Titre : Bulletin de l'Agence générale des colonies
Auteur : Agence économique des territoires africains sous mandat. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Melun)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1930-06-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb42445178p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 23647 Nombre total de vues : 23647
Description : 01 juin 1930 01 juin 1930
Description : 1930/06/01 (A23,N257)-1930/06/30. 1930/06/01 (A23,N257)-1930/06/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64376393
Source : CIRAD, 2012-231802
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/12/2012
- Aller à la page de la table des matières381
- SOMMAIRE DÉTAILLÉ:
Pages.- Études générales (Voir couverture).
- .......... Page(s) .......... 490
- .......... Page(s) .......... 509
- .......... Page(s) .......... 513
- .......... Page(s) .......... 513
- .......... Page(s) .......... 516
- .......... Page(s) .......... 523
- .......... Page(s) .......... 526
- .......... Page(s) .......... 528
- Renseignements divers:
- .......... Page(s) .......... 529
- .......... Page(s) .......... 533
- .......... Page(s) .......... 536
LES COLONIES
A TRAVERS LES ARTS
Les bêtes chez elles, les «bêtes qu'on appelle sauvages », loin
des hommes qui leur ont appris la crainte , peut-être la férocité,
j'avoue que, pour ma part, si habituée que je puisse être aux
miracles du cinéma, je ne m'étais pas attendue à un transport aussi
soudain et aussi définitif dans un autre monde, que celui réalisé
l'autre soir en allant voir le film Cimbo.
Le lieu : cette région particulièrement sauvage, inexplorée
jusqu'à un temps encore si rapproché de nous, qui s'étend au sud
de l'Ethiopie, en allant vers le centre de l'Afrique. Veillées par
les hautes cimes des monts Kénia qui dépassent 5.000 mètres,
dorment là des forêts merveilleuses, écrins verts de lacs de
légende, des savaoes, où des arbres qui ont la forme des arbres de
France, épars dans les prairies denospiw inces prospères, semblent
les jalons rassurants qui nous mèneront vers l'inconnu. En somme
une nature féconde avec une sorte d'ostentation, comme aux temps
p-imitifs ; un épanouissement et une sève qui nous étonnent, nous,
les habitants d'un monde vieilli et assagi, mais rien de totalement
déconcertant, rien de surhumain, comme certaines de ces visions
de la forêt vierge de la zone équatoriale, cueillies imparfaitement
par des clichés toujours voilés, mais qui, au premier coup d'œil,
assènent à l'imagination un choc si violent qu'à l'instant elle sent
qu'elle vient de franchir les limites d'un monde.
Les acteurs : de hardis chasseurs qui durant quatre années
campèrent dans ce sud-Ethiopien, rayonnant ensuite en profondeur
vers cette région du Kénia où le roi de la jungle, Cimbo, le lion,
abonde dans la savane comme sauterelles dans les tendres her-
bages de chez nous.
Les auteurs du film, MARTIN et JOHNSON, ont dit adieu aux
hommes noirs, impassibles, hiératiques, parés de leurs bijoux
en queues d'éléphants.
Et voici que dans ce monde qui semble leur appartenir sou-
dain, après la sécheresse terrible qui les a torturées comme de
vulgaires humains, près de la source renouvelée par le bienfai-
sant orage, enfin les bêtes apparaissent.
Bull. 257 22
A TRAVERS LES ARTS
Les bêtes chez elles, les «bêtes qu'on appelle sauvages », loin
des hommes qui leur ont appris la crainte , peut-être la férocité,
j'avoue que, pour ma part, si habituée que je puisse être aux
miracles du cinéma, je ne m'étais pas attendue à un transport aussi
soudain et aussi définitif dans un autre monde, que celui réalisé
l'autre soir en allant voir le film Cimbo.
Le lieu : cette région particulièrement sauvage, inexplorée
jusqu'à un temps encore si rapproché de nous, qui s'étend au sud
de l'Ethiopie, en allant vers le centre de l'Afrique. Veillées par
les hautes cimes des monts Kénia qui dépassent 5.000 mètres,
dorment là des forêts merveilleuses, écrins verts de lacs de
légende, des savaoes, où des arbres qui ont la forme des arbres de
France, épars dans les prairies denospiw inces prospères, semblent
les jalons rassurants qui nous mèneront vers l'inconnu. En somme
une nature féconde avec une sorte d'ostentation, comme aux temps
p-imitifs ; un épanouissement et une sève qui nous étonnent, nous,
les habitants d'un monde vieilli et assagi, mais rien de totalement
déconcertant, rien de surhumain, comme certaines de ces visions
de la forêt vierge de la zone équatoriale, cueillies imparfaitement
par des clichés toujours voilés, mais qui, au premier coup d'œil,
assènent à l'imagination un choc si violent qu'à l'instant elle sent
qu'elle vient de franchir les limites d'un monde.
Les acteurs : de hardis chasseurs qui durant quatre années
campèrent dans ce sud-Ethiopien, rayonnant ensuite en profondeur
vers cette région du Kénia où le roi de la jungle, Cimbo, le lion,
abonde dans la savane comme sauterelles dans les tendres her-
bages de chez nous.
Les auteurs du film, MARTIN et JOHNSON, ont dit adieu aux
hommes noirs, impassibles, hiératiques, parés de leurs bijoux
en queues d'éléphants.
Et voici que dans ce monde qui semble leur appartenir sou-
dain, après la sécheresse terrible qui les a torturées comme de
vulgaires humains, près de la source renouvelée par le bienfai-
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Bull. 257 22
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