778 BULLETIN DE L'AGENCE GÉNÉRALE DES COLONIES
vivaient dans l'âge d'or; du moins peut-on dire que, de tous les
peuples, les insulaires de quelques terres polynésiennes, non
visitées par la guerre, étaient les plus heureux ». Lorsque
DUMONT D'URVILLE demanda aux habitants de Tukopia s'ils
croyaient à une vie future pour les bons et punition pour les
méchants, ils répondirent avec quelque suffisance: « il n'y a pas
de méchants parmi nous ».
Les femmes passent p"ur être d'une beauté rare et ce n'est
pas sans raison que BOUGAINVILLE a pu nommer Tahiti la Nou-
velle Cythère. bi leurs traits ont un peu trop l'accentuation de
ceux des Malaises, leurs yeux noirs sont si beaux et si
purs, leurs lèvres quoique un peu fortes, forment avec leur
dentition magnifique de régularité et de blancheur un ensemble
d'une expression si douce et si voluptueuse, qu'il est impossible
selon M. VAN DER YEESSE « de se dérober à l'admiration ».
A franc parler, je n'y songe pas et si, dans cette salle de
l'Alhambra où l'on pourrait évoquer également les Reines de
l'Andalousie, il se trouve parmi nous, Messieurs, une de ces
belles Tahitiennes dans le goût de Pierre LOTI qui se baignent
au clair de lune « dans des bassins naturels d'une délicieuse
fraîcheur » je vous invite à élever vers elle le tribut de votre
admiration.
Les Polynésiens, hauts de stature, ont une propension
à l'obésité. Leurs jambes sont fortes, leurs pieds dévelop-
pés. Les visages encadrés de cheveux noirs lisses, mais quel-
quefois aussi ondulés et blonds, ne manquent pas d'agré-
ment. A part le nez, qui est légèrement busqué les traits sont
réguliers.
Nés sous un ciel sans hiver, sur une terre d'une fécondité
merveilleuse, ces hommes des îles lointaines, n'ont qu'à lever le
bras pour cueillir le fruit de l'arbre à pain et le fèhi qui consti-
tuent la base de leur nourriture. Aussi travaillent-ils peu, et la
pêche, à l'aide de laquelle ils varient leur alimentation, constitue
un de leurs grands plaisirs.
Tour à tour enjoués et mélancoliques, avides de distractions,
superstitieux à l'excès; doux et hospitaliers, indolents autant
qu'imprévoyants, ces Polynésiens qui ne sont pas taillés pour les
rudes batailles d'une époque où la civilisation poussée à l'état aigU
est devenue une autre forme de la sauvagerie, paraissent voués,
au contact de la race blanche, à une disparition certaine. Le
travail assidu, les maladies importées chez eux (la. siphylis, la
vivaient dans l'âge d'or; du moins peut-on dire que, de tous les
peuples, les insulaires de quelques terres polynésiennes, non
visitées par la guerre, étaient les plus heureux ». Lorsque
DUMONT D'URVILLE demanda aux habitants de Tukopia s'ils
croyaient à une vie future pour les bons et punition pour les
méchants, ils répondirent avec quelque suffisance: « il n'y a pas
de méchants parmi nous ».
Les femmes passent p"ur être d'une beauté rare et ce n'est
pas sans raison que BOUGAINVILLE a pu nommer Tahiti la Nou-
velle Cythère. bi leurs traits ont un peu trop l'accentuation de
ceux des Malaises, leurs yeux noirs sont si beaux et si
purs, leurs lèvres quoique un peu fortes, forment avec leur
dentition magnifique de régularité et de blancheur un ensemble
d'une expression si douce et si voluptueuse, qu'il est impossible
selon M. VAN DER YEESSE « de se dérober à l'admiration ».
A franc parler, je n'y songe pas et si, dans cette salle de
l'Alhambra où l'on pourrait évoquer également les Reines de
l'Andalousie, il se trouve parmi nous, Messieurs, une de ces
belles Tahitiennes dans le goût de Pierre LOTI qui se baignent
au clair de lune « dans des bassins naturels d'une délicieuse
fraîcheur » je vous invite à élever vers elle le tribut de votre
admiration.
Les Polynésiens, hauts de stature, ont une propension
à l'obésité. Leurs jambes sont fortes, leurs pieds dévelop-
pés. Les visages encadrés de cheveux noirs lisses, mais quel-
quefois aussi ondulés et blonds, ne manquent pas d'agré-
ment. A part le nez, qui est légèrement busqué les traits sont
réguliers.
Nés sous un ciel sans hiver, sur une terre d'une fécondité
merveilleuse, ces hommes des îles lointaines, n'ont qu'à lever le
bras pour cueillir le fruit de l'arbre à pain et le fèhi qui consti-
tuent la base de leur nourriture. Aussi travaillent-ils peu, et la
pêche, à l'aide de laquelle ils varient leur alimentation, constitue
un de leurs grands plaisirs.
Tour à tour enjoués et mélancoliques, avides de distractions,
superstitieux à l'excès; doux et hospitaliers, indolents autant
qu'imprévoyants, ces Polynésiens qui ne sont pas taillés pour les
rudes batailles d'une époque où la civilisation poussée à l'état aigU
est devenue une autre forme de la sauvagerie, paraissent voués,
au contact de la race blanche, à une disparition certaine. Le
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