Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
LA CULTURE DU COTON EN AFRIQUE DU NORD FRANÇAISE 149
aura des chemins de fer là où l'absence de fleuve navigable ne permettra pas la descente du coton à la côte.
En résumé, dans les conditions de production, qu'elles relè- vent du milieu physique ou des circonstances économiques, rien ne vient, en Afrique du Nord, interdire d'une façon abso- lue la culture du coton. Il s'agit de choisir, parmi des varia- tions plus ou moins importantes, les conditions les plus avanta- - geuses pour la production rémunératrice de ce textile.
Etat actuel de la culture cotonnière en Afrique du Nord
En Tunisie, on en est resté aux essais peu étendus. Depuis la guerre les expériences ont été suspendues et la production cotonnière de la Régence est actuellement nulle.
L'Algérie, après des vicissitudes diverses, une phase de prospérité, puis un déclin total, a vu les agriculteurs de Bône et de Philippeville préférer au coton d'autres cultures (celle du tabac par exemple) qu'ils estiment plus avantageuses ; elle a vu aussi se développer deux centres cotonniers à Orléans- ville (Alger), dans la vallée du Chélif, et en Oranie (Perré- gaux, l'Habra, Saint-Denis duSig, etc.). La production annuelle est actuellement d'environ 130 tonnes de coton-fibre, la majeure partie étant fournie par Orléansville. Il ne s'agit plus ici d'es- sais, mais d'une production agricole régulière, bien établie. La solution du problème cotonnier qu'on y a mise au point méri- terait qu'on l'étudie plus longuement. Nous nous bornerons à indiquer que les moindres détails de la culture ont été fixés (non seulement pour le cotonnier, mais pour tout l'assolement qu'on a cherché aussi voisin que possible de celui de Basse-Egypte) ; que les problèmes difficiles et primordiaux de l'égrenage et de la vente ont été résolus par la création d'une coopérative qui fonctionne de façon satisfaisante. Avec les cours récents du coton, malgré un prix de l'eau considérablement accru depuis la guerre, les bénéfices nets atteignent dans cette région, en 1917, 3.000 francs à l'hectare, le coton s'étant vendu 6,90 et 7 francs le kilog. On doit estimer qu'en temps normal,
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