'AMÉLIORATION DES CULTURES INDIGÈNES dans les colonies françaises.
Arrêt ou atténuation du déboisement (1).
Les terres, mises en culture par les indigènes, dérivent de la savane, de la brousse ou de la forêt.
Les terres de savane sont généralement pauvres, provenant le plus souvent de la désagrégation des latérites ; la couche super- ficielle dure s'oppose à la pénétration de l'air, des eaux et des outils.
Iln'y a pas desol arable, et la réserve d'humus est très faible. Aussi l'indigène leur préfère-t-il toujours les terres portant des boisements, terres qui contiennent de l'humus et dont la végétation ligneuse donnera, au surplus, par combustion, des éléments fertilisants en quantité assez' appréciable pour assurer le succès de plusieurs récoltes consécutives.
En savane comme en forêt, l'indigène se débarrasse de la végé- tation par l'incendie. Celui-ci laisse comme résidus, les matières minérales des végétaux dont la matière organique est détruite par le feu ; d'autre part, il détruit en grande partie, du moins en terre de savane, la faible quantité d'humus qui a pu s'accumuler à la surface et dans la couche superficielle du sol. Enfin, toujours dans le cas de terre de savane, et sauf dans le cas très rare de sols cal- caires, l'incendie augmente encore le durcissement delà surface.
On se trouve donc, en savane, en présence de sols durs, com- pacts, très peu riches en matières organiques, dans lesquels l'air circule difficilement et où la nitrification se fait dans de très mau- "vaises conditions. Ces sols sont peu perméables à l'eau; quant aux matières minéral es, elles peuvent se trouver généralement en quan- tités suffisantes pour les besoins des plantes.
Dès les premières pluies, enjuillet par exemple pour la majeure partie de l'A.O.F., les semis sont faits, après nettoyage ou destruc- tion de la végétation et incendie, soit, sans labour préalable, en poquets de 3-4 cm. de profondeur, que l'on recouvre de terre
(i) Enquête entreprise par le Comité français de l'Association scientifique inter- nationale d'Agriculture des Pays chauds.
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