ARTICLES SIGNÉS 785
Avant la guerre, les Allemands avaient accaparé Mooréa, ce
joyau du Pacifique et Raiatéa, l'île Sainte, où nous n'avons rien
fait. Je souhaite que de pareilles leçons de choses nous soient
Profitables désormais et que, par une propagande incessante
- le livre, la conférence, l'école — nous fassions connaître aux
jeunes Français désireux de nous remplacer aux Colonies quelles
sont les richesses de notre vaste domaine d'outre-mer.
L'heure s'avance, Messieurs, et c'est à peine si j'ai effleuré
les questions essentielles. Je ne voudrais pas vous quitter
cependant sans dire quelques mots du tourisme. Sur ce point je
ne suis pas d'accord avec l'honorable M. LAISANT et je le dis en
toute franchise. Au prix où sont. les choses, avec la vie chère,
qUi peut songer à part quelques nouveaux multimillionnaires
« ne regardant pas à la dépense », à faire du tourisme autour du
monde?
Il y a vingt ans, un explorateur pouvait, avec quarante mille
francs de revenus, voyager durant une année en Afrique ou en
Aie, accompagné d'un secrétaire et de deux domestiques indi-
gènes. A l'heure actuelle, le même homme, doit compter débour-
Ser cent mille francs pour un voyage de six mois. J'ai fait, 1 an
dernier, une excursion sur la côte d'Afrique, et je peux vous
affirmer que ce chiffre n'est pas exagéré. J'avoue, en toute
humilité, que mes moyens de nouveau pauvre ne me permettent
Plus d'aller faire du grand tourisme à ce taux et que, malgré
man désir très vif, de visiter à la fin de ma carrière, nos étahlis-
sements d'Amérique et d'Océanie, ce qui me permettrait de dire
ensuite que j'ai parcouru toutes les Colonies françaises, je crois
hélasl que je mourrai sans avoir rêvé par les couchants splen-
dides au pays de Rarahu.
Et cependant, si j'en crois Pierre LOTI, c'est bien tentant
Risque « on voyage encore dans cet heureux pays comme on
eut voyagé au temps mystérieux de l'âge d'or », sans armes,
sans provisions, sans argent. « L'hospitalité nous est offerte
Partout, cordiale et gratuite, et dans toute l'île il n'existe d'autres
lInaux dangereux que quelques colons européens; encore
Ont-ils fort rares et à peu près localisés dans la ville de
aPeete». 1
Ce qui est plus tentant encore, c'est qu'il y a « dans le
arme tahiiien beaucoup de cette tristesse étrange qui pèse
toutes les îles d'Océanie, l'isolement dans l'immensité du
aCifique, le vent de la mer, le bruit des brisants, l'ombre
Avant la guerre, les Allemands avaient accaparé Mooréa, ce
joyau du Pacifique et Raiatéa, l'île Sainte, où nous n'avons rien
fait. Je souhaite que de pareilles leçons de choses nous soient
Profitables désormais et que, par une propagande incessante
- le livre, la conférence, l'école — nous fassions connaître aux
jeunes Français désireux de nous remplacer aux Colonies quelles
sont les richesses de notre vaste domaine d'outre-mer.
L'heure s'avance, Messieurs, et c'est à peine si j'ai effleuré
les questions essentielles. Je ne voudrais pas vous quitter
cependant sans dire quelques mots du tourisme. Sur ce point je
ne suis pas d'accord avec l'honorable M. LAISANT et je le dis en
toute franchise. Au prix où sont. les choses, avec la vie chère,
qUi peut songer à part quelques nouveaux multimillionnaires
« ne regardant pas à la dépense », à faire du tourisme autour du
monde?
Il y a vingt ans, un explorateur pouvait, avec quarante mille
francs de revenus, voyager durant une année en Afrique ou en
Aie, accompagné d'un secrétaire et de deux domestiques indi-
gènes. A l'heure actuelle, le même homme, doit compter débour-
Ser cent mille francs pour un voyage de six mois. J'ai fait, 1 an
dernier, une excursion sur la côte d'Afrique, et je peux vous
affirmer que ce chiffre n'est pas exagéré. J'avoue, en toute
humilité, que mes moyens de nouveau pauvre ne me permettent
Plus d'aller faire du grand tourisme à ce taux et que, malgré
man désir très vif, de visiter à la fin de ma carrière, nos étahlis-
sements d'Amérique et d'Océanie, ce qui me permettrait de dire
ensuite que j'ai parcouru toutes les Colonies françaises, je crois
hélasl que je mourrai sans avoir rêvé par les couchants splen-
dides au pays de Rarahu.
Et cependant, si j'en crois Pierre LOTI, c'est bien tentant
Risque « on voyage encore dans cet heureux pays comme on
eut voyagé au temps mystérieux de l'âge d'or », sans armes,
sans provisions, sans argent. « L'hospitalité nous est offerte
Partout, cordiale et gratuite, et dans toute l'île il n'existe d'autres
lInaux dangereux que quelques colons européens; encore
Ont-ils fort rares et à peu près localisés dans la ville de
aPeete». 1
Ce qui est plus tentant encore, c'est qu'il y a « dans le
arme tahiiien beaucoup de cette tristesse étrange qui pèse
toutes les îles d'Océanie, l'isolement dans l'immensité du
aCifique, le vent de la mer, le bruit des brisants, l'ombre
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 37/180
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k64376430/f37.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k64376430/f37.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k64376430/f37.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k64376430
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k64376430