TOURISMP — TRANSPORTS — TRAVAUX PUBLICS 817
NOTES DE HUÉ
La Capitale à vol d'oiseau
Les photographies que le Service aéronautique a récemment
exposées à la foire de Hanoï, celles qu'il avait publiées dans
l'album consacré à Hué, nous permettent de nous rendre compte,
avec une netteté et un relief saisissants, de l'ensemble et des
divers quartiers de la capitale de l'Annam. Ou bien, si vous pré-
férez, et ce sera une promenade délicieuse bien qu'un peu essouf-
flante, grimpons sur l'Écrau-du-Roi, cette montagne en trapèze
qui barre l'horizon au sud de la Citadelle : Hué est sous nos yeux,
en long et en large, du sud au nord, de l'ouest à l'est.
Un fleuve, large de 300 mètres, le Fleuve des Parfums, le
Fleuve parfumé, Huog-Giang, descend des montagnes proches,
sort des mamelons rougeâtres et s'incurve profondément par
deux fois, formant un grand Z. C'est sur la ligne médiane,
dirigée du couchant à l'orient, que s'étend la ville : le quartier
européen sur la rive droite, la Citadelle et l'agglomération indi-
gène sur la rive gauche. Deux ponts métalliques, le pont
Clemenceau, ancien pont Thanh-Thai, en aval, le pont du chemin
de fer, en amont, relient les deux parties de la capitale. Les
projets d'embellissement de la ville prévoient un troisième pont,
grandiose, entre les deux qui existent actuellement. Je connais
des personnes, que les beautés de la nature ne lassent jamais,
qui passent des heures accoudées sur la balustrade du pont Clé-
rnenceau ; la coulée d'azur descend lentement, sillonnée par mille
sampans, sertie de rives d'émeraude que soulignent d'un côté les
Illurs d'ocre de la citadelle, de l'autre, les taches blanches des
Tnaisons européennes; au loin, les collines se chevauchent comme
des moutons pelés, laissant voir un flanc ensanglanté à travers
les déchirures d'un mince voile de végétation grisâtre ; plus loin
encore, les montagnes s'étagent, embrumées et fuyantes ou d'un
bleu métallique et d'une ligne tranchante, suivant les jours et les
heures, dominées par le Double-Pic, le Pic-de-Lui, du Génie,
comme l'appellent les Annamites, qui érige à près de 2.000 mètres
le trône double de l'Esprit. Oh ! n'enlaidissons pas ce cadre
tranquille et majestueux !
Il Y a une trentaine d'années, la rive droite présentait un
aspect tout différent d'aujourd'hui. La ville européenne n'existait
NOTES DE HUÉ
La Capitale à vol d'oiseau
Les photographies que le Service aéronautique a récemment
exposées à la foire de Hanoï, celles qu'il avait publiées dans
l'album consacré à Hué, nous permettent de nous rendre compte,
avec une netteté et un relief saisissants, de l'ensemble et des
divers quartiers de la capitale de l'Annam. Ou bien, si vous pré-
férez, et ce sera une promenade délicieuse bien qu'un peu essouf-
flante, grimpons sur l'Écrau-du-Roi, cette montagne en trapèze
qui barre l'horizon au sud de la Citadelle : Hué est sous nos yeux,
en long et en large, du sud au nord, de l'ouest à l'est.
Un fleuve, large de 300 mètres, le Fleuve des Parfums, le
Fleuve parfumé, Huog-Giang, descend des montagnes proches,
sort des mamelons rougeâtres et s'incurve profondément par
deux fois, formant un grand Z. C'est sur la ligne médiane,
dirigée du couchant à l'orient, que s'étend la ville : le quartier
européen sur la rive droite, la Citadelle et l'agglomération indi-
gène sur la rive gauche. Deux ponts métalliques, le pont
Clemenceau, ancien pont Thanh-Thai, en aval, le pont du chemin
de fer, en amont, relient les deux parties de la capitale. Les
projets d'embellissement de la ville prévoient un troisième pont,
grandiose, entre les deux qui existent actuellement. Je connais
des personnes, que les beautés de la nature ne lassent jamais,
qui passent des heures accoudées sur la balustrade du pont Clé-
rnenceau ; la coulée d'azur descend lentement, sillonnée par mille
sampans, sertie de rives d'émeraude que soulignent d'un côté les
Illurs d'ocre de la citadelle, de l'autre, les taches blanches des
Tnaisons européennes; au loin, les collines se chevauchent comme
des moutons pelés, laissant voir un flanc ensanglanté à travers
les déchirures d'un mince voile de végétation grisâtre ; plus loin
encore, les montagnes s'étagent, embrumées et fuyantes ou d'un
bleu métallique et d'une ligne tranchante, suivant les jours et les
heures, dominées par le Double-Pic, le Pic-de-Lui, du Génie,
comme l'appellent les Annamites, qui érige à près de 2.000 mètres
le trône double de l'Esprit. Oh ! n'enlaidissons pas ce cadre
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