Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-12-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 décembre 1908 31 décembre 1908
Description : 1908/12/31 (A8,N90). 1908/12/31 (A8,N90).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6437631s
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
R\° 90 — DÉCEMBRE 1908 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 361
trouvé jusqu'à présent de sujets possédant
un plus haut pourcentage de camphre.
Toutes mes recherches ont porte, il est vrai,
sur des arbres croissant sous le climat tem-
péré de cette côte, où les brouillards d'été
ne permettent que rarement une tempéra-
ture élevée, et où les parfums des fleurs
d'héliotrope, de jasmin, et même de réséda
se perçoivent ;i peine; là, en un mot, où
l'industrie desparfums devient impossible.
Ces mêmes lleurs possèdent des parfums
très intenses dans le climat chaud de l'hin-
terland californien; on pourrait donc être
tenté de croire que le cam phrier devrait,
lui aussi, fournir un rendement plus élevé
dans ces régions. Je n'ai pas poursuivi
mon enquête jusque-là, parce qu'il me
devint bien évident qu'aucune industrie
rémunératrice ne pourrait se baser sur la
production du camphre par ici, en raison
de la cherté excessive de la main-d'œuvre,
-en admettant même que les arbres se con-
tenteraient pour des années d'une taille
leur enlevant un tiers ou moitié des feuilles.
Nous avons essayé ici la culture du coton,
et nous savons que la plante réussit à mer-
veille et produit une fibre de qualité supé-
rieure sous tous les rapports. Mais le coût
de la cueillette a fait abandonner complè-
tement cette culture, irréalisable économi-
quement, de même que celle de la ramie,
et maintes autres qui conviendraient par-
faitement au climat de cet Etat.
Je me range donc à l'opinion de M. RI-
VIÈRE considérant que la production du
camphre par la cueillette et la distillation
des feuilles et du bois jeune est incapable
de faire l'objet d'une industrie rémunéra-
trice au prix courant du produit, et d'en-
trer en concurrence avec la production
.pour ainsi dire spontanée de l'île For-
mose et d'autres contrées où la main-
d'œuvre est à vil prix, et où les réserves
sont exploitées sans grand souci de l'ave-
nir. Tant que durera cet état de choses, le
prix du camphre restera bas; quand le
prix montera à l'excès, des succédanés
remplaceront le camphre dans beaucoup
.de cas. Quant à sa produclion par voie chi-
mique, il faudrait que la méthode suivie
jusqu'à présent, laquelle ne produit pas
plus de 25 010 du poids de l'essence de té-
rébenthine employée comme matière pre-
mière, soit grandement améliorée avant
qu'elle puisse concurrencer la produc-
tion naturelle; d'autant qu'avec le dépeu-
plement rapide des forêts de sapins en
Amérique, le prix de revient de cette es-
sence va augmenter de plus en plus. ETant
donnés les énormes progrès de la chimie,
il est permis d'espérer que, dans l'avenir,
la transformation du pétrole se prêtera
peut-être à la production du camphre ;
mais, chimiquement parlant, on n'entre-
voit pas encore cette transformation, et la
perspective n'en est pas alarmante pour les
producteurs du camphre naturel. Ce qui
est beaucoup plus probable, c'est que des
succédanés du camphre, dans ses applica-
tions industrielles, surgiront des recher-
ches infatigables des chimistes sur cette
matière première si abondante.
Je suis donc tout à fait d'accord avec
M. RIVIÈRE au sujet de la perspective peu
flatteuse de la culture du camphrier comme
entreprise rémunératrice dans les pays oc-1
cidentaux propres à cette culture. Il y a,
certes, bien d'autres cultures dont le suc-
cès est beaucoup moins aléatoire.
E. W. lliLGAHD.
Note de M. V. CAYLA.
La très intéressante note du professeur
E. W. HILGARD vient enfin nous fixer sur la
valeur d'une nouvelle que nous avons si-
gnalée ici même (1), quoiqu'elle nous lais-
sât sceptique, et dont on n'a -plus soufflé
mot depuis. Donc, l'accord semble établi
sur ce point : la culture industrielle du
camphrier est impraticable aux Etats-Unis.
Mais ce qui la rend impraticable, c'est
avant tout le prix de la main-d'œuvre ; ce
qui la rend aléatoire, c'est qu'il faut éta-
blir de toutes pièces une culture qui ne
peut produire qu'à longue échéance. On
(1) Culture en cépée du camphrier. « J. d'A. T. u,
nO 80.
trouvé jusqu'à présent de sujets possédant
un plus haut pourcentage de camphre.
Toutes mes recherches ont porte, il est vrai,
sur des arbres croissant sous le climat tem-
péré de cette côte, où les brouillards d'été
ne permettent que rarement une tempéra-
ture élevée, et où les parfums des fleurs
d'héliotrope, de jasmin, et même de réséda
se perçoivent ;i peine; là, en un mot, où
l'industrie desparfums devient impossible.
Ces mêmes lleurs possèdent des parfums
très intenses dans le climat chaud de l'hin-
terland californien; on pourrait donc être
tenté de croire que le cam phrier devrait,
lui aussi, fournir un rendement plus élevé
dans ces régions. Je n'ai pas poursuivi
mon enquête jusque-là, parce qu'il me
devint bien évident qu'aucune industrie
rémunératrice ne pourrait se baser sur la
production du camphre par ici, en raison
de la cherté excessive de la main-d'œuvre,
-en admettant même que les arbres se con-
tenteraient pour des années d'une taille
leur enlevant un tiers ou moitié des feuilles.
Nous avons essayé ici la culture du coton,
et nous savons que la plante réussit à mer-
veille et produit une fibre de qualité supé-
rieure sous tous les rapports. Mais le coût
de la cueillette a fait abandonner complè-
tement cette culture, irréalisable économi-
quement, de même que celle de la ramie,
et maintes autres qui conviendraient par-
faitement au climat de cet Etat.
Je me range donc à l'opinion de M. RI-
VIÈRE considérant que la production du
camphre par la cueillette et la distillation
des feuilles et du bois jeune est incapable
de faire l'objet d'une industrie rémunéra-
trice au prix courant du produit, et d'en-
trer en concurrence avec la production
.pour ainsi dire spontanée de l'île For-
mose et d'autres contrées où la main-
d'œuvre est à vil prix, et où les réserves
sont exploitées sans grand souci de l'ave-
nir. Tant que durera cet état de choses, le
prix du camphre restera bas; quand le
prix montera à l'excès, des succédanés
remplaceront le camphre dans beaucoup
.de cas. Quant à sa produclion par voie chi-
mique, il faudrait que la méthode suivie
jusqu'à présent, laquelle ne produit pas
plus de 25 010 du poids de l'essence de té-
rébenthine employée comme matière pre-
mière, soit grandement améliorée avant
qu'elle puisse concurrencer la produc-
tion naturelle; d'autant qu'avec le dépeu-
plement rapide des forêts de sapins en
Amérique, le prix de revient de cette es-
sence va augmenter de plus en plus. ETant
donnés les énormes progrès de la chimie,
il est permis d'espérer que, dans l'avenir,
la transformation du pétrole se prêtera
peut-être à la production du camphre ;
mais, chimiquement parlant, on n'entre-
voit pas encore cette transformation, et la
perspective n'en est pas alarmante pour les
producteurs du camphre naturel. Ce qui
est beaucoup plus probable, c'est que des
succédanés du camphre, dans ses applica-
tions industrielles, surgiront des recher-
ches infatigables des chimistes sur cette
matière première si abondante.
Je suis donc tout à fait d'accord avec
M. RIVIÈRE au sujet de la perspective peu
flatteuse de la culture du camphrier comme
entreprise rémunératrice dans les pays oc-1
cidentaux propres à cette culture. Il y a,
certes, bien d'autres cultures dont le suc-
cès est beaucoup moins aléatoire.
E. W. lliLGAHD.
Note de M. V. CAYLA.
La très intéressante note du professeur
E. W. HILGARD vient enfin nous fixer sur la
valeur d'une nouvelle que nous avons si-
gnalée ici même (1), quoiqu'elle nous lais-
sât sceptique, et dont on n'a -plus soufflé
mot depuis. Donc, l'accord semble établi
sur ce point : la culture industrielle du
camphrier est impraticable aux Etats-Unis.
Mais ce qui la rend impraticable, c'est
avant tout le prix de la main-d'œuvre ; ce
qui la rend aléatoire, c'est qu'il faut éta-
blir de toutes pièces une culture qui ne
peut produire qu'à longue échéance. On
(1) Culture en cépée du camphrier. « J. d'A. T. u,
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