Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-12-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 décembre 1908 31 décembre 1908
Description : 1908/12/31 (A8,N90). 1908/12/31 (A8,N90).
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6437631s
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
N° 90 — DÉCEMBRE 1908 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 359
Les graines ne subissent aucune prépa-
ration avant la mise en terre, aussi leur
germination demeure-t-elle subordonnée
à l'apparition des pluies. Il n'est, pas rare
que la semence séjourne ainsi un ou deux
ans dans le sol avant de végéter; j'ai
observé cette année, dans ma plantation
de Santa-Maria, de jeunes pieds nés à côté
de leurs frères de l'année dernière (1).
Le bouturage n'a donné que de mauvais
résultats; il a, d'ailleurs, été mal fait, en
terrain dur et sec, la plupart du temps
- contrarié par les insectes. Dans des condi-
tions favorables, sa réussite est pourtant
facile.
A la fazenda du Canal, j'ai réussi une
fort belle plantation à l'aide de jeunes
arbres arrachés dans la forêt; il est vrai
que j'ai opéré cette transplantation dans
des trous profonds, ouverts à l'avance, et
que j'ai été favorisé par les pluies.
Les fourmis- se substituent souvent au
planteur pour écimer et élaguer les jeunes
arbres, ce qui fait que ceux-ci ont presque
toujours un aspect trapu, un tronc court et
épais, se prêtant favorablement à l'exploi-
tation.
Le coton Maranhao, planté peu après'les
Maniçobas, dans les propriétés du colonel
GONDIM, s'est bien comporté et nous a paru
recommandable. Par contre, le manioc a
beaucoup retardé la croissance des arbres,
tandis que le maïs et les fèves ont été
employés avec succès pour détourner des
maniçobas l'attention des fourmis.
Pendant- les premières années, les dé-
penses d'entretien sont naturellement éle-
vées ; elles comprennent surtout le repi-
quage dans les vides, les nettoyages et les
sarclages. La sécheresse et les feux de
brousse sont les dangers les plus sérieux
pour les plantations; le Maniçoba de J éqnié
ne résiste pas à l'incendie, même à la dis-
tance de 5 mètres (2).
(1) Ces détails montrent combien la pratique cultu-
rale suivie dans le Sud de Bahia laisse encore à
désirer; ceux qui voudront entreprendre des planta-
tions de Mauiçoba de Jéquié feront bien de relire l'ar-
ticle que M. A. CAnnozo a publié dans le n° 84 du
« J. d'A. T. » et de s'en inspirer. (N.D.L. R.)
(i) M. Auo. CARDOZH a signalé ici (no 84) que cette
Il est exact que les petits planteurs bré-
siliens cherchent à vendre leur propriété
vers l'âge de production, non par manque
de confiance dans l'avenir de l'arbre, mais
parce qu'ils sont généralement peu aisés,
qu'ils ont été découragés par la baisse
récente du caoutchouc et ont entrepris
leurs plantations un peu contre leur gré,
sur l'insistance du gouvernement.
Les Manicobeiros connaissant leur mé-
tier, récoltent en moyenne 3 à 4 kg. de
latex par jour sur les arbres en forêt, d'où
ils obtiennent de 1 kg. à 1 kg. 350 de
caoutchouc sec. En saison des pluies, les
blessures de saignée se cicatrisent rapide-
ment; le gouvernement devrait même
interdire l'exploitation en périodes sèches
qui a des conséquences néfastes sur les
peuplements. A ce propos, il peut être bon
d'indiquer qu'il n'y a pas de concession-
naires de terrains, mais uniquement des
propriétaires,, ce qui est de. nature à faci--
liter une entente - commerciale entre les
producteurs.
- L'exploitalion en forêt devient impos-
sible, étant donné le taux élevé de la main-
d'œuvre locale, lorsque la valeur du caout-
chouc tombe en dessous de 3.000 reislekg.
à Bahia, alors qu'elle peut encore être
rémunératrice s'il s'agit de plantations (1).
Le Maniçoba de Jéquié peut être saigné
à l'âge de 4 ans et produire de 100 à 120 gr.
de caoutchouc sec par arbre et par an (2).
Je suis de l'avis de M. ULE lorsqu'il
indique le chiffre de 2.500 pieds à l'hectare ;
il m'est arrivé, à la fazenda du Canal, de
compter jusqu'il.300 Maniçobas spontanés
sur un hectare, en compagnie d'autres
arbres. En abattant tous les -arbres étran-
gers à l'espèce, sauf ceux dont la chute eût
occasionné des dégâts, je suis arrivé à
espèce était également plus recherchée que celle de
Céara par les sauterelles. (N.D.L.R.)
(1) Aussi là répercussion de la baisse s'est-elle fait
sentir très vivement l'année dernière. Aù lieu de
1.100 T. de caoutchouc exportées de Bahia en 1906, on
n'enregistre que M00 T. en 1907. (N.D.L.R.) -
(2) M. M. DU CIIENOY ne s'étend pas autrement sur la,
saignée, ce qui tient sans doute au jeune âge de ses
plantations; nous avons l'espoir qu'il voudra bien nous
communiquer d'antres renseignements sur cette ques-
tion, primordiale pour les planteurs. (N.D.L.R.)
Les graines ne subissent aucune prépa-
ration avant la mise en terre, aussi leur
germination demeure-t-elle subordonnée
à l'apparition des pluies. Il n'est, pas rare
que la semence séjourne ainsi un ou deux
ans dans le sol avant de végéter; j'ai
observé cette année, dans ma plantation
de Santa-Maria, de jeunes pieds nés à côté
de leurs frères de l'année dernière (1).
Le bouturage n'a donné que de mauvais
résultats; il a, d'ailleurs, été mal fait, en
terrain dur et sec, la plupart du temps
- contrarié par les insectes. Dans des condi-
tions favorables, sa réussite est pourtant
facile.
A la fazenda du Canal, j'ai réussi une
fort belle plantation à l'aide de jeunes
arbres arrachés dans la forêt; il est vrai
que j'ai opéré cette transplantation dans
des trous profonds, ouverts à l'avance, et
que j'ai été favorisé par les pluies.
Les fourmis- se substituent souvent au
planteur pour écimer et élaguer les jeunes
arbres, ce qui fait que ceux-ci ont presque
toujours un aspect trapu, un tronc court et
épais, se prêtant favorablement à l'exploi-
tation.
Le coton Maranhao, planté peu après'les
Maniçobas, dans les propriétés du colonel
GONDIM, s'est bien comporté et nous a paru
recommandable. Par contre, le manioc a
beaucoup retardé la croissance des arbres,
tandis que le maïs et les fèves ont été
employés avec succès pour détourner des
maniçobas l'attention des fourmis.
Pendant- les premières années, les dé-
penses d'entretien sont naturellement éle-
vées ; elles comprennent surtout le repi-
quage dans les vides, les nettoyages et les
sarclages. La sécheresse et les feux de
brousse sont les dangers les plus sérieux
pour les plantations; le Maniçoba de J éqnié
ne résiste pas à l'incendie, même à la dis-
tance de 5 mètres (2).
(1) Ces détails montrent combien la pratique cultu-
rale suivie dans le Sud de Bahia laisse encore à
désirer; ceux qui voudront entreprendre des planta-
tions de Mauiçoba de Jéquié feront bien de relire l'ar-
ticle que M. A. CAnnozo a publié dans le n° 84 du
« J. d'A. T. » et de s'en inspirer. (N.D.L. R.)
(i) M. Auo. CARDOZH a signalé ici (no 84) que cette
Il est exact que les petits planteurs bré-
siliens cherchent à vendre leur propriété
vers l'âge de production, non par manque
de confiance dans l'avenir de l'arbre, mais
parce qu'ils sont généralement peu aisés,
qu'ils ont été découragés par la baisse
récente du caoutchouc et ont entrepris
leurs plantations un peu contre leur gré,
sur l'insistance du gouvernement.
Les Manicobeiros connaissant leur mé-
tier, récoltent en moyenne 3 à 4 kg. de
latex par jour sur les arbres en forêt, d'où
ils obtiennent de 1 kg. à 1 kg. 350 de
caoutchouc sec. En saison des pluies, les
blessures de saignée se cicatrisent rapide-
ment; le gouvernement devrait même
interdire l'exploitation en périodes sèches
qui a des conséquences néfastes sur les
peuplements. A ce propos, il peut être bon
d'indiquer qu'il n'y a pas de concession-
naires de terrains, mais uniquement des
propriétaires,, ce qui est de. nature à faci--
liter une entente - commerciale entre les
producteurs.
- L'exploitalion en forêt devient impos-
sible, étant donné le taux élevé de la main-
d'œuvre locale, lorsque la valeur du caout-
chouc tombe en dessous de 3.000 reislekg.
à Bahia, alors qu'elle peut encore être
rémunératrice s'il s'agit de plantations (1).
Le Maniçoba de Jéquié peut être saigné
à l'âge de 4 ans et produire de 100 à 120 gr.
de caoutchouc sec par arbre et par an (2).
Je suis de l'avis de M. ULE lorsqu'il
indique le chiffre de 2.500 pieds à l'hectare ;
il m'est arrivé, à la fazenda du Canal, de
compter jusqu'il.300 Maniçobas spontanés
sur un hectare, en compagnie d'autres
arbres. En abattant tous les -arbres étran-
gers à l'espèce, sauf ceux dont la chute eût
occasionné des dégâts, je suis arrivé à
espèce était également plus recherchée que celle de
Céara par les sauterelles. (N.D.L.R.)
(1) Aussi là répercussion de la baisse s'est-elle fait
sentir très vivement l'année dernière. Aù lieu de
1.100 T. de caoutchouc exportées de Bahia en 1906, on
n'enregistre que M00 T. en 1907. (N.D.L.R.) -
(2) M. M. DU CIIENOY ne s'étend pas autrement sur la,
saignée, ce qui tient sans doute au jeune âge de ses
plantations; nous avons l'espoir qu'il voudra bien nous
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