum mm ̃
Ohkinni M. RUEDEL *t L.-Q. THÈBAULT
La AMUM cammm iw pubumi
flln biMHi #̃! Mil
IIOIIEIEITS
ma k supplément illustré :
Ua M 6 Moi* I Mali
PraiM al
MMIm ttO. M » M »
CXraBttr.. 1M » IM » M »
811 MHhM
ém III
l'Indochine et rEarope Centrale
R'8 -
Depuis trois ans, l'agence économique de
J lu'tociûnc, répondant à l'invitation du Co-
vi ité permanent des foires à l'étranger, a
participé à la foire internationale de Pra-
gue. Elle se propose de participer à la
prochaine foire de Vienne. Ces heureuses
initiatives ont déjà permis de nouer certaines
tdlb'!\ commerciales et de recueillir de
très utiles suggestions sur l'organisation des
délioucivîs ('U:l:.t'lftciUliX possibles de l'Indo-
chine, d;ms 1 Kuropc Centrale.
Oit :.>.t '4 ¡W. p.lllni les produits coloniaux
importas 0-a T('I"k(h.w'!uil, caix que l'In-
dochine. peut lf.nirnir sonc lt riz, le poivre,
la ba(rl\1 la cannelle, le coprah, le shellac,
la goitfino-ijuttcv U* l»us d'^lénisterie, les
peaux lie bceuls. :\J :ii. incontestablement les
deux produits, qui peuvent tvomer en Eu-
rope centrale le plus immédiat et le plus
sûr (kh()uchl sont le riz et le poivre.
La Tchécoslovaquie importe 50.500 ton-
nes environ
7.000 par les ports de Hume et de Trieste
et to.ooc euviion des Indes britanniques.
Ainsi l'Allemagne fourni 4+ >,L" du riz im-
porté et r Italie oitn quo productrice de riz
( .H y 'compris le tianait par Trieste et
'̃ Viunie. «•
Pour le point., la situation commerciale
est analogue. Sur un total de 800 tonnes
environ, la Tchécoslovaquie importe 485 ton-
v nés, noit 60 10. d'Allemagne et seulement
170 tllnue-s, soit 20 %, de l'Italie et de
Trieste.
il semble qu'il doive être possible par
une lionne organisation des rupports com-
merciaux île supplanter la concurrence alle-
mande sur le marché tchécoslovaque.
I.. 't'nqut-le faite sur place a montré que
deux séries d'obît.icles sont a vaincre pour
y parvenir.
Le premier provient de la qualité des pro-
duits offerts. Une maison, nous dit l'enquête,
u fait, en 1919, un essai malheureux de riz
Saïgon, dont un chaigement lui est parvenu
dans un état absolument défectueux (riz
jaune, mou, plein d'insectes), Une autre mai-
tOtt a acheté, en 1921-22, du riz Saïgon, cif
,.", iHartiboVug, à des maisons anglaises et a
tll si toécontente de cette fourniture qu'elle
n'a plus renouvelé son essai et s'est bornée
i, à des; achats de riz de Birmanie. Le chef de
cette dernière maison, qui est l'un des plus
gt<\* importateurs de Prague, a fait parvenir
à l'agence économique de l'Indochine des
échantillons du riz de Birmanie, qui se vend
couramment en Tchécoslovaquie et qui pour-
jaient servir de base aux importateurs d'In-
dochine. ','
, Comment vaincre ce premier obstacle?
Evidemment par une amélioration des. 1.
thodes de culture du riz en rndocbine.
Dans ce but, il faut d'abord lutter contre
l'exploitation des commerçants chinois qui
.d*nt les récoltes avant qu'elles soient sur
pied et qui s'assurent les produits du sol en
prêtant aux cultivateurs leurs fonds de rou-
lement et souvent leurs semences en nature.
Par ailleurs, la facilité d'écoulement du riz
sur le marché chinois a eu pour effet que les
producteurs se sont désintéressés de la qua-
lité du produit. Enfin, le riz extrait du
paddy est usiné dans quelques grandes usines
françaises et chinoises mais surtout dans une
multitude de petites usines chinoises, et, cha-
I que année, des quantités très importantes de
paddy partent, sur des voiliers ou des navi-
res, se faire usiner à Hong-Kong ùu ailleurs,
en Chine.
Contre l'usurier chinois il faut défendre
le cultivateur par l'organisation du crédit
agricole, dont le développement est encore
trop lent. Contre la mauvaise qualité du pro-
duit il faut multiplier les stations de sélec-
tions, fondées par l'administration, qui font
l'éducation des cultivateurs, répandent la
semence nécessaire, déterminent les engrais
les meilleurs, dans chaque cas. Il faut en-
core encourager les initiatives de culture ra-
tionnelle. Ainsi une des grandes rizeries de
l'Indochine, préoccupée d'alimenter abon-
damment et régulièrement ses usines de
paddy de choix a demandé, à titre onéreux,
la concession de terrains domaniaux en pre-
nant l'engagement de réaliser, en grand,
tous essais de culture sélectionnée que les
services agricoles de la colonie jugeraient
désirables. Il faut souhaiter que ce projet
se réalise. ------- - -
Enfin, il faut, pour lutter contre le mau-
vais usinage du paddy, encourager la créa-
lion de grandes usines qui fut, pendant trop
longtemps, entravée par le. fameux arrêté de
1878 qui établissait un droit de sortie sur
le riz en exonérant partiellement le paddy.
Mais, en même temps que ces résultats
seront poursuivis qui permettront au riz in-
dochinois de concurrencer, sur les marchés
européens, celui du Siam, de Birmanie ou
de Madagascar, en qualité et en prix, il_fau-
dra se préoccuper du second obstacle me
révèle l'enquête de l'agence économique de
l'Indochine en Tchécoslovaquie et en Autri-
che, celui des transports.
L'importation, dans ces pays, se fait par
Hambourg ou par Trieste. Les transports
par chemin de fer sont plus chers de Ham-
bourg à Prague (55 kô les 100 kilos), que de
Trieste à Prague 5 kô les 100 kilos);
mais Trieste est très lourdement handicapée
si l'on utilise la voie d'eau de Hambourg à
la frontière tchécoslovaque (Tetsdhen) (coût
6 kô 50 à S kô), car - le supplément de
transport par chemin de fer n'est que de
5 kô 20. Pour éviter de passer par l'inter-
.- médiaire de Hambourg, le rit Indochinois
devrait donc iM'iwi une séiiesae économie
de transport jusqu'à Trieste. Or, actuelle-
ment, la nécessité d'un transbordement à
Marseille ne permet point, même, d'y son-
ger. Il faut, de toute nécessité, établir des
relations maritimes directes entre Saïgon et
Trieste.
Ainsi apparaît sur cet exemple, d'une
façon frappante, me semble-t-il, la nécessité
de concevoir et d'appliquer une politique
économique d'ensemble, liant étroitement
l'action sur le terrain de la production et
sur le terrain commercial.
En ce sens, la participation de l'agence
économique de l'Indochine aux foires de
Prague et de Vienne peut être très féconde.
Etienne AntoneUi,
Député de la Hante-Savoie, profet-
feur de législation coloniale et d'éco-
nomie poiiitque A la Faculté de Droit
de Lyoi\.
Sévère. et an peu injuste
Nos lecteurs se souviennent peut-être de
la fâcheuse aventure du navire Itavraise qui,
entré dans le port de la Pointe des Galets.
à La Réunion, le 31 mars, était empêché
d'en sortir par l'ensablement du chenal.
Notre confrère Le Petit Bleu, rappelle
cette histoire, qu'il qualifie, non sans rai-
son, de » lamentable u et il ajoute :
« C'est dans le rapport sur le budget du
ministère des Travaux publics que nous
avions cueilli. cette histoire- effarante. Nous
disions que le rapport prévoyait que, grâce
à la mise en œuvre d'une puissante drague,
le vapeur serait libéré vers le milieu d'août.
Nous ajoutions faute de renseignements sur
le captif et par manière de plaisanterie, qu'il
était peut-être encore captif aux rivages heu-
reux de Bourbon.
cc Une information trouvée dans un jour-
nal colonial nous apprend que VHavraisç
a pu quitter la Pointe-des-Galets le 23 dé-
cembre, soit près de neuf mois - après avoir
eu l'imprudence d y entrer 1 Nous avions
manqué d'imagination t
cc Il faut avouer que cette aventure serait
vaudevillesque, si elle n'était navrante pour
notre organisation coloniale. n
Evidemmen il y a lieu dt s'affliger et
même de s'indigner quelque peu lorsqu'on
apprend, par exemple, qu'une drague en-
voyée à La Réunion, n'a pu fonctionner,
par suite de l'absence d'une pièce essentielle,
» oubliée Pi en France ou perdue en route.
L'on voudrait savoir, en pareil cas, que des
responsabilités, une fois découvertes, n'ont
pas été couvertes.
?1 ne faudrait pourtant pas trop générali-
ser. Dans la plupart des cas où notre « or-
ganisation coloniale n parait « navrante n,
on trouve, à l'origine, la plaie d'argent,
puis, en remontant un peu plus haut, la
guerre fralche et joyeuse.
Audion
.-. «t–
M. fturice VitUetie à Paris
- tH»
M. Maurice Viollette, qui était attendu
avant-hier soir A Marseille, n'est arrivé que
hier matin à 6 heures, à bord du transatlan-
tique Timgad, courrier d'Alger.
Le Gouverneur général de VAlgérie a
quitté Marseille Par le rapide de 9 h, 25. Il
est arrivé à Paris hier soir.
,..
La délégation alsacienne
en Algérie
0-0
On télégraphie d'Alger ces nouveaux dé-
tails sur le voyage en Afrique du Nord des
délégués de la Chambre des Métiers de
Strasbourg :
La délégation de la Chambre des métiers
de Strasbourg est arrivée le 7 janvier au
camp du Maréchal, où les membres de la
délégation se sont rencontrés avec les co-
lons alsaciens qui ont fondé cette agglomé-
ration. Des plats et des gdteaux alsaciens
que la délégation avait spécialement appor-
tés de Strasbourg ont été dégustés à la
mairie, où une chaleureuse réception a eu
lieu. Des allocutions ont été prononcées,
expnmant-le sentiment de gratitude des co-
Ions alsaciens envers la mère patrie et leur
fidélité à la France alsacienne.
Dans l après-midi, la délégation s'est
rendue 4 Aumalê, où elle a été reçue à nou-
veau par les colons d'origine alsacienne.
L'administrateur de la commune a ac-
cueilli la délégation avec une sollicitude
toute particulière.
Le 8 janvierJes délégués sont partis pour
Bou-Saada. Les administrateurs adjoints
sont venus à leur rencontre les saluer à
Ain-Elkermann.
Au cours de l'après-midi, le caM a offert
une grande réception arabe, avec divertis-
sements indigène.. - -
La délégation, qui a fait également une
excursion à dos de chameau à travers les
dunes, est arrivée le soir à Biskra après
une étape pénible.
Après une journée de repos et une nou-
velle excursion vers le désert A dos de cha-
meau, la délégation, qui s'est déclarée en-
chantée de Vaccueii chaleureux qu'elle a
reçu partout, est repartie pour Constant
Une.
(Par dépêche.)
naPART
00
M. Chnpon-Baissac, Gouverneur de la
Côte française des Somalis, s'embarquera
le 28 janvier sur le Paul-Lecat, pour join-
dre eon pôste.
Rapatriés du Maroc
00
Dix corps de militaires tués devant l'en-
nemi au Maroc et embarqués à Oran sur le
vapeur RourbonnoU sont arrivés au Havre.
Lee honneurs militaires leur ont été ren-
due.
Le bolchevisme
et le problème du Pacifique
fit
H n'est pas sans intérêt de savoir
comment la Russie bolchevisU en-
visage le redoutable problème du
Potifigue.
Transportons-nous, par la pensée, au 7e
plenum du Comité Exécutif de l Interna-
tionale Communiste, scance du 29 novembre.
Le camarade Chinois Tan Pan Sian vient de
faire un résumé de la révolution chinoise
qu'il divise en trois grandes périodes : celle
de Voffensive brusquée contre les impéria-
listes, qui commence avec les. événements de
Changhai et finit au moment de la révolte
de Ho Sun Lin contre Tchang Tso Lin; -
celle de la contre-offensive des impérialistes
qui coïncide avec la défaite de Ho Sun Lin
et se prolonge jusqu'au début de Vexpédi-
tion nordiste dit gouvernement de Canton: ..-
celle de la seconde offensive qui se poursuit
actuellement. Voilà pour les manuels du
baccalauréat de nos petits enfattts. Et le dé-
légué chinois ajoutait qu'on était à peine au
début de la révolution et il faisait appel au
front unique pour la mener à ses fins.
Là-dssits, discussions très animées au
cours desquelles M. Manouilski s'efforce de
démontrer le lien de la révolution chinoise
mec le vaste problème du Pacifique. Trois
colosses se rencontrent à ce grand carrefour
maritime: l'Angleterre, les Etats-Unis, le
Japon. Le conflit est certain, doublement
certain : la Cltine, les Indes Néerlandaises,
les Philippines sont remuées par les mêmes
soulèvements; d'autre part, la question des
dominions anglais parmi lesquels sont l'Aus-
tralie (et le Canada), constituent un objet
de discorde entre les Etats-Unis et l'An-
gleterre.
Pour les travailleurs de l'univers, c'est
l'impérialisme américain qui. aux yeux du
bolchevisme, constitue le daltgc" le plus
grave, cet impérialisme se confondant avec la
lutte Pour Vhéaémonie sur tout le elobe, Il t
a longtemps, d'après M. Manouilski, que les
Etats-Unis préparent la réalisation de leurs
immenses projets; Voccupation de Cuba, des
Philippines, des îles Sandwich, autant
d'étapes sur la route suivie ; de même, l'ou-
verture dit canal de Panama, la conférence
de Washington : toujours et partout le même
dessein, toujours et partout la marche vers le
conflit armé. A Was/lington, ils ont réussi à
isoler le Japon en précipitant la rupture de
son alliance avec VAngleterre. « Le paci-
fisme, des Etais-Unis n'est autre chose
qu'une politique d'un caractère provisoire,
nécessitée par une préparation incomplète
pour une offensive armée. » L'Amérique
proclame son amour de la paix en se prépa-
rant à la guerre et pour qu'on lui laisse le
temps matériel de s'y préparer.
Quant au Japon, il ne considère la Chine
que comme un très riche réservoir de matiè.
res brutes, comme un endroit favorable au
placement de capitaux japonais; la M and-
chourie surtout attire son attention. Le Ja-
pon a concentré dans ses mains plus d'un
tiers de l'industrie textile chinoise, et il a
profité de la crise du textile pour acheter la
plupart des entreprises qui restaient. Il est
donc nécessaire, fatal, que le choc violent se
produise entre les Etats-Unis et le lapon,
puis entre te vainqueur et VAngleterre. Une
seule chose peut empêcher le dénouement
sanglant sur le Pacifique : « la lutte des
masses des travailleurs asiatiques contre les
rapaces anglais ». - - -
Pour éviter le dénouement sanglant, les
masses des travailleurs asiatiques doivent
multiplier les révolutions sanglantes : cela
s'appelle probablement la méthode homéo-
pathique.
Continuons à suivre le développement de
M. Manouilski; il y aura deux grandes pé-
riodes dans la solution sanglante du pro-
blème du Pacifique (toujours avec l'hypo-
thèse que les révolutions sanglantes n'arrl-
tent pas le dénouement sanglant) : 10 une
guerre acharnée entre les Etats-Unis et le
Japon; 2° une guerre implacable entre l'An-
gleterre et les Etats-Unis pour le partage des
dépouilles japonaises. Dans la première de
ces périodes, le communisme sera très me-
nacé : en effet, le Pacifique est loin du front
européen et les jeunes partis communistes
d'Extrême-Orient auront seuls le poids de
la lutte gigantesque. On ne comprend pas
bien pourquoi, dans ce cas-là, ils ne se tien-
draient pas tranquilles. Suave mari magno.
Mais non, le devoir des jeunes partis com-
munistes d'Extrême-Orient est de se pré-
parer et de s'armer fortement, « Vous trtom-
pheree, camarades, la situation internatio-
nale vous est favorable. Mais lors même que
vous réussiriez à grouper la Chine, - vous de-
vez savoir que les bandes impérialistes, par
l'entremise de tiers, continueront la lutte,
une série de luttes, sur votre territoire, à vos
frontières. » La Chine révolutionnaire, grou-
pée autour de la Russie soviétique, assurera
la paix dans ces contrées lointaines; « elle.
Peut et doit être une sentinelle de paix, le
défenseur qui s'oppose aux guerres impéria-
listes sur le Pacifique 1.
il y a toujours un moment où ceux qut
font des prophéties n'échappent pas au dé-
faut d'être vagues et obscurs. J'ai cepen-
dant l'idée que tout cela signifie : les trois
colosses. Japon, Etats-Unis, Angleterre sont
destinés à se battre sur le Pacifique; notre
révolution chinoise a tour but de rendre la
CIti", communiste afin d'empêcher ces ba-
tailles entre colosses; si c'est bien cela, cette
intention part tl' bon naturel; mats que
1 penserait-on d'un corps de pompiers qui,
pour prévenir des incendies probables, com-
menceraient par mettre eux-mêmes le feu
aux maisons f
Merio Remetmn,
Sénateur de rHémmU, mem mtylrtrt,
Le lncoi le la ClMrtrc
0
La Chambre a procédé à l'élection de son
bureau au ralenti, mardi elle a choisi son
président, mercredi ses quatre vice-prési-
dents et ses trois questeurs, aujourd'hui elle
élit ses huit secrétaires. Le doyen d'âge, le
docteur Pinard en avait proclamé huit hier,
mais il les a reformés pour vice de forme.
Voici les résultats du scrutin pour l'élec-
tion du président :
La droite s'est comptée aux trois tours sur
lè nom de M. André Maginot, député de la
Meuse (gauche républicaine démocratique).
La gauche radicale, qui ne compte que 40
membres s'est comptée sur M. Bouilloux-La-
font, vice-président que la multiplicité des
candidatures a réduit à un chiffre voisin de
l'effectif de son groupe.
M. Frédéric Brunet était le candidat des
républicains socialistes, M. Léo Bouyssou
était celui des radicaux-socialistes et M. Fet-
nand Bouisson celui des socialistes S. F. I.O.
Ces quatre derniers candidats, nous
l'avons dit, étaient vice-présidents portants.
Le premier tour
Nombre de votants 496
Bulletins blancs ou nuls 1
Suffrages exprimés 495
Majorité absolue 248
Ont obtenu :
MM. André Maginot 161 suffrages
Fernand Bouisson 145 -
Léo Bouyssou n 2
Bouilloux-Lafont. 40 6.
Frédéric Brunet 23 -
Divers 14
Aucun candidat n'a obtenu la majorité
absolue.
Le second tour
Voici le résultat du second tour de scru-
tin:
Nombre de votants 500
Bulletins blancs ou nuls. 12
Suffrages exprimés 488
Majorité absolue. 245
Ont obtenu:
MM Maginot 172 suffrages
Fernand Bouisson 161 -
Léo Bouyssou 130 -
Divers .,. 2Ç -
Aucun candidat n'a obtenu la majorité des
suffrages. M. Bouyssou se désiste pour
M. Bouisson.
Le troisième tour
M. Pinard donne lecture du résultat défi-
nitif :
Nombre de votants 496
Bulletins blancs ou nuls. 21
Suffrages exprimés 475
Ont obtenu :
M. Fernand Bouissnn 284 suffrages
(Applaudissements à l'extrême. gauche et
à vauche.)
M. André Maginot. 186 suffrages
Divers .,' 5 -
M. Fernand Bouisson ayant obtenu la ma-
jorité absolue des suffrages, M. Pinard le
proclame président de la Chambre des dé-
putés.
Hier,la.- Chambre a élu ses vice-présidents.
Etaient candidats :
La gauche radicale présentait M. Maurice
Bouilloux-Lafont, vice-président sortant.
Les républicains socialistes M. Frédéric
Brunet, vice-président sortant. Le choix des
radicaux-socialistes se fixa sur M. Léo
Bouyssou, vice-président sortant et André
Hesse, ancien ministre des colonies. M.
Henry.Paté, ancien commissaire à l'éduca-
tion physique, qui se rapproche à grands
pas de la gauche, n'appartenant à aucun
groupe, était candidat de même que MM.
Jean Carnot, gauche indépendante (13 mem-
bres) ; Lefebvre du l'rey, union républicaine
démocatique (103 membres) ; Landry, gau-
che républicaine démocratique (32 membres),
et Pierre-Etienne Flandin, même groupe.
Voici les résultats des deux tours de scru-
tin - : ------
MM. Bouilloux-Laffont 258 ELU
Bouyssou , , 246 ELU
Brunet 217 voix
P.-E. Flandin ,..,. 169
Henry Paté 161 -
André Hesse. 147
Landry 136
Lefebvre du Prey. 114
Carnot. , , , 5°-
Divers 85
Un second tour était nécessaire pour deux
sièges. I
MM. André Hesse, Lefebvre du Prey et
Landry firent alors connaître qu'ils retiraient
leur candidature, le premier en faveur de
M. Henry Paté et les deux autres en faveur
de M. Pierre-Etienne Flandin.
Ainsi réduit, le deuxième tour fut le sui-
vant 9 m
M. Frédéric Brunet 216 ELU
M. Henry Paté 190 ELU
M. Pierre-Etienne Flandin 153 voix
Les trois questeurs sortants, M. Adolphe
Girod par 377 voix, M. Saumande par 374 et
M. Barthe par 358 voix, furent ensuite ra-
pidement réélus.
.1.
lukuu sMHje le rhfc
Nous apprenons que M. Mattef, tiésorier-
payeur des établissements français de l'Inde
n'est plus candidat mais qu'il soutient la can-
didature d'un sénateur sortant qui ne s'est pas
représenté dans les Vosges. Il s'agit du richis-
sime M. Paul Lederlin, iétaire de rŒu.
ore, des blanchisseries de Thaon et de l'Ere
Nouvelle. M. Paul Lederlin appartenait à la
Gauche démocratique du Sénat (Dotaner-Clé-
mentel).
M. Paul Bluysen, sénateur sortant de l'Inde
appartient , au groupe de l'Union "Républicaine
(Poincaré-Chéron Comte d'Alsace).
i
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
00
Au cours d'une récente séance de l'Aca-
démie des Sciences, il a été donné lecture
d'un» contrihulkxv de. M. AuherL da la Rûe
Il l'Mmto de la minéralogie de la Côte
d'Ivoire.
M. Fernand Bouisson
PRÉSIDENT DE LA CHAMBRE
--0.0--
M. Fernand Bouisson, le nouveau président
de la Chambre, est né à Constantme, le 16
juin 1874. Industriel à Aubagne, il a débuté
dans la vie politiquq comme conseiller général
des Bouches-du-Rhône. EJu conseiller munici-
pal de Marseille, il fut quelque temps maire
de la ville. Il se présenta à la députation pow
la première fois le 7 man 1909 à une élection
partielle en remplacement du fameux Antide
Boyer, élu sénateur, et fut constamment réélu
depuis lors dans le département. Il se spécia-
lisa vite dans les questions maritimes et devint
haut-commissaire à la marine marchande, pen-
dant la guerre, sous le ministère Clemenceau.
M. Fernand Bouisson a puissamment contri-
bué alors au ravitaillement de la métropole pen-
dant la période difficile où les sous-marins al-
lemands attaquaient les navires de commerce.
Il fit décider, en outre, la création d'une flotte
d'Etat dont plusieurs navires assurent actuelle-
ment le service entre la France et rAlgkie. Il
présidait l' an dernier au Palais-Bourbon la
commission de la marine marchande et celle de
la Corse.
M. Fernand Bouisson avait été élu vice-pré-
sident de la Chambre en 1924, et c'est en
dirigeant fréquemment les débats de l'Assem-
blée qu'il a fait apprécier par ses collègues de
tous les partis les aptitudes exceptionnelles qui
lui ont certainement facilité l' accession au fau-
teuil présidentiel.
C'est un homme fin, d'esprit très délié qui
est doté d'une magnifique voix « aux reflets de
cuivre » a dit M. Léon Daudet, qui a ajouté :
« On devine afu*il a de l'appétit, qu'il ne
boude pas à la bourride ni à t'aittoii, et dame,
cela donne confiance. ».
C'est aussi un lettré et un homme de bon
conseil qui ne voit pas se dérouler les événe-
ments politiques à travers un prisme déformant.
C'est enfin, et ceci le peint tout entier, un
homme de belle et bonne humeur.
Bref. c' est avec plaisir que nous voyons
prendre possession du fauteuil un homme qui,
dès 1909, fut pour nous un ami sincère et
fidèle.
.1.
L'Indochine" à la T. S. F.
L' Agence Economique de l'Indochine a,
depuis le mois d'octobre 1925, organisé dans
les différents postes d'émission de Paris des
causeries par radiophonie sur l'Indochine. Ces
causeries, qui se renouvellent tous les mois et
d'où sont exclues toutes questions de politique,
tendent à renseigner le puolic sur les merveilles
de notre belle colonie au point de vue touris-
tique, à lui rappeler son hi"oire, à lui faire
aimer et ac'mirer son art déjà très ancien, enfin
à lui taire connaître mieux les efforts réalisés
par la France pour son développement -écono-
mique en associant à cette oeuvre ceux qui nous
ont reçut là-bas. les Annamites, et en assurant
davantage tous les jdurs leur perfectionnement
moral et leur bien-être matériel. C'est dans
cette dernière pensée que M. le Gouverneur
Général Varenne, actuellement en mission en
France, fera personnellement. samed i prochain
15 janvier, à 20 heures, à Radio-Pari une
conférence d'un quart d'heure sur cc ruvn
française en Indochine ». sur «
Le 29 janvier, à 17 h. 30, à la Tour Eiffel,
M. le Docteur Verneau, Professeur au Mu-
séum, Conservateur du Musée d'Ethnographie
du Trocadéro, parlera du Cambodge et de son
histoire. Enfin, le samedi 5 février, à 20 h. 30,
à l'Ecole Supérieure des P.T.T., M. Emile
Cordonnier, ancien Magistrat en Indochine,
Chef du Service de la Presse à l' Agence Eco-
nomique de l'Indochine, fera une petite conf é-
rence, spécialement réservée aux enfants, sur le
« Beau Jardin de l'Indochine » et la forêt tro-
picale. Cette brève causerie sera suivie d'un
concert de mus-ique cambodgienne et annamite
organisé par l'Agence.
8..
Dépêches de l'Indochine
--cM)--
l
Hankéou, Shangaï
llanluou est toujours occupé par les Chi-
nois. Le pillage de Kiu-Kiang est confirmé.
Les réfugiés venant de Hankéou et Kiu-
Kianq confirment les nouvelles précéden-
tes. L'opinion publique pense que - Shangaï
sera le théâtre d'événements importants
d'ici à la fin du mois.
M. Lacroix, de l'Institut, au Tonkin
M. Lacroix, membre de l'Institut, est de
retour du Japon, où il avait été envoyé en
mission ollicielle. Il est arrivé au Tonkin
le 10 courant, Il visitera les exploitations
minières puis il se rendra en Cochinchine
et ait Cambodge par voie de terre.
(lndopadfl.)
Le cours du riz
SAIGON
11 janvier
(les 100 kilos en piastres)
ftiz no 1, 25 0/0 brisures 10 80
Riz no 2, 40 0/0 brisures 9 85
Riz no 2, 50 0/0 brisures 9 45
Brisures Ti 01 t nt 2 8 50
Brisures non 3 et 4 6 95
Farines 3 10
Paddy Vinh-Loog ,-" 6 15
Paddy Co-Cong 6 50
Paddy Bac-Lieu. 6 25
Paddy Baixau 625
Coprah 18
.,.
TAUX DE LA ROUPIE
Le Gouverneur des établissements français
dans FIndc vient de faire connaître au mtnls-
r tm des Colonies qu'A la date du 9 janvier 1927
le taux officiel de la roupie 6tait de 8 fr. 85,
Des touristes pour Nouméa
--<>-0--
Dans les relations maritimes de l'Australie
avec les autres continents, la France n' arrive
qu. au 9° rang, suivie de près par l'Allemagne,
plus du tiers du tonnage français est consacré
aux relations de l'Australie avec la Nouvelle-
Calédonie et les autres îles françaises du Paci-
fique.
Si les relations commerciales entre l'Aus-
tralie et la Nouvelle-Calédonie sont restreintes
et en voie de décroissance, notre colonie sem-
ble appelée à devenir un centre de tourisme
pour hivernants Australiens.
Une tournée de propagand e organisée l' an
dernier par la Compagnie des Messageri es Ma-
ritimes avec le concours des autorités néo-calé-
doniennes et du consulat général de France
à Sydney, a obtenu un grand succès.
Le nombre des touristes ne pourra qu'aug-
menter lorsque le service maritime qui relie
Sydney à Nouméa sera amélioré.
Il est certain que le développement du mou-
vement touristique sera un élément de prospérité
pour notre colonie.
etoi
Un aviateur français
mercenaire en Chine
–0-0–
Nos lecteurs se souviennent de l' aviateur
Poulet, qui détint, il y a quelques années, un
certain nombre de records. Parti en Indochine.
il s'y livra à des exhibitions aéronautiques qui
eurent un plein succès, tant auprès des indigè-
nes que des Français. Depuis de longs mois,
l' aviateur Poulet est, en Chine, directeur des
services de l' aviation de l' armée du nord, au-
près du maréchal Tchang-Tso-ün. qui appré-
cie particulièrement sa collaboration.
Après quelques semaines d'absence, passées
on ne sait où, il a, par le Transsibérien, rega-
gné la Chine, où il vient de reprendre ses
Fonctions.
L'AYUTION COLONIALE
Madagascar Etang de Berre
Le lieutenant cie vaisseau Uernard a
amerri hier sur l'étang de Berre A 14 h. 40,
revenunt au point qu'il avait quitté le 12
octobre dernier et fermant ainsi l'immenlt,
boucle qu'il vient de purcourir : exactement
28.000 kilomètres en trois mois de voyage.
sur hydravion Lioré-Olivier, moteur Gnô-
ine-IUiùne-Ju itei- 120 ch.
Le héros de ce grand raid est arrivé à
Berre, escorté depuis Saint-naphaet par
cinq hydravions de la marine. Il était at-
tendu sur la rive, devant le centre d'avia-
tion militaire par le capitaine de vaisseau
de Luborde, délégué du ministre de la Ma-
rine, par MM. Delvoye, directeur de l'Aé-
ronautique de la Méditerranée ; Lioré,
constructeur ; Benoit, ingénieur, etc.
L'amerrissage - a eu lieu dans de bonnet
conditions, et, des que Bernard et son mé-
canicien. le maître principal Hougault, eu-
rent quitté l'appareil, le clairon "u centre
d'aviation sonna Aux Champs pour les
deux héros, qui défilèrent devant les mate-
lots aviateurs ; ceux-ci poussèrent les
hourrnhs réglementaires. Très simple, cet
accueil fut très émouvant.
Rappelons le voyage d'aller à Mada-
gascar (15.500 kilomètres), en 20 étapes
de 800 kilomètres de moyenne, réparties
sur 40 jours. L'appareil du lieutenant de
vaisseau Oiuilbault dut s'arrêter entre Lo-
kodja et Garoua. C'est à ce moment que
le second maître Gara étant malade, Bou.
gault continua avei-, Bernard.
Au retour, trois étapes ont conduit le
! lieutenant de - vaisseau ---- Rernard --- de la
Grande Ile aux Grands Lacs (1.050 kilo-
mètres) ; Majunga-Mozambique, 060 kilo-
mètres le 10 décembre ; fozambique-Qui-
limnne, 550 kilomètres le 11 décembre ;
Quilimnne-Fort Johnston 550 kilomètres le
12 décembre. Trois autres vols l'ont mené
AX sources du Nil (2.200 kilomètres) :
Fort JnSinston-Albertville. 1.250 kilomètres
le 15 décembre ; Albertville-Mouanza, 600
kilomètres le 1G décembre ; 'Mouanza-Ki-
soumnu, 350 kilomètres le 17 décembre.
Puis, en trombe, il a descendu le cours du
Nil et rejoint la Méditerranée en 7 étapes
(4.570 kilornètres) : Kisoumou-Mongolla,
850 kilomètres le 23 décembre ; M*>ngolla-
Fachoda, 600 kilomètres la 2.1: décembre ;
Fachoda-Khartoum (KiO kilomètres le ;
Khartoum-Atbam, 300 kilomètres le 26 dé-
cembre ; At.bara-Assouun, 1.270 kilomètres
le 27 décembre ; Assouan-Louqsor, 170 ki-
lomètres le 28 décembre : Louqsor-Aboukir,
730 kilomètres le 29 décembre.
Retardé il Aboukir par une tempête qui
chassait de la mer tout ce qui n'est pas
gros bâtiment, le lieutenant de vaisseau
Bernard partit comme une flèche et, en
deux nouveaux bonds il fut il Bizerte (2.340
kilomètres) : Aboukir-f.a Sude^ 860 kilo-
mètres le 6 janvier ; La Sude-Rizerte, 1.300
kilomètres le 8 janvier : enfin Rizertc-Derre
le 12. ,
Il est a regretter que les circonstances
atmosphériques n'aient pas permis à Ber-
nard et à Rougault de recevoir au Gala des
Ailes du Trocadéro les applaudissement®
enthousiastes des Parisiens. Mais ceux-ci
viendront nombreux assister à leur arri-
vée prodhaino sur la Seine, entre le pont
de Suresnes et la passerelle de Saint-Cloud.
Ils arriveront, si le temps le permet, ven-
dredi au début de l'après-midi.
Le Bourqet-Madagascar
Le commandant Dnjjncaux et son méca-
nicien sur le sort desquels on était inquiet,
n'ayant pas de nouvelles depuis leur de-
part de Léopol'dville, sont retenus A Luebo
par suite des pluies et du sol détrempé.
Luebo se trouve dans le Congo belge par 5
degrés de latitude sud. sur un gros affinent
d'il fleuve Congo.
Antibes Ajaccio-Tanis
On annonce pour le mois d'avril l'inau/»
guration d'une nouvelle ligne qui doublera
celle de Tunis, c'est la ligne Antibes-Ajac-
cio-Bône.
La ligne Antibes-Ajaccio-Tunis est en re-
tard dans son horaire prévu qui exige deux
services hebdomadaires dans les deux sens,
et ce retard est du 1\ la non-livraison dans
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 66.54%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 66.54%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k64510033/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k64510033/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k64510033/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k64510033
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k64510033
Facebook
Twitter